1 Thème : JEUNES, ACTEURS DE LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE Par Junior ASSUMANI MANYOTA Chef de Travaux et Economiste de développement Communication à l’occasion de la journée internationale de la femme, 8 Mars 2021 (Salle : Motel 117 à 14h00’) Plan de l’exposé 1. Introduction 2. Rappel historique sur l’évolution de la population mondiale/ proportion des jeunes 3. Terre, planète en danger (quelques faits) 4. Rôle de la jeunesse dans la préservation de l’environnement et la promotion du développement durable 5. Conclusion 1. Introduction La Terre brule, la Terre disparait, notre Planète explose de jour au lendemain. Il ne fait plus beau vivre sur la Terre car cette dernière offre à ses hôtes un spectacle scandaleux, digne d’un film de sciences fictions. A la longueur des journées, les médias en parlent, la communauté scientifique en discute, les militants de l’environnement tirent la sonnette d’alarme et les politiques promettent. Mais hélas, rien ne change, rien de bouge et rien ne marche. La destruction de notre Planète se fait à grande échelle. Certaines ressources naturelles si pas la grande partie des ressources naturelles disponibles sur la Terre (les ressources énergétiques, les ressources forestières, les ressources animales, les ressources minières, les ressources aquatiques, …) sont surexploitées. D’autres ressources (espèces) ont complètement disparues (les dinosaures et les animaux semblables). D’autres ressources encore disposent de stocks totaux ne couvrant qu’une dizaine si pas une vingtaine d’année d’exploitation au rythme actuel de prélèvement. La cause principale de cette destruction reste le système actuel de production, de distribution et de consommation des biens et services établi par l’homme. Ce système basé sur la 2 surproduction et la surconsommation des biens et services met en danger le bien-être présent et futur des Terriens. Ainsi donc, la préservation de l’environnement, définie comme étant un ensemble d’actions ou de stratégies (incitations monétaires et non monétaires) consistant à conserver et à restaurer l’environnement, devient une impérieuse nécessité pour tous et plus particulièrement pour les jeunes. La réussite dans ce domaine nous permettra de promouvoir un développement durable compris comme un mode de production, de distribution et de consommation qui permet de préserver le bien-être de la génération présente et celui des générations futures. Nous, jeunes, nous avons donc un rôle à jouer, de par nos énergies, nos capacités à réfléchir et à solutionner les problèmes, nos imaginations et créativités. Nous sommes donc des agents de la préservation de l’environnement et les vecteurs de la promotion d’un développement dit soutenable. 2. Rappel des faits historiques sur l’évolution de la population Quoique l’on soit imparfaitement renseigné sur la population mondiale depuis l’apparition de l’espèce humaine, on estime néanmoins que l’humanité ait atteint les effectifs suivants : Année Population mondiale -100 000 0,5 million -5 000 5 à 20 millions 1000 254 à 345 millions 1250 400 à 416 millions 1800 0,813 à 1,125 milliard 1950 2,5 milliards 2000 6,12 milliards 2020 7,79 milliards 2100 16,52 milliards L’évolution de la population mondiale a été spectaculaire depuis la paléolithique jusqu’à l’ère atomique. La population mondiale est passée de moins de 1 millions vers -100.000 an avant l’ère chrétienne à 2,5 milliards d’habitants dans le monde en 1950 puis à près de 7,8 3 milliards en 2020. Et depuis lors, la population mondiale ne cesse de croitre. Les prévisions tracent la barre de 16,52 milliards d’hommes sur la Terre en 2100. Cependant, cette augmentation de la population mondiale est à la fois dangereuse mais aussi bénéfique. Dangereuse à cause de la pression exercée par la marée humaine sur les ressources naturelles. Beaucoup de penseurs (philosophes, moralistes, économistes) avaient déjà mis en exergue cet aspect de chose. A ce propos, les œuvres de CONFUCIUS et d’autres philosophes chinois de l’Antiquité font apparaitre qu’une croissance démographique excessive peut diminuer la productivité de personnes actives, faire baisser le niveau de vie des masses et engendrer de conflits. Voyant les problèmes sous l’angle de défense, de sécurité et de gouvernement, les anciens auteurs Grecs PLATON et ARISTOTE notamment, font noter que la population doit être assez grande pour satisfaire ceux qui y habitent, mais une population trop nombreuse rendrait le gouvernement constitutionnel impossible. Plus tard, en 1798, le Pasteur Anglais Thomas Robert MALTHUS expose dans son livre « Essay on the principe of population » que la courbe de croissance démographique suivrait une progression géométrique tandis que celle des denrées alimentaires une progression arithmétique. Il faut donc, pour que la population trouve toujours des aliments en quantité suffisante, qu’une loi supérieure oppose des obstacles