TIMON D’ATHENES
WIllIAM SHAKESPEARE
DIREcTION cyRIl cOTINAUT / SébASTIEN DAVIS
www.tac-theatre.org
ADAPTATION, TRADUcTION ET MISE EN ScèNE cyRIl cOTINAUT & SébASTIEN DAVIS
ARRANgEMENT MUSIcAl SébASTIEN DAVIS
ScéNOgRAPHIE RAcHEl VERDONcK
AVEc JUlIEN AUbRUN, AlIENOR DE gEORgES, fREDERIc DE gOlDfIEM, yANN lHEUREUx, cyRIEllE VOgUET (DISTRIbUTION EN cOURS)
PRODUcTION TAc.THéâTRE & ARPA
cOPRODUcTION THéâTRE NATIONAl DE NIcE - cDN DE NIcE côTE D’AzUR
AUDITORIUM JEAN MOUlIN - lE THOR
AVEc lE SOUTIEN DES DISPOSITIfS fAbRIqUE MIMONT - cANNES & l’ENTREPONT - NIcE
AVEc l’AIDE à lA cRéATION DE lA DRAc lORRAINE
[ Demande d’aide à la création en cours auprès du Conseil Régional de Lorraine]
cRéDIT PHOTO: ERIc bENIER-büRKEll
TIMON D’ATHENES
WIllIAM SHAKESPEARE
K. MARx, MAcHIAVEl, lA bOETIE...
DETTE (n.f., du latin debeo: devoir, ce que
l’on doit à quelqu’un ):
1. Somme d’argent due à quelqu’un.
2. Devoir moral envers quelqu’un.
Synonyme : Engagement.
[ cAlENDRIER PRéVISIONNEl ] [ susceptible de modications ]
- Octobre 2015 Résidence [ fAbRIqUE MIMONT - cANNES (06)]
- Janvier 2016 Work in progress - Festival Shake Nice ! - [ THéâTRE NATIONAl DE NIcE - cDN NIcE côTE D’AzUR (06)]
- Juin 2016 Résidence de création [ l’ENTREPONT - NIcE (06)]
- Septembre 2016 Résidence de création [ AUDITORIUM JEAN MOUlIN - lE THOR (84)]
- 12/13/14 octobre 2016 Création Suisse [ TEATRO DIMITRI - VERScIO (SUISSE)]
- 2 décembre 2016 Création France [ fORUM J. PRéVERT - PôlE RégIONAl DE cARROS (06)]
- 19/20/21 janvier 2017 Festival Shake Nice! - [ THéâTRE NATIONAl DE NIcE (06)]
- 24 janvier 2017 [ AUDITORIUM JEAN MOUlIN - lE THOR (84)]
- 2017 [ THéâTRE IcI ET là - MANcIEUllES (54)]
- Saison 2017/2018 [ THéâTRE DE MOUgINS (06)] [ THéâTRE géRARD PHIlIPE - ScèNE cONVENTIONNéE DE fROUARD (54)] [ fORT ANTOINE -
MONAcO ] [ THéâTRE MUNIcIPAl DE ROqUEbRUNE-SUR-ARgENS (83)] [ THéâTRE MUNIcIPAl DE fORcAlqUIER (04)]...
En 2009, nous avons commencé un long travail de laboratoire autour des tragédies antiques, Electre de Sophocle d’abord, puis Oreste d’Euripide et enn Agamemnon d’Eschyle.
En 2014, la trilogie antique Les Enfants d’Atrée, regroupant ces trois textes, relatant les malédictions, meurtres, vengeances qui affectent un à un les descendants du Roi Atrée,
voit le jour et conclue ainsi un cycle dont la thématique s’est d’elle-même révélée après 5 ans de recherche: L’homme face aux Dieux, face à son Destin.
