Conclusion
- réponse à la problématique :
Ce n'est qu'à partir de 1879 que les Républicains disposent en France d'une
majorité parlementaire stable. Ils mettent en œuvre une politique garantissant les droits
fondamentaux d'expression et d'association. Ils rendent l'instruction primaire gratuite,
obligatoire et laïque (lois Ferry de 1881 et 1882) et imposent une stricte séparation des
Églises et de l'État (loi sur la laïcité de 1905). Pour fonder la légitimité de la IIIe
République, l'adhésion des Français est primordiale Des symboles républicains sont
adoptés : La Marseillaise, hymne national ; le 14 juillet, fête nationale ; une allégorie,
Marianne. La culture de la presse et du débat, l'école, les fêtes civiques et patriotiques,
les édifices publics, les symboles et les emblèmes sont autant de vecteurs des valeurs
nouvelles. Cet enracinement des valeurs républicaines est fondamental pour faire face
aux crises politiques. L'affaire Dreyfus, en donnant libre cours aux opposants du
régime, fragilise un temps la République. La mobilisation des intellectuels et des
républicains permet aux institutions de sortir de l'Affaire plus stables et plus
démocratiques. Malgré de nombreuses difficultés (scandale de Panama, attentats
anarchistes), la majorité des Français finit par adhérer à la forme républicaine de l'État,
comme le montre l'Union sacrée en 1914.
À la faveur de la défaite française de 1940, le maréchal Pétain est porté au pouvoir.
Depuis Vichy, il prétend redresser le pays en lui faisant subir une « Révolution
nationale ». La République est abolie et remplacée par un « État français » autoritaire
qui s'engage dans une politique de collaboration avec l'Allemagne. L'État français fait
la synthèse des oppositions à la IIIe République. La mise en place d'une politique
xénophobe antisémite et réactionnaire, ainsi que la concentration des pouvoirs par le
maréchal Pétain vont à l'encontre des valeurs républicaines, humanistes et
universelles héritées de la Révolution française. Des Français refusent la défaite et
l'occupation allemande : réfugié à Londres, le général de Gaulle, dès le 18 juin 1940,
appelle à poursuivre la lutte et dirige la « France libre » : c'est la résistance extérieure.
Sur le territoire national, une résistance intérieure s'impose et se développe ; avec
l'aide de Jean Moulin, de Gaulle parvient à unifier les réseaux de résistants (création
du CNR en 1943). Après la chute de Pétain (1944), des débats sur les institutions
opposent les différents partis issus de la Résistance. La France libre et l'ensemble de
la Résistance incarnent la continuation des traditions républicaines. Celles-ci sont
même réactivées par une volonté de donner à la démocratie un contenu économique
et social plus important. De Gaulle préside le Gouvernement provisoire et refonde la
République en s'appuyant sur des forces politiques issues de la Résistance. Mais il ne
réussit pas à imposer sa conception des institutions et démissionne. Il quitte sa
fonction de Président car il considère que le pouvoir exécutif est trop faible au regard
des enjeux de la Libération. La IVe République, qui donne l'essentiel du pouvoir au
Parlement, voit finalement le jour en 1946.
Discréditée par une instabilité gouvernementale chronique et son incapacité à gérer
la décolonisation, et malgré un important travail de reconstruction, la IVe République
est abolie en 1958, à la faveur de la guerre d'Algérie, par le général de Gaulle qui lui a
toujours été hostile. Il fait adopter par référendum la Constitution de la Ve République
qui accroît sensiblement les pouvoirs du président. La Constitution de la Ve
République, régime mixte, adoptée par l'ensemble des Français permet au chef de
l'État d'être l'arbitre et le chef politique réel du pays. Le Premier ministre met en œuvre
les grandes orientations que le Président fait valider périodiquement par l'ensemble
des Français grâce aux référendums. Premier à occuper le poste présidentiel, de
Gaulle en renforce encore l'importance en 1962 en faisant adopter par référendum le
principe de l'élection du président au suffrage universel direct.
- ouverture du sujet :
Comment la République s’est-elle adaptée aux différentes crises sociales,
économiques et culturelles ?