FAN de CAROTTE
3 & 6
janvier
2012
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Bonne année !
Alimentation et immunité : une histoire de choux
Je ne vais pas étonner grand monde en disant que pour certains il est une dose de choux à ne pas
dépasser durant le panier hivernal. C’est donc plus particulièrement à ces derniers que je m’adresse
pour tenter d’augmenter leur estime vis-à-vis de quelques éminents membres de la famille des
Brassicacées.
Quoi de mieux que les récents résultats publiés par une équipe de chercheurs britanniques qui
suggèrent le rôle bénéfique des choux dans le bon fonctionnement immunitaire de l’intestin.
La paroi intestinale, tout comme la peau, est constituée d’une couche de cellules particulières nommées
cellules épithéliales dont l’une des fonctions est de protéger notre organisme vis-à-vis des agressions
externes. Concernant l’intestin, l’ensemble de ces cellules, lequel s’appelle un épithélium, nous isole de
l’ensemble des microorganismes (bactéries et autres) qui constituent la flore intestinale.
Bien que la majorité des microorganismes de la flore nous soient bénéfiques, certains peuvent se
révéler pathogènes. Comparé à l’épiderme, la barrière formée par l’épithélium intestinal, parce qu’il doit
également assurer les échanges de nutriments et de fluides, est relativement moins étanche et plus
fragile. Juste derrière cette barrière se trouvent des cellules immunitaires particulières, appartenant à la
famille des lymphocytes, relativement différentes de celles qui voyagent dans la circulation sanguine.
Ces lymphocytes intra-épithéliaux, comme on les appelle, ont un rôle essentiel pour stimuler la
réparation des épithéliums endommagés. Ainsi cette réparation est beaucoup moins efficace chez des
souris génétiquement dépourvues en ces lymphocytes. L’étude montre qu’au contraire certains
composés alimentaires présents à forte concentration dans divers choux (broccoli, chou-fleur, chou vert
ou rouge) favorisent le maintien et le bon fonctionnement de ces lymphocytes intra-épithéliaux, et donc
la bonne santé intestinale des souris.
J’espère que cette information éliminera les réticences de certains vis-à-vis de ces sympathiques
crucifères et qu’un sourire complice accompagnera leur apparition lors des prochaines distributions. De
là à saluer Robert d’un jovial « merci docteur », il n’y a qu’un pas. Christophe