LES THEORIES SOCIOLOGIQUES DE LA FAMILLE

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LES THEORIES SOCIOLOGIQUES DE LA FAMILLE
C. CICCHELLI-PUGEAULT, V. CICCHELLI (membres du Centre de sociologie de la famille de Paris V-Sorbonne)
Paris : La Découverte, repères (n° 236), 1998
INTRODUCTION
§ Démarche : Ce n’est pas une histoire de la pensée  Ils cherchent à identifier une « tradition ».
§ Problématiques : Pourquoi devient-elle un objet d’observation et d’intervention ? Dans quelle mesure est-elle
considérée comme un élément de coordination entre l’individu et la société ? Quelle efficacité dans le maintien du
lien social ?
§ Plan :
- Reprise des éléments de la question sociale du XIXe
- La famille relie positivement les individus à la société  elle est observée
- Relative impuissance à exercer sa fonction intégratrice
- Dimension conjugale, parentale et fraternelle
-  Les théories sociologiques contemporaines puisent dans les œuvres classiques des instruments de compréhension
utiles pour analyser les mutations familiales intervenues depuis les années 60
VII.
ETUDIER LA FAMILLE POUR LA REFORMER
Concepts élaborés dans un contexte instable : crise politique suite à la RF, effets de la RI, recul de la propriété
foncière
La famille paraît particulièrement menacée  On parle de crise profonde.
Cette inquiétude est à rapporter aux valeurs politiques en concurrence :
- Conservateurs et libéraux affirment que l’ordre social doit continuer à se fonder sur une structure familiale
- Socialistes préconisent la redéfinition radicale d’un cadre jugé inféodé aux exigences économiques.
 La question familiale est englobée dans la réflexion sur le lien social au XIXè ; certains espèrent trouver une réponse
dans la sphère familiale
 Elle est alors observée par les médecins, les enquêteurs sociaux et les administrateurs. Ils prônent une observation
méthodique ; pensée sociale et scientifique sont donc mêlées.
A. FAMILLE ET HYGIÉNISME
1. La double fonction sanitaire et morale du médecin de famille (ils s’imposent au XIXè)
Dans les milieux aisés, populaires et petit bourgeois.
Fonctions :
Conseiller, « confident »
influence, qui se retrouve dans tous les aspects de la vie de famille
diffusion d’une « médecine domestique » qui réorganise les rapports familiaux au profit des femmes qui
« secondent » les médecins  nouveau statut social et reconnaissance de leurs fonctions maternelles et
éducatives
2. Criminalité et paupérisme : la misère des familles sur la lame du microscope
Les médecins ont la prétention de pratiquer une médecine sociale (analogie de la société avec un corps). La misère,
à partir d’un certain seuil, est préjudiciable à la cohésion sociale et le paupérisme apparaît comme fondamentalement
antisocial. Analyses de VILLERME.
3. Le débat sur la restriction des mariages pauvres (Villermé – libéral)
Réalisation d’une monographie sur les conditions de vie des ouvriers (1840).
La pauvreté n’est pas une question de revenu selon lui, mais une conséquence de l’inconduite des membres d’une
famille  Son analyse se vide de tout enjeu politique.
 La médecine a « contaminé » les premiers écrits sociologiques
B. LA SOCIOLOGIE MARXISTE DES CONDITIONS DE VIE DES FAMILLES OUVRIERES
La famille n’est pas l’objet central, elle est l’élément organique de la pathologie générale du corps social.
MARX et ENGELS. Le constat de départ est encore la crise de famille au XIXè.
1. La destruction de l’économie familiale traditionnelle
Marx (puis THOMPSON en 1988) se base sur l’industrie textile pour relier le travail et la famille.
Engels montre que les rapports sociaux de production affectent la dynamique des relations familiales.
