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ACTUALITÉ > BLOGS > Féministes en tous genres > L’HABEAS CORPUS des femmes : une double révolution ? Par Geneviève Fraisse
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Féministes en tous genres
entretiens et articles de chercheuses sur le genre et les sexualités
« Le droit à l'avortement est une conquête réversible | Page d'accueil | Les agitéEs du genre par Maria Candea »
16/02/2014
L’HABEAS CORPUS des femmes : une double révolution ? Par
Geneviève Fraisse
L'année 2013 vue par la philosophie. Femmes, hommes, la parité nous let-elle à égalité
? (émission réécoutable ci-dessous, à la suite de l'article de Geneviève Fraisse). De gauche à
droite : Blandine Kriegel, Adèle Van Reeth, Geneviève Fraisse et Hyacinthe Ravet ADELINE
BEVING © RADIO FRANCE.
Geneviève Fraisse est philosophe, spécialiste de l’histoire des idées
féministes et directrice de recherche au CNRS.
Sur les récentes remises en question du droit d’avorter en Espagne, qui
rendent nécessaire la relecture de cet article de Geneviève Fraisse, lire « Le
droit à l'avortement est une conquête réversible », « La bataille de
l’avortement », « Le droit des femmes à disposer de leur corps est-il
respecté aujourd’hui en France ? » et, de Geneviève Fraisse, « Le Pen,
Sarkozy : pourquoi la question de l’avortement s’invite dans la campagne
présidentielle ».
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L’HABEAS CORPUS des femmes : une double révolution ?
Par Geneviève Fraisse
(Cet article a été publié pour la première fois dans Contraception :
contrainte ou liberté? sous la direction d’Etienne-Émile Baulieu, Françoise
Héritier, Henri Léridon, Odile Jacob, 1999, p. 53-60 ; il a été repris dans A
côté du genre, qui rassemble un certain nombre d’écrits philosophiques de
Geneviève Fraisse (Le Bord de l’eau, Lormont, 2010) puis dans Corps de la
femme et Biomédecine. Approche internationale, sous la direction de
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Brigitte Feuillet-Liger et Amel Aouij-Mrad, Éditions Bruylant, Bruxelles,
2013, p. 339-345.)
La révolution des astres n’est pas la révolution accomplie par les êtres
humains. Le mot de révolution est, par conséquent, double : il désigne la
répétition d’un mouvement circulaire ou il indique l’événement historique
inscrit dans le déroulement imprévu du temps. La révolution des astres est
d’emblée multipliée, alors qu’une révolution politique est un évènement
unique. La contraception renvoie à ce double sens de révolution.
Par la rupture qu’elle opère, une révolution peut marquer un
changement radical de perspective. Le référent, le centre de la mise en
perspective n’est plus le même. Lorsque le soleil a supplanté l’homme dans
la représentation du centre de l’univers, les visions et pratiques humaines
n’ont plus été́ les mêmes. Quant à la Révolution française, elle a
brutalement changé notre régime politique. Scientifique ou politique, une
révolution désigne donc toujours l’avant et l’après du temps humain. Le
double sens de révolution ne fait alors plus qu’un. Trois sens sont donc
finalement attachés au mot de révolution : la répétition, le changement de
perspective et la rupture temporelle. Ces trois significations sont utiles
pour penser la contraception.
A contrario
Acrimed
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Amnesty international France
ça fait genre
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W ho need feminism ?
La contraception est-elle une révolution ? D’ordinaire, je dis oui, sans
trop réfléchir. Car si, pendant des siècles, la loi de l’espèce ou loi de la
reproduction, fut le point de référence et d’autorité́, la contraception offre
désormais une loi propre au sujet humain, celle de sa liberté́. Si la
contraception est une révolution, elle l’est doublement : en libérant de
la nature et en résistant à la domination masculine. La reproduction de
l’espèce n’est plus le centre à partir duquel la maternité́ se pense et la
libre maternité́ donne à l’être humain les moyens de son
affranchissement.
À propos
NOTES RÉCENTES
Deux démarches se proposent alors à nous pour penser l’invention
contraceptive : celle qui part de la loi de l’espèce, et celle qui repose sur la
liberté de l’être humain. Changer de point de vue, conquérir un droit, telles
sont les deux dynamiques que nous pouvons qualifier de révolutionnaires.
