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prodromique de la schizophrénie commence
souvent à l’adolescence et une détection et un
traitement précoces peuvent favoriser un meilleur
pronostic (7).
Quelques exemples d’affections
Deux des diagnostics les plus courants et les plus
largement débattus sont l’état de stress post-
traumatique (SPT) et le trouble hyperkinétique, ou
trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention
(THADA). Dans certaines parties d’Europe, en
particulier dans les Balkans, le diagnostic de SPT
est aujourd’hui chose courante. Les éléments
concourant à l’établissement de ce diagnostic
donnent une idée de la difficulté qu’il y a à
comprendre les pathologies de l’enfant et leurs
conséquences. Il est probable que le contexte de
conflit et de stress favorise la manifestation de ce
trouble, mais les facteurs familiaux, la capacité de
l’entourage à faire face et les antécédents psychia-
triques jouent tous un rôle à cet égard. De la même
façon, le diagnostic de trouble hyperkinétique (ou
THADA) est aujourd’hui établi dans de nombreux
établissements de soins, mais il reste toujours sujet
à controverse et suscite des questions liées au
contexte. Faute de personnel correctement formé,
on n’a plus recours à des critères de diagnostic
standard. En outre, les troubles peuvent être plus
symptomatiques d’un dysfonctionnement familial
que d’une psychopathologie individuelle et être
dus à des défaillances du système pédagogique.
Leibson (8) démontre qu’un enfant présentant un
THADA représente un coût médical moyen calculé
sur neuf ans de 4 306 dollars des États-Unis, contre
1 944 dollars pour les enfants ne souffrant pas de
ce trouble. Ce chiffre s’explique par un recours
plus élevé aux soins de santé d’urgence et par des
visites plus fréquentes dans les établissements de
soins primaires en consultation externe. Il n’inclut
pas les soins dispensés par des psychiatres ou
d’autres professionnels de santé mentale.
Les troubles du comportement ont été étudiés dans
diverses structures. Il s’agit de l’une des pathologies
mentales les plus couramment diagnostiquées chez
les jeunes. Au Royaume-Uni, selon les données
déclarées, la prévalence des troubles du compor-
tement est de 7,4 % chez les garçons et de 3,2 %
chez les filles. Ces taux sont plus élevés dans les
quartiers pauvres, les familles monoparentales et
les familles sans emploi (9). La prévalence de ces
troubles a quintuplé au cours des 70 dernières
années dans les pays occidentaux (10). Le diagnos-
tic, qui peut être établi précocement, est important
en ce sens qu’il a une incidence sur l’apparition
ultérieure de psychopathologies, et en particulier
de la délinquance. Les troubles du comportement
vont de pair, chez l’adulte, avec la criminalité, les
problèmes conjugaux, les problèmes relationnels
au travail, le chômage et les problèmes de santé
physique (11). Ils peuvent mener à l’échec scolaire,
à la consommation de drogue et à la toxicomanie,
à l’anxiété, à la dépression et au suicide. De 25 à
40 % des enfants atteints de ces troubles présentent
à l’âge adulte une personnalité dyssociale.
Depuis quelques années, on assiste à une augmen-
tation des troubles de l’alimentation. Au Royaume-
Uni, 1 % de la population est concernée. Général-
ement, on associe l’anorexie mentale et la boulimie
à une culture occidentale du corps, du poids et des
régimes. Or, si les études semblent corroborer cette
hypothèse, elles indiquent également que, lorsque
des individus de diverses origines subissent l’influ-
ence de cette mentalité occidentale, ils sont atteints
de troubles de l’alimentation dans des proportions
comparables à celles des occidentaux (12,13). Il est
important de comprendre que ces troubles ont des
conséquences pendant tout le reste de l’existence.
Une étude réalisée sur des étudiants a montré que
21,6 % des jeunes filles atteintes de troubles de
l’alimentation en présentaient encore les critères
cliniques dix ans plus tard (14).
Selon la Charte sociale européenne (15), le droit de
bénéficier de services essentiels est un droit fonda-
mental ; pour autant, des enquêtes récentes sur les
services destinés aux enfants et aux adolescents
ont mis en lumière des différences qualitatives et
quantitatives considérables quant à l’existence
même de ces services et à leur niveau d’un pays de
la Région européenne à un autre. Une étude portant
sur 31 pays européens a ainsi montré que la presta-
tion de services et le nombre de pédopsychiatres
variaient considérablement entre les pays (16), ce
dernier étant compris entre un pour 5 300 et un
pour 51 800 jeunes de moins de 20 ans. Il est
indéniable que les effectifs en personnel clinique
assurant des services pédopsychiatriques sont
fonction du niveau de revenus (17,16). Selon les
données rassemblées dans le projet Atlas de
l’OMS, 23 % des pays n’ont pas de programmes
destinés aux enfants. Seuls 10 à 15 % des jeunes
atteints de problèmes de santé mentale bénéficient
d’une aide dans le cadre des services de santé
mentale infantile existants. Cette aide est très
variable selon les pays : ainsi, en Finlande et en