2. Insécurité du travail et fragilité familiale : l’absence de vie de famille
Quelques facteurs d’insécurité : faible salaire, faible niveau de qualification, crainte du chômage, promiscuité des sexes
et des âges qui accroît la démoralisation (Engels)
MICHELET (1846) : On qualifie les gens avec un seul mot = travailleur  ils sont incapables de fixité
3. La division intrafamiliale du travail : la famille sens dessus dessous
Engels : Le capitalisme a redéfinit un partage des tâches et des pouvoirs allant à l’encontre du modèle se diffusant dans
les milieux aisés (modèle basé sur la maison et la famille)
§ Travail des femmes  renversement des rapports de sexe traditionnel alors que les rapports sociaux sont
inchangés  dégrade et déshumanise les 2 sexes
La généralisation du salariat (Engels) est peu favorable à l’esprit d’économie
§ Travail des femmes  Enfants mal socialisés  deviendront des adultes isolés incapables de fonder une famille 
conséquence négative sur la structuration du lien social à CT et LT
§ Travail des enfants  émancipation  effet sur l’autorité paternelle
Début des débats sur la protection en France et en Angleterre  scolarisation et limitation du travail
C. A LA RECHERCHE D’UN MODELE FAMILIAL RATIONNEL ET OPERATIONNEL
La famille est la pièce maîtresse du dispositif de moralisation et de gouvernement des classes populaires. La famille
rationalisée doit permettre de fixer les individus en réglant les rapports sociaux et familiaux.
1. Régler les rapports conjugaux
§ Marx et Engels critique le modèle de domination d’un sexe.
Selon eux, la désagrégation familiale montre que ce n’est pas l’amour qui lie les familles mais l’intérêt privé. Engels
rattache chaque forme de mariage au mode de production prévalant (ex : civilisation – monogamie) et conclut que
pour que le mariage devienne vraiment monogame il faut qu’il cesse d’être bourgeois.
§ Supériorité de la vie matrimoniale (libéraux) : célibat condamné mais vie en couple insuffisante (contexte de
dépopulation française  interrogations sur le rôle de l’union libre)
§ Le mariage se justifie d’un point de vue sanitaire (meilleure santé des conjoints) et moral (effets bénéfiques sur le
caractère)
 Système peu coûteux pour l’Etat
1. Le volontarisme éducatif au service de la famille
Le but de la rationalisation de la vie familiale est de régler l’ensemble des rapports sociaux, l’éducation est le vecteur
multiforme proposé :
§ Education des sexes = transformer l’ouvrière en ménagère  revalorisation du travail domestique et de la femme
(elle est vectrice d’ordre et d’économie)
§ Cette rationalisation permet de réaffirmer l’existence de la hiérarchie entre les classes d’âge et d’insister sur
l’obligation de la respecter  rencontre des objectifs pédagogiques et républicains
§ Régler la question ouvrière : c’est la qualité des relations entretenues qui créée le foyer. La famille ouvrière laissée
à elle-même ne peut fonder un ordre stable  rôle correctif du livre
 Les manières de percevoir la famille ont été affectées par une révolution médicale, politique et culturelle
III. INDIVIDU, FAMILLE, SOCIETE
A. LA FAMILLE : UN OBJET NATUREL POUR LA SOCIOLOGIE
Au XIXè la famille est le lien entre l’individu et la société. Elle constitue une double entrée théorique et
méthodologique.
Suite sur les auteurs : voir tableau
B. LA FAMILLE : UNE INSTITUTION COMMUNAUTAIRE
1. La critique des conceptions contractualistes de la famille = la famille n’est pas un artifice
La politique et la législation, en introduisant un égalitarisme strict au sein des membres de la famille, essaient de
généraliser le contrat à toute la société. Mais la sociologie souhaite se libérer de la conception universalisante de
l’homme.
DURKHEIM critique fortement les contractualistes car « le caractère conventionnel d’une pratique ou d’une institution
ne doit jamais être présumé. » puisque l’institution est l’objet de la sociologie.
2. Famille et communauté
Concept d’institution met l’accent sur les groupes intermédiaires entre les individus et la société. La famille contribue
à nourrir le lien social car elle ne repose pas fondamentalement sur un contrat mais sur un type de lien, et en particulier
la communauté (conceptualisée par F. TÖNNIES). Passage de la « volonté organique » (Moyen-Age) à la « volonté
réfléchie » (société contemporaine).
La famille peut être l’élément restaurateur du lien mais pour beaucoup la communauté représente la source par
excellence de l’intégration sociale.
