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à appréhender les différentes étapes de l'histoire des formes du paysage, à partir
des modèles apportés par d'autres régions, mieux documentées.
Le travail entrepris a alors permis d'apporter un certain nombre de données
permettant de proposer quelques hypothèses quant à l'histoire des formes, mais a
révélé dans le même temps un grand nombre d'impasses, de questions sans
réponses. A mesure que les connaissances s'accumulaient, les bornes de certitude
qui jalonnaient le chemin disparaissaient, les prises qui assuraient jusqu'alors
l'ascension vers la compréhension devenaient plus fragiles, et les bases qui
constituaient le fondement des recherches s'effritaient.
La nécessité de poser différemment les problèmes est apparue peu à peu,
largement suscitée, alimentée et encouragée par les débats épistémologiques
menés par quelques chercheurs comme P. Leveau et G. Chouquer par exemple, et
les réflexions mises en œuvre au sein du laboratoire Archéologie et Territoires de
Tours à l'initiative d'Henri Galinié.
Cette nécessité a entraîné dans un troisième temps la tentative de mettre en œuvre
un autre processus de connaissance en considérant les formes du paysage non
plus comme un sous-produit de l'Histoire, mais comme un système spatial
opératoire spécifique. Cette tentative est partie "non du sol ferme, mais du sol qui
s'écroule" (MORIN, 1980, 9), du constat qu'il fallait essayer de mettre l'espace au
centre des préoccupations, de lui accorder un statut particulier de source et d'objet
scientifique de recherche.
La prise de conscience de la complexité des relations, interactions des formes
paysagères posait la question de la construction de l'espace, de l'organisation de
cet espace en terme de dynamique, et du raisonnement à mettre en œuvre pour
tenter d'appréhender cette dynamique spatiale. C'est à partir de ces questions que
peu à peu nous avons engagé une réflexion sur l'ensemble des traces
morphologiques, et sur la possibilité et l'intérêt de les appréhender dans leur