N°4895 / 05 JUIN 2003 / PANORAMA DU MÉDECIN /21
Lostéoporose fait actuellement l’objet d’une
recherche active. Un des apports récents concerne la
densité minérale osseuse. Si elle offre l’avantage d’être
assez facile à mesurer, cette méthode ne constitue
cependant qu’un marqueur approximatif des phéno-
mènes pathologiques caractérisant la maladie et il
serait préférable de s’intéresser à la qualité de l’os dans
son ensemble. L’ostéoporose se traduit en effet non
seulement par une diminution de la densité osseuse,
mais aussi par des modifications de la microstructure
osseuse, avec notamment des détériorations des molé-
cules de pontage du collagène osseux et une augmen-
tation de la taille des cristaux d’hydroxyapatite.
Ces changements de la qualité osseuse sont impor-
tants à prendre en considération car ils modulent la
résistance de l’os aux chocs et interviennent dans
la capacité des médicaments à prévenir la survenue de
fractures. Reste que la mesure de ce nouveau paramè-
tre requiert la réalisation de biopsies osseuses, ce qui
en réserve encore l’emploi à la recherche clinique.
Pour surmonter ce problème, les chercheurs tentent
d’apprécier indirectement la qualité osseuse, grâce, par
exemple, à l’utilisation de marqueurs biologiques du
remodelage.
La recherche génétique fait également des progrès.
Plusieurs gènes candidats (collagène, récepteur de la
vitamine D…) ont été identifiés dans l’ostéoporose et
une vaste étude européenne, Genomos, est en cours
auprès de 20 000 personnes afin de mieux connaître les
facteurs génétiques impliqués dans cette affection.
Les scientifiques s’intéressent plus particulièrement au
gène codant pour le récepteur LRP5, un récepteur des
ostéoblastes qui régulerait chez l’homme la masse
osseuse et dont l’altération semble déterminer, selon
les cas, l’apparition de syndromes pathologiques s’asso-
ciant à une ostéoporose (pseudo-gliome avec ostéopo-
rose) ou, au contraire, de maladies rares se traduisant
par une masse osseuse exagérée. DRCORINNE TUTIN
D’après les communications de C. H. Turner (université de
l’Indiana, Indianapolis, Etats-Unis), P. Delmas (unité Inserm
403, Lyon, France), R. Baron (université de Yale,
New Haven, Etats-Unis).
SOMMAIRE
22 LA DMO
REMISE EN CAUSE
24 AMÉLIORER
L’OBSERVANCE
DES PATIENTS
OSTÉOPOROTIQUES
26 THS : UNE ACTION
ANTIFRACTURAIRE DÈS
LES PREMIÈRES ANNÉES
28 RISÉDRONATE :
UNE EFFICACITÉ PRÉCOCE
ET PROLONGÉE
30 RECHERCHE : STIMULER
LA CROISSANCE OSSEUSE
PAR ULTRASONS
L’étude européenne Genomos devrait permettre de mieux
connaître les facteurs génétiques impliqués dans cette
affection.
Dossier Ostéoporose
XXXeEuropean Symposium on Calcified Tissue
Encore insuffisamment diagnostiquée et traitée, l’ostéoporose a
pourtant bénéficié d’avancées fondamentales et cliniques.
Le congrès, que vient d’organiser à Rome du 8 au 12 mai la
European Calcified Tissue Society (ECTS), a permis d’aborder bon
nombre d’entre elles.
Plusieurs communications ont ainsi porté sur les techniques
d’analyse de la microarchitecture osseuse, dont on sait
maintenant qu’elle module le risque de fractures ostéoporotiques
et participe au mode d’action des médicaments.
Sur un plan plus pratique, les rhumatologues ont souligné
l’importance de l’exercice physique dans la prévention de la
maladie. Des nouveautés thérapeutiques ont également fait
l’objet de communications. Après l’alendronate, le risédronate est
disponible sous la forme d’une prise hebdomadaire.
D’autres bisphosphonates, à l’administration mensuelle ou
trimestrielle, sont en cours de développement, l’objectif étant là
aussi l’amélioration de l’observance thérapeutique.
Enfin, on a abondamment parlé pendant cette manifestation
scientifique des effets d’un analogue peptidique de la
parathormone, déjà utilisé pour traiter des ostéoporoses sévères
aux Etats-Unis, qui possède l’intérêt de présenter une importante
action ostéogénique.
