PORTRAIT DE LA CLIENTÈLE DES ÉLÈVES PRÉSENTANT UNE DÉFICIENCE MOTRICE OU ORGANIQUE (DMO)
Description
L’élève ayant une déficience motrice est celui qui fait face à des incapacités physiques significatives par une malformation,
une anomalie ou un traumatisme des systèmes neurologique, musculaire ou ostéoarticulaire, tous responsables de la
coordination des mouvements corporels.
Pour sa part, l’élève ayant une déficience organique est atteint d’une maladie chronique, d’un trouble ou d’une anomalie
affectant ses organes vitaux.
Dans les deux cas, la déficience entraine une limitation importante dans l’accomplissement de tâches quotidiennes.
Les déficits aux plans suivants contribuent à la vulnérabilité de l’élève présentant une déficience motrice ou organique
au regard de la violence et de l’intimidation : (Liste non exhaustive)
Habiletés sociales Communication Cognition
Les élèves qui présentent des limitations
motrices, et aussi organiques, sont plus
sujets à vivre de l’exclusion en raison de
leur différence. L’entourage, par mécon-
naissance ou pour exprimer un
malaise, pourrait avoir des commen-
taires désobligeants ou certains
comportements envers l’élève
l’amenant à avoir de la difficulté à
se construire une image positive de
lui-même. Certains élèves vivant avec
des incapacités iront plus facilement
vers les adultes au détriment de leurs
relations avec des pairs. Ces éléments
peuvent mener à de l’isolement social.
Les relations interpersonnelles
«d’égal à égal» sont très difficiles à
établir dans un contexte de dépen-
dance physique par rapport à autrui.
L’élève ayant une déficience motrice
est également gêné par les incon-
vénients occasionnés à l’entourage.
Exemples d’inconvénients :
Être incommodé par sa difficulté
d’élocution
Être mal à l’aise de retarder le
rythme de travail de son équipe en
raison de sa lenteur d’exécution
Peiné d’être souvent choisi le dernier
comme coéquipier
Pour ces élèves, l’apprentissage du
vivre-ensemble comporte un défi
plus important.
Certains élèves peuvent présenter une
incapacité physique à utiliser le langage
oral ou avoir un trouble plus ou moins
important d’élocution. Ils auront de la
difficulté à parler et, surtout, à se faire
comprendre. Plusieurs utiliseront un
moyen de communication compensatoire
pour s’exprimer.
Outre l’aspect moteur, d’autres
présentent des difficultés à bien organiser
leur discours et leur pensée.
Les expériences motrices sont bien
plus particulières que celles des pairs
du même âge. Certaines incapacités
motrices peuvent restreindre l’accès
à des environnements ce qui a pour
conséquence une connaissance de
ceux-ci plus limitées, voire inexistante.
L’élève aura :
peu de connaissance du vocabulaire
associé à ces activités
de la difficulté à parler ou écrire un
texte sur le sujet
Importance de développer l’aspect
verbal pour compenser les déficits
moteurs. Exprimer ses besoins,
clarifier les actions et les démarches,
faire des demandes claires…
Certaines déficiences motrices et
organiques peuvent entrainer des
difficultés d’apprentissage en raison
de troubles cognitifs associés résultant
de lésions cérébrales.
Les troubles cognitifs les plus
fréquents sont :
des troubles visuospatiaux
de la dyspraxie motrice
des troubles de l’attention
des troubles des fonctions exécutives
des troubles de la mémoire
La connaissance de la nature de ces
troubles et de leur fréquence, pour une
déficience motrice en particulier, peut
permettre d’adopter une approche
préventive et de faire des hypothèses
en ce qui concerne les manifestations
observées chez l’élève.
Ressources de l’élève
L’élève ayant une déficience motrice ou organique peut jouer un rôle considérable pour améliorer la qualité de ses
interactions. Il est possible de leur enseigner certaines habiletés sociales particulières ayant pour but de réduire ce
risque d’exclusion et d’améliorer la qualité des interactions. Voici quelques exemples d’habiletés à travailler pouvant
susciter des attitudes positives chez les pairs :
aller soi-même vers les autres
acquérir l’habileté à décrire son incapacité motrice
échanger, avec ses pairs, sur des activités et des goûts communs
faire preuve de compréhension devant la curiosité de l’autre relativement à son incapacité motrice
expliquer à l’autre comment il peut aider
guider l’autre en donnant des indications claires.
Sources
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT (2007)
L’organisation des services éducatifs aux élèves à risque
et aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA)
, Québec.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE (2015)
L’élève ayant une
déficience motrice – Au-delà des apparences… Un œil averti pour l’accompagner vers la réussite
, document de référence
à l’intention des conseillers pédagogiques, Québec.
Lyne BERTRAND, Sophie MORIER, Jean-Marie BOISVERT et Yves MOTTARD «Anxiété sociale et incapacité physique»,
Revue francophone de clinique comportementale et cognitive
, vol. 6, no 2, Université Laval, 2001, p. 27-34.
Référence
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