
dans  l’état  sauvage,  en  les  ramenant,  et  en  les  stabilisant,  à  un  degré  quasiment 
embryonnaire  de  malléabilité  des  formes  corporelles  et  psychiques.  Cette  relation 
entretenue  par  l’être  humain,  préservant  et  stabilisant  la  jeunesse  de  la  forme  et  du 
psychisme  animal,  ouvrit  l’âme  animale  vis-à-vis  du  Je  humain  la  dirigeant.  Le  champ 
d’expérience  de  l’animal  devint,  au  lieu de  la  simple nature, l’environnement social  de 
l’être humain lui-même. Le chemin menant à une vie s’épuisant dans la création naturelle 
fut corrigé et dirigé vers la  domesticité. Cette perspective permet d’éclairer la question, 
propagée du côté de l’écologie, d’un l’élevage animal conforme à l’espèce animale par 
rapport au problème de rechercher le point de référence de cet élevage dans la fonction 
directrice de l’être humain lui-même. [Autrement dit, pas d’élevage conforme à l’espèce 
domestique,  sans  référence  d’abord  à  l’action  dirigeante  de  l’être  humain  sur  l’élevage 
animal ; seul l’être humain a en effet la capacité psycho-spirituelle « d’élever » l’animal, 
et non la nature, qui en épuise plutôt la vie au travers des formes naturelles de l’espèce 
« sauvage ». ndt] 
 
Cette  conservation  dans  un  stade  de  juvénilité  malléable contribue à la plasticité 
dans le déploiement de l’espèce, à la plénitude des formes et des couleurs des robes des 
races domestiques - chose qui était caractéristique dans une ampleur bien plus gigantesque 
aux degrés d’évolution antérieurs, alors que l’être humain ne séjournait pas encore sur la 
Terre.  Ce  qui,  surtout  au  début  de  l’époque  atlantéenne,  surgit  d’un  seul  coup  en  tant 
qu’expression d’une plénitude de créatures, en culminant dans les plantes à fleurs d’une 
part, et, d’autre part, dans les Mammifères - à l’extrémité desquels se situe le bovin - se 
répète  désormais dans  les  plantes  cultivées  et  la  domestication animale, mais cette fois 
sous la main modelante d’un être humain collaborant à leur création.  
 
Si on recherche dans les fossiles des restes  des époques Atlantéenne/Tertiaire en 
fonction des débuts de la domestication, on ne trouve rien qui puisse permettre de l’établir 
nettement. On ne trouve que des restes osseux de la faune sauvage. (À l’occasion de quoi, 
on  doit  prendre  garde  à  l’utilisation  du  concept  « sauvage »,  puisque  jusqu’à  la  fin  du 
Tertiaire,  les  peintures  rupestres  témoignent  combien  l’être  humain  entretenait  une 
relation  fortement  magique  avec  les  animaux.)  Ce  n’est  qu’aux  commencements  du 
Paléolithique, donc à peu près au 15ème millénaire avant le Christ, vers la fin des temps 
glaciaires, qu’on en découvre les premières traces. En fouillant un habitat de chasseurs en 
Ukraine, du temps des glaciations, on a trouvé, à côté des os de mammouth, de nombreux 
crânes de loups et parmi eux un crâne possédant un os frontal plus court - une première 
indication indubitable du cheminement évolutif du loup au chien. Mais cette trace se perd 
à nouveau. Et ce n’est que deux millénaires plus tard, au Mésolithique (du 13ème au 9ème 
millénaires avant le Christ), avec le franchissement du seuil des temps glaciaires, que le 
chien  apparaît  dans  une  multitude  de  découvertes,  comme  le  plus  ancien  des  animaux 
domestiqués, et d’une manière surprenante, dans toute la diversité de ses espèces grandes 
et petites, hautes ou courtes sur pattes, etc., dans toutes les formes que nous connaissons 
aujourd’hui et pendant un si court espace de temps ! Et cela bien que toutes les races de