La microstructure de l’os :
un paramètre essentiel
La DMO remise en cause
Si la densité minérale osseuse (DMO) est un para-
mètre à prendre en compte dans la prise en charge
de l’ostéoporose, de plus en plus de spécialistes recon-
naissent que ce critère est insuffisant pour mesurer
précisément l’efficacité antifracturaire d’un traitement
et s’accordent à dire que la qualité de l’os doit égale-
ment être évaluée.
L’os doit être suffisamment rigide pour résister à la
déformation induite par les contraintes liées aux
charges et à la propulsion tout
en gardant une certaine flexi-
bilité, qui lui permette d’absor-
ber l’énergie et de la restituer
pour retrouver sa forme et sa
taille initiales. Il doit par
ailleurs être léger pour facili-
ter la rapidité du mouvement
et en même temps solide pour
supporter les charges. C’est
par sa composition et ses pro-
priétés structurelles qu’il peut
répondre à ces exigences
paradoxales. La minéralisa-
tion de l’os, qui est de 65%
chez l’homme, détermine sa
rigidité. Un taux de remode-
lage trop élevé la diminue,
rend l’os trop flexible et favo-
rise sa déformation et sa frac-
ture. A l’inverse, une trop grande minéralisation
induite par la suppression du remodelage le rend
trop rigide et cassant.
Avec l’âge, les propriétés matérielles et structurelles
de l’os se dégradent. Le remodelage osseux répare les
microdommages osseux. Après la ménopause, ce
processus augmente mais le bilan entre formation
et résorption devient négatif. Les travées osseuses
s’affinent, perdent leur connexion, l’épaisseur de l’os
cortical diminue et sa porosité s’accroît. Des micro-
dommages apparaissent dans l’os interstitiel ancien
tandis que l’os nouvellement formé est moins minéra-
lisé, ce qui réduit sa résistance.
Les traitements antiostéoporotiques doivent corriger
ces différents processus pour avoir un effet antifractu-
raire optimal. Les médicaments
qui inhibent la résorption
osseuse en diminuant le remo-
delage osseux favorisent la
minéralisation et le comble-
ment des unités de remodela-
ge, ils préservent le volume
osseux trabéculaire et sa micro-
architecture ainsi que l’épais-
seur de l’os cortical. Pour
autant, il existe un seuil (50%)
au-delà duquel l’inhibition de
la résorption n’apporte pas
de bénéfice et peut même favo-
riser l’apparition de microdom-
mages osseux ou ralentir leur
réparation.
Par ailleurs, la mesure de la
densité minérale osseuse utili-
sée pour apprécier l’efficacité
des inhibiteurs de la résorption a une valeur discuta-
ble. Sous bisphosphonates, la diminution du risque
fracturaire est en effet précoce, maximale au terme de
la première année, alors que l’augmentation de la
densité osseuse est plus lente, et n’atteint après un an
que la moitié du gain obtenu à plus long terme. De
fait, de récentes études en microradiographie ont
révélé que l’essentiel sinon la totalité de l’augmenta-
tion de densité observée sous bisphosphonate était
liée à un accroissement de la densité minérale par
unité de volume osseux plutôt que par un gain de
masse osseuse proprement dite et que seule une
petite fraction (moins de 30%) de l’efficacité anti-
fracturaire des bisphosphonates était expliquée par
des modifications de la DMO. Cela est encore plus
vrai avec le raloxifène. L’étude de plusieurs modèles
statistiques a en effet permis de montrer que le gain
de densité intervenait pour moins de 10% dans
l’effet antifracturaire de ce modulateur sélectif de
l’activation des récepteurs aux estrogènes (Serm).
DRCATHERINE BAILLY
D’après les communications d’Ego Seeman (Melbourne,
Australie) et Pierre Delmas (Inserm U 403, hôpital
Edouard-Herriot Lyon), au cours du symposium organisé
par les laboratoires Lilly.
En Savoir Plus
. La plupart des
médicaments contre
l’ostéoporose réduisent de
30 à 50% le risque de
survenue d’une nouvelle
fracture vertébrale chez les
femmes ostéoporotiques,
mais leur capacité à
augmenter la DMO est très
différente, allant de 1 à 7%
selon le médicament.
