
3.2.1.1
3.2.1.4
3.2.1.2
3.2.1.3.1
3.2.1.3.2
3.2.1.3.3
3.2.1.4.1
3.2.1.3
Satiété
Problèmes gastro-entérologiques
Santé buccale
Goût
Odorat
Texture
Gastriste atrophique
Diminution du goût, de l’odorat et de la perception des textures
La prise alimentaire est régulée par la satiété et la satiation. La satiété est un mécanisme de contrôle de
l’intervalle entre deux repas successifs, tandis que la satiation est un mécanisme menant à l’arrêt de la prise
alimentaire. L’apport en énergie est fait en fonction de l’équilibre entre ces deux mécanismes. La cholécys-
tokinine est une hormone qui a pour effet de supprimer l’appétit. Les personnes plus âgées semblent y être
plus sensibles que les personnes plus jeunes. Cela peut, en partie, expliquer la rapide satiation et la prise
alimentaire réduite chez les adultes plus âgés.
Les aliments les plus rassasiants sont ceux riches en protéines, suivis de ceux riches en glucides et en
lipides. La densité énergétique des aliments varie selon la concentration et la nature de leurs ingrédients.
Plus nous vieillissons, plus notre fonction olfactive diminue. Nous perdons non seulement notre odorat,
mais aussi notre capacité à distinguer les odeurs. Plus de 75 % des personnes âgées de plus de 80 ans
souffrent de dégradations majeures de leur fonction olfactive.
La détérioration de l’olfaction trouve son origine dans les changements anatomiques et physiologiques.
Ces changements provoquent une réduction de la surface de l’épithélium olfactif, qui s’accompagne d’une
diminution du nombre de neurones récepteurs olfactifs. Par ailleurs, les troubles olfactifs causés par le
vieillissement semblent être liés à la dégénérescence accrue des cellules réceptrices.
Outre les systèmes gustatif et olfactif, le système trigéminal joue également un rôle prépondérant. Il per-
met la détection de deux types de sensations : le toucher / la position ainsi que la douleur / la température.
Lorsque nous vieillissons, nous continuons à ressentir la température et les vibrations de la même manière
; toutefois, les systèmes trigéminal, olfactif et gustatif sont étroitement interconnectés. Si le vieillissement
modie certains aspects de la physiologie buccale, tels que l’état des dents, la force de morsure, la compo-
sition de la salive et la fatigue musculaire, on peut raisonnablement s’attendre à ce que l’âge produise au
moins un effet indirect sur la perception des textures. Parmi ces aspects, ceux qui ont l’impact le plus élevé
seraient la santé dentaire et la santé buccale dans la mesure où l’intégrité dentaire est le premier garant de
la performance de mastication
La gastrite atrophique est une inammation de la paroi interne de l’estomac associée à une perte des
glandes présentes au niveau de l’épithélium, la couche supercielle de la paroi de l’estomac. La gastrite
atrophique est fréquente chez les seniors (de 20 à 50 %). Elle est responsable d’une diminution de la
sécrétion d’acide gastrique et de la prolifération des bactéries dans l’estomac et l’intestin proximal. Elle
a un impact sur la physiologie gastro-intestinale et provoque une diminution de la biodisponibilité et du
métabolisme des nutriments tels que le calcium, le fer, l’acide folique et la vitamine B12 en cas de niveau
faible d’acide gastrique et d’hypochlorhydrie (insufsance d’acide chlorhydrique dans le liquide gastrique).
Le vieillissement s’accompagne également d’une dégradation progressive de la fonction gastro-in-
testinale, comme expliqué ci-après.
Environ 40 % des seniors souffrent de sécheresse buccale, causée par une production salivaire moins im-
portante ou par une prise plus importante de médicaments. Cette sécheresse buccale peut provoquer des
problèmes de déglutition (dysphagie) ou de déglutition douloureuse (odynophagie) ainsi que la sensation
d’avoir une boule dans la gorge (globus pharyngis). Des études démontrent que les seniors tentent de com-
penser une salivation moins importante par une mastication plus importante et plus longue.
D’autres problèmes peuvent rendre la mastication difcile, comme un dentier mal xé ou mal adapté. Tous
ces facteurs induisent une altération de la sensation du goût et peuvent provoquer une perte d’appétit et, en
conséquence, une prise alimentaire moindre. Les personnes qui souffrent de ces symptômes ont souvent
tendance à choisir des aliments mous et pauvres en bres. Elles évitent les fruits durs, les légumes crus
et certains types de viandes. Les conséquences qui peuvent en découler sont un régime peu varié et un
manque de bres et de vitamine C.
Les troubles de la diminution du goût chez les personnes âgées pourraient s’expliquer par une diminution du
nombre de papilles gustatives. Le vieillissement induit une dégradation générale de la sensibilité gustative,
à l’exception du goût sucré.
La diminution du goût s’accompagne d’une tendance à consommer des aliments plus salés ou plus sucrés.
Le sel a un effet néfaste sur la pression artérielle, tandis que l’apport de sucre entraîne des problèmes de
poids et d’autres problèmes de santé.
Les altérations de l’acuité sensorielle liées au vieillissement pourraient avoir un impact sur l’appréciation
par les personnes âgées des aliments qu’ils ingèrent. Cependant, les données actuellement disponibles ne
sufsent pas à étayer cette hypothèse.
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