La légende d`Isis et d`Osiris ou La victoire de l`amour sur la mort

Le règne heureux d’Osiris et d’Isis
Osiris était un géant haut de huit coudées, six paumes
et trois doigts. À sa puissance physique, il ajoutait
d’exceptionnelles qualités : la grandeur en esprit, et la
capacité d’établir la vérité, la justice et l’harmonie dans
le pays entier. Osiris parvint à renverser les rebelles et à
vaincre le mal.
Le dieu Terre, Geb, discerna les mérites d’Osiris.
C’est pourquoi il le désigna comme roi. Pour le bonheur
de l’Égypte, il lui transmit la capacité de gouverner. Dans
la main d’Osiris, Geb plaça les eaux, les vents, la
végétation, le bétail, les animaux du désert, et tout ce qui
volait et rampait, bref, la nature entière.
Alors, Osiris devint le dieu primordial des Deux
Terres réunies, la Haute et la Basse Égypte, esprit
lumineux parfait et accompli parmi les esprits lumineux.
Par-devant les neuf divinités régissant l’univers, il devint
le symbole des nourritures et des substances essentielles.
Pour Osiris, l’océan d’énergie octroya son eau
fécondatrice ; pour lui, souffla le vent du nord ; pour son
nez, le ciel enfanta l’air afin que son cœur fût satisfait.
Quand Osiris se leva sur le trône de son père Geb, le
dieu Terre, il apparut semblable à la lumière créatrice
lorsqu’elle point à l’horizon et dissipe les ténèbres. Grâce
aux deux plumes surmontant sa couronne, le roi Osiris
éclaira l’obscurité. Ouvrant le ciel, cette couronne
fraternisa avec les étoiles.
© ISBN 978-2-355990-540
Osiris était le nom secret et lâme de la lumière
divine.
Le nouveau roi forma son gouvernement, composé
d’un Premier ministre, Thot, le dieu de la Connaissance,
et de deux conseillers, le Verbe et l’Intuition créatrice.
Dès qu’Osiris régna, il arracha aussitôt les Égyptiens
à leur misérable existence de privations et à leur
condition de bêtes sauvages. Dénuement et férocité
furent abolis, car Osiris enseigna aux humains
l’agriculture, leur donna des lois et leur apprit à vénérer
les divinités. « C’est moi, déclara-t-il, qui ai créé le blé et
l’orge pour nourrir les dieux ainsi que tous les êtres
vivants. » La croissance des plantes s’effectua selon son
désir et le sol enfanta pour lui de la nourriture. À ces
bienfaits, il ajouta l’invention de la vigne et la production
du vin.
Étant à la fois perpétuellement bon et régénéré par
cette bonté même, Osiris incarna le règne du Bien et
rendit bienfaisant l’exercice du pouvoir. Il s’éleva à la
dignité d’être aimé vers lequel se tournèrent tous les
regards, mais il n’omit pas de répandre son autorité dans
l’ensemble des pays étrangers qui éprouvèrent envers lui
une crainte respectueuse. De ce Maître exemplaire, le
souvenir fut préservé au ciel comme sur terre.
Voulant servir l’humanité, Osiris décida de parcourir
le monde afin d’enseigner à l’ensemble des peuples l’art
de planter la vigne et de semer le froment et l’orge.
Partout, il comptait ainsi mettre fin à la sauvagerie
humaine, démarche qui le rendrait digne d’honneurs
immortels. Bien qu’il eût rassemblé une grande armée, il
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utilisa très rarement la force, car il se servit de la
persuasion, de la puissance magique de sa parole et des
ressources infinies de la musique et du chant.
Pendant qu’Osiris répandait la civilisation, Isis
assumait le gouvernement de l’Égypte. Remplissant la
fonction de Pharaon, elle créa de nouvelles lois et
améliora les techniques agricoles. La Sœur divine
d’Osiris protégea son Frère, défendit son action, éloigna
les ennemis, repoussa les perturbateurs grâce à
l’efficacité de ses formules magiques, elle dont le
langage était subtil, la parole sans défaillance et parfaite
lorsqu’elle donnait des ordres.
Seth, le frère d’Osiris, songeait déjà à comploter et à
renverser le roi. Son absence aurait pu lui fournir
l’occasion de prendre le pouvoir, mais il n’osa rien
entreprendre, car Isis exerçait une vigilance infaillible et
maintenait toutes choses en bon ordre de manière très
ferme.
Après le retour d’Osiris, le couple royal qu’il formait
avec Isis continua à répandre le bien. Tout ce qu’il y a de
beau, d’harmonieux et de bon résulte de leur action.
Osiris en conçut les principes, Isis les recueillit et les
diffusa.
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