SEMIOLOGIE GENERALE – La fièvre, le syndrome inflammatoire
III. Rôle des prostaglandines E2
L'aspirine est un puissant antipyrétique.
Quand on injecte des lipopolysaccharides ou de l'IL-1 à des souris déficitaires en prostaglandines E2 : pas de
fièvre.
→ L'aspirine a une action anti-prostaglandines.
Lors d'une infection par des bactéries, qui possèdent à leur surface des pyrogènes exogènes, il va y avoir
activation des cellules monocytaires et macrophagiques, qui produisent des cytokines (activité pyrogène
endogène).
Ces molécules (endogènes ou exogènes) sont capables de se fixer sur la surface des cellules de l'endothélium
hypothalamique, qui produit des prostaglandines E2 (molécule de faible poids moléculaire, solubles), qui se
fixent au niveau du récepteur EP3 des cellules hypothalamiques (centre thermorégulateur).
Cela entraîne des modifications de l'AMPc à l'intérieur des cellules hypothalamiques : modification du
thermostat hypothalamique qui monte de 37° à 39° par exemple.
Cela se fait par des mécanismes de conservation et production de chaleur en périphérie (vasoconstriction,
marbrures, frissons...) → fièvre
IV. La fièvre est un constituant de la réaction inflammatoire
La réaction inflammatoire est un mécanisme de défense apparu très tôt dans l'évolution des espèces, qui nous
défend contre les infections.
Les cytokines ont une action au niveau du SNC, notamment au niveau cortical, ou elles induisent une sensation
de somnolence, fatigue, malaise, perte d'appétit, anorexie...
Au niveau hypothalamique, cela entraîne la production de prostaglandines E2 et donc la fièvre, et les PGE2
permettent la production de CRF puis d'ACTH.
Au niveau hépatique, les cytokines induisent la synthèse accrue de protéines (CRP, fibrinogène, haptoglobine...)
qui sont signe de fièvre.
D'autres protéines voient leur synthèse diminuer comme l'albumine et la transferrine, et toutes les molécules qui
s'y lient sont moins actives (ACTH, corticoïdes...).
L'action principale se fait au niveau de l'endothélium+++ et des épithéliums+++ par des mécanismes de
vasodilatation, d'augmentation de la perméabilité capillaire et d'infiltration leucocytaire, qui induit le passage
des globules blancs dans les tissus à partir de la circulation sanguine.
Enfin, il y a une action au niveau des cellules du système immunitaire, au niveau des cellules mononucléées,
qui augmentent leur capacité de phagocytose et leur capacité de destruction des agents infectieux ; ainsi qu'au
niveau de l'activation lymphocytaire avec une augmentation du nombre de récepteurs à l'IL2 (stimulation LB
par les LT), du nombre de LB et de NK.
Lorsque l'agent infectieux est détruit par les globules blancs, la production de cytokines inflammatoires
diminue, donc leur taux dans le sang diminue, l'hypothalamus reçoit moins d'informations pro inflammatoires,
donc arrêt progressif de la fièvre et de la réaction inflammatoire.
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