.Les inhibiteurs de la
résorption induisent, en 3 à
6 mois, un ralentissement
du remodelage objectivé
par la modification du taux
des marqueurs osseux.
22 /PANORAMA DU MÉDECIN / 05 JUIN 2003 / N°4895
La valeur de la DMO ne reflète quen partie le
risque fracturaire.
DOSSIER OSTÉOPOROSE
Doser les marqueurs du remodelage osseux
Un meilleur moyen de juger de l’effet antifracturaire
des traitements antirésorptifs est le dosage des marqueurs
de formation et de résorption osseuses, bon reflet du
remodelage osseux.
Dans l’étude More (Multiple Outcome Raloxifène Evaluation),
chez les patients qui avaient bénéficié d’un dosage des marqueurs
osseux, il existait en effet une relation significative entre la
décroissance du remodelage osseux observée sous raloxifène et
le risque de fracture vertébrale
(voir aussi page 26)
. Des résultats
similaires ont été observés avec le risédronate et l’alendronate.
D’autres mécanismes d’action des inhibiteurs de la résorption
osseuse incluant notamment leurs effets sur la structure des
différentes enveloppes de l’os mériteraient d’être explorés de
manière non invasive (tomodensitométrie quantitative).
Phanie
Améliorer l’observance
des patients ostéoporotiques
Nombreux sont les rhumatologues qui ont insisté
pendant ce congrès sur la mauvaise prise en charge
globale de l’ostéoporose. «Seulement, 20 à 25% des
patients ostéoporotiques bénéficient, en effet, d’un
traitement adapté», indique le Dr Roland Chapurlat,
praticien hospitalier universitaire aux Hospices civils
de Lyon. «Le dépistage de l’ostéoporose n’est pas non
plus organisé de façon cohérente et on estime par
exemple que les deux tiers des fractures vertébrales ne
sont pas reconnues initialement, poursuit ce spécialiste.
Cela est lié en partie au non-remboursement de l’ostéo-
densitométrie dans de nombreux pays développés,
dont la France, mais aussi à un défaut d’information.»
Une autre difficulté est l’observance thérapeutique
qui demeure insuffisante chez les patients ostéoporo-
tiques. Les résultats de l’étude Impact, détaillés à Rome
par le Pr Pierre Delmas, ont pourtant montré pour la
première fois que le fait de doser les marqueurs du
remodelage osseux pouvait améliorer l’observance
chez certains patients. Cette étude a été entreprise
durant 1 an auprès 2 302 femmes de 65 à 80 ans attein-
tes d’ostéoporose. Ces patientes recevaient 5 mg/j
de risédronate en sus de 500 mg/j de calcium et de
400 UI/j de vitamine. Certaines bénéficiaient en plus
d’un programme de soutien à la prise du traitement qui
se fondait sur le dosage des marqueurs du turn-over
osseux entrepris aux semaines 10 et 22. Les résultats
ont montré une action dans l’ensemble modeste de ce
programme. Cependant, chez les patientes à faible
risque évolutif, ce type de suivi a permis de renforcer
l’adhésion au traitement de façon significative en dimi-
nuant d’un tiers les arrêts de traitement.
Par ailleurs, l’arrivée de l’ibandronate, un bisphospho-
nate qui pourrait être administré sous forme d’un trai-
tement cyclique d’un mois sur trois ou, peut-être même,
d’une seule injection intraveineuse par trimestre, pour-
rait aider à améliorer l’observance. Le zolédronate, un
autre bisphosphonate, auquel plusieurs communica-
tions ont été consacrées pendant ce congrès, semble
faire encore mieux. Certaines études de phase II ont,
en effet, suggéré que ce médicament augmente la den-
sité osseuse et modifie les marqueurs du remodelage
osseux de manière comparable aux autres bisphospho-
nates avec seulement une injection par an ! Une étude
de phase III est actuellement en cours pour évaluer ses
effets préventifs vis-à-vis des fractures ostéoporo-
tiques. DRCORINNE TUTIN
D’après un entretien avec le Dr Roland Chapurlat (service de
rhumatologie du Pr Pierre Delmas, Hospices civils de Lyon).
En Savoir Plus
. Le développement
de bisphosphonates
administrables sous forme
hebdomadaire, trimestrielle
ou même annuelle
s’explique par le fait que
ces médicaments ont
la propriété de se fixer
à l’intérieur du squelette
car leur structure est
proche de celle des
pyrophosphates.
