Abus de marche sur les talons schema et texte

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Dysfonctions corrélées à un abus de marche sur les talons
La fiche d’initiation à l’ostéopathie académique détaille les techniques
pour trouver et traiter les points de cette fiche. Ils apparaissent chez tous
ceux dont les talons claquent le sol lors de la marche car ils n’utilisent
pas leurs orteils pour se propulser quand ils déroulent leurs pas.
Genèse de la dysfonction : Simultanément ou alternativement, chaque
unité motrice contribue à plusieurs fonctions, cf. fiches respirations. Face
à certaines situations il apparaît donc naturel, pour ne pas dire nécessaire,
que certaines exigences soient ignorées afin, par exemple, que le corps se
penche en avant, pour aller silencieusement vers l’avenir en marchant sur
la pointe des pieds. A l’inverse, si sa peur le pousse dans son passé, ses
épaules le tirent en arrière et, ses orteils ne le propulsant plus, il marche
avec ses talons qui heurtent bruyamment le sol.
Hélas, quelles qu’en soient les causes, si elle perdure, cette marche sur
les talons induit des restrictions de mobilité et des ondes de choc qui se
propagent selon un tableau clinique schématisé au verso, avec :
1) Une D
Dysfonction M
Métamérique de l’apophyse transverse de C1 du côté
du pied qui "talonne". Son épidermalgie et sa dermalgie sont sur le bord
médial sourcil du même côté. Cette D
DM
M s’accompagne parfois de
cervicalgies, de céphalées, de vertiges, de troubles de la concentration, …
2) Une D
DM
M du muscle subclavier et du chef supérieur du grand pectoral
du côté du pied qui "talonne". Les dermalgies et les épidermalgies de ces
muscles des membres, sont en regard du point de pénétration de leur
artère. Leur dysfonction favorise, entretient, voire provoque des
cervicalgies, des tendinites et des capsulites de leur épaule, du coude…
3) Une fréquente D
DM
M du poignet du côté du pied qui "talonne", pouvant
aller jusqu’à une tendinite dite de De Quervain…
4) Une D
DM
M du muscle grand dorsal du côté du pas qui "talonne" et, qui
peut se compliquer de douleurs et de raideurs rachidiennes, de tendinites
du membre supérieur ou de l’épaule du côté du pas qui "talonne".
5) Une D
DM
M du rein du côté du pas qui "talonne". Elle paraît susceptible
de favoriser, d’entretenir, voire de provoquer le talonnement du pas. En
l’absence d’atteinte organique, elle disparaît avec un massage de la fosse
rénale par voie antérieure. Le patient s’agenouille, pose ses épaules sur
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son lit, et masse son rein douloureux de dehors en dedans et de bas en haut,
par-dessous ses côtes, avec sa main opposée au pas qui "talonne". L’autre
main peut aussi aider celle qui ramène le rein vers le haut et vers l’axe du
corps. Si la D
DM
M rénale persiste, des bilans complémentaires s’imposent.
6) Une constante D
DM
M de la face inférieure de la branche ischio-pubienne du
côté du pied qui "talonne", et qui peut simuler une pubalgie.
7) Une D
DM
M de l’arcade du carré des lombes du côté de pied qui "talonne", et
son cortège de complications lombalgiques, sciatalgiques, respiratoires, leurs
reflux gastro-œsophagiens qu’aborde la fiche sur les respirations pathogènes…
8) Une D
DM
M de l’insertion distale du muscle grand adducteur du côté du pied
qui talonne, et qui se manifeste parfois sous la forme d’une gonalgie.
9) Parfois une tendinite d’Achille et/ou une métatarsalgie du pied qui talonne.
Si la diversité des symptômes consécutifs au pas qui "talonne" justifie de le
rechercher systématiquement, sa découverte ne dispense pas d’un diagnostic et
d’un traitement étiologique qui, seuls, préviendront les récidives. Parmi ces
causes, dont certaines peuvent se cumuler, signalons les anomalies podales, cf.
fiches, et les déficits de l’extenseur propre du gros orteil, mais aussi des
facteurs psychologiques comme une peur de l’avenir. Ne négligeons pas les
pathologies visuelles où la tête recule pour mieux voir, ni le syndrome du
latissimus dorsi a frigore où le froid contracte le grand dorsal… D’autres
pathologies plus rares et plus graves doivent être éliminées dont de véritables
atteintes rénales organiques, des carences en zinc, voire des reflux de
l’estomac où il faut éliminer une infection à Hélicobacter pylori parfois
cancérigène. Les contractures engendrées par toutes ces affections favorisent,
aggravent voire provoquent un talonnement du pas et ses complications, si la
réciproque existe aussi, seul un traitement d’essai permet de trancher.
Outre le massage des reins à genoux tous les matins durant 2 mois, le patient
devra apprendre à dérouler le pas en se propulsant sur les orteils. Pour que les
réflexes enregistrent les "bonnes gestuelles", il est en général nécessaire de
provoquer plusieurs récidives des douleurs en faisant talonner le pas, et leur
guérison en "remontant les reins" et en déroulant le pas pour que les patients
assimilent leur nouvelle façon de marcher. Il paraît aussi utile de leur rappeler,
qu’autrefois, marcher sans bruit aidait leurs ancêtres à surprendre le gibier tout
en leur évitant de se faire dévorer par d’éventuels prédateurs. Les rechutes
doivent immanquablement évoquer un ou plusieurs facteurs favorisants.
Bernard ROSA, médecin ostéo
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