C. TYPOLOGIE DES LIENS FAMILIAUX ET SOCIAUX
1. Le caractère socio-historique de la famille (souligné par tous les auteurs)
Ce caractère est issu de son caractère institutionnel. La dimension comparative sera largement utilisée. Parfois la relation
entre transformations sociales et familiales se fait au prix d’un certain évolutionnisme.
Suite sur les auteurs : voir tableau
 la famille occupe une place importante car elle est l’institution susceptible de lier les individus indépendamment
de leur volonté et de leur intérêt.
III. LES EFFETS SOCIAUX DE LA VIE DE FAMILLE
Questionnement : La satisfaction des intérêts individuels est-elle conciliable avec le bien-être général ? (pas d’accord
avec A. Smith sur les vices privés qui assurent ce bien-être)
 Il faut réguler les passions
 La famille assure une fonction régulatrice primordiale puisqu’elle transforme les passions en dévouement. Mais
certains pensent que son efficacité est limitée
A. La métamorphose des passions (Voir tableau)
B. Comment concilier vie privée et vie publique ?
Famille relativement inefficace dans sa fonction de canalisation des passions privées car la conciliation des vies privées
et de la vie publique est imparfaite.
Suite sur les auteurs : voir tableau
Conclusion : Pour apprécier l’efficacité de la vie familiale les sociologues prennent l’objet de manière globale.
IV. LIENS DE FAMILLE
La famille-souche leplaysienne se base sur un modèle où la famille est indivisible tandis que la famille conjugale des 3
autres auteurs relèvent d’une définition de la famille à partir d’un de ses sous-groupes.
A. LA RELATION CONJUGALE
1. De l’élection raisonnable dans les relations familiales
Le modèle de l’amour romantique, élaboré au XIXè, affecte l’institution familiale.
Modèle : Le conjoint devient la seule personne qui permet de se réaliser pleinement  forte individualisation
Les auteurs mettent l’accent sur la dimension élective (orientation volontaire) de la relation conjugale
 L’affectivité est régulatrice des unions
L’idée du volontariat rappelle que la famille ne saurait reposer sur des relations strictement sentimentales
B. LA RELATION PARENTALE
1. De la dictature domestique à l’avènement de rapports plus intimes et plus doux (Tocqueville,
Durkheim)
Société aristocratique
Rôle paternel
Auteur et soutien de la famille et
magistrat
Etat social
Perpétuation de l’emprise sur les
acteurs par le père
Société démocratique
Citoyen plus âgé et plus riche
que son fils ; plus de maître ni de
magistrat
Exercice d’un contrôle direct de
l’Etat sur chaque individu
Relation père-enfant
Conservation par le père de l’ordre
familial et social
Autorité formelle
Davantage fondée sur les sentiments
Décohabitation qui garantit
l’indépendance réciproque des
Corésidence des générations
générations (Durkheim va totalement
dans ce sens)
Suite sur les auteurs : voir tableau
Interrogation toujours présente aujourd’hui : Si la famille forme un ordre, comment pourrait-elle reposer sur
la seule dimension affective ?
V. LES SOCIOLOGIES CONTEMPORAINES DE LA FAMILLE
Renouveau de la sociologie de la famille dans la 2nd moitié du XXè (essoufflement de l’école durkheimienne après la
Première guerre mondiale)
Tension entre la force de l’héritage et l’imagination innovante.
A. LA FAMILLE : UN OBJET D’OBSERVATION ET D’INTERVENTION
1. Nouvelle question familiale, nouvelle question sociale
Développement de la sociologie de la famille lorsqu’on sent une rupture en matière familiale et sociale donc engouement
dans les années 70 (menace de la fin des Trente Glorieuses) car on met en évidence des cercles vicieux de précarisation
et de discréditation.
Les mouvements politiques et d’opinion favorisent l’essor de cette question familiale. (radicaux, conservateurs et
professionnels).
On observe un souci de neutralité axiologique, les interprétations ont donc moins pour but l’interventionnisme.
2. Le choc démographique
L’essor de cette discipline favorise le retour en force des études sur la famille grâce à la force de l’image synthétique
des données.