. Une fois liés avec le
minéral en formation,
les bisphosphonates sont
absorbés par les
ostéoclastes dont ils
favorisent l’apoptose.
C’est ce mécanisme
qui permet de freiner
la résorption osseuse.
. L’affinité pour le
squelette des différents
bisphosphonates dépend
de leur structure.
Les spécialistes européens attendent avec
beaucoup d’impatience, pour le traitement
des formes sévères d’ostéoporose, l’arrivée
d’un peptide dérivé de la parathormone, la
1-34 PTH. Déjà commercialisé aux Etats-
Unis sous le nom de Forteo, cet analogue
de la parathormone s’utilise en injections
sous-cutanées journalières. Il se comporte
comme un puissant ostéoformateur en per-
mettant à la fois d’augmenter les travées
osseuses et d’élargir le diamètre des os
longs, et les études cliniques laissent penser
qu’il diminue dans des proportions impor-
tantes le risque fracturaire osseux.
Néanmoins, sa tolérance au long cours
devra être étroitement surveillée. En effet,
les études de toxicologie ont mis en
évidence dans un modèle de rat, particuliè-
rement sensible il est vrai au développe-
ment de tumeurs, un accroissement de la
survenue des ostéosarcomes après utilisa-
tion de très fortes doses de produit. La FDA
a tout de même autorisé le médicament,
jugeant que le risque n’était pas significatif
et que ce nouveau médicament était d’un
réel intérêt thérapeutique dans l’ostéo-
porose. Cependant, Forteo ne peut être
prescrit plus de 2 ans chez les patients
ostéoporotiques. Par ailleurs, on ne sait pas
encore quelles seront ses conditions pra-
tiques d’utilisation, par exemple s’il devra
être administré avant ou après les bis-
phosphonates ou pourra être donné en
même temps.
Un autre médicament, le ranélate de
strontium, pourrait aussi apparaître
prochainement sur le marché européen.
A la différence de la parathormone, ce
produit possède à la fois des propriétés
ostéogéniques et la capacité d’inhiber la
résorption osseuse. DRC. T.
Daprès un entretien avec le Dr Roland Chapurlat.
DOSSIER OSTÉOPOROSE
Les promesses de la 1-34 parathormone
Des traitements par injection trimestrielle ou même
annuelle de bisphosphonates à l’étude.
BSIP
24 /PANORAMA DU MÉDECIN / 05 JUIN 2003 / N°4895
THS: une action antifracturaire
dès les premières années
Si l’on sait depuis longtemps que le traitement hor-
monal substitutif (THS) exerce une action favorable
sur l’os chez les femmes ménopausées, sa capacité à
diminuer le risque fracturaire ostéoporotique était
jusqu’ici moins bien évaluée. De plus, les données de
certaines études laissent penser qu’une prise pen-
dant 5 ans au minimum du THS est requise pour
observer cet effet protecteur. Or, on le sait, la majo-
rité des Françaises ne prennent pas le traitement
pendant cette durée. Une situation qui ne risque
guère de se modifier, avec la publication récente des
résultats globalement négatifs de l’étude Women
Health Initiative (WHI), et ce même si cet essai est
aussi la première étude d’intervention à avoir
démontré formellement une diminution de fréquen-
ce des fractures du col du fémur sous THS (risque
relatif de 0,66).
Or, voici qu’une étude des spécialistes danois de
l’ostéoporose du centre de Ballerup vient d’apporter
une note optimiste en matière de traitement hormo-
nal substitutif. Ces médecins ont analysé l’évolution
de la masse osseuse et de la maladie ostéoporotique
chez 263 femmes récemment ménopausées parmi
les 347 qui avaient participé à quatre essais rando-
misés contre placebo et qui avaient reçu un THS ou
un placebo pour une durée maximale de deux à trois
ans sans bénéficier d’aucun autre traitement par la
suite.
Dans ces études, les patientes avaient subi des
radiographies du thorax et des vertèbres ainsi
qu’une ostéodensitométrie. Ces investigations
avaient été pratiquées lors de l’inclusion, à la fin du
traitement et lors du suivi.
Les données observées dans ces essais suggèrent
que l’administration d’un THS pendant deux à trois
ans exerce déjà des effets positifs sur l’os.
