La vi(ll)e dans la vi(ll)e Aquarium-Muséum de l’Université de Liège Haute Ecole Mosane d’Enseignement Supérieur – HEMES Huy, Ecole Normale Primaire de Huy Dossier entièrement réalisé par les étudiants en 1ère année de la Haute Ecole HEMES Huy : Bongiovanni Audrey, Demet Marc, Dubois Audrey, Evrard Catherine, Frenoy Françoise, Jacques Aline, Lizée Cyrielle, Louvrier Arnaud, Sulon Laurent, Vannieuwenborgh Lydia Dossier de l’enseignant Les poissons d’eau douce Faites des Sciences… au Sart Tilman ! http://www.ulg.ac.be/sciences 14 > 20 mars 2005 dans le cadre du Printemps des Sciences une collaboration des Institutions du Pôle mosan d’enseignement supérieur Les poissons d’eau douce vivent dans les rivières, les lacs ou les étangs. Il existe plus de 30 000 espèces de poissons, tous milieux confondus. Seulement une quarantaine de ces espèces vivent dans les eaux douces de Belgique. Un poisson, qu’est-ce que c’est ? Un poisson est un animal vertébré. Il a un squelette et parfois des arêtes dans la chair. Sa peau est recouverte d’écailles. Elles sont de forme arrondie et se recouvrent comme les tuiles d’un toit. Une écaille est en fait un ensemble de stries concentriques ou chaque strie représente une année. C’est la même chose que pour les arbres. Les poissons sont poecilothermes, c’est-à-dire que la température de leur corps est instable et varie en fonction de la température ambiante : on dit qu’ils ont le sang froid. Ils sont incapables de respirer dans l’air, ils vivent uniquement dans l’eau. Son corps pourvu de nageoires et de muscles puissants est parfaitement adapté à la nage. La forme et la disposition des nageoires varient en fonction de l’espèce ; la plupart des poissons ont une mauvaise vue mais entendent très bien. Pour se repérer dans l’univers qui les entoure, les poissons possèdent une ligne latérale. Cette ligne parcourt les flancs de l’animal depuis l’arrière des opercules jusqu’à la queue. Cette ligne est en fait un ensemble de capteurs sensoriels reliés au système nerveux. Ils permettent de renseigner le poisson sur la position des obstacles éventuels mais aussi des autres animaux qui gravitent autour de lui. En se déplaçant, le poisson émet des ondes successives qui ricochent sur les « objets » alentours et qui reviennent « cogner » le poisson. 1. Tête 2. Tronc 3. Queue 4. Opercule 5. Ligne latérale 6. Première nageoire dorsale 7. Deuxième nageoire dorsale 8. Nageoire caudale 9. Nageoire anale 10. Nageoire pelvienne (1paire) 11. Nageoire pectorale (1paire) La respiration Les poissons n’ont pas de poumons mais des branchies qui leur permettent d’absorber l’oxygène contenu dans l’eau. Pour respirer, les poissons font véhiculer de l’eau sur leurs branchies. Là, l’oxygène traverse de fines lamelles et passe ensuite dans le sang. L’eau qui est entrée par la bouche ressort par les ouïes. La reproduction chez les poissons La femelle pond ses œufs par milliers. Le mâle, lui, dépose sa laitance (sperme chez les poissons) qui féconde les œufs. Beaucoup d’œufs ne donnent pas naissance à des petits car ils sont mangés par d’autres poissons. Quelques semaines ou quelques mois plus tard, les larves sortent des œufs. Les poissons ne sont pas encore formés, il leur manque souvent des nageoires. Il n’est pas possible d’identifier les bébés poissons. Leurs caractéristiques physiques apparaîtront au fur et à mesure de leur croissance. Ils seront alors identifiables. Les jeunes alevins (bébés poissons) possèdent une réserve de nourriture les premiers jours de leur vie. Cette réserve s’appelle le sac vitellin. On appelle larves les alevins qui ont toujours ce sac. Une fois sa consommation terminée, les alevins trouvent eux-mêmes leur nourriture. La bouvière et la moule anodonte La bouvière est un poisson qui a la particularité de pondre ses œufs dans la coquille d’une moule d’eau douce (et oui, d’eau douce !). On