à son extension. A côté de ce danger, cette population nombreuse est aussi un bénéfice pour l’humanité. Elle constitue la force du travail et la machine qui fait tourner l’activité économique. On ne pourrait pas craindre le danger sur l’environnement dans la mesure où les jeunes constituants plus de la moitié de la population mondiale (près de 4 milliards de la population mondiale), sont à mesure de renverser la tendance et de changer le visage d’un monde brulé à un monde verdoyant où il sera beau à vivre. Mais, ces jeunes doivent d’abord être sensibilisés, informés et formés sur les enjeux environnementaux de l’heure, sur les dégâts causés sur l’environnement et les conséquences de ces derniers aussi bien sur la vie humaine que sur l’avenir global de notre Terre. 3. Terre, planète en danger ou planète en voie d’explosion A travers le rejet de substances toxiques dans les milieux récepteurs par l’homme, notre Terre est en danger. Elle explose et elle brule. 4 Les substances synthétiques qui ont été créées par l’Homme grâce à l’industrie chimique lors de la fabrication des plastiques, des tissus synthétiques, des peintures, des vernis, des produits cosmétiques, des produits d’entretien, des médicaments, des aliments industriels…, sont toxiques, polluent l’environnement et sont nocives pour la santé humaine et celle des autres espèces. Les substances naturelles (minérale ou organique) deviennent dangereuses quand l’Homme les transforme ou les manipule. C’est le cas des hydrocarbures. Une fois extraits de leurs réservoirs naturels souterrains, les hydrocarbures – s’ils se répandent dans la nature – provoquent des marées noires et polluent le sol, l’eau et les plages. Si on les utilise comme combustibles, ils libèrent des composés gazeux dont le CO2, responsable de la destruction de la couche d’ozone et la vapeur d’eau mais aussi des suies, etc. Les polluants biologiques tels que de virus, bactéries, champignons ou végétaux provoquent des maladies chez l’Homme ou chez les animaux. Les agents pathogènes sont transportés notamment par les eaux usées des agglomérations urbaines, des centres hospitaliers, d’élevages de bétail, etc. Les polluants physiques comme la pollution thermique (un changement de température du milieu qui perturbe tout l’écosystème, depuis les plantes aquatiques et les microorganismes, jusqu’aux larves d’insectes, les poissons et les oiseaux qui se nourrissent des poissons), la pollution visuelle (une construction modifie un paysage…), la pollution sonore (la tranquillité d’un lieu est perturbée par le bruit d’engins ou de foule…), la pollution olfactive (les mauvaises odeurs), la pollution lumineuse (la lumière perturbe les animaux et insectes nocturnes…) ou encore de vibrations. Ces nuisances peuvent perturber la faune et la flore et diminuer leur qualité de vie, affecter leur santé ou réduire leur capacité de reproduction. On compte aussi parmi les pollutions physiques les ondes électromagnétiques et le rayonnement radioactif. En bref, l’activité humaine et économique provoque de conséquences énormes sur l’environnement (pollution atmosphérique, pollution sonore, des eaux, déforestation, perturbation ou changement climatique, érosion, infertilité du sol, l’assèchement des zones humides, perturbe le cycle de l’eau, menace d’inondation, vents violents, … disparition de la biodiversité) et sur la santé humaine (maladies respiratoires et cardiovasculaires, allergies diverses, cancer de peau, …). 5 Dans le tableau qui suit, nous présentons quelques dommages humains graves enregistrés dans le monde au cours des années passées. Tableau n°2 : Quelques exemples de dangers de la destruction de l’environnement sur l’homme Lieu et année Risque Type de maladie Nombre de victimes environnemental Londres, Pollution atmosphérique Multiplication des 3 000 morts, de Royaume-Uni, grave par du dioxyde de affections cardiaques et nombreux malades 1952 soufre et des particules pulmonaires en suspension Toyama, Japon, Cadmium dans du riz années cinquante Affections rénales et 200 personnes osseuses (maladie «Itai- gravement atteintes itai») et beaucoup d’autres plus légèrement Sud-est de la Hexachlorobenzène dans Porphyrie; affection 3 000 personnes Turquie, 1955- des semences neurologique gravement atteintes et beaucoup d’autres 1961 plus légèrement Minamata, Méthylmercure dans du Affection neurologique 200 personnes Japon, 1956 poisson («maladie de Minamata») gravement atteintes, 2 000 cas suspectés Villes Plomb dans de la Anémie, troubles Plusieurs milliers de américaines, peinture comportementaux et personnes atteintes années soixante- mentaux soixante-dix Fukuoka, Japon, Biphényles polychlorés Dermatoses, faiblesse Plusieurs milliers de 1968 (BPC) dans de l’huile générale personnes atteintes Affections neurologiques 500 morts, 6 500 alimentaire Irak, 1972 Méthylmercure dans des 6 semences personnes hospitalisées Madrid, Espagne, Aniline ou