Ahmed Huber
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Ahmed Huber (1927-15 mai 2008),
journaliste suisse
et militant antisioniste.
Fils d'une famille famille protestante de la
bourgeoisie suisse, Albert Friedrich
Armand Huber est, durant ses études en
droit, un militant de la gauche anti-
impérialiste qui adhère au Parti socialiste
de son pays dans les années 1950 (il ne
sera exclu de celui-ci qu'en 1994 !). Dans
ce cadre, il apporte son soutien au FLN
algérien et héberge certains de ses
militants. Par leur intermédiaire, il
découvre l'islam et en 1962, il se convertit
au Centre islamique de Genève, considéré
comme proche des Frères musulmans et
dirigé par la famille Ramadan, prenant
pour nom Ahmed Abdallah Ramadan al-Swissri. Parti approfondir sa foi en Égypte, il y fait la
connaissance de Mohammed Amin al-Husseini, le célèbre grand mufti de Jérusalem, et de l'ancien
officier-SS Johann von Leers, converti lui aussi à l'Islam sous le nom d'Omar Amin von Leers, qui
joue un rôle
de propagandiste pour Gamal Abdel Nasser.
Après son retour en Suisse, Huber devient un familier de l'avocat et banquier François Genoud.
Proche du gouvernement iranien, après la prise du pouvoir par l'Ayatollah Khomeini, il est nommé
conseiller de la banque al-Taqwa Management. Celle-ci fut accusée par la CIA, en 2001, de financer
le terrorisme international et d'être liée à al-Qaïda. De ce fait, Ahmed Huber fut le seul Suisse inscrit
Ahmed Huber
sur la liste de l'ONU "recensant les groupes et individus identifiés comme étant liés aux talibans, à al-
Qaida ou à Oussama Ben Laden".
Dans les années 1970 et 1980, Huber se lia progressivement avec diverses organisations nationalistes
européennes prenant, par exemple, en 2000, la parole au congrès des Jeunes nationaux-démocrates
allemands sur le thème "L'islam et la nouvelle droite". Lors de son décès, le n°502 (juillet 2008) du
Courrier du continent, publia le témoignage de la Avalon Gemeinschaft qui se "consacre au maintien
des traditions aryennes" qui affirma avoir eu des relations régulières avec lui, tandis que Gaston-
Armand Amaudruz déclarait qu'il "a rencontré Huber à plusieurs reprises, il a pu apprécier son
esprit d'avant-garde, son courage intellectuel et par-dessus tout son honnêteté."
Jusqu'en 1981, Ahmed Huber travailla comme journaliste pour le département suisse de l'agence de
presse Deutscher Depeschendienst à Berne, ensuite il fut employé par la maison d'édition Ringier.
Ahmed Huber apparaît dans le documentaire L'Avocat de la terreur, témoignant des relations
existantes entre Jacques Vergès et François Genoud.
Textes à l'appui
Ahmed Huber présenté par Le Monde du 03 mai 2002
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Rachmaninov, Richard Clayderman, les discours de l'ayatollah Khomeiny ou encore les chants du
IIIe Reich : on trouve de tout parmi les cassettes empilées dans la voiture d'Ahmed Huber. Au
premier
abord, l'homme est affable et courtois. Une sorte de grand père à la démarche claudicante, tout en
rondeurs et en cheveux blancs. Il reçoit dans son pavillon de banlieue à Muri, près de Berne, à
proximité du nouveau siège du ministère public suisse. Ancien administrateur de la société al-Taqwa
Management
, Ahmed Huber a été placé, le 7 novembre 2001, sur la "liste noire" américaine du
terrorisme. On ne peut pas dire que cela le perturbe. "Vous voulez mon CV ? J'ai des photos, aussi,
pour illustrer.
"
Il fut un temps où Ahmed s'appelait Albert. Fils d'une famille bourgeoise suisse, Albert Huber étudie
le droit et rejoint les rangs du Parti socialiste de son pays dans les années 1950. "On m'a dit :
camarade Huber, on a besoin de toi comme rédacteur pour notre journal. Tu travailleras auprès du
gouvernement et du Parlement.
