Vade-mecum
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1. INTRODUCTION
Les phénomènes naturels liés à la dynamique
de la Terre sont multiples et parfois préjudi-
ciables pour l’homme et son environnement,
en particulier lorsqu’ils se traduisent par une
libération brutale d’énergie, par une montée
du niveau des eaux ou par d’importants mou-
vements de terrain.
L'histoire récente du canton de Vaud est jalon-
née d'événements qui rappellent que notre
territoire n’est pas épargné par les aléas natu-
rels tels que les crues dévastatrices de la Baye
de Montreux et de la Veraye en 1927, le débor-
dement du Rhône par rupture de digue en
1935, la lave torrentielle du Pissot en 1995, les
avalanches dans nos Préalpes en 1999, les glis-
sements de terrain sur les communes de Valla-
mand et Mur en 2001, les crues de la Grande
Eau aux Diablerets en 2005 et de l'Eau Froide à
Roche en août 2007, sont des exemples d'évé-
nements vaudois à l’origine de grosses pertur-
bations, de dommages importants et parfois de
pertes humaines.
Ces vingt dernières années, nous avons assisté
à une recrudescence des dommages liés à des
événements critiques qui, sans être vraiment
extrêmes, provoquent pourtant toujours plus
de dégâts, notamment à cause de l’augmenta-
tion et de la concentration des biens de valeur.
En effet, l’exiguïté du territoire disponible et
l’extension lente, mais constante, des zones à
bâtir ont conduit les autorités à autoriser des
constructions sur des terrains qui, par la suite,
se sont révélés être exposés à des dangers
naturels (proximité de cours d’eau, plaines allu-
viales, pieds de falaises, zones d’avalanches).
Jusqu'à peu, la protection contre les dangers
naturels était conduite de manière essentiel-
lement réactive et l'on a pu constater claire-
ment que les coûts entraînés par les mesures
de protection et de reconstruction après un
événement grevaient lourdement les finances
publiques que les particuliers.
Face à cette situation, la Confédération et les
cantons ont décidé de mettre en œuvre une
politique anticipative de gestion intégrée des
risques naturels, c’est-à-dire planifiée et coor-
donnée. Les objectifs sont de réduire le danger
par la construction d'ouvrages de protection,
mesures dites actives, mais aussi à l’éviter par
des mesures préventives, dites passives, inté-
grant l’affectation de zones à bâtir en dehors
de ces secteurs de danger, la mise en place de
systèmes d'alarme et d'information à la popu-
lation et la planification d'interventions en cas
de catastrophe.
L’établissement des cartes de dangers natu-
rels (CDN) constitue la première étape du pro-
cessus de gestion intégrée. Chaque canton est
tenu d’organiser sa propre démarche, avec le
soutien financier de la Confédération. Dans
le canton de Vaud, l’acquisition des données
de base liées à l’aménagement du territoire
est une obligation communale. Cependant,
pour activer la réalisation des cartes de dan-
gers naturels, respecter le délai imposé par la
Confédération et bénéficier des subventions
fédérales, le Grand Conseil a décidé d’appuyer
les communes et de piloter la mise en œuvre de
cette cartographie. Le territoire du canton a été
subdivisé en seize "lots" de dimension com-
parable, correspondant chacun à une entité
géographique et géomorphologique distincte,
en général un bassin versant principal ou plu-
sieurs bassins versants limitrophes. Chaque lot
rassemble une problématique homogène des
dangers naturels et a fait l’objet d’un mandat
spécifique avec un consortium doté de com-
pétences multidisciplinaires pour couvrir l’en-
semble des dangers.
Ce vade-mecum a été réalisé pour faciliter la
compréhension des cartes de dangers naturels
dans les communes et pour accompagner leur
publication sur le guichet cantonal de cartogra-
phie (www.geoplanet.vd.ch).