Carole Delporte-Gallet, St´
ephane Devismes, Hugues Fauconnier, Franck Petit et Sam Toueg
consid´
erons deux types de ces syst`
emes : les syst`
emes ΦFo`
u chaque processus dispose d’une m´
emoire
finie et les syst`
emes ΦIo`
u les processus n’ont pas de borne sur la taille de leur m´
emoire.
Nous nous int´
eressons `
a la conception d’algorithmes pour la diffusion fiable, le consensus et le consensus
r´
ep´
et´
e dans les syst`
emes de type ΦF. Notre contribution est triple : tout d’abord, nous d´
emontrons que le
d´
etecteur de d´
efaillances P−est le plus faible d´
etecteur qui permette de r´
esoudre la diffusion fiable dans
les syst`
emes de type ΦF. Ensuite, nous prouvons que le consensus peut ˆ
etre r´
esolu dans ΦFavec un
d´
etecteur de d´
efaillances plus faible : S. En dernier lieu, nous montrons que P−est le plus faible d´
etecteur
de d´
efaillances permettant de r´
esoudre le consensus r´
ep´
et´
e dans ΦF.
En cons´
equence, cela signifie que dans les syst`
emes `
a m´
emoire finie, (1) le consensus est plus simple `
a
r´
esoudre que la diffusion fiable et (2) la diffusion fiable est aussi difficile `
a r´
esoudre que le consensus r´
ep´
et´
e.
Ce r´
esultat s’oppose aux r´
esultats dans les syst`
emes `
a m´
emoire infinie o`
u la diffusion fiable est plus simple
`
a r´
esoudre que le consensus et o`
u le consensus est aussi difficile `
a r´
esoudre que le consensus r´
ep´
et´
e.
Plan. Dans la section suivante, nous d´
efinissons les d´
etecteurs de d´
efaillances utilis´
es dans cet article.
Puis, dans les sections 3 `
a 5, nous consid´
erons la diffusion fiable, le consensus puis le consensus r´
ep´
et´
e
dans un syst`
eme ΦF. Les perspectives de ce travail sont pr´
esent´
ees dans la section 6.
2 D´
etecteurs de d´
efaillances
Nous utilisons deux types de d´
etecteurs de d´
efaillances connus et nous introduisons une variante du
d´
etecteur de d´
efaillances parfait. Les d´
etecteurs de d´
efaillances se d´
efinissent `
a l’aide de deux propri´
et´
es :
la compl´
etude et l’exactitude. Tous les d´
etecteurs consid´
er´
es ici v´
erifient la compl´
etude suivante : chaque
processus qui tombe en panne finira par ˆ
etre suspect´
e pour toujours par les processus corrects (i.e., les
processus qui ne tombent jamais en panne). De ce fait, les d´
etecteurs que nous utiliserons diff`
erent par
leur exactitude. Un d´
etecteur parfait (not´
eP) v´
erifie l’exactitude forte : aucun processus n’est suspect´
e
avant qu’il ne tombe en panne. Un d´
etecteur presque parfait (not´
eP−) v´
erifie l’exactitude «presque »
forte : aucun processus correct ne sera jamais suspect´
e. Enfin, un d´
etecteur fort (not´
eS) v´
erifie l’exactitude
faible : il existe un processus correct qui ne sera jamais suspect´
e. Notons que nous avons : S<P−<P.
Sans perte de g´
en´
eralit´
e, nous supposons que lorsqu’un processus est suspect´
e, il l’est pour toujours.
3 Diffusion fiable
Tout d’abord, nous consid´
erons le probl`
eme de la diffusion fiable dans ΦF. Tout algorithme de diffusion
fiable v´
erifie les trois propri´
et´
es suivantes : (validit´
e) si un processus correct diffuse un message malors tous
les processus corrects d´
elivrent multimement, (accord) si un processus d´
elivre un message de diffusion m
alors tous les processus corrects d´
elivrent multimement et (int´
egrit´
e) pour chaque message de diffusion m,
tout processus d´
elivre mau plus une fois, et seulement si ma´
et´
e ant´
erieurement diffus´
e par l’´
emetteur de
m. Nous montrons maintenant que P−est n´
ecessaire et suffisant pour r´
esoudre la diffusion fiable dans ΦF.
P−est n´
ecessaire. Pour d´
emontrer que P−est n´
ecessaire pour r´
esoudre la diffusion fiable dans ΦF, nous
proc´
edons par r´
eduction : nous supposons l’existence d’un algorithme de diffusion fiable Apour un syst`
eme
ΦFutilisant un d´
etecteur de d´
efaillances Det nous montrons que nous pouvons simuler P−en utilisant A.
Notre preuve utilise le r´
esultat interm´
ediaire suivant : il existe un entier k tel que pour tout processus p,
tout processus correct q et toute ex´
ecution E de Ao`
u p diffuse et d´
elivre k messages, il y a au moins un
message de q qui est rec¸u par un processus.
L’id´
ee derri`
ere ce r´
esultat est la suivante : plusieurs diffusions peuvent ˆ
etre initi´
ees par pen parall`
ele. Ce-
pendant les liens de communication du syst`
eme ´
etant non fiables, un ou plusieurs processus doivent garder
en m´
emoire tout message diffus´
e par pjusqu’`
a avoir la certitude que les processus corrects, qen particulier,
l’aient d´
elivr´
e. L’unique mani`
ere d’apprendre que qa d´
elivr´
e un message est qu’au moins un processus
rec¸oive un accus´
e de r´
eception de q. Or, comme les m´
emoires des processus sont finies, l’ensemble des
messages pouvant ˆ
etre stock´
es dans le syst`
eme est fini lui aussi.
En utilisant le r´
esultat interm´
ediaire, nous proposons maintenant un algorithme pour simuler P−. Cet
algorithme utilise le module pr´
esent´
e dans la figure 1 : le processus putilise A(p,q)pour surveiller le pro-
inria-00383349, version 1 - 12 May 2009