autres toxines Divers symptômes dans de l’huile 1981 340 morts, 20 000 cas alimentaire Bhopal, Inde, Méthylisocyanate Pneumopathie aiguë 1985 2 000 morts, 200 000 personnes empoisonnées Californie, Etats- Pesticide au carbamate Troubles gastro- 1 376 cas signalés Unis, 1985 dans des pastèques intestinaux, troubles attribuables à la musculo-squelettiques, consommation, 17 affections des systèmes personnes gravement nerveux autonome et atteintes central (maladie du carbamate) Tchernobyl, Iode 134, césium 134 et Mal des rayons 300 blessés, 28 URSS, 1986 césium 137 provenant de (augmentation du nombre décédés dans les 3 l’explosion d’un réacteur de cancers et d’affections mois, plus de 600 cas de la thyroïde chez les de cancers enfants) thyroïdiens Goiânia, Brésil, Césium 137 provenant Maladies radio-induites Quelque 240 1987 d’une machine de (suivi continu des personnes ont été traitement du cancer expositions in utero) contaminées et 2 sont abandonnée Pérou, 1991 Epidémie de choléra mortes Choléra 139 morts, plusieurs milliers de malades La destruction de l’environnement constitue un obstacle majeur au développement durable car, un environnement détruit ne rend plus les services jadis offerts, aux générations présentes et aux générations futures. a. Les services rendus par l’environnement à l’homme 7 Généralement, quand nous entendons le mot « environnement », nous avons tendance à penser aux espaces naturels (forêts ou montagne), aux animaux et aux plantes. Nous oublions que le terme « environnement » ne désigne pas seulement la nature, la faune, la flore ou la biodiversité, mais plutôt un ensemble d’éléments qui sont liés les uns aux autres par des relations complexes. Et nous sommes un de ces éléments. En même temps, l’environnement constitue notre milieu de vie. Il ne nous fournit pas seulement des ressources, mais aussi de nombreux services sans lesquels nous ne pourrions pas vivre, par exemple : les forêts et les océans produisent de l’oxygène que nous respirons ; l’atmosphère nous protège des rayons du soleil et régule le climat ; le cycle naturel de l’eau (qui fonctionne grâce au soleil) nous fournit de l’eau douce dans les nappes souterraines, les lacs et les rivières ; les océans, les sols et les végétaux stockent le carbone et régulent ainsi le climat ; les sols arables nous permettent de produire notre nourriture ; les mers nous procurent de la nourriture sous forme de poissons et de fruits de mer ; les plantes sauvages sont à l’origine de notre agriculture et nous fournissent l’information génétique nécessaire pour créer de nouveaux médicaments ; les microorganismes et les plantes épurent l’eau et nettoient une partie de nos eaux usées. 4. Rôles de jeunes dans la préservation de l’environnement et la promotion d’un développement durable Représentant près de 30% de la population mondiale et principale couche affectée par les problèmes environnementaux, la jeunesse se doit de donner son point de vue sur des questions aussi sensibles que celui de la protection de l’environnement. De par son statut d’héritier elle doit veiller au mieux à la préservation de son patrimoine éco systémique. Ainsi son rôle sera : De se former et de s’informer sur les disciplines de l’environnement ; D’adopter un comportement écologique à travers l’hygiène et la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles ; 8 Agir pour le développement durable aujourd’hui et maintenant (plantation des arbres, sensibilisation et conscientisation des autres jeunes, la mise en place des projets innovants et verts dans l’agriculture durable, dans le recyclage des déchets et des eaux usées, dans la création des emplois verts à travers un entreprenariat social et futé, …) De constituer des groupes de réflexion pour faciliter le partage d’information. Les jeunes doivent également adhérer à des associations de protection de l’environnement comme AMITIE PLUS et faire entendre leur voix dans les différentes consultations et conférences afin de mettre sur pied des actions de promotion du développement durable. Compte tenu de la forte représentation des jeunes dans le monde, il est de nos jours indispensable de les associer aux décisions concernant l’environnement et le développement. Ainsi, l’Etat doit mettre sur pied des programmes afin que les jeunes puissent prendre une part active à toutes les décisions qui touchent leur vie actuelle et leur avenir. Car outre sa contribution intellectuelle et sa capacité de mobilisation, la jeunesse apporte aux questions environnementales, des éléments nouveaux et originaux dont il faut tenir compte. 5. Conclusion En conclusion, pour que le jeunes, les jeunes du Maniema en particulier et de la RD Congo en général soient des acteurs de préservation de l’environnement et les vecteurs de promotion de développement durable, ils doivent se lever et agir maintenant en faveur de l’environnement. Ils doivent AGIR LOCAL POUR LE RESULTAT GLOBAL.