• CONSERVATOIRE ET JARDINS BOTANIQUES DE NANCY •
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digèrent des insectes grâce à leurs feuilles recouvertes de poils gluants, palliant ainsi la pauvreté minérale de
la tourbe.
Au-delà de leur richesse biologique, les tourbières présentent de nombreux intérêts :
> Fonctionnant comme une éponge (les sphaignes peuvent retenir jusqu'à 40 fois leur poids en eau),
elles alimentent les sources, régulent les cours d'eau, absorbent les crues et filtrent les eaux de pluies.
> Elles conservent l'héritage des temps géologiques. Ainsi, l'étude des grains de pollens "fossilisés" (la
palynologie) qui se sont déposés au fur et à mesure que la tourbe s'est formée, nous renseigne sur les
paysages qui se sont succédés depuis les dernières périodes glaciaires (10 000 à 14 000 ans). La découverte de
débris d'animaux est aussi d'un grand intérêt scientifique.
> On retrouve dans les tourbières des témoignages (restes d'habitats lacustres, objets de culte...) qui
nous renseignent sur les mœurs et les coutumes des hommes qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années.
En France, comme ailleurs, les tourbières ont fait l'objet d'une exploitation importante (combustible, terreau
horticole) et ont souvent subi de graves préjudices (drainage, plantation...). Il est aujourd'hui urgent de
protéger ces milieux, véritables conservatoires biologiques naturels, dont l'intérêt paysager est aussi
incontestable.
La tourbière reconstituée au Jardin botanique du Montet permet de se familiariser avec cet écosystème si
particulier et démontre son originalité et l'intérêt de sa protection.
La végétation dunaire
Dans certaines conditions, les littoraux sont bordés par des paysages naturels exceptionnels que constituent
les formations dunaires. Apportés par les courants marins, repris et déplacés par les vents, les sables
d'origines diverses (érosion marine des côtes rocheuses, débris de coquilles...) s'accumulent progressivement
sur la terre ferme.
La formation d'une dune est très lente, parfois régressive. Elle aboutit à terme à un milieu complexe, offrant
des conditions de vie très particulières aux plantes qui tentent de la coloniser. Une végétation pionnière, très
spécifique, va participer à la constitution des dunes. Chaque espèce végétale occupe une place précise selon
ses propres aptitudes à pouvoir se développer dans un milieu sableux, instable, plus ou moins riche en sel et
en calcaire, et parfois très aride.
Zonation
En l'absence de perturbations, il est possible de dresser un profil théorique, qui laisse apparaître une
succession de formations végétales, allant du sol presque nu à des espaces totalement stabilisés par une
végétation herbacée, voire ligneuse.
Après une zone pratiquement dépourvue de plantes, très mouvante (haut de plage), un tapis végétal,
constitué surtout de graminées, tend à stabiliser la dune. Encore fortement pourvue de larges surfaces de
sable nu, c'est la "dune blanche" ou "dune mobile".
Derrière ce premier cordon, la façade continentale de la dune se couvre d'une végétation rase, dense, riche
en espèces, ayant l'aspect d'une pelouse : c'est la "dune grise" ou "dune fixée".