[In]classables !
Création de Joëlle AGUIRIANO
& Sébastien RIGUET
Mise en scène : Joëlle AGUIRIANO
[Ecriture à partir de textes de Françoise PARTURIER, Carole THIBAUT, d’écrits journalistiques
divers et de témoignages anonymes.]
A partir de 12 ans/ Durée : 1h10/ Création : 25 Novembre 2016 à l’Espace Dantza à Pau
La Compagnie L’Auberge Espagnole
14 rue Jean Réveil, 64000 Pau
tel : 06 63 08 03 83
administration@cie-laubergeespagnole.fr
N° SIRET : 752 708 321 00027 / APE : 9001Z
Licences 2-1086412 / 3-1086413
Déclarée à la Préfecture de Pau sous le n° : W643005636
Compagnie partenaire du CD64 en tant que
compagnie théâtrale à rayonnement départemental.
Production : Cie L’Auberge Espagnole - Mairie de Pau - AMACCA Pau-Pyrénées - Conseil
Départemental 64 légation 64 aux droits des femmes et à l’égalité / Soutien du
théâtre Alexis Peyret (Serres-Castet, 64) et Espace Jéliote à Oloron (64)
Synopsis
En plein questionnement sur leur avenir professionnel, deux comédiennes décident
d’écrire une pièce consacrée à la place de la femme dans notre société. A la poursuite de
l’objectif qu’elles se sont fixé, elles se retrouvent vite aux prises avec leurs propres
contradictions.
Dans une société le thème de l’égalité hommes/femmes demeure sensible, elles
sont amenées à se poser toute une série de questions : comment aborder sur un plateau
des thèmes graves sans heurter la sensibilité du public ? Comment traiter de la condition
féminine sans prêter le flanc à l’accusation si fréquente d’être des féministes
hystériques ? Comment faire rire sans dénaturer le sérieux d’un propos ? Comment mettre
en scène leurs propres désaccords et interrogations ?
Le spectateur est donc invité à assister à la création d’un spectacle en devenir avec
ses moments de doute et d’échanges, ses interrogations, ses filages et ses fous rires…
Avec graviet légèreté, dans la joie, la douleur et les chants, les comédiennes vont
chercher à montrer que si la femme est multiple, toute femme est féminine par le simple
fait… d’être femme !
[In]classables ! traite à la fois la question de la place accordée aux femmes dans
notre société et des difficultés de la création artistique.
Note d’intention
Cataloguée, clase, mise en cases, inventoriée, classifiée, étiquetée,…
L’image de la femme occidentale moderne est construite sur toute une série des
contraintes extérieures : professionnelles, familiales, sociétales, maternelles, esthétiques…
Ces obligations que lui impose la société hommes et femmes confondus configure une
trame de contradictions inextricables : la femme moderne se doit d’être à la fois autonome
tout en restant docile ; coquette mais discrète ; sexy, sans outrance ; compétente tout en
restant modeste ; intelligente sans ostentations ; professionnellement l’égale des hommes
mais sans pouvoir prétendre à leurs salaires ; mais surtout et avant tout, il leur est deman
de rester féminines…féminines…féminines… toujours féminines !
Mais que veut dire « féminine » ? N’est-on pas
féminine par le simple fait d’être née femme ? Comme on
est masculin par le simple fait d’être un homme ?
Est-on bien sûrs que nous avons donné pleine
liberté aux femmes de leurs décisions, de leur devenir, de
la pleine jouissance de leur corps et de leur apparence ?
Sont-elles vraiment libres ou toujours ramenées
consciemment ou non à leur condition maternelle et
sexuelle, à ce que la société attend d’elles ?
Il me semblait important de mettre en lumière nos incohérences, nos contraintes
quotidiennes, nos petites lâchetés, nos faiblesses, nos aveuglements qui participent
souvent de ce déséquilibre et de cet enfermement. On dit la femme douce et l’homme fort !
Ah bon ? Selon qui ? A quel moment cela a-t-il été décidé. Il y a d’impitoyables femmes
d’affaires et de charmants aides-soignants ; d’intraitables politiciennes et des instituteurs
attentionnés… Et si une femme ne se révèle pas aussi douce que ce que l’on attend d’elle,
n’est-ce donc plus une femme ? Qu’est-elle alors ? Un garçon manqué ? Un homme raté ?
Une virago ? Arrêtons-nous un peu sur nos préjugés, sur nos croyances qui sont souvent le
terreau de nos inégalités ? Arrêtons-nous sur nos coutumes bien ancrées, nos traditions et
les confortables fonctions qui nous sont dévolues. Pourquoi une simple demande d’enlever
le mot Mademoiselle des formulaires administratifs a-t’elle provoqué tant de polémiques ?
