« L’unité des chrétiens doit permettre la paix et l’unité
de l’humanité »
ENTRETIEN - Pour Nicolas Kazarian, prêtre et spécialiste de géopolitique religieuse, le pape François et le patriarcheorthodoxe
Bartholomeos I partagent une même vision de l’unité des Églises et au-delà.
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La Croix: Cette rencontre entre le pape François et le patriarche Bartholomeos I est-elle historique?
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P. Nicolas Kazarian: Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement de ce qui avait été initié en 1969 par le pape Paul VI
et le patriarche Athénagoras, après plus d’un millénaire de séparation.
Elle renforce les relations mutuelles entre les deux Églises et est aussi une façon pour le pape François de rendre la
pareille au patriarche de Constantinople qui s’est déjà rendu plusieurs fois au Vatican.
Est-ce la première fois qu’un pape catholique reçoit la bénédiction d’un patriarche de Constantinople?
P. N. K.: Si l’on est attentif à la scène, on constate que le pape a demandé au patriarche de pour lui, pour le soutenirprier
dans sa mission, comme il l’avait fait déjà à Jérusalem en baisant la main du patriarche Bartholomeos en signe de
respect.
Le patriarche semble avoir été pris de court par cette demande: il a embrassé le pape François sur le front, comme on le
ferait pour un membre de sa famille. J’y vois donc plus un signe d’affection. Non que le patriarche Bartholomeos ne veuille
pas bénir sa personne, mais il semble avoir trop de respect pour sa fonction.
> Lire le blog: Pourquoi le patriarche de Constantinople n’a pas voulu bénir le pape François
Cette démarche de la part du pape François, comme il l’avait fait le soir de son élection en demandant à la foule place
Saint-Pierre de pour lui, montre qu’il vit son ministère dans la avec les fidèles et dans une relation d’égalprier communion
à égal. Il ne se considère pas supérieur à l’Église, mais bien comme un membre de l’Église.
S’agit-il aussi d’égalité avec le patriarche de Constantinople?
P. N. K.: Oui, pour avancer dans une perspective d’unité entre catholiques et orthodoxes, la grande découverte des
années 1960 a été la relation de fraternité. Depuis cette époque, les Églises ont appris à se dire « sœurs ».
Quand le pape de Rome dit , il met en condition le patriarche de Constantinople pour
« priez pour moi dans ma mission »
que celui-ci lui réponde favorablement. Car le pape François l’a dit:
« l’unique chose que désire l’Église catholique, c’est la
.
avec les Églises orthodoxes »communion
Les deux discours du pape et du patriarche qui ont été prononcés au Phanar à l’issue de la Divine sontLiturgie
extrêmement forts. Les deux hommes, en effet, se rejoignent dans leur attention pour les générations à venir, et sur le
regard qu’ils posent sur les situations de souffrance.