Le Dr Gro Harlem Brundtland, directeur
général de l’OMS, souligne que ce rapport,
sous-titré “Nouvelle conception, nouveaux
espoirs”, «montre combien cette nouvelle conception
est porteuse d’espoir pour les malades mentaux. On
commence en effet à comprendre comment des fac-
teurs génétiques, biologiques, sociaux et environne-
mentaux se conjuguent pour provoquer les maladies
mentales et cérébrales. » Et l’OMS de rappeler :
«L’absence d’urgence, la désinformation et la concur-
rence entre les besoins de développement empêchent
les responsables politiques de faire le bilan d’une situa-
tion dans laquelle les pathologies mentales figurent
parmi les principales causes de morbidité et d’incapa-
cité dans le monde ».
Actuellement, plus de 40 % des pays n’ont pas de
politique de santé mentale, plus de 30 % n’ont pas
de programme spécifique et près de 25 % n’ont
pas de législation dans ce domaine.
Quelques chiffres
L’OMS souligne qu’une personne souffrira d’un
trouble mental ou neurologique à un moment ou
un autre de sa vie. Cent vingt et un millions de
personnes souffrent de dépression. Chaque année,
un million de personnes se suicident. Plus préci-
sément, les pathologies mentales affectent, dans le
monde, 450 millions de personnes : 24 millions
de personnes souffrent de schizophrénie, 10 à
20 millions font des tentatives de suicide. En
Europe, les troubles neuropsychiatriques sont res-
ponsables de 43 % des incapacités. Si les popula-
tions des pays peu favorisés ne bénéficient pas
des soins nécessaires par manque de ressources
et aussi par absence de politique, les populations
des pays industrialisés manquent de soins parce
que les personnes ont principalement peur (ou
honte ?) d’en parler à un médecin ou encore
nient qu’elles sont malades. Une étude austra-
lienne indique d’ailleurs que seuls 35 % des per-
sonnes atteintes de troubles mentaux vont consul-
ter. Pourtant, 60 % des patients guérissent d’une
dépression, jusqu’à 60 % de toxicomanes di-
minuent favorablement leur consommation de
drogues, et jusqu’à 77 % des patients atteints de
schizophrénie n’ont plus de rechutes après un trai-
tement approprié.
Place aux soins communautaires
En santé mentale notamment, l’avenir est aux ser-
vices communautaires. En effet, les grands établis-
sements psychiatriques ont montré leurs limites.
L’infirmière travaillant en ville doit faire partie d’un
système soignant avec, comme objectif, l’efficacité
des traitements et des soins, mais aussi la réinté-
gration des patients dans la société. Dans la plu-
part des pays, les services de santé mentale doivent
faire l’objet d’une évaluation ou d’une réévaluation
et être structurés pour assurer les meilleurs soins
et traitements possibles. Toujours selon l’OMS, la
responsabilité des gouvernants est grande et il est
essentiel qu’une législation nationale, en accord
avec les obligations internationales des droits de
l’homme, protège les personnes souffrant de
troubles mentaux. Lucie Galion
Le dernier rapport de l’OMS sur la santé dans le monde insiste sur les
barrières à faire tomber quant au regard porté sur la maladie mentale.
On commence “à comprendre à quel point santé physique et santé
mentale sont indissociables et leurs effets réciproques et profonds”.
39
OMS
Un point sur la santé mentale
LIBÉRALE
Professions Santé Infirmier Infirmière - No31 - novembre 2001
Les différents axes du soin
en santé mentale
• Milieu médical
Dépistage précoce, information sur la maladie et
le traitement, soins médicaux, aide psychologique,
hospitalisation.
• Communauté
Pas de stigmatisation ou de discrimination, pleine par-
ticipation à la vie sociale, droits de l’homme.
Réadaptation
Aide sociale, éducation, aide au travail, soins de jour,
soins au long cours, vie spirituelle.
• Famille
Aptitude à soigner, cohésion familiale, réseaux avec
les familles, aide en cas de crise, aide financière,
hébergement temporaire.
Extrait du chapitre 3 du Rapport sur la santé dans le monde 2001.
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