Après cessation du traitement, la perte osseuse
est redevenue équivalente à celle observée norma-
lement après la ménopause et plus de quinze ans
après l’arrêt du THS, la masse osseuse demeurait
supérieure de plus de 4% à celle mesurée dans le
groupe placebo. De plus, le risque de fracture
ostéoporotique était fortement diminué (odds
ratio de 0,42). DRCORINNE TUTIN
D’après la communication de Y.Z. Bagger et coll. (Centre de
recherche fondamentale et clinique de Ballerup, Danemark).
En Savoir Plus
. Un travail vient d’être
réalisé auprès d’un
sous-groupe de
1 369 femmes ménopausées
de l’étude More présentant
initialement deux fractures
vertébrales (J. Farrerons
et coll., Espagne).
.Les résultats mettent
en évidence une réduction
à 3 ans de 34% du risque
de nouvelles fractures
vertébrales chez
les 917 femmes traitées
par raloxifène.
Une nouvelle analyse de l’étude
More (Multiple Outcomes of
Raloxifene Evaluation) vient d’être
présentée lors de ce congrès par le
Pr Elizabeth Barrett-Connor (Etats-
Unis).
L’originalité de son travail est de
reposer sur un index d’évaluation
globale qui prend en compte toute
première survenue d’événements
pathologiques divers graves (infarc-
tus et mortalité coronaire, AVC,
embolie pulmonaire, cancer du sein
invasif, cancer de l’endomètre, can-
cer colo-rectal, fracture de hanche,
décès d’autres causes). Cet index
permet d’estimer l’intérêt d’ensem-
ble d’un traitement après la méno-
pause, même si, comme l’admet
E. Barrett-Connor, «il est imparfait,
notamment parce qu’il ne tient pas
compte de l’apparition des phlébi-
tes et des fractures vertébrales».
Avec un risque relatif abaissé
à 0,75 chez les 2576 femmes ayant
reçu 60 mg/j de raloxifène, cette
évaluation semble favorable pour
ce Serm et il n’a pas été noté de dif-
férence sur ce point entre les sous-
groupes constitués en fonction de
l’âge des femmes, de leur index
de masse corporelle, de l’existence
ou non d’une hystérectomie et de la
mesure de la masse osseuse (pré-
sence d’une ostéopénie ou déjà
d’une ostéoporose).
De façon plus détaillée, les résul-
tats mettent en évidence une réduc-
tion du cancer du sein (risque relatif
de 0,23) et une tendance à la dimi-
nution du nombre d’AVC (0,59) et à
la réduction de la mortalité totale
(0,61) alors que le nombre de fractu-
res de hanche est peu modifié. « Mais
ces données ne peuvent être géné-
ralisées aux femmes dénuées de
risque ostéoporotique», a souligné
E. Barrett-Connor. DRC. T.
Daprès la communication de E. Barrett-
Connor (université de Californie,
San Diego, Etats-Unis).
DOSSIER OSTÉOPOROSE
Raloxifène: l’étude More confirme un rapport
bénéfices/risques favorable
En Savoir Plus
. L’effet du THS sur la
densité minérale osseuse
augmente avec la dose
d’estrogène.
26 /PANORAMA DU MÉDECIN / 05 JUIN 2003 / N°4895
28 /PANORAMA DU MÉDECIN / 05 JUIN 2003 / N°4895
En Savoir Plus
. Actonel 35 mg est
rembourà 65% depuis
avril dernier pour le
traitement de l’ostéoporose
avérée avec au moins une
fracture ostéoporotique.
.Le coût d’un
traitement par Actonel
35 mg (37,53 euros TTC)
est équivalent à celui
d’un traitement journalier
avec Actonel 5 mg.
. Actonel 35 mg est
indiqué dans le traitement
de l’ostéoporose
postménopausique pour
diminuer le risque
de fractures vertébrales
ainsi que dans le
traitement de l’ostéoporose
postménopausique avérée
pour réduire le risque
de fracture de hanche.
DOSSIER OSTÉOPOROSE
Risédronate : une efficacité
précoce et prolongée
Le risédronate (Actonel) est l’un des bisphosphonates
les plus utilisés actuellement pour le traitement de
l’ostéoporose. Ce médicament commercialisé par
l’Alliance pour une meilleure santé osseuse, qui rassem-
ble les laboratoires Aventis et Procter & Gamble, béné-
ficie depuis mars 2003 d’une nouvelle autorisation de
mise sur le marché européenne permettant d’utiliser la
forme dosée à 35 mg en prise unique hebdomadaire.