S’affranchir de la loi de l’espèce, ou loi de la nature, et gagner en
liberté dans le devenir-sujet désignent, en fait, deux chemins de la
liberté humaine, dont l’un est collectif et l’autre individuel. Et sur chacun
de ces chemins, les hommes et les femmes ne sont pas engagés de la
même manière. Car nous savons que dans le rapport entre liberté et
contrainte, les deux sexes n’ont pas la même histoire à l’intérieur de leur
histoire commune. Le mécanisme de la reproduction humaine est le point
fondamental de la différence des sexes, dans les faits empiriques
autant que dans la dynamique du pouvoir. C’est par le corps et non par
la raison que les hommes et les femmes se distinguent
fondamentalement, c’est à travers le corps que se joue une des parties
d’amour et de conflit entre eux. Si l’égalité des sexes se construit
historiquement autour de la similitude de raison entre hommes et femmes
(ressemblance et identité des deux sexes), il ne faut pas ignorer le combat
pour la liberté des femmes [1]. Plus individualisée, la liberté renvoie
souvent à la différence entre les deux sexes, et cette liberté est toujours
entravée ou conquise par la négation ou l’affirmation du droit du corps.
Raison et corps sont donc bien les lieux de l’émancipation. Bien entendu, le
corps est un enjeu de la liberté conquise. Alors, si je parle de révolution,
dans le double sens scientifique et politique, cette révolution est bien un
moment inscrit dans l’histoire, dans l’historicité.
Bouleverser les lois du temps
La révolution change les lois du temps ; la révolution change le cours
de l’histoire. Mais, de quel affranchissement s’agit-il ? De celui dont les
néo-malthusiens rêvaient il y a juste cent ans ? Celui qui voulait à la fois
libérer de la guerre et de la misère des populations accablées par de trop
nombreux enfants? Non, il ne suffit pas d’affranchir, il faut savoir quelle
liberté est donnée. Le néo-malthusianisme n’avait pas particulièrement
pour objectif l’affranchissement des femmes. D’où à nouveau la question :
Les agitéEs du genre par Maria Candea
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quelle révolution peut se réclamer telle dans un siècle où les révolutions
furent les ennemis de l’homme ? Disons simplement que la contraception
est une révolution historique positive dans un temps où les ruptures
politiques, au XX e siècle, furent destructrices.
La contraception est un habeas corpus. Au sens propre : le B i l l de
1679 institue l’habeas corpus comme une liberté fondamentale. « Y ou
should have the body » en est l’expression centrale, celle d’une propriété
de soi qui commence par celle du corps. Elle est exactement reprise,
soulignons-le, dans le slogan « notre corps, nous-mêmes » des
féministes américaines des années 1970, traduit par « notre corps nous
appartient » dans le féminisme français de la même époque. Le lien entre
le Bill du XVII e siècle et la conquête du XX e siècle n’est pas trop fort. Dans
les deux cas, il s’agit de reconnaître et de protéger le droit des femmes, le
droit du corps des femmes, contre « l’injustice et la tyrannie », disent les
textes historiques. Les mots sont exacts : la contraception s’oppose à
l’injustice, l’injustice qui laisse les femmes toujours plus punies que les
hommes dans leurs tentatives d’éviter la grossesse ou de provoquer un
avortement, la contraception arrête la tyrannie de la nature en dissociant la
relation sexuelle de l’injonction à la reproduction. L’habeas corpus est donc
avant tout un droit qui protège. De ce point de vue, contraception et droit
à l’avortement peuvent être pensés ensemble. Ces pratiques
affranchissent les femmes d’une soumission à la nature qui est aussi,
souvent, une soumission à un ordre social. L’affranchissement, terme qui
côtoie ceux d’émancipation et de libéralisation, précise le contexte du choix
et de la volonté : il s’agit bien de passer une limite, de franchir une
barrière, celle de l’a priori naturel.
Les lois de l’histoire ont scandé cet accès à la liberté. En France, par
exemple, les lois autorisant la contraception (1967) puis l’avortement
(1975) ont invalidé celle de 1920 criminalisant l’avortement. Mais cette loi
n’est pas totalement abrogée et pèse encore sur toute affirmation publique
du droit à la contraception dans la mesure où elle interdisait la publicité
des moyens contraceptifs. D’où la difficulté à lancer une campagne
d’information pour la contraception [2].
Ces lois donnent une liberté nouvelle à l’individu, principalement aux
femmes. Il est enfin reconnu dans la loi que sexualité et reproduction
sont dissociables ; que liberté individuelle et collective, liberté́ d’une
femme et de toutes les femmes ont un sens commun. Alors les mots et
les expressions qui accompagnent cette conquête de liberté́ sont peu
adéquats. « Contrôle des naissances », « prévention de la grossesse », «
maîtrise de la contraception », et même «choix de la maternité », sont des
termes qui orientent plus vers la planification de la reproduction ou son
organisation raisonnée , que vers cette liberté́ du désir, cette liberté́
accompagnant le désir, qui semble bien être la finalité́ profonde des lois
récentes. C’est pourquoi nous devons finalement dissocier le droit à la
contraception de celui à l’avortement ; comme la sexualité́ et la
reproduction. Désir sexuel et désir d’enfant sont bien deux désirs distincts.
