Revue Européenne de Psychologie et de Droit
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La Pleine Conscience n’est pas une pure abstraction, mais s’inscrit dans une attitude de non-
dispersion ancrée sur l’instant présent, elle est plus dans le non-agir que dans l’action, plus
une constatation d’une pensée qu’une pensée elle-même enfin elle peut être effectuée
solitairement, en groupe, assis, en se promenant et simplement dans un acte aussi banal que
préparer la cuisine !
La conception Bouddhiste n’en fait pas une fin en soi, ni une technique isolée, mais une base
conceptuelle et pratique, avec une acceptation neutre, non-jugeante des pensées désamorçant
les impacts émotionnels négatifs induits.
Elle permet l’atteinte, par une pratique régulière, du « calme mental », étape préalable et
corollaire à une vision élaborée, dont la finalité est d’atteindre la Pleine Conscience « totale »
et l’éveil.
Par des chemins distincts, elle peut être rapprochée d’une individuation en cours avant
l’atteinte de la complétude du Soi ou de l’entièreté de la personne, et donc s’inscrire en
harmonie avec la psychologie analytique, sans adhésion particulière à une spiritualité
Boudhiste.
Il y a donc à la fois un corpus théorique et une pratique, comme moyens et non comme but,
s’inscrivant dans une certaine vision de l’humain.
D’autres types de voies méditatives existent et ne sont que peu abordées ici car leur objet est
différent.
Celui de Pleine Conscience est abordé principalement dans des ouvrages Bouddhistes et
parfois dans des modèles occidentalisés orientés vers la spiritualité, l’holistique et
l’intégration d’une dimension supplémentaire ou supra-sensorielle de la personne ou de
l’Âme.
Il existe assez peu d’approches qui recentrent la recherche en Psychologie, ou de Philosophie
récente sur la Pleine Conscience, elle-même et en particulier sur une possible passerelle avec
la psychologie analytique.
Si j’ai centré mon ouvrage sur la Pleine Conscience, c’est qu’elle est pour moi un résultat de
processus, un état dit d’ « éveil » chez les Bouddhistes qui peut être mis en perspective avec la
recherche du Soi, l’individuation chez Jung malgré un décalage philosophique, spirituel,
conceptuel et d’époques différentes.
Dans ce vaste paysage, je me suis intéressé dans la continuité des études de Jung (centrées
essentiellement sur une de ses formes, le Yoga) aux nombreux rapprochements tant
conceptuels, que pratiques, qu’il pouvait exister entre la Psychologie analytique non-
bouddhiste et la philosophie Bouddhiste et d’examiner quelles pistes de thérapies pouvaient
être envisagées.
Ce livre précise et clarifie, voire rectifie certaines généralisations de concepts précis.
Il n’a pas de prétention didactique particulière mais propose des pistes de réflexion.