Vers une rencontre du pape avec le patriarche de Moscou ?
Extrait du Paroisses d'Erquy et de Pléneuf
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Vers une rencontre du pape
avec le patriarche de Moscou ?
- Une Eglise qui annonce l'Evangile - Vivre dans la Foi - Oecuménisme -
Date de mise en ligne : vendredi 29 janvier 2016
Description :
Benoît XVI a ouvert une ère de confiance. En vingt ans, les relations entre l'Église orthodoxe russe et l'Église catholique ont opéré un virage à 180 degrés. Pape
polonais oeuvrant à la renaissance de diocèses catholiques en Russie, le « prosélyte » Jean-Paul II n'inspirait que méfiance à Moscou. Féru de théologie
patristique et arborant un profil plus classique, Benoît XVI a ouvert une ère de confiance marquée par la reprise du dialogue théologique et la venue à Paris, en
2007, du patriarche Alexis, le prédécesseur de Kirill. C'était alors la première fois qu'un patriarche orthodoxe russe se rendait dans un pays de tradition catholique
depuis le schisme entre Orient et Occident (1054). La rencontre avec Benoît XVI n'a toutefois pas eu lieu.
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Vers une rencontre du pape avec le patriarche de Moscou ?
Benoît XVI a ouvert une ère de confiance. En vingt ans, les relations entre l'Église orthodoxe russe
et l'Église catholique ont opéré un virage à 180 degrés. Pape polonais oeuvrant à la renaissance
de diocèses catholiques en Russie, le « prosélyte » Jean-Paul II n'inspirait que méfiance à Moscou.
Féru de théologie patristique et arborant un profil plus classique, Benoît XVI a ouvert une ère de
confiance marquée par la reprise du dialogue théologique et la venue à Paris, en 2007, du
patriarche Alexis, le prédécesseur de Kirill. C'était alors la première fois qu'un patriarche
orthodoxe russe se rendait dans un pays de tradition catholique depuis le schisme entre Orient et
Occident (1054). La rencontre avec Benoît XVI n'a toutefois pas eu lieu.
De sources concordantes, le pape François pourrait rencontrer Kirill, le patriarche de l'Église
orthodoxe russe, à la fin de son prochain voyage au Mexique.
Outre sa portée hautement symbolique, la rencontre entre les responsables des deux plus
grandes Églises de la chrétienté correspond à une série d'intérêts croisés.
La fin du voyage du pape François au Mexique, prévu du 12 au 18 février, pourrait réserver une surprise
exceptionnelle. Son entourage le laissait entendre, sans en dévoiler la teneur. Le vaticaniste italien Sandro Magister
a vendu la mèche mardi sur son blog : le pape irait rencontrer le patriarche Kirill, qui se trouvera alors en visite à
Cuba.
À Moscou, le porte-parole de l'Église orthodoxe russe pour les relations avec les autres chrétiens, le hiéromoine
Stefan Igumnov, a aussitôt démenti l'information. Mais ce n'est pas le cas au Vatican, où, sans rien confirmer, on
n'exclut rien non plus. Au contraire, au sein de la Curie romaine, on parle même d'un « désir réciproque » d'une telle
rencontre et d'« opportunités » pour l'année 2016. « À l'heure actuelle, le feu n'est plus au rouge mais à l'orange », a
déclaré le président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, le cardinal Kurt Koch, à la presse suisse, la
semaine dernière.
Une étreinte entre le pape et le chef de la « troisième Rome », le patriarche de Moscou, serait historique. Sans cesse
évoquée, une telle rencontre a toujours été, jusqu'ici, reportée. Les accusations de prosélytisme des communautés
catholiques dans l'ex-URSS sont depuis longtemps levées, mais la question de la place des catholiques en Ukraine
s'est tendue avec la guerre dans ce pays. Le Saint-Siège s'est toutefois employé à ne pas prendre parti dans le
conflit opposant Kiev à Moscou. Attitude qui a été appréciée publiquement par le patriarche Kirill. Cette rencontre a
d'autant plus de chances d'avoir lieu qu'elle ne ferait pas ombrage au patriarche oecuménique de Constantinople,
Bartholomeos Ier, qui exerce un leadership symbolique sur le monde orthodoxe, le pape lui ayant donné
suffisamment de gages de respect.
Depuis le début de son pontificat, le pape François a déjà rencontré à Rome, à Jérusalem et à Istanbul, le grand
rival de Moscou. Mais au retour de Turquie, le 30 novembre 2014, le pape avait aussi fait montre de sa complète
disponibilité à s'entretenir avec le patriarche russe. « Je lui ai dit : "Je viens où tu veux. Tu m'appelles et je viens", et
lui aussi a la même volonté », avait répondu Jorge Bergoglio à la presse à ce sujet, ne posant aucune condition.
Vu de Moscou, une telle rencontre au sommet aiderait à rompre en partie l'isolement diplomatique et économique
dans lequel se trouve aujourd'hui la Russie. Comme au temps de l'Union soviétique, lorsqu'il s'agissait de conserver
un lien - même ténu - avec l'Occident, l'oecuménisme peut se révéler un terrain propice au dénouement des crises, y
compris aux yeux du Kremlin. « Poutine a besoin de François pour sortir de l'isolement sur la question de l'Ukraine et
François a besoin de Poutine pour protéger les chrétiens d'Orient, résume le théologien orthodoxe Jean-François
Colosimo. La mondialisation rend ainsi nécessaire un rapprochement catholique/ orthodoxe encore inimaginable il y
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a vingt ans. »
Poids lourd de l'orthodoxie mondiale avec ses 150 millions de fidèles, l'Église orthodoxe russe est en outre dominée
par un courant national-conservateur qui tend à l'isoler sur la scène panorthodoxe. Après avoir réformé son Église de
fond en comble, quadruplé le nombre de ses évêques et parachevé son retour au premier plan en Russie, le
patriarche Kirill veut maintenant se poser en interlocuteur incontournable vis-à-vis du reste de la chrétienté. Avec
toujours, en arrière-plan, l'idée de constituer avec l'Église catholique un front pour la défense des valeurs chrétiennes
« traditionnelles ».
Après des relations tendues sous Jean-Paul II et un net réchauffement sous Benoît XVI, le pape François apparaît
plus que jamais à Moscou comme l'homme de la situation. Sa prudence sur le dossier ukrainien - jusqu'à donner
l'impression aux grecs-catholiques d'être sacrifiés sur l'autel du rapprochement avec Moscou - et ses multiples
rencontres avec Hilarion, le responsable des relations extérieures du Patriarcat russe, ont instauré un climat de
confiance entre Rome et Moscou.
Sébastien Maillard (à Rome) et Samuel Lieven
source La Croix 28 janvier 2016
Rencontre du Pape et du Patriarche Cyrille
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Le Patriarcat de Moscou et le Saint-Siège annoncent conjointement la rencontre entre le Patriarche Cyrille et le
Pape François, qui aura lieu le 12 février à l'aéroport de La Havane. Cette première rencontre des chefs des deux
Églises résulte de la visite officielle du Patriarche orthodoxe russe à Cuba et l'escale de l'avion conduisant le
Saint-Père au Mexique. Dans le cadre de leur entretien, le Patriarche Cyrille et le Pape François signeront une
déclaration commune, qui marquera une importante étape dans les relations entre l'Église orthodoxe russe et l'Église
catholique, ainsi qu'un signal d'espérance pour toutes les personnes de bonne volonté. Les chrétiens de toute
confession sont invités à prier pour que cette première rencontre porte ses fruits.
http://www.news.va/fr/news/rencontr…
Cité du Vatican, 5 février 2016
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