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Document de principes de la SCP
Paediatr Child Health Vol 18 No 5 May 2013
La prise en charge inclut les éléments suivants :
• Assurerunesurveillancecontinuedessignesvitauxet,dansla
mesure du possible, du CO2 en fin d’expiration.
• Fourniruneventilationmécaniquepourmaintenirune
oxygénation et une ventilation normales.
• Maintenirunetempératurecentralenormale.
• Assurerunesédationetuneanalgésie,surtoutpendantles
interventions et le transport.
• Administrerlesliquidesnécessairespourmaintenirune
normovolémie et éviter l’hypotension.
Les patients victimes d’un grave traumatisme crânien doivent
être aiguillés vers un centre de traumatologie offrant des servi-
ces de neurochirurgie et de soins intensifs pédiatriques.(27)
Pendant le transport, il est essentiel d’assurer une surveillance
continue de l’état neurologique, respiratoire et hémodynamique
ainsi que de prévoir les modalités thérapeutiques nécessaires en cas
de prise en charge urgente de l’augmentation de la pression
intracrânienne.
LES CONVULSIONS POST-TRAUMATIQUES
Chez les enfants, la majorité des convulsions post-traumatiques
se produisent dans les 24 premières heures suivant l’incident,
et rarement plus de sept jours après l’incident. Les facteurs qui
accroissent le risque de convulsions post-traumatiques incluent
un âge plus jeune,(28) un grave traumatisme crânien (ÉG de
8 ou moins), un œdème cérébral, un hématome sous-dural et des
fractures crâniennes ouvertes ou enfoncées.(29) L’incidence de
convulsions post-traumatiques précoces oscille entre 5 % et 6,5 %,
mais elle peut atteindre les 30 % à 35 % en cas de traumatisme
crânien grave.(29,30) Il est possible qu’un état mental anormal
lors de l’évaluation initiale suivant un traumatisme crânien soit
attribuable à un état post-ictal.
Les convulsions post-traumatiques peuvent contribuer à des
lésions cérébrales secondaires, à l’exception de celles qui se pro-
duisent immédiatement après le traumatisme crânien, c’est-à-dire
après un impact. Les patients victimes de ce type de convulsions
ou de convulsions post-traumatiques isolées peu après l’incident
et dont les examens neurologiques et l’imagerie sont normaux
risquent peu de présenter d’autres complications et peuvent
obtenir leur congé.(31)
Le traitement aigu des convulsions post-traumatiques est iden-
tique à celui des convulsions aiguës qui se manifestent dans
d’autres contextes. La prise en charge urgente des patients d’âge
pédiatrique en état de mal épileptique convulsif généralisé est
décritedansunrécentdocumentdeprincipesdelaSCP.(32)
L’efficacité de la phénytoïne en prophylaxie des convulsions
post-traumatiques chez les patients d’âge pédiatrique n’est pas
démontrée(33,34), mais demeure souvent utilisée en traitement
des convulsions post-traumatiques et en prophylaxie chez les
patients victimes d’un grave traumatisme crânien.(27)
LE PRONOSTIC
La majorité des patients victimes d’un traumatisme crânien
mineur ne présentent pas de pathologie intracrânienne, et leurs
symptômes se résorbent rapidement. Néanmoins, les publications
relatives aux commotions liées aux sports démontrent clairement
que certains patients continueront de ressentir des symptômes de
diverses intensités pendant les jours ou les semaines suivant la
commotion, lesquels auront des effets sur leur fonctionnement
global et leur rendement scolaire.(35)
En présence de lésion intracrânienne démontrée, les indica-
teurs de mauvais pronostic incluent la gravité clinique au moment
de la présentation initiale, notamment une ÉG ne dépassant pas 5,
et la présence d’une pression intracrânienne élevée. Des recher-
ches sont en cours pour évaluer la validité des marqueurs du sérum
ou du liquide céphalorachidien (LCR) sur la gravité des blessures,
de même que les examens rapides de la physiologie cérébrale, tels
que la saturométrie cérébrale et les potentiels évoqués somato-
sensoriels. (36,37)
D’autres éléments influent sur le pronostic après une
lésion cérébrale traumatique, soit la présence et la gravité
des blessures à d’autres foyer du corps, le trouble de déficit
de l’attention avec hyperactivité avant le traumatisme et la
situation socioéconomique.(38) Les troubles de concentration,
d’attention et de comportement peuvent entraîner des problèmes
de fonctionnement social longtemps après la lésion.(18)
LA PRÉVENTION
Les dispensateurs de soins ont de nombreuses possibilités de don-
nerdesconseilspréventifsadaptésàl’âgeausujetdesfacteursde
risquedetraumatismecrânienchezlesenfants.LaSCPprônedes
politiques publiques et des lois pour garantir, par exemple, le port
du casque pendant les activités sportives, l’installation de sièges
d’auto dans les véhicules et le bannissement des marchettes au
Canada. Il est démontré que ces mesures réduisent à la fois
l’incidence et la gravité des traumatismes crâniens chez les patients
d’âge pédiatrique.(39) Les cliniciens qui soignent des nourris-
sons, des enfants et des adolescents devraient inclure la préven-
tion des blessures dans leurs conseils aux familles.
CONCLUSIONS
Les traumatismes crâniens sont fréquents pendant l’enfance et
l’adolescence, et la plupart sont mineurs et ne causent pas de
séquelles. Il est recommandé d’adopter une approche systémique
de l’évaluation clinique du patient qui se présente en raison d’un
traumatisme crânien et d’effectuer les examens compte tenu des
signes et symptômes et de la probabilité estimative de pathologie
intracrânienne. La plupart des patients peuvent soit obtenir leur
congé, soit être maintenus en observation à l’hôpital pendant une
courte période. Les enfants gravement malades ont besoin d’une
stabilisation immédiate, d’une étroite surveillance et d’un
monitorage continu afin de prévenir les lésions secondaires sus-
ceptibles d’aggraver les conséquences de la lésion primaire.
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