A travers ces spectacles, mais également des stages, des cours, des laboratoires autour d’autres tragédies (Antigone, Alceste, Médée, Les Troyennes, Andromaque...) se sont
opposées les paroles de ces gures autour des thèmes de la Justice, de la Vengeance, du Destin, de la Foi... pour s’achever sur celui de la Responsabilité. A travers cet Oreste,
meurtrier de sa mère, nous est apparue la première esquisse de l’homme moderne, celui qui commence à prendre conscience, celui qui accepte sa responsabilité, sa culpabilité,
le premier à cesser de se dédouaner sur les Dieux, à interroger sa place d’homme face à ses actes, face aux autres. Dans Oreste ont surgi sans que nous nous y attendions les
gures du Christ, celui qui cherche le salut pour tous et non pour lui seul (Euripide) et celle d’Hamlet, le ls qui doit venger la mort du père et qui s’interroge. Hamlet, le mythe
moderne, le nom est lancé, avec lui, Shakespeare, lui qui a tout emprunté aux poètes grecs, ls d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide.
Lire Shakespeare après avoir tant étudié les tragiques antiques, c’est un peu comme découvrir sur un chemin inexploré les traces d’une architecture familière et pourtant moder-
nisée. Comme si derrière la peinture baroque qui recouvre cette maison, on pouvait encore voir les gouttes de sang du crâne d’Agamemnon, tranché en deux par la hâche de sa
femme Clytemnestre...
Shakespeare est apparu comme une évidence, comme le bruit de la goutte d’eau dans l’évier la nuit qu’on essaye de ne pas entendre mais qui obsède l’insomniaque...
Oui, mais Shakespeare! Hamlet! Brook, Ostermeier, Mesguich, Wilson, Besson, Vitez, Chéreau... Quoi dire après cela? Tant de mises en scène, de livres, d’analyses, quoi dire
de nouveau après cela?
L’insomniaque se bouche les oreilles pour pouvoir enn dormir. Dormir? Rêver peut-être...
«La conscience fait de nous des lâches et ainsi la couleur de la résolution s’étiole au pâle éclat de la pensée et les entreprises de grand essor et de conséquence se détournent
de leur cours et perdent le nom d’action.»
Alors Shakespeare, oui, mais Hamlet...
Un été de lecture, tout Shakespeare, comédies, tragédies, l’intraduisible Shakespeare, quelle galère...
Et puis soudain une pièce retient notre attention, une pièce que l’homme de la rue ne connaît pas, Timon d’Athènes (Athènes, tiens donc...). Premier laboratoire à Avignon.
Shakespeare s’éclaire, on rit, on rééchit beaucoup, on traduit, on chante, on joue de la musique, c’est joyeux, tragique, actuel, piquant.
On aborde aussi Mesure pour mesure, on fait souvent référence à Hamlet et on découvre par le jeu qu’il y a «quelque chose de pourri au royaume d’Athènes. De Vienne. Du
Danemark».
Shakespeare est dans la société, il parle de l’homme dans la société des hommes. Angelo tente de proscrire le sexe dans une Vienne viciée par la prostitution, les bordels et
l’adultère, Timon dépense son argent et s’achète à fort prix l’amitié de ses congènères avides de sa prodigalité, Hamlet prend conscience qu’au delà du meurtre de son père, ce
sont tous les rapports humains qui reposent sur des mensonges. Chacune de ses gures tente à sa manière de répondre à un problème qui concerne la société des hommes. Héros
ou anti-héros, là est la question. Une question qui nous concerne nous aussi, «comment vit-on ensemble?». Doit-on se retirer du monde à la manière de Timon, combattre des
illusions qui sont pourtant nécessaires à la façon d’Hamlet? Retour de la goutte d’eau Hamlet qui suinte au plafond du palais de Timon...
Timon et Hamlet, deux hommes face à la société, face au monde des hommes. Deux réponses possibles à la décadence sociale, l’hypocrisie, le mensonge, l’indifférence.
Nous avons donc décidé de monter conjointement deux projets. L’un autour de Timon d’Athènes que nous allons approfondir ici. Le second autour d’Hamlet, dans une petite
forme à 3 acteurs, destinée aux classes de collège et lycée que nous proposerons dans un autre dossier.
lE PROJET > géNèSE
Le Poète: Comment va le monde?
Le Peintre: Il s’use, Monsieur, à mesure qu’il croît en âge...