La révolution est passée par l’énoncé́ de lois obtenues par le combat
politique. Ces lois donnent de la liberté́ ; l’habeas corpus est un
affranchissement politique. Une femme, plus libre désormais, prend le
chemin du devenir sujet propre à l’individu moderne. En cela, on peut
rapprocher l’habeas corpus de la citoyenneté́ : être sujet, sujet
autonome est, pour toute femme, une conquête récente, liée à l’ère
démocratique [3].
Déplacer les lois de la nature
Pour les femmes, et surtout pour leur vie sexuelle, les lois de l’histoire
ont longtemps ét é accolées aux lois de l’espèce. En un mot, on peut dire
que tout fut fait, pendant des siècles, pour assigner les femmes à leur
maternité comme devoir conjugal, social, politique. Il est vrai que la
maternité́, fait de nature, semblait caractériser à jamais le rôle historique
des femmes. Or cette superposition de la nature et de l’histoire ne pouvait
durer que si la science se tenait à l’écart.
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Féministes en mouvements
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Étonnamment, la science accompagne, depuis le XIX e siècle,
l’émancipation des femmes. La science est comme en accord avec le
temps historique. Avec la découverte de l’ovulation et des mécanismes de
l’hérédité́, la science a souligné l’égale participation de l’homme et de la
femme dans la reproduction. Par là, elle a suivi les débuts de la dém ocratie
et la demande d’égalité́ entre les deux sexes. La découverte des moyens de
contraception fait de même : à l’égalité́ des sexes s’adjoint la liberté́ des
femmes.
Ainsi se lit le deuxième sens du mot révolution, à partir de l’image de
la révolution copernicienne. La femme était jusqu’alors soumise aux lois de
son corps et, bien entendu, d’abord, à la règle de la reproduction. La
contraception fait une rupture radicale en proposant à la femme la
maîtrise du corps par sa liberté, loi de son désir.
En libérant les femmes de la contrainte de la reproduction, la science
introduit une distance avec les lois de l’espèce. « Maîtrise de la nature »
dira-t-on, maîtrise semblable à l’émancipation politique. Progrès de
l’humanité qui se développent jusqu’aux droits du corps féminin. Bref,
progrès de la science en harmonie avec le développement de la démocratie
puisque se gagnent autonomie et indépendance du sujet. Pourtant, la
chose est plus complexe.
S’émanciper de la loi de l’espèce nous entraîne plus loin que
l’émancipation des lois de l’histoire. En effet, la révolution scientifique de
la contraception ressemble à une révolution copernicienne, à une
révolution des représentations mentales. Il n’est pas question de
changer le cours des astres, mais simplement de changer de point de vue.
Il n’est pas question de bousculer le rôle des femmes dans la fécondation
et la reproduction, mais plutôt de considérer autrement ce mécanisme de
l’espèce humaine. La révolution copernicienne a changé le point central de
notre regard sur le monde en affirmant que ce n’est pas le soleil qui tourne
autour de la terre, mais la terre qui tourne autour du soleil. Comme chacun
sait, Copernic a provoqué une fantastique rupture dans l’histoire de la
pensée humaine avec ce changement radical de perspective, de regard :
l’homme cesse d’être le centre d’un univers organisé autour de lui.
La découverte de la pilule et la généralisation de la contraception ont
suscité un bouleversement de représentations similaire, mais en sens
inverse. Au long des siècles, la femme fut dépendante d’un axe central,
la nature, axe organisant la survie et la reproduction de l’espèce. À
partir du moment où le choix lui est donné d’accepter ou de refuser
l’injonction à la reproduction, le centre se déplace d’une inscription dans
les lois de la nature à un enracinement dans la loi du sujet, sujet
énonçant sa propre loi. La femme n’est plus alors cette partie de la
nature, elle n’est plus prise par ce pouvoir d’une nature qui la dépasse et à
laquelle elle obéit. Elle se détache de cette nature pour mieux se
l’approprier. Au lieu que ce soit la femme qui tourne autour de l’axe de la
nature auquel elle est soumise, la femme fait tourner la nature autour
d’elle. La nature était le centre, la référence ; c’est désormais l’inverse,
le sujet féminin est au centre et la nature dépend de sa volonté.