trouve cette moule dans les frayères. La survie de la bouvière dépend entièrement de la survie de cette moule. Et ce n’est pas la seule espèce dont c’est le cas. Bien souvent la continuité de certaines espèces dépend de la survie d’autres. La répartition horizontale En observant un cours d’eau depuis sa source jusqu’à son embouchure, on peut repérer plusieurs zones. Elles sont de 4 sortes : zone à truite, zone à ombre, zone à barbeau et zone à brème. Chacune se distingue de l’autre de par sa pente, sa largeur, sa profondeur, la vitesse du courant, la nature du fond, la température et la quantité d’oxygène présente dans l’eau. Les espèces de poissons vont donc se répartir tout au long du cours d’eau selon leurs préférences. Ce qui explique les noms donnés aux différentes zones en fonction des poissons qui les habite. La zone à truite Les truites y sont les plus abondantes, mais on trouveaussi le chabot ou le vairon. Caractéristiques géographiques : - pente assez forte - courant très rapide - température basse, dépassant rarement les 15°C en été fond de cailloux et de graviers pas de végétation eau très riche en oxygène La zone à ombre On y trouve non seulement des ombres, mais aussi le goujon et le hotu, et anciennement des saumons. Caractéristiques géographiques : - courant rapide - température basse, n’atteignant pas les 20°C, même en été - fond de cailloux, sable et graviers - peu de végétation - taux d’oxygène - taux d’oxygène élevé La zone à barbeau C’est également la zone de prédilection du rotengle et de l’anguille. Caractéristiques géographiques : - alternance de zones rapides et de zones calmes - formation de méandres - température pouvant atteindre 20 à 23°C en été - eau riche en oxygène La zone à brème Autres poissons fréquentant cette zone : la tranche et la carpe Caractéristiques géographiques : - pente douce - courant faible - lit large et profond - température dépassant fréquemment 24°C en été - fond couvert de sable et de vase - végétation abondante en site naturel - eau pauvre en oxygène La répartition verticale Au sein d’un rivière ou d’un plan d’eau douce, les poissons se répartissent aussi sur verticalement, entre la surface de l’eau et le fond. On distingue ainsi 4 catégories de poissons : les poissons de fond (barbeau, brème), de surface (ablette, vandoise), de pleine eau (truite, perche) et ceux liés à la végétation du bord des rives (brochet). - Les poissons de fond chabot barbeau brème Les poissons de surface - ablette - vandoise - Les poissons de pleine eau truite rotengle perche Les poissons de bord des rives - brochet - épinoche mâle La nourriture des poissons De nombreux poissons sont carnivores. Ils mangent des œufs d’autres poissons, des vers, des crustacés ou des poissons plus petits qu’eux. D’autres, comme la carpe et la vandoise, sont omnivores. Ils se nourrissent aussi d’herbes aquatiques. La pollution des eaux Malheureusement pour tous les organismes vivants qui nous entourent et pour nous-même, la pollution sous toutes ses formes est omniprésente. C’est la cause première du déclin des populations de poissons. En ce qui concerne la pollution des eaux douces, plusieurs origines sont possibles (liste non exhaustive): - la pollution organique industrielle, agricole et humaine : Apports de matières organiques (glucides, lipides et protides décomposables) qui deviennent déchets lorsqu’ils proviennent d’eaux usées. Ils sont directement rejetés dans nos cours d’eau. Ex : déchets provenant des abattoirs, des laiteries, des scieries,…, produits utilisés pour l’élevage industriel, déchets ménagers, détergents,… - la pollution chimique industrielle et agricole : rejet de pesticides, d’engrais, de métaux lourds, d’éléments radioactifs,…Ces produits mène à une mort directe des poissons qui les ingèrent. - l’aménagement du territoire tels que les barrages, le reprofilage, l’endiguement, l’assèchement,… La