Ecrite en 1607-1608 par le dramaturge anglais William Shakespeare, Timon d’Athènes relate la vie de Timon, riche citoyen d’Athènes et de son basculement de la philantropie
à la misanthropie.
Timon est riche. Plutôt que de garder sa richesse pour lui-même, il la dépense pour aider et améliorer la vie des autres. L’argent devient un moyen de bonheur, non pour soi
mais pour le bien de tous.
Karl Marx, Manuscrits de 1844 à propos de Timon d’Athènes.
« Avec mon argent, je peux aider les réfugiés qui débarquent sur les côtes européennes. Je peux aider la recherche contre le cancer. Je peux soutenir des mouvements écologiques.
Je peux contribuer au changement du monde. Ce que je ne peux faire par moi-même, mon argent peut le faire à ma place. Il est ma puissance et je peux mettre cette puissance
au service des autres.
Que se passerait-il alors si les autres, au moment où à mon tour je demanderais de l’aide, me laissaient tomber? Si d’un côté, tous mes créanciers réclamaient soudain les intérêts
de la dette que j’ai contractée et dans le même temps, mes débiteurs refusaient de me rembourser la leur? Que se passerait-il si ma philantropie altruiste se retournait contre son
auteur? Si l’utopie d’un monde meilleur s’écroulait à la vue de l’homme égoïste, proteur, atteur et de ses congénères parfaitement identiques?
Impuissant, désargenté, je maudirais le monde.
Et si par miracle, par un hasard du sort, je trouvais au fond d’un coffre, dans le lit d’une rivière ou dans les ténèbres d’une grotte, une fortune considérable, que ferais-je alors de
mon argent? De cet argent qui n’a su réaliser l’utopie en laquelle je croyais?
Au mieux, je le garderais pour moi-même, dans ma solitude.
Au pire, avec mon argent... Avec mon argent, je pourrais repousser les réfugiés en construisant des murs. Je pourrais nancer des entreprises mercenaires pour combattre mes
ennemis. Je pourrais payer un droit à polluer la planète. Je pourrais nancer le terrorisme».
A travers l’histoire de Timon d’Athènes, écrite par Plutarque, reprise par Shakespeare et commentée par Karl Marx; en allant chercher de la matière à réexion chez les inspi-
rateurs de Shakespeare, à savoir Sénèque et Machiavel, en s’au- torisant à puiser autant dans le Discours sur la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie que dans les essais
de Jacques Attali ou dans l’actualité la plus récente, nous souhaitons créer un spectacle qui démonte les mécanismes liés à l’argent, à la dette, aux utopies capitalistes et com-
munistes et la désillusion qui au nal peut, dans le pire des cas, conduire au nancement d’actes terroristes. Les événements actuels (crise de la dette grecque, crise européenne,
question de l’émigration, faillite du système des banques, des systèmes économiques classiques, montée du terrorisme...) seront, hélas, au centre de nos discussions et travaux
d’adaptation, de mise en scène, de direction d’acteurs, de scénographie de notre Timon d’Athènes.
TIMON D’ATHENES > lA PIècE ET SES RéSONNANcES cONTEMPORAINES
Le Poète: Dans l’ouvrage que je viens d’ébaucher, j’ai représenté un homme à qui ce bas monde prodigue les embrassades et les caresses avec
le plus généreux empressement (...), la Fortune trônant sur une haute et riante colline. (...) Lorsque la Fortune, par un capricieux changement
d’humeur, jette au sol son favori d’hier, tous ceux qui s’évertuaient à gravir la montagne pour le rejoindre, le laisse rouler en bas; sans qu’aucun
ne l’accompagne dans son déclin.
