BdP 8 Gestion de la matiere organique D Massenot

publicité
De la bonne gestion de la matière organique en biobio-dynamie
Compte-rendu d’Aurélie Truffat et Dominique Massenot : intervention lors du forum « sols et cultures
céréalières » (congrès de la bio-dynamie à Die le 28 novembre 2009).
I.
Fonctionnement du sol
Le sol est composé d’une fraction minérale et d’une
fraction
organique,
cette
dernière
étant
quantitativement moins importante. La fraction
organique assure majoritairement la fertilité du sol et
c’est le levier principal sur lequel l’agriculteur peut agir.
Les différents types de sol résultent du degré de
combinaisons entre la fraction minérale et la fraction
organique. Le complexe argilo-humique est un cas
particulier des différentes liaisons chimiques.
L’analyse granulométrique permet quant à elle
d’identifier la quantité d’argiles minéralogiques et de
limons fins. Un sol à forte teneur en limons fins sera
plus sensible au tassement. La granulométrie va donc
déterminer le besoin et la façon de travailler le sol.
• Température suffisamment élevée : en cas de
température inférieure à 5°C, l’activité est très réduite,
d’où une activité microbiologique ralentie en hiver. En
cas de température trop élevée ou de temps trop sec,
l’activité est également diminuée.
• Equilibre air/eau : le travail du sol permet d’apporter
de l’oxygène dans le sol (et donc des forces
éthériques). Plus le sol est travaillé, plus l’activité
microbiologique est importante.
• Nourriture : elle doit offrir un équilibre en énergie
(sucres) et en azote. Cet équilibre va permettre la
production de mucus microbien. Il convient donc de
rechercher des apports équilibrés en sucres et en azote
: ces apports peuvent être fournis par des engrais
verts ou du compost jeune. La présence d’un complexe
argilo-humique permet une plus grande liberté dans le
choix de l’apport.
• Bases Ca/Mg : les microbes ne produisent que des
acides qui, en trop grandes quantités dans les sols
acides, nuisent au travail des microbes. Le Ca permet
de neutraliser l’acidité. Il est apporté par la structure
géologique et/ou par des apports calciques externes
(via chaulage).
IV.
II.
Problèmes de
matière organique
décomposition
de
la
La présence excessive de certains éléments minéraux
très actifs dans le sol est néfaste à la vie des microbes
et des plantes et peut entrainer :
- Un problème d’enrobage de matière organique
(notamment par le calcaire)
- Une combinaison de la matière organique avec
des éléments métalliques (le métal se fixe sur
la matière organique). Ce qui produit un effet
de tannage, surtout avec l’aluminium présent
dans le granit.
- Certaines matières organiques difficiles à
décomposer car issues de plantes primitives
(mousse, fougère, résineux) contenant des
terpènes peuvent également bloquer les oligoéléments.
III.
Conditions
de
développement
l’activité microbiologique
de
Les conditions nécessaires au développement de
l’activité microbienne sont :
L’importance de l’azote en bio-dynamie
Rudolf Steiner a particulièrement insisté, notamment
dans la 3ème conférence, sur le fait que la question de
l’azote est fondamentale en agriculture. L’azote sert de
support aux forces astrales, c’est l’élément qui permet
à la plante de se relier au cosmos.
La qualité d’un azote de fumier est très différente de
celle d’un azote chimique. Aujourd’hui, on peut dire
que l’agriculture conventionnelle vit sur les réserves de
sols fertilisés au fumier pendant de nombreuses
décennies. Lorsque ces stocks s’épuisent, des
problèmes de fertilité apparaissent.
La vitalisation de l’azote peut se faire par fixation
biologique (grâce aux nodosités présentent sur les
racines des légumineuses) ou par les engrais
organiques. Pour ces derniers, il est important de
distinguer les différences de délai de disponibilité de
l’azote selon le type d’engrais organique : les composts
de déchets verts apportent de l’azote très lentement
mobilisables, tandis que du lisier ou du purin apportent
de l’azote sous 20 jours.
L’azote est au calcaire ce que l’oxygène est à l’homme.
Un sol calcaire peut être bien amélioré par les
légumineuses (capables de fixer l’azote de l’air).
Pour Steiner, un azote « mort » ne peut produire que
de mauvais aliments, responsables d’une dégradation
de la constitution des êtres humains.
Evolution MO au cours du compostage
champignons
= compost jeune
retournement
vers de terre
= compost mû
mûr
miné
minéralisation
= chaotisation
V.
stabilisation
= immobilisation
Compost
La bonne gestion du compost – et la connaissance de
ses phases d’évolution - est un élément fondamental
en agriculture bio-dynamique comme pour tout autre
type d’agriculture pour le maintien ou l’accroissement
de la fertilité du sol. Une bonne maîtrise de l’évolution
du compost permet d’optimiser l’apport en azote.
Le processus d’évolution du compost, enforme de
cloche, est décrit dans le schéma ci-après et comprend
une phase de minéralisation (montée en température).
Après un « plateau » de température plus ou moins
long, arrive la phase de stabilisation (baisse de
température).
Un compost jeune (en phase de minéralisation libération d’énergie) améliore la fertilité. La présence
de champignons est un repère indiquant que le
compost est riche en nutriments et peut être utilisé
pour nourrir le sol. En bio-dynamie, cette phase
correspond à une phase de chaotisation de la matière
organique redonnant des éléments simples et de
l’énergie.
Un compost mûr (en phase de stabilisation –
consommation d’énergie) apporte un humus stable,
avec beaucoup de carbone (apport de stock). La
présence de vers de terre permet de repérer le
moment où le compost est mûr. Les nutriments du
compost ont servi à nourrir les micro-organismes et
macro-organismes (vers de terre) du compost et ne
sont donc plus disponibles pour les micro-organismes
du sol. Un compost trop mûr est un compost qui a
perdu de l’azote (perte de l’astral) et de l’énergie. En
bio-dynamie, cette phase correspond à une perte de
forces de vie résiduelles, consommées par les vers de
terre. Les vers « pompent » les forces éthériques et la
vie du compost.
Extrait du Bulletin des professionnels de la biodynamie
Numéro 08 – décembre 2009
Téléchargement