problématique des saumons Ayant disparu de nos rivières, les saumons ont été réintroduits. Ces poissons devant remonter le courant pour aller se reproduire, il a fallu construire des « échelles à poissons » pour leur permettre de franchir les barrages qui sillonnent les cours d’eau. L'échelle à poisson est constituée de bassins successifs séparés par de courtes chutes que le poisson est à même de franchir chacune en une fois. Chaque bassin est conçu pour créer une zone de recirculation présentant de faibles vitesses d'écoulement et où le poisson peut se reposer. Outre la conception des bassins, la principale difficulté dans l'implantation d'une échelle à poisson est d'arriver à "capter" le poisson à l'aval de celle-ci, en créant une zone de fortes vitesses fortement oxygénée qui le guidera au pied de l'échelle. Malheureusement, ces échelles ne sont pas toujours bien adaptées, elles sont difficiles d’accès, placées en dehors du courant, et de taille inadaptée. Le brochet : « Le tigre des rivières », « le pirate d’eau douce » Habitat : - Eaux stagnantes, calmes. - Il vit caché dans la végétation (massif de joncs ou sous des nénuphars) Caractéristiques : - Zébrures verticales ou obliques qui imitent les feuilles des plantes aquatiques. - Dentition spectaculaire, plusieurs centaines de dents tournées vers l’intérieur de la bouche, comme des crochets et réparties sur les mâchoires, le palais et le gosier. - Il chasse à l’affût, immobile et solitaire en attendant que sa proie passe près de lui. Grâce à sa queue puissante, il bondit sur sa victime qu’il engloutit et digère dans un endroit tranquille. Il attendra des heures voire des jours plus tard pour chasser à nouveau. - Il est nourri en aquarium avec des poissons morts mais aussi avec des poissons vivants comme des gardons ou des ablettes. Nourriture : - poissons, - amphibiens, - canetons - parfois autres vertébrés et crustacés. La perche Habitat : - lacs et étangs Caractéristiques : - vit en bancs (groupes de poissons présentant une même attitude au même moment) - carnivore - très bonne nageuse Nourriture : - crustacés - mollusques - larves d’insectes - autres poissons (gardons,…) - et même cannibalisme quand la nourriture se raréfie ! Le barbeau Habitat : - cours d’eau moyens et inférieurs des grosses rivières - végétation abondante - courant qui alterne zones rapides et zones calmes - eau riche en oxygène Caractéristiques : - poisson nocturne - vit en bancs - poisson de fond : il possède des barbillons pour fouiller le fond des rivières à la recherche de nourriture. - Les zones de frai sont des zones peu profondes, à courant rapide avec un fond de graviers fins et grossiers. Dès l’arrivée d’une femelle sur la zone de frai, elles sont convoitées par 8 à 30 mâles. La femelle pond dans le gravier et ses œufs sont immédiatement fécondés par les mâles environnants qui attendent le moment propice pour « sauter sur l’occasion » de féconder. Nourriture : - petits animaux du fond - frai de poisson - débris de végétaux La truite Habitat : - ruisseaux et petites rivières à courant rapide - eau très riche en oxygène Caractéristiques : - se reproduisent dans des zones de cailloux et de graviers - les femelles creusent un nid et y pondent les œufs qui seront fécondés. Elles les recouvrent ensuite d’une couche de graviers à l’aide de leur queue. - Les truites effectuent une petite migration pour aller se reproduire un peu plus en amont. Nourriture : - larves d’insectes - petits crustacés - mollusques - vers - Elle se nourrit en vieillissant en plus de poissons et même de ses jeunes congénères. L’anguille Cet animal ressemble à un serpent possédant des nageoires. Il a donc le corps arrondi. Il vit dans l’eau douce des rivières où il se cache sous des roches. Les anguilles sont des poissons migrateurs à l’histoire mystérieuse. Elles effectuent deux