Hémophilie 185 • Mars 2009
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Arrêt sur ...
Science et médecine
Dans le même temps, les partenaires de RFC ne
perdent pas de vue les objectifs plus spécifique-
ment dédiés à la recherche clinique inscrits dès le
lancement du projet. Rappelons ces deux objectifs
qui avaient d’ailleurs justifié la constitution d’un
protocole spécifique intitulé sous-cohorte Pups :
•connaître les facteurs de risque d'inhibiteurs chez
les enfants atteints d'une hémophilie sévère et les
modalités de prise en charge des inhibiteurs chez
ces patients,
•évaluer la faisabilité, l'observance, la tolérance
et l'impact de traitements prophylactiques stan-
dardisés, en particulier de la prophylaxie
primaire, chez les enfants atteints d’hémophilie
sévère.
En ce qui concerne l’identification de facteurs de
risque d’inhibiteurs dans l’hémophilie A sévère,
plus de 320 enfants répondent déjà aux critères
pour participer à la recherche, ce qui représente un
effectif à la hauteur de la plus grande série rappor-
tée dans la littérature. Cependant, pour obtenir des
résultats significatifs, il est essentiel que tous les
paramètres identifiés comme facteurs de risque
potentiel puissent être analysés. Or, la sous-cohorte
Pups était initialement constituée des enfants
inclus très précocement, c’est-à-dire avant quatre
journées de traitement. En fait, la volonté de
constituer le groupe le plus large possible pour
cette étude a fait rattacher tous les patients nés
depuis le 1er janvier 2000, lorsque l’histoire théra-
peutique pouvait être parfaitement retracée. Les
parents dont les enfants sont concernés par ce chan-
gement de cohorte sont donc informés au cas par
cas du passage au suivi de la sous-cohorte Pups, qui
se traduit par un recueil de données supplémen-
taires. Certains de ces renseignements, tels le géno-
typage du facteur VIII, l’ethnie et les antécédents
familiaux, sont critiques pour une analyse com-
plète. La transmission de ces données complémen-
taires est indispensable pour réaliser l’analyse
pertinente identifiant les facteurs de risque d’inhi-
biteurs. L’enjeu de la communication rapide de ces
données est important puisqu’il s’agit de permettre
à la cohorte française d’apporter une contribution
significative aux connaissances sur un sujet qui
laisse encore place à de nombreuses interrogations
au niveau international, par exemple en ce qui
concerne l’éventuel impact du type de concentré
antihémophilique.
Pour l’autre objectif qui concerne l’évaluation de
l’impact de la prophylaxie, le nombre de patients
concernés dans la base de données RFC devrait
permettre là encore de produire des résultats origi-
naux. En effet, les analyses intermédiaires mon-
trent une très nette adhésion pour la prophylaxie
chez les jeunes enfants hémophiles sévères depuis
la diffusion de recommandations de prophylaxie au
début des années 2000. Ceci se traduit à la fois par
une augmentation rapide de la proportion d’enfants
traités en prophylaxie de longue durée et par un
rajeunissement très significatif du passage au trai-
tement prophylactique. Une étude la plus exhaus-
tive possible chez les jeunes enfants hémophiles
sévères sera utile pour vérifier les conditions de
mise en œuvre de la prophylaxie (pourcentage de la
population couverte, âge et critères de début, état
articulaire au démarrage, schéma de traitements).
Dans le même temps, il sera important de vérifier
quels sont les facteurs associés à une plus ou moins
bonne adhésion au traitement prophylactique. En
dehors des critères déjà renseignés dans RFC, on
prévoit de recueillir des données complémentaires
pour cette étude et en particulier d’adresser un
questionnaire aux parents, de manière à mieux
appréhender les facteurs susceptibles d’influencer
l’adhésion au traitement. Ce travail qui débute est
un préalable indispensable aux études à moyen et
long terme dont l’objet sera une évaluation des
résultats des régimes standardisés de prophylaxie
au niveau du bénéfice orthopédique, de la qualité
de vie et des enjeux médico-économiques.
Finalement, c’est bien un passage à la vitesse supé-
rieure pour la mise en œuvre des projets de
recherche qui se profile de manière contemporaine
à l’arrivée de la nouvelle version informatique de la
base de données RFC. Ce sont tout naturellement
les objectifs inscrits dans le projet de manière
structurelle dans le cadre de la sous-cohorte Pups
qui sont déployés de manière prioritaire.
Pr Hervé Chambost
Centre de traitement de l’hémophilie de Marseille
Président du CO Réseau FranceCoag
Si vous voulez en savoir plus sur le Réseau
FranceCoag, vous pouvez en parler à votre
médecin spécialiste et consulter le site
www.francecoag.org
Trois posters sur les données de RFC présen-
tés au congrès mondial de l’hémophilie 2008
à Istanbul sont également consultables sur le
site Internet du Réseau FranceCoag.