Alors, si, depuis Copernic, l’homme n’est plus le centre de l’univers, il
se pourrait qu’aujourd’hui, grâce à la contraception, la femme cesse
d’exister comme un être relatif, relatif à la nature de l’espèce. En utilisant
l’image de la révolution copernicienne pour décrire un changement radical
de perspective de la vie des femmes, j’en mesure l’impertinence. Même si
la femme n’est plus relative à l’autorité de la nature, elle n’est devenue le
centre d’aucun nouveau système, si ce n’est de sa liberté à devenir sujet.
Le centre comme référent disparaît au profit d’une autonomie individuelle.
On change d’axe de référence, et la décision humaine l’emporte sur le
mécanisme naturel.
Ces mots sonneraient comme ceux d’un simple humanisme si on ne
s’attardait pas un instant sur le rôle de la nature dans la vie des femmes.
La référence à la nature ne se réduit pas à la réalité de la reproduction de
l’espèce. Elle est une constante de toute pensée sur la différence des
sexes. Soit la nature est critiquée pour son rôle dominateur, soit la nature
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sexes. Soit la nature est critiquée pour son rôle dominateur, soit la nature
est valorisée pour ses vertus salvatrices. Dans les deux cas, il semble
qu’on ne puisse se séparer de la référence à la nature. L’avènement de la
contraception est alors une ouverture pour sortir de cette référence obligée.
La rupture opérée par cet habeas corpus moderne est ce nouveau
rapport à la nature, cette prise de distance. En effet, par la contraception,
la femme se sépare enfin de sa nature. Elle cesserait d’être considérée
comme une partie de la nature ; elle initierait un rapport neuf à son être
naturel, une distance, voire un rapport contradictoire. Certaines femmes
supportent d’ailleurs plus ou moins bien cette situation nouvelle, se
refusant à un rapport critique à la nature. Contrairement à certaines
opinions, ce n’est pas le « trop de liberté » donnée par la contraception qui
les inquiète, mais une tension instaurée à l’intérieur d’elles-mêmes.
L’accès à la liberté passe toujours par un moment d’appropriation de
cette liberté. Donner la liberté ne suffit jamais.
Pour conclure, revenons à l’habeas corpus. Il serait anachronique de
le qualifier comme l’expression d’un droit de l’homme, d’un droit de la
personne humaine ; même si le « notre corps nous appartient » relève bien
du registre du droit fondamental. N’oublions pas que le sens premier de l
’habeas corpus est de désigner une liberté civile avant une liberté de
principe. Pour les femmes, les libertés civiles sont aussi souvent des
libertés politiques. Cela pourrait nous aider à avancer l’idée que loin d’être
un invariant atemporel, la différence des sexes s’inscrit bien dans
l’historicité.
Sur l’avortement et la contraception, lire aussi, sur Féministes en tous
genres, l’entretien de Henri avec Thierry Hoquet, « A bas le binarisme, le
sexe est flou et le genre est construit ».
Femmes/hommes, la parité nous met-elle à égalité ? débat animé par
Adèle Van Reeth, avec Blandine Kriegel, Geneviève Fraisse et Hyacinthe
Ravet.
LES NOUVEAUX CHEMINS DE LA CONNAISSANCE par Adèle Van Reeth
hposol ihpal rapeuv 3102 eénna’L
Par Adèle Van Reeth Réalisation : Mydia Portis-Guérin
détail ›
(ré)écouter la sélection vidéos
[1] G . fraisse, « entre égalité et liberté », in À côté du genre : sexe et
philosophie de l’égalité, Le bord de l’eau, 2010 ; « Le propre et son excès :
trop ou pas assez de corps », in La Fabrique du féminisme, textes et
entretiens, Le passager clandestin, 2012.
[2] Note de S. Duverger. Pour éviter toute confusion, rappelons les dernières avancées
législatives en la matière. La loi no 91-73 du 18 janvier 1991 autorise, sous certaines
conditions, la publicité pour les préservatifs et certains autres contraceptifs. En 1999, la
publicité pour les contraceptifs est rendue légale et la pilule du lendemain fait désormais
partie de l’arsenal contracetif ; la loi du 4 juillet 2001 permet aux médecins libéraux de
prescrire des contraceptifs aux mineures sans autorisation parentale ; adoptée le 28
janvier, la loi sur l’égalité femmes-hommes supprime la nécessité pour une femme qui
veut avorter d’arguer d’un état de détresse. Voir les étapes de la législation française en
matière de contraception et d’avortement.
[3] G. fraisse, Muse de la raison, dém ocratie et exclusion des femmes en France, Folio Gallimard, 1995 (première édition, 1989).
20:28 Écrit par Sylvie Duverger dans avortement, Contraception, Geneviève Fraisse | Lien permanent |
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