grands voyages migratoires dans leur vie. Elles naissent dans la mer des Sargasses (en eau salée donc), en plein océan Atlantique. Les larves d’anguille, appelées larves leptocéphales, ressemblent à des feuilles de saule transparentes et gardent cette apparence durant 3 ans, période au bout de laquelle elles arrivent dans nos rivières. Il s’agit d’une migration alimentaire et de croissance. A ce moment là s’en suit une métamorphose, les larves sont alors appelées civelles, elles sont toujours transparentes. Elles grandissent dans nos rivières pendant 10-15 ans et prendront leur teinte jaune, d’où leur nom d’anguillettes jaunes. Adultes, les anguilles deviennent argentées et ne se nourrissent plus car leur système digestif s’atrophie. Cela signifie qu’elles vont bientôt se reproduire. Elles repartent alors où elles sont nées. Au bout de leur voyage, après avoir pondu leurs œufs et les avoir fécondés, les anguilles mâles et femelles meurent. La carpe et la brème Habitat : - eaux calmes des rivières et des lacs Caractéristiques : - une seule nageoire dorsale - une seule nageoire anale - bouche dépourvue de dents - les os du pharynx porte des dents et permettent d’écraser al nourriture contre une plaque située dans la gorge - bouche protractile qui leur permet de fouiller la vase du fond des rivières lentes et des eaux stagnantes. Ils laissent d’ailleurs après ces fouilles des « trous de brèmes » d’environ 15cm de diamètre - barbillons près de la bouche pour la carpe et la tranche Nourriture : - petits animaux tels que vers, mollusques, larves d’insectes mais aussi des végétaux L’ombre « Le porte-étendard » Habitat : - eau claire, riche en oxygène Caractéristiques : - Il a besoin d’un fond propre recouvert de graviers pour se reproduire, dépourvu de vase et d’algues visqueuses. - Il naît sur un banc de gravier. - Possède un sac vitellin à la naissance qui est assez réduit. - Carnivore mais a une bouche trop petite que pour s’attaquer à d’autres poissons - Fraîchement capturé, il dégage un parfum de thym mais cette odeur disparaît dès la mort de l’animal. Nourriture : - larves aquatiques d’insectes - petits crustacés - mollusques - vers La bouvière Habitat : - rivières ou étangs à fonds vaseux - courant lent ou nul Caractéristique : - façon originale de se reproduire : les femelles développent un ovipositeur. Il s’agit d’un long tube souple qui est introduit dans le siphon d’une moule d’eau douce vivante, la moule anodonte (et oui, il existe bien des moules d’eau douce !). La bouvière y pond ses œufs qui seront fécondés par le mâle. Trois semaines plus tard, des alevins de 1cm quittent la moule. - Sans la moule anodonte, la bouvière serait condamnée à disparaître. C’est également vrai dans l’autre sens : les larves de moules se développent en parasitant les branchies d’un poisson pendant 2 à 3 mois. - La bouvière peut vivre 3 ans. Bibliographie • • • • • • • • WANSON, Sonia : Quels habitats pour nos poissons d’eau douce ?,1ère édition, ASBL FERN, Liège, 1993, 35 pages. WANSON, Sonia : Histoires aquatiques extraordinaires, 1ère édition, ASBL FERN, Liège, 1993, 35 pages. LONEUX M., MASSIN A-M, J’apprends à observer les poissons de nos rivières, 1ère édition, ASBL FERN, Liège, 1989, 19 pages. WANON Sonia, MASSIN A-M, Le carnet du maître, les poissons de nos rivières, 1ère édition, ASBL FERN, s.d., 19 pages. Collectif, Ma première encyclopédie, 2ème édition, Edition Lito, Champigny-sur-Marne, 2001,246 pages. Collectif, Le petit Larousse illustré, 100ème édition, Edition Larousse, Paris, 2004 UCL Génie civil et environnemental, GC – Unité de génie civil [en ligne]. Disponible sur : http://www.gce.ucl.ac.be/etudiants/visites/0010hastiere/waulsort.html, dernière consultation le 5 mars 2005. X, Poisson d’eau douce [en ligne]. Disponible sur : http://blaw.free.fr/POISSONS/sommaire.htm, dernière consultation le 4 mars 2005