Astrophotographie et conditions météos
Pour réussir ses photos, il ne faut pas seulement maîtriser toute la chaine de prise de
vue, mais également avoir de bonnes conditions météorologiques.
Un ciel dégagé, n’est pas toujours synonyme de beau ciel pour les astrophotographes. La
turbulence, le vent, l’humidité, … sont autant de paramètres qui peuvent nuire à la
réussite d’une image.
La turbulence atmosphérique
« L’air est la plus mauvaise partie d’un instrument ». Cette formule d’André Couder, résume à
elle seule le problème de la turbulence. Vous aurez beau disposer d’un instrument de très
bonne qualité optique, parfaitement bien réglé et une mise au point précise, la turbulence aura
le dernier mot sur la qualité finale de votre image. Appelé également seeing, cette notion vous
donnera une bonne idée de la qualité du ciel.
Il faut distinguer deux types de turbulence : atmosphérique et locale. La première est due à
l’agitation des différentes masses d’air. Cette turbulence est responsable du scintillement des
étoiles et de l’empâtement des détails des astres observés dans les instruments.
Certaines nuits, le ciel est d’une grande limpidité, mais la turbulence est très importante et
limite considérablement la résolution des instruments.
Au niveau amateur, il n’existe pas de solution pour s’affranchir de cette turbulence.
La turbulence locale est liée à l’environnement proche. Elle peut être provoquée par le
rayonnement d’une dalle ou d’une terrasse chauffée par le soleil ou encore une observation
au-dessus d’un toit, en plein hiver. L’amateur pourra limiter celle-ci en observant dans l’herbe
et on évitant de photographier un astre juste au-dessus d’une habitation.
Il existe également la turbulence instrumentale, qui se manifestera tant que la température de
l’air dans l’instrument n’est pas identique à la température de l’air ambiant. Pour éviter cette
turbulence, il conseillé de sortir son instrument une heure à l’avance, voir plus pour les gros
diamètres.
En photographie planétaire, il est indispensable d’agrandir l’image, pour obtenir un rapport
F/D compris entre 20 et 30. A ces agrandissements, la turbulence est le critère déterminant
dans la réussite de vos clichés. Certaines nuits, il sera impossible d’obtenir de bonnes images,
tant la turbulence sera forte.
Cette turbulence variant très rapidement, il est possible d’avoir des instants relativement
corrects au milieu de périodes troubles.
Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut photographier un astre lorsqu’il est très haut
au-dessus de l’horizon. Sous nos latitudes, lorsqu’une planète ou la Lune est visible dans le
ciel du soir en hiver et au début du printemps, elle est idéalement placée.
En photographie stellaire, les focales utilisées sont beaucoup plus courtes, donc en apparence,
on devrait être moins sensible à la turbulence. Mais en réalité, durant les longs temps de pose
nécessaires, la turbulence empâte les images. Au-delà de 150 mm de diamètre, la qualité des
images stellaires sera également liée à la turbulence atmosphérique, surtout si le sujet
photographié est relativement bas sur l’horizon.
A noter, qu’il existe des sites Internet de prévisions de seeing, comme Météoblule :
www.meteoblue.com.