Une conférence de presse internationale, organisée le
10 mai dernier dans le cadre du congrès de la
European Calcified Tissue Society, a permis de détailler
les données d’une étude récente effectuée avec cette
nouvelle forme de risédronate. «Cet essai, a rappelé le
Pr Steven Boonen du Centre universitaire pour les
maladies métaboliques osseuses de Leuven, a été réali-
sé en double aveugle chez 1 456 femmes ménopausées
d’au moins 50 ans, toutes porteuses d’une ostéoporose
confirmée (T-score lombaire ou de hanche de moins
de 2,5 déviations standards ou T-score de moins de
2 déviations standards s’accompagnant d’antécédents
de fracture vertébrale).» 480 de ces patientes ont reçu
5 mg de risédronate par jour tandis que 485 autres ont
été traitées par 35 mg de risédronate donnés chaque
semaine et 491 par 50 mg hebdomadaires de ce
bisphosphonate.
Les résultats ont conclu à l’équivalence en termes
d’efficacité et de tolérance d’Actonel 35 mg et d’Actonel
5 mg. Ces deux formes ont, en effet, permis d’obtenir
une augmentation similaire de la densité minérale
osseuse lombaire, ainsi que de la densité minérale de la
hanche, du col fémoral et du trochanter après un an de
traitement et le profil des effets secondaires n’a pas dif-
féré pour les deux formes galéniques.
D’autres essais entrepris avec la forme 5 mg/j
d’Actonel ont montré par ailleurs que le risédronate
prévient dès le 6emois l’apparition de nouvelles fractu-
res vertébrales. «Ce résultat est particulièrement
intéressant, a souligné le Pr S. Boonen, car la maladie
ostéoporotique évolue bien plus rapidement qu’on ne le
pense généralement.» Une étude du Pr R. Lindsay
(hôpital Helen Hayes, New York) a ainsi montré que
les femmes ayant développé une fracture vertébrale
ont une chance sur cinq de développer une nouvelle
fracture de ce type dans l’année qui suit.
De nouvelles données présentées par le Pr S. Boonen
lors de ce congrès ont également confirmé que le
risédronate conserve son efficacité préventive vis-à-vis
des fractures vertébrales et non vertébrales à 3 ans et ce
même chez des patientes de plus de 75 ans. Enfin, une
étude entreprise avec le concours du Pr O. Sorensen
(hôpital d’Hvidore, Danemark) a révélé que le risque
fracturaire demeure bas après 7 ans de traitement par
cette molécule. DRCORINNE TUTIN
D’après un symposium organisé par l’Alliance pour une meilleure
santé osseuse.
Le risédronate prévient, dès le 6emois de traitement,
lapparition de nouvelles fractures vertébrales.
BSIP
Un autre effet du risédronate est son
action favorable sur la qualité de l’os.
Cette conclusion provient des résultats
d’une étude entreprise par le Dr E. Paschalis
(New York) chez 19 femmes ménopausées ayant
reçu, pendant 3 ans, soit du risédronate, soit un
placebo. La réalisation de biopsies osseuses et
l’utilisation d’une technique nouvelle d’imagerie
ont permis d’analyser la cristallinité de l’os
trabéculaire ainsi que sa structure collagénique,
deux paramètres qui déterminent la dure
de l’os et ses capacités de résistance.
Les 8 femmes ayant reçu le placebo ont
présenté un accroissement significatif de la
cristallinité (1,2 en fin de traitement contre
0,92 initialement) ainsi que du ratio de cross-link
du collagène (1,9 contre 1,4) témoignant d’une
dégradation de la microarchitecture osseuse.
En revanche, aucune altération de la cristallinité
de l’os (0,93 versus 0,99) ou du ratio de
cross-link du collagène (1,6 versus 1,6) na été
observée chez les 11 femmes traitées par 5 mg/j
d’Actonel. Cette action sur la qualité osseuse n’a
pour l’instant été démontrée que pour le
risédronate et pourrait jouer un rôle notable
dans sa capacité à prévenir le risque fracturaire
ostéoporotique.
Une action favorable sur la qualité de l’os
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