De ce fait les modifications profondes et durables apparaissent dès 1965 dans tout l’Occident : à de la fécondité,
apparition de nouvelles formes familiales
 La démographie permet de prendre de la distance et évite des manières de voir moralisantes
3. Famille et Etat : la redécouverte des solidarités familiales
Dans les années 70 l’Etat Providence est en recul mais la mise en place de nouvelles solidarités privées continuent de
susciter l’intérêt des sociologues.
Mais ce système n’assure pas une véritable péréquation des ressources et est moins facteur d’autonomie.
 Il ne se substitue donc pas aux solidarités de l’Etat.
B. LA FAMILLE ENTRE L’INDIVIDU ET LA SOCIETE
1. La famille : une entité socio-historique
La famille redevient un observatoire privilégié du lien social, grâce à l’apport d’autres disciplines surtout.
§ La thèse de la nucléarisation familiale (PARSONS)
Selon lui la famille nucléaire est un produit de la modernité (la RI) ; l’organisation sociale domestique est une variable
dépendant de la structure sociale (comme Comte, Marx, Tocqueville…).
Il repère aussi un processus de différenciation sociale et de démultiplication des agents remplissant la même fonction.
Différence Parsons (sociologie plus achevée) – Tocqueville : le 1ier utilise pour élément de comparaison les sociétés
« archaïques » étudiées par l’anthropologie ( société européenne traditionnelle).
Par contre ils insistent tous les 2 sur le caractère nouveau de leur objet.
Parsons : mise en valeur de 2 fonctions centrales :
- Processus de socialisation primaire
- Maintien de la stabilité des personnalités adultes
 Ces fonctions favorisent la mobilité et l’autocontrôle et mettent aussi en avant les tensions internes
 Paradoxe de la vie conjugale (souligné par d’autres auteurs) : importance des liens familiaux ET la nécessité de
nous en libérer.
§ La critique du Cambridge group
Mise au point d’une méthode qui classe les ménages européens de la période moderne en fonction de leur taille et de
leur structure  5 types
Entre 1574 et 1821, le nombre de ménages « étendu » et « complexes » est stable autour de 10%
 Soit ces types existaient avant le XVIè, soit la famille nucléaire est un trait européen mais cela n’est pas dû selon eux
à la modernité car la famille est aussi un acteur actif des mutations
§ La naissance de la famille moderne
Les historiens font de la famille un des objets de leurs investigations  regain d’intérêt pour les sociologues
Ils prônent l’étude des rapports familiaux internes en plus des statistiques  ne pas confondre fonctionnement interne et
structure des ménages
 Stone, Shorter, Ariès s’intéressent aux mutations de l’intérêt que l’acteur porte sur la vie de famille.
Cette approche poursuit l’interprétation des conséquences de la modernité.
Eléments d’un nouveau modèle de relations familiales = mariage d’inclination et l’avènement de l’enfant roi (thèmes
sur lesquels Comte et Tocqueville avaient travaillé).
3. L’impact de nouvelles méthodologiques (G. Duby, M. Perrot)
Faute d’archives les sociologues vont mettre en œuvre de nouveaux outils : approche plus constructiviste du lien social
(dès les années 80) et méthodes plus qualitatives
 Triple déplacement : épistémologique, théorique et méthodologique
Ex : On passe de l’individu comme agent social à acteur social
Agent social
Dispositions durables et permanentes acquises au cours de
la socialisation primaire et variables avec l’appartenance de
classe
Réel considéré sous l’angle du déterminisme de classe
Acteur social
Attention aux identités personnelles, au vécu
Socialisation secondaire, donc socialisation primaire
considérée comme inachevée et en devenir
Etude de l’interdépendance
 Concurrence entre un dispositif explicatif et objectivant ET une logique plus compréhensive, plus généalogique
C. LA FAMILLE, ENCORE ET TOUJOURS UNE INSTITUTION ?
1. L’institution ébranlée
Rôle décisif de la démographie : elle étudie la déstabilisation et le déclin de l’institution matrimoniale.
