avoir accentué la propagation de ces
maladies.
Les virus sont la principale cause des MIE.
Le nombre de virus a explosé ces
cinquante dernières années mais la
connaissance de ces virus se développe
fortement grâce aux progrès de la
génétique. Aujourd’hui, il existe des bases
de données particulièrement abouties sur
les virus existants. Parmi les virus apparus
ou réapparus récemment, on peut citer : le
virus Ebola, le virus Marburg, le virus de
Lassa. Ces trois virus ont largement touché
l’Afrique dans les années 2000, ils
provoquent des fièvres hémorragiques
foudroyantes.
Les MIE ont un coût très importants d’où
l’importance de la prévention : le coût total
du paludisme en Afrique est estimé à
10 milliards d’euros par an. Les MIE
désorganisent totalement la société
(entreprises, services publics, écoles…).
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la
santé) le SRAS (Syndrome respiratoire
aigu sévère) a tué plus de 800 000
personnes dans le monde, et aurait coûté
plus de 60 milliards d’euros.
Dans notre rapport 1, nous nous sommes
intéressés aux facteurs qui pourraient
influencer la transmission et la virulence
des pathogènes dans un avenir plus ou
moins lointain. Voici quelques exemples
de facteurs:
- l’organisation de la population en
grands centres urbains : la
concentration des populations
multiplie les possibilités de
recombinaison et de réassortiments
génétiques. En 2020, 15 % de la
population mondiale pourrait vivre
dans des bidonvilles. Or les
conditions de vie insalubres sont
1 Voir KELLER Fabienne, Les nouvelles menaces
des maladies infectieuses émergentes, (Paris :
Délégation à la prospective du Sénat, 2012, 233 p.),
Bibliographie prospective n° 107, septembre 2012.
propices au développement des
MIE.
- Les pratiques agricoles modernes
(déforestation, élevage intensif,
déplacement d’hommes et
d’animaux entre les espaces urbains
et les espaces naturels) pourraient
favoriser le transport et la mutation
des pathogènes.
- La multiplication des échanges de
marchandises pourrait faciliter
l’expansion des MIE (cf.
Chikungunya dans le Sud de la
France).
- La progression du transport aérien :
les deux points les plus éloignés de
la Terre (Lagos et Sydney) peuvent
être reliés en 26 heures.
- Les déplacements de populations :
dans les camps de réfugiés au
Rwanda, 300 000 personnes sont
mortes du choléra.
Quatre hypothèses ont alors été émises sur
l’évolution de ces facteurs 2 : une évolution
volontariste, une évolution satisfaisante,
une évolution tendancielle, une évolution
négative.
Nous avons envisagé le « scénario
catastrophe » dans lequel un virus serait
hautement contagieux, avec une période
d’incubation courte, un traitement limité et
une forte létalité. Les exemples récents ne
cumulent pas tous inconvénients : le
SRAS, par exemple, a été moins
contagieux que prévu (un million de
personnes touchées), la grippe aviaire a été
cantonnée à un petit territoire et aux
animaux, la grippe H1N1 a été moins létale
que prévu…
2 Liste des facteurs : démographie et urbanisation,
précarité des conditions sanitaires, évolution des
agents pathogènes, voyages et échanges
intercontinentaux, interactions santé animale santé
humaine, organisation du système sanitaire,
recherche, usage des sols, changement climatique.