II - Cependant, la croissance pourrait être conciliée avec la préservation de
l'environnement.
Pour les économistes libéraux, le marché peut prendre en compte certains aspects des enjeux environnementaux (A).
Cependant, la conciliation de l'augmentation de la production et de l'environnement ne pourra se faire sans un réel
volontarisme des pouvoirs publics nationaux et internationaux (B).
A. Le marché peut être efficace pour faire face à certains aspects de la préservation de
l'environnement.
– Le poids des consommateurs-citoyens qui font pression sur les entreprises pour qu'elles
adoptent des modes de production plus respectueuses de l'environnement (document 4)
– La hausse des prix liée à l'épuisement des ressources oblige les agents économiques à
transformer leurs modes de production et de consommation (document 6)
•Pour les producteurs : innovation de procédé pour réaliser des économies de matières premières
et d'énergie afin de ne pas voir les coûts de production s'envoler.
•Pour les consommateurs : obligation de renoncer à certaines comportements, certaines
habitudes pour ne pas voir certaines dépenses exploser dans les budgets (chauffage, essence).
Investissement dans de l'isolation, des système de chauffage à base d'énergie renouvelables, ...
– L'éco-économie est un nouveau secteur qui contient un gisement d'emplois et de croissance
important (document 3) : énergies renouvelables, recyclage des déchets, mais aussi services aux
personnes peu consommateurs d'énergie. C'est le thème de la « croissance verte » qui aujourd'hui beaucoup
évoquée comme piste pour un développement durable.
B. Mais concilier croissance et environnement passe nécessairement par un volontarisme des
pouvoirs publics
– Une coopération internationale est nécessaire (documents 2 et 6) : Sommets de la terre de Rio et
de Johannesbourg en 1992 et en 2002, protocole de Kyoto en 1997 … C'est tout l'enjeu du sommet de
Copenhague qui se tiendra dans les semaines à venir. Il y a nécessité de trouver un accord mondial entre
pays riches et PED pour financer la diminution globale des gaz à effet de serre, et imposer des objectifs de
réduction chiffrés et contraignants.
– Les pouvoirs publics peuvent permettre d'atteindre la « vérité des prix » en mettant en
place des mesures qui permettent d'internaliser le coût des externalités négatives.
•Le marché des droits à polluer mis en place au niveau mondial en 1997, qui cherche à
internaliser le coût des externalités, en faisant payer les gros pollueurs.
•La mise en place d'une « éco-pastille » proposée à l'issue du Grenelle en France pour favoriser
le renouvellement du parc automobile et le développement des voitures propres (hybrides ou
agro-carburants).
•La proposition d'une « taxe carbone » (sur les produits énergétiques) ou d'une « contribution
climat-énergie » (proposition des écologistes : taxer les produits en fonction de la distance
parcourue entre le producteur et le lieu de distribution par exemple), afin que certains produits
intègrent davantage les coûts environnementaux.
– Les pouvoirs publics peuvent mettre en place des politiques structurelles favorables à la
préservation de l'environnement (document 2)
•Aménagement du territoire pour éviter l'étalement urbain
•Développement des transports en commun, du rail pour le transport de marchandises, ...
•Subventions aux dépenses visant à réaliser des économies d'énergie
•Soutien au développement des énergies renouvelables, de l'agriculture biologique, ...
– Un changement des mentalités et des modes de vie est nécessaire pour préserver
l'environnement : faut-il remettre en cause le dogme de la croissance ? (document 6)
Conclusion
Synthèse des arguments.
Élargissement : interroger la réalité de la volonté politique mondiale ou la possibilité d'imposer à tous les États les efforts
nécessaires / élargir l'analyse aux pays en voie de développement qui, avec la Chine, l'Inde ou le Brésil, sont de véritables
bombes à retardement écologiques aujourd'hui comment leur imposer de préserver l'avenir de la planète sans entraver leur
processus de développement ? Les pays riches sont-ils prêts aux transferts, technologiques et financiers, que cela suppose ?