L’enquête a permis essentiellement d’explorer les
dispositifs en cours de montage et de structuration dans le
domaine de la formation et de la qualification des maîtres
artisans et des apprentis issus de l’apprentissage
traditionnel. Ces dispositifs, considérés comme
exemplaires de ce qui peut se faire dans l’ensemble du
secteur informel, dépassent les enjeux du monde
artisanal. Ils ne sont cependant pas transposables tels
quels dans le secteur informel agricole. Les interventions
du FODEFCA dans ce secteur permettent cependant de
rendre compte des actions de formation qui y sont
menées. De même, les débats en cours en vue de la
définition de la stratégie nationale de formation en milieu
agricole et rural (SNFAR) ont permis de constater que ce
milieu avait sa propre approche sectorielle du
développement et du financement de la recherche et de la
formation. Le rapport en fait état sans toutefois arriver à
en rendre compte de manière explicite. Cet état de fait est
significatif des limites de l’enquête terrain, mais aussi de
l’importance prioritaire accordée pour le moment par les
acteurs publics et privés à la réussite de l’apprentissage
de type dual.
1. Introduction : le Bénin, un pays ciblé sur la qualification du secteur informel
© AFD Document de travail - La formation professionnelle en secteur informel - Bénin • Juin 2006 / 19 5
1.2. Les apports des documentations et analyses existantes
Le Bénin ne dispose pas, contrairement au Maroc et au
Cameroun, d’une enquête statistique nationale sur le
secteur informel. Il en résulte une difficulté d’analyse de la
réalité urbaine et rurale du secteur et notamment de
l’interaction constatée, dans ces deux pays, entre les
niveaux scolaires acquis et les niveaux d’activité et de
rentabilité des unités de production informelle (UPI). Les
données sectorielles disponibles au Bénin proviennent à la
fois du recensement général de la population effectué par
l’institut national de la statistique et de l’analyse
économique (INSAE) en 1997 et de l’enquête statistique 1-
2-3 dans les principales agglomérations de sept membres
de l’UEMOA1. Cette dernière enquête ne rend néanmoins
compte que de la situation de Cotonou et donc de la
physionomie de l’économie informelle en secteur urbain.
Si les données statistiques sont en nombre limité, il existe
néanmoins une approche très documentée de la
conception et de la mise en place des dispositifs de
formation professionnelle de type dual. Cet état de fait est
très significatif de la pratique des responsables béninois en
ce domaine. Ils ont en effet pour principe de transcrire quasi
immédiatement, sous forme de régulation officielle, les
accords atteints après négociation par les différents
partenaires publics et privés. Cette manière de faire, qui
marque une préférence pour l’institutionnalisation des
actions de formation avant même leur expérimentation, a
pour conséquence de graver dans le marbre les décisions
prises et ainsi d’engager fermement les acteurs qui en sont
partie prenante. Inversement, cette institutionnalisation
reste virtuelle ou fragile si les dispositifs régulés
n’aboutissent pas à une mise en œuvre quantitative et
qualitative et ainsi à l’atteinte d’un point opérationnel de non
retour.
L’enquête terrain a permis par ailleurs de recueillir des
données globales sur la situation économique et sociale du
pays, sur la stratégie et l’organisation professionnelle du
monde artisanal, sur le financement de la formation
professionnelle, tant du secteur formel et informel que sur
le contenu et les modalités de réalisation de certaines
actions de formation ciblées sur des publics spécifiques
urbains et ruraux.
L’ensemble de ces données dessine une image assez
détaillée de l’intervention en matière de formation dans le
secteur informel béninois. Néanmoins, le rapport rend
compte d’une situation en pleine évolution dans la mesure
où la mise en œuvre de l’apprentissage de type dual n’en
est qu’à ses débuts et le présent esquisse autant une
situation en devenir qu’un état des lieux précis.