" En novembre 1959, Albert Huber héberge trois Algériens du FLN,
poursuivis par la police pour avoir acheté des armes. "C'était un ordre du parti. Ces trois hommes
brillants m'ont éclairé. De leur bouche, j'ai entendu pour la première fois parler des Frères
musulmans." Dès lors, Albert Huber lit, s'instruit, écoute. En 1962, il se convertit au Centre islamique
de Genève, créé par Saïd Ramadan, dont le fils Hani a pris la succession. Le poste d'observation du
journaliste Huber, au sommet du pouvoir
suisse, est privilégié. Sa conversion intéresse fortement les
autorités égyptiennes. Il est invité à l'ambassade, puis au Caire, haut lieu du panarabisme. "J'ai été
reçu par Nasser, un homme formidable. Il m'a dit qu'un seul autre pays avait lutté contre nos trois
ennemis que sont la décadence occidentale, le marxisme et le judaïsme sioniste : l'Allemagne."
L'Allemagne nazie. C'est alors qu'Albert devient "Ahmed" et que le socialiste se transforme en un
militant de synthèse, mélange d'islamisme, de panarabisme et d'antisionisme. "Vous connaissez ce
livre ? Il est passionnant ", sourit Ahmed Huber, en brandissant Le Croissant et la croix gammée, de
Roger Faligot et Rémi Kauffer, ouvrage consacré aux "secrets de l'alliance entre l'islam et le nazisme
de Hitler à nos jours". Ahmed Huber ne cache rien de ses opinions : il les étale comme les cartes d'un
jeu gagnant. A 74
ans, il jubile et revendique ses accointances sulfureuses, comme celle avec
Johannes von Leers, adjoint de ses anciens compagnons le banquier suisse François Genoud,
sympathisant nazi ami de l'Egypte et créateur de la Banque commerciale arabe à Lausanne.
Marié à une Egyptienne, père d'un avocat et d'un informaticien ayant combattu les Soviétiques en
Afghanistan pendant quelques mois, Ahmed Huber entretient son carnet d'adresses depuis trente ans,
dans le monde arabe, en participant à des conférences sur l'islamisme. C'est au cours d'une de ces
conférences, organisée en Iran en 1988, qu'il aurait rencontré Youssef Nada. "Il m'a proposé de
devenir conseiller d'Al-Taqwa Management. Il avait besoin d'un Suisse, spécialiste des médias,
pouvant faire
face en cas de problème." C'est également à l'occasion de conférences à
l'étranger, il y a
six ans,qu'Ahmed Huber fait la connaissance de proches d'Oussama Ben Laden. "Deux ou trois fois,
la famille Ben Laden a été le sponsor d'al-Taqwa. C'est normal : il s'agit de la plus grande
compagnie de construction du monde musulman. Mais ils se sont désolidarisés d'Oussama." Ahmed
Huber ne se fait aucun souci pour la suite de l'enquête conduite par les autorités suisses. "Au parquet
fédéral, ce sont des gens bien
", dit-il.
Ahmed Huber parie sur une issue favorable, jurant qu'aucun lien
ne peut être établi entre al-Taqwa et des organisations terroristes. Heureux de ses effets, Ahmed
Huber disserte sur les bons et les mauvais juifs, la disparition "nécessaire" de l'Etat d'Israël et assure
que ses idées comptent des partisans dans toutes les sphères de la société suisse. "Bush et ses
conseillers sionistes ont commis une grave erreur en s'attaquant aux financiers arabes, liés aux
grandes familles d'Arabie saoudite, de Jordanie, du Maroc ou des émirats du
Golfe. Ils désavouent
ainsi leurs propres alliés. On dirait vraiment un éléphant dans un magasin de porcelaine."
C'est peu dire que la présence du candidat d'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle
française réjouit l'ancien administrateur d'Al-Taqwa. "C'est formidable comme résultat ! Il n'y a plus
qu'à surmonter les manifestations de rue marxistes !" Ahmed Huber connaît le leader du Front
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national depuis des années. Il dit lui avoir rendu visite dans sa résidence de Saint-Cloud et avoir eu
avec lui bien des discussions sur l'islam et les Arabes. "Son programme n'a rien de choquant,
explique M. Huber. Il veut pratiquer la même politique que celle des pays musulmans : aucun
étranger ne peut entrer dans le pays sauf s'il est touriste ou diplomate, ou alors s'il a un contrat de
travail et qu'on l'invite. Mais, pour cela, il faut remplir des conditions : pas d'implication syndicale,
pas de relations avec les femmes indigènes...
"
Transcription d'un entretien de CNN avec Huber datant du 5 mars 2002.
Mike Boettcher, correspondant de CNN : Dans une maison suisse typique, entourée d'un jardin,
dans une rue tranquile, pas très loin de l'ancienne résidence de l'ambassadeur des SA, vit un homme
de soixante-quinze ans qui est, selon le gouvernement américain, un terroriste. La société dont il est
un des directeurs a même été désignée nommément par le Président Bush qui a déclaré à son sujet :
"Al-Taqua est un assemblage de banques offshores et de sociétés de management financier qui a aidé
al-Qaïda a réunir de l'argent à travers le monde."
