Cercle d’Etudes autour de la Vie et l’Œuvre de
Khalifa Mouhamad Niass
C.E.V.O.K
Xëy Xamlé - Xalifa
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Vous présente
« Al Juyush at Tulla »
Mouhamad Khalifa NIASS et sa réplique contre le
pamphlet anti-Tijani d’Ibn Mayaba
Dr. Ousmane KANE
Columbia University, New York, U.S
in Jean-Louis Triaud et David
Robinson (eds.) La Tijaniyya: une confrérie musulmane à
la conquête de l'Afrique. Paris: Karthala, 2000. pp. 219-36
Prologue
« Au nom d’Allah, le clément, le miséricordieux
Que le salut d’Allah soit sur le prophète Muhammad, sa famille et ses compagnons
Qu’Allah soit satisfait du sceau des élus Seydina Ahmad Tidjani »
L’expansion rapide de la Tarikha Tidjani ne s’est pas faite sans faire face à des accusations de
toutes sortes en termes de légitimité sur sa route. Ainsi tout au long de son périple certains
« Oulémas » se sont dressés contre cette doctrine et ont produit des critiques acerbes à son
encontre. Parmi ces critiques, le plus polémique fut sans aucun doute le Mustaha al harif al
jani d’Al Khadir Ibn Mayaba al-Shingiti ; son satire a fait l’objet de plusieurs