Les vaccins contenant l`adjuvant MF59 ne stimulent pas de

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CLINICAL AND VACCINE IMMUNOLOGY, Sept. 2006, p. 1010–1013 Vol. 13, No. 9
1556-6811/06/$08.00_0 doi:10.1128/CVI.00191-06
Copyright © 2006, American Society for Microbiology. All Rights Reserved.
Traduction libre par Martin Bolduc ([email protected])
Les vaccins contenant l’adjuvant MF59 ne stimulent pas de réponses immunitaires contre le
squalène
Giuseppe Del Giudice, Elena Fragapane, Roberto Bugarini, Maninder Hora, Thomas Henriksson,
Emanuela Palla, Derek O’Hagan, John Donnelly, Rino Rappuoli, and Audino Podda
Novartis Vaccines, 53100 Siena, Italy, and Novartis Vaccines, Emeryville, California 94608-2916
Received 26 May 2006/Returned for modification 5 July 2006/Accepted 14 July 2006
Introduction
Le squalène est un hydrocarbure triterpénoïde (C30H50) produit par les plantes et présent dans plusieurs
aliments. Le squalène est aussi produit abondamment par l’humain, chez qui il est un précurseur du
cholestérol et des hormones stéroïdes (8). Il est synthétisé dans le foie et la peau, transporté dans le
sang par les lipoprotéines de très basse densité (VLDL) et les lipoprotéines de basse densité (LDL), et
sécrété en grande quantité par les glandes sébacées (10, 17).
Puisqu’il est une composante naturelle du corps humain et qu’il est biodégradable, le squalène est
utilisé comme constituant des adjuvants vaccinaux. Un de ces adjuvant est le MF59, une émulsion
huile-dans-l’eau développée par Chiron (14). Plusieurs études précliniques et cliniques ont démontrées
que le MF59 amplifie la réponse immunitaire d’une grande variété d’antigènes vaccinaux (15). Le
MF59 entre dans la composition d’un vaccin contre l’influenza qui est autorisé dans divers pays
Européens depuis 1997. Plus de 20 millions de doses de ce vaccin ont été distribuées et il a toujours
démontré un excellent profile de sûreté. La sûreté des vaccins contenant l’adjuvant MF59 a aussi été
démontrée par différentes études cliniques utilisant des antigènes recombinants des virus de l’hépatite
B et de l’hépatite C, du cytomégalovirus, du virus de l’herpès simplex, du VIH, d’Escherichia coli
uropathogénique, etc., avec différents groupes d’âge, incluant les nouveau-nés de 1-3 jours (16).
En 2000, des anticorps anti-squalène ont été rapportés présents dans le sérum de vétérans qui sont
revenus de la première Guerre du Golfe Persique avec une série de symptômes et diagnostiqués par les
auteurs du rapport comme souffrant du syndrome de la guerre du Golfe (4). Les conclusions de ce
rapport, basé sur un transfert de protéines (Western blot), ont été sévèrement critiquées sur une base
technique (1) et ont été considérées comme non-concluante par l’Institut de Médecine (7).
Malgré le fait que le vaccin donné aux vétérans de la Guerre de Golfe ne contenait pas de squalène (6)
et malgré le fait que des symptômes similaires à ceux du syndrome de la Guerre du Golfe ont été
rapportés après plusieurs guerres, incluant la Guerre Civile Américaine (9), nous avons décidé
d’entreprendre une étude pour déterminer si l’immunisation avec un vaccin contre l’influenza
contenant un adjuvant MF59 stimulait une réponse immunitaire contre le squalène. À cette fin, nous
avons adapté et validé un test ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay), à l’origine développé par
Matyas et al. (11), et testé des sérums d’adultes n’ayant jamais reçu un vaccin contenant l’adjuvant
MF59 et des sérums d’individus ayant reçu un vaccin contre l’influenza contenant l’adjuvant MF59.
Nous concluons que des anticorps anti-squalène sont trouvés très fréquemment en faible quantité dans
les sérums des adultes en santé non-vaccinés et que la vaccination avec un vaccin contre l’influenza
contenant l’adjuvant MF59 ne possède pas d’impact mesurable sur la quantité de ces anticorps.
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