Ce que l’argent peut acheter, je le suis moi-même, moi le possesseur de l’argent. (...) Ce que je suis n’est donc nullement déterminé par mon
individualité. Je suis laid mais je peux m’acheter la plus belle femme. Donc je ne suis pas laid, car l’effet de la laideur, sa force repoussante, est
anéanti par l’argent. Il est une divinité invisible qui transforme les choses en leur contraire. Mon argent transforme toutes mes impuissances en
leur contraire. Ce que je ne puis en tant qu’homme, donc ce que ne peuvent toutes mes forces essentielles d’individu, je le puis grâce à l’argent.
lE PROJET > MISE EN OEUVRE
[ cOllAbORATION ARTISTIqUE ]
Cyril COTINAUT et Sébastien DAVIS se sont rencontrés lors de leurs études au sein du premier département de recherche et de formation à la mise en scène à l’ENSATT (Ecole
Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre - Lyon) sous la direction du pédagoque russe Anatoli VASSILIEV.
Après avoir présenté ensemble au Festival In d’Avignon leur projet d’études Alcibiade sur le chemin de Damas, il co-mettent en scène l’Ecole des Bouffons de Michel de Ghel-
derode, spectacle naliste du Prix Jeunes Metteurs en Scène 2009 - Théâtre 13 - Paris.
En parallèle de ses mises en scène alliant le théâtre à la musique, Sébastien Davis collabore aux spectacles mis en scène par Cyril Cotinaut: analyse dramaturgique, training,
chants, lumière... Il réalise en outre la captation et le montage vidéo des trois spectacles des Enfants d’Atrée.
[ MéTHODE DE RéPéTITION ]
Une analyse dramaturgique en deux dimensions (celles du livre) ne suft pas à créer un spectacle. Il manque la troisième dimension. Cette troisième dimension, c’est l’acteur
debout sur le livre qui la donne. Sur la page horizontale du livre ou du plateau, il s’élève, offre sa verticalité, saute d’un mot à l’autre, d’une phrase à l’autre, dansant, et donne
corps à ce qui n’est encore que de la littérature.
Notre travail de metteur en scène consiste à créer les conditions d’une rencontre vivante entre un texte, un auteur mort dont on ne peut que supposer les intentions, et ceux qui
vont tenter de lui redonner vie, à commencer par les acteurs.
La méthodologie de l’Etude, proposée par Stanislavski à la n de sa vie et qu’Anatoli Vassiliev nous a à son tour transmise, repose principalement sur la quête de l’action scé-
nique par le moyen de l’improvisation. L’acteur, libéré de la contrainte du texte appris par coeur, révèle par son propre langage l’essence de la pièce et les moyens de lui donner
vie. Son corps, sa langue, sa culture, son expérience, son imagination, stimulés par l’improvisation, imprègnent les idées de l’auteur, actualisent et révèlent l’universalité des
thèmes, font vivre l’esprit de Shakespeare au XXIème siècle.
[ UN THéâTRE DE lA RéflExION ]
[n.f. : 1. Action darrêter sa pensée sur un objet pour lexaminer en détail.
2. Phénomène par lequel une chose est rééchie: par un miroir par exemple.]
Ainsi, au-delà de la situation et de la fable, il s’agira en permanence de soulever les thèmes philosophiques qui structurent le positionnement shakespearien de l’homme face au
monde. Comme nous l’avons fait avec les tragédies antiques, nous considérerons les gures moins comme des personnages (au sens psychologique du terme ) que comme des
positions philosophiques en joute les unes contre les autres. Quel est le point de vue de Timon sur l’homme? Quels arguments contradictoires peuvent lui opposer le philosophe
Apemantus ou l’intendant Flavius?
Seule la mise en perspective des arguments, donnés à entendre de façon directe aux spectateurs intégrés à l’action, permet le questionnement et la réexion. Une réexion qui
ne se limite pas à la seule fable, mais au contraire, comme le souhaitait Bertolt Brecht, la fable doit être le point de départ d’une réexion plus globale sur l’homme, par la mise
La distanciation est le seul langage contemporain qui soit aussi riche de possibilités que la poésie. On peut puiser dans toute la
gamme de la rhétorique. C’est la méthode purement théâtrale de l’échange dialectique. C’est le seul procédé possible pour un théâtre
dynamique, dans un monde en évolution, et c’est par la distanciation que nous parviendrons à ces régions que Shakespeare a at-
teintes en utilisant de façon originale les procédés dynamiques du langage. Peter Brook, L’espace vide / Le théâtre brut.
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