Sil ne s’agissait que d’un détail pourquoi une telle levée de bouclier ? Les mots ne seraient-
ils pas si innocents que cela ? Pourquoi mettre tant de mauvaise volonté à féminiser les
noms de métiers et de fonctions ? N’est-ce pas bénin ? Qui y perdrait quelque chose ? Ou
bien que peut-on tous collectivement y gagner ?
Il s’agit bien là d’une lutte continue pour trouver sa place et ne pas se laisser
enfermer. Pourquoi hommes et femmes sommes-nous si rétifs à accepter que nous n’avons
pas encore le même statut ? Qui doit frôler les murs la nuit pour rentrer à la maison ? Qui
doit se couvrir pour ne pas susciter le désir de l’autre ? Qui doit cacher ses règles tout en y
demeurant irrémédiablement soumise ? Qui s’arrête de travailler pour s’occuper des
enfants ? Quelle est encore et même dans nos pays occidentaux la frange la plus pauvre
de la société ? Pourquoi nombre de femmes se sentent elles-mêmes agressées quand on
leur dit que la lutte n’est pas finie ?
La scène est pour poser toutes les questions, les mettre en abîme, les tordre et
tenter de trouver l’ironie de tout cela. Car il serait presque inconvenant d’en faire un
drame ; car il y a toujours plus grave ; car les femmes occidentales doivent se considérer
comme des privilégiées ; car ce sujet ne peut être traité que dans la légèreté sous peine
d’être accusé de dramatiser et de manquer d’humour.
Il faut donc rire ! Car, une fois encore, lorsque la moitié de la population lutte pour
être reconnue, il faut qu’elle rit pour être prise au sérieux ; une femme qui crierait,
s’emporterait et se mettrait en colère sur ce sujet deviendrait immédiatement une
hystérique, une harpie.
Une fois de plus, tout ce que l’on acceptera d’elle, c’est de la féminité et de la
douceur…
Toujours en douceur, tout en douceur….
Chut ! Surtout ne faites pas trop de bruit
Joëlle AGUIRIANO
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Ecriture
Sources
De nombreuses lectures de témoignages de femmes écrivaines, politiciennes,
bloggeuses, anonymes, journalistes qui ont pris la plume à un moment donné pour mettre
en lumière les incohérences de notre société ont inspiré et enrichi cette création. Parmi
celles-ci, beaucoup d’écrivaines des années soixante-dix dont les écrits n’ont
malheureusement souvent pas pris une rides.
[Voir en particulier BLACKBURN Marthe, le retour de l’âge ; CLINTON Kate, les aristocrates ; GROULT
Benoîte, Ainsi soit-elle ; Morgan Robin, Association : une toile de mots ; PARTURIER Françoise, Lettre
ouverte aux femmes ; RAME Franca, Récits de femme ; ENSLER Eve, Je suis une créature émotionnelle ;
VAILLANT Maryse, Les mecs lourds ou le paternalisme lubrique et Sexy soit-elle ainsi que nombre de
témoignages trouvés sur internet à partir des sites de Médiapart, Osez le féminisme,
emceebeulogue.fr…]
Ecriture en va et vient, Ecriture en partage
Un texte à créer, à écrire ; partir de rien, partir de ce qu’on voit, de ce qu’on sent.
Plusieurs façons d’écrire, de coucher les mots sur le papier.
Il y a Joëlle Aguiriano, initiatrice du projet, engagée comme femme, comme artiste qui écrit
pour la première fois sur un thème qui la touche profondément.
Il y a les improvisations sur scène avec Maria Aguirre et Joëlle Aguiriano qui ont donné lieu
à certaines scènes du spectacle. Deux comédiennes mais aussi deux femmes différentes
avec leurs propres sensibilités ou regards.
Il y les sources qui ont alimenté la réflexion, le débat, le contenu.
Et puis il y a Sébastien Riguet qui a travaillé avec Joëlle Aguiriano à 4 mains. La mise en
forme, la cohérence, la distance…. la grammaire ! Tout en gardant le point de vue de Joëlle.
Car il s’agit bien ici de son point de vue. Il s’agit bien ici d’un ressenti personnel alimenté de
sa propre expérience, de son propre vécu.
Et puis une fois un premier texte écrit, comment fonctionne-t-il sur le plateau, dans les
corps ? Comment le corps reçoit ces mots ? Comment le corps corrige le texte et on y
revient, on réécrit jusqu’à ce que le corps soit en cohérence avec le texte, avec le dit.
Voyage perpétuel entre les écrivains, les comédiennes.
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