 Plusieurs interprétations :
- La famille a tendance à devenir « désinstituée »
- Lien avec la modernité : moindre efficacité régulatrice ? (L. Roussel)
1. L’institution au service des individus
Prise en compte de l’évolution des rapports entre les sentiments et l’institution : déconnexion, implication puis
dissociation (au cours des dernières années)
Question : Pourquoi les individus continuent-ils de vivre en couple alors que certains éléments sont susceptibles
d’entraîner le déclin de la sphère familiale ?
 De Singly : Renforcement de la tendance majeure, c’est-à-dire la vie conjugale
 Nouvelles fonctions, nouveaux enjeux, dont le soutien identitaire dans le temps court
 Donc l’intégration familiale est toujours protectrice pour les individus
On recherche la connaissance de soi à travers l’autre
Tensions internes : L’individu devient lui-même par la médiation d’autrui mais les liens de dépendance sont nécessaires
et niés
2. L’institution absorbée dans l’individu
Kaufmann : Le comportement en famille n’est pas seulement le produit de la négociation et de l’explication des critères
de satisfaction
 Rôle fondamental du non-dit
 L’élection dans l’institution déplace la force régulatrice de l’extérieur de l’individu vers son intérieur
L’identité personnelle se structure sur la base d’habitudes incorporées qui se transforment en automatismes afin d’éviter
la remise en question de l’organisation familiale et les risques de l’anomie
3. Stabilité et continuité de l’institution
La sociologie de la parenté s’est développée en opposition avec les théories des années 50-70 (dont Parsons)
Axiome : une société purement contractuelle ne peut exister  La famille contribue au fonctionnement du système
social (Segalen)
Originalité :
- La famille est un corps média entre l’individu et le social si elle s’inscrit dans le temps de la filiation
- Les liens verticaux surpassent en efficacité les liens horizontaux
 La famille contemporaine n’est pas en crise puisqu’elle remplit toujours sa fonction de reproduction, elle
contribue à l’insertion des individus et les protège contre les aléas
D. LE FAMILIAL A L’EPREUVE DE L’INDIVIDUALISME AFFECTIF
Intérêt pour les limites des fonctions intégratrices de la famille suite à la fragilisation de l’institution
1. La famille incertaine
Mutation importante : Famille « d’assurée » à famille « incertaine » (Roussel)
 Mariage  « clé de voûte de l’ordre social »
 Les rôles familiaux ne sont plus clairs et les attentes individuelles augmentent
 Comment fonder le social et la parenté sur la seule fragilité des amours humaines ? (Meudlers-Klein)
On parle de la crise du couple lui-même car le désir, qui rejette tout engagement à long terme, règle les conduites
familiales  On a parlé de « démariage » (Carbonnier, Théry)
Paradoxe : Lien de filiation conçu comme organique, irrévocable, inconditionnel alors que le lien conjugal apparaît
comme contractuel
Mais la législation va dans le sens d’une indissolubilité du couple parental ; donc la famille résiste à tout même à la
séparation
2. La famille relationnelle
De Singly (reprenant Durkheim et Tocqueville) : Les effets de l’individualisme deviennent la clé de voûte d’une théorie
de la famille contemporaine ( conséquences négatives sur la structuration des liens intrafamiliaux)
Le lien familial ne peut être qu’individualiste (Cf. C-2 – soutien identitaire) : on s’oriente vers la vie de couple car on
recherche des satisfactions individuelles
La transmission intergénérationnelle a un sens différent : les héritiers doivent avoir la possibilité de trier ce qui leur est
transmis (compatibilité avec leur épanouissement)
3. Le temps long de la filiation
Contexte démographique : vieillissement de la population
 L’étude de la permanence des relations de parenté (sociabilité) et de fonction identitaire de la famille prennent sens
(étude dans le temps long)
Le lien de filiation et l’individualisme ne sont pas incompatibles. Donc la filiation ne réduit pas l’individu au statut
d’héritier passif.
CONCLUSION
Les théories sociologiques contemporaines de la famille s’appuient partiellement sur les apports des auteurs du XIXè en
particulier lorsqu’elles estiment la contribution du groupe domestique au maintien du lien social.
Pourquoi : 2 réponses :
- Les contemporains sont les héritiers des fondateurs
- Les questions sociales qui se posent d’un siècle à l’autre sont proches
Fiche réalisée par Magalie Bérot, IUFM de Paris, SES
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