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UNIVERSITE FRANCOIS RABELAIS DE TOURS
Ecole doctorale : Sciences de l’Homme et de la Société
Année Universitaire 2000
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE TOURS
Discipline : Histoire
présentée et soutenue publiquement
par
CLAIRE MARCHAND
le 27 novembre 2000
RECHERCHES SUR LES RESEAUX DE FORMES ;
PROCESSUS DYNAMIQUES DES PAYSAGES DU SENONAIS CCIDENTAL
Volume 1 (texte)
Directeur de thèse : Madame Nancy Gauthier
Jury :
Monsieur Gérard Chouquer, Directeur de Recherches C.N.R.S., Tours
Madame Nancy Gauthier, Professeur Émérite, Université de Tours
Monsieur Philippe Leveau, Professeur, Université d’Aix-Marseille I (rapporteur)
Monsieur Sander Van Der Leeuw, Professeur, Université de Paris I (rapporteur)
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Je tiens à remercier madame Nancy Gauthier d’avoir accepté de diriger ce travail, et
de l’attention bienveillante dont elle a fait preuve.
Je tiens également à remercier Gérard Chouquer dont le suivi constant, les conseils
et critiques ont permis la réalisation de ce travail.
Je remercie l’équipe tourangelle de l’U.M.R. 6575 Archéologie et Territoires qui, par
son aide matérielle et l’environnement intellectuel qu’elle m’a offert, a favorisé mon
propre cheminement.
Merci à Pascal pour la patience dont il a su faire preuve, et pour toute l’aide qu’il
m’a apportée.
Je remercie également Jean Galbois, du service municipal d’archéologie de Melun,
Béatrice Bouet du S.R.A. d’Ile-de-France, Daniel Simonin du Musée de Préhistoire
de Nemours, Christelle Hervé et Philippe Salé pour leur aide et leur disponibilité.
Merci à Christine, Coraline, et Danielle pour leur relecture attentive et leurs conseils,
à Hélène pour son travail de traduction, et à tous ceux enfin, parents, amis et
danseuses qui m’ont supporté et encouragé à ne pas lâcher prise.
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A Pascal
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INTRODUCTION
Cette recherche sur les formes du paysage a commencé par un travail mené dans
le cadre d'un D.E.A. sur les cadastrations antiques du Sénonais occidental.
Dans un premier temps, comme la plupart des chercheurs qui étudiaient les formes
d'occupation du sol, nous avons cherché à identifier la trace de la romanisation
dans les campagnes en nous fondant sur le modèle unique de la centuriation qui
représentait "l'empreinte principale et la plus visible laissée par Rome sur la
campagne gauloise." (LE GLAY 1975, 235). Mais au fur et à mesure que les
données s'accumulaient pour écrire cette page de l'histoire du paysage dans cette
région de Sens, ces mêmes données contribuaient à souligner les imperfections, les
lacunes et la fragilité des fondements d'une telle approche. Tel magnifique exemple
de conservation d'une centurie ne pouvait-il correspondre à une autre réalité locale,
pas nécessairement antique ? L'interprétation de tel réseau comme réseau centurié,
au prix de quelques concessions, de quelques tolérances dans la constance de
l'orientation des axes était-elle admissible ? Quelle signification pouvait-on donner à
cette voie romaine, axe majeur de la centuriation reprenant le tracé d'une voie
gauloise ? Les questions toujours plus nombreuses surgissaient, mettant
rapidement en évidence que l'étude de ces centuriations du Sénonais ne pouvait
être menée indépendamment de l'ensemble des formes du paysage présentes sur
cette région.
La quête frénétique des données susceptibles d'apporter quelque éclairage sur
l'inscription dans le sol des faits historiques s'est vite révélée décevante. Les
sources épigraphiques étaient rares et les sources archéologiques inexistantes ou
presque sur cette région. Les sources morphologiques pouvaient seules nous aider
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à appréhender les différentes étapes de l'histoire des formes du paysage, à partir
des modèles apportés par d'autres régions, mieux documentées.
Le travail entrepris a alors permis d'apporter un certain nombre de données
permettant de proposer quelques hypothèses quant à l'histoire des formes, mais a
révélé dans le même temps un grand nombre d'impasses, de questions sans
réponses. A mesure que les connaissances s'accumulaient, les bornes de certitude
qui jalonnaient le chemin disparaissaient, les prises qui assuraient jusqu'alors
l'ascension vers la compréhension devenaient plus fragiles, et les bases qui
constituaient le fondement des recherches s'effritaient.
La nécessité de poser différemment les problèmes est apparue peu à peu,
largement suscitée, alimentée et encouragée par les débats épistémologiques
menés par quelques chercheurs comme P. Leveau et G. Chouquer par exemple, et
les flexions mises en œuvre au sein du laboratoire Archéologie et Territoires de
Tours à l'initiative d'Henri Galinié.
Cette nécessité a entraîné dans un troisième temps la tentative de mettre en œuvre
un autre processus de connaissance en considérant les formes du paysage non
plus comme un sous-produit de l'Histoire, mais comme un système spatial
opératoire spécifique. Cette tentative est partie "non du sol ferme, mais du sol qui
s'écroule" (MORIN, 1980, 9), du constat qu'il fallait essayer de mettre l'espace au
centre des préoccupations, de lui accorder un statut particulier de source et d'objet
scientifique de recherche.
La prise de conscience de la complexité des relations, interactions des formes
paysagères posait la question de la construction de l'espace, de l'organisation de
cet espace en terme de dynamique, et du raisonnement à mettre en œuvre pour
tenter d'appréhender cette dynamique spatiale. C'est à partir de ces questions que
peu à peu nous avons engagé une réflexion sur l'ensemble des traces
morphologiques, et sur la possibilité et l'intérêt de les appréhender dans leur
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