Boettcher : Les USA vous désignent comme un terroriste. Etes-vous surpris de voir votre nom sur
leur liste ?
Huber : Non, je trouve seulement cela amusant, parce que c'est totalement stupide. Ce n'est même
pas un mensonge, c'est une stupidité.
Boettcher :' Ahmed Huber peut prendre les choses à la légère, mais le gouvernement des USA est
très sérieux. Il a fait geler les comptes d'Huber et il fait pression sur le gouvernement suisse afin
qu'il soit arrêté comme membre du réseau financier dal-Quaida, affirmant qual-Taqua
Management, qui a été rebaptisé ensuite Nada Management, procure de l'argent aux groupes
terroristes au travers d'un complexe schéma de banques offshores. Huber appartenait à la
direction dal-Taqua Management.
Huber : je n'ai jamais remarqué quoi que ce
soit de suspect. Vous savez, je n'aurais jamais accepté de
couvrir quelque chose sur lequel j'aurais eu des doutes.
Boettcher : Si on vous accuse, c'est parce que votre passé est douteux !
Huber : Tout cela repose sur la rumeur.
Boettcher :' Il suffit de regarder les murs de votre bureau. Ici on a une photo de Ben Laden
souriant, là en voici une d'un Hitler à l'air
sérieux, à cet endroti on remarque une photographie de
lAyatollah Khamenei. Et en plus, il y a tout un lot de memorabilia.
Huber : Cette brique provient des ruines de la maison d'Adolf Hitler à Berstechgaden, de la cuisine
précisément.
Boettcher : Huber, si vous ne l'aviez pas encore compris, est un admirateur d'Adolf Hitler, et il s'est
converti à l'islam, il y a quarante ans. De plus, il n'est pas un converti ordinaire : les experts en contre-
terrorisme estiment qu'Ahmed Huber est l'incarnation d'une dangereuse alliance de néo-nazis et
d'extrêmistes musulmans, une coalition unie par la haine de l'Amérique et des juifs, une coalition
connue sous le nom de Troisième position.
Michael Reynolds : Cela fait des années que j'enquète sur la Troisième position, et sur Ahmed
Huber. Herr Huber a consacré les douze dernières années a construire cette coalition, et dans ce sens,
bien sûr, il est dangereux. Cela parce que ce mouvement n'a qu'une finalité : la violence.
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Boettcher :' Vous avez des liens étroits avec lAyatollah Khamenei et la révolution iranienne. Que
pensez-vous de Khamenei ? Vous confirmez que vous l'avez rencontré ?
Huber : Oui. C'était un homme fantastique.
Boettcher : Au même moment, il travaille avec des politiciens d'extrême-droite, comme Jean-Marie
Le Pen en France et le Parti national-démocrate en Allemagne. Maintenant, Huber recherche une
nouvelle génération de partisans.
Huber : Hitler a toujours dit : la seule religion que je respecte est l'islam, et le seul prophète que
j'admire
est Mahomet. Cela est très intéressant. Je le dis aux jeunes musulmans et au jeunes,
prétendus, néo-nazis.
Boettcher : Ceux qui critiquent Huber s'inquiètent du nombre croissant de tercéristes qui créent un
nouveau péril terroriste transnational.
Reynolds : Les connections d'Huber vont de Téhéeran aux USA en passant par l'Allemagne.
Boettcher : Huber insiste sur le fait qu'il n'est pas antisémite mais anti-sioniste, il ne peut cependant
s'empêcher d'ironiser ainsi :
Huber : Nous disons les Jew-nited States of America, nous disons Jew York.
Boettcher : Huber dit qu'il admire le peuple américain, pas son gouvernement, et qu'il rejette le
terrorisme. Mais voici ce qu'il déclare sur l'attaque contre le Pentagone le 11 deptembre...
Huber : S'ils ont tué quelques généraux du Pentagone, cela ne me dérange pas, car ils ont causé
beaucoup de mal au monde islamique et au Tiers-Monde.
Boettcher : Et sur le sujet d' al-Qaida ?
Huber : Al-Qaida est une organisation on ne peut plus honorable. Je veux dire, en fonction de ses
actions.
Boettcher : Ben Laden et Hitler, voici deux hommes
qu'Huber admire. Deux projets enracinés dans la
haine et résumés en un seul : la troisième position, une menace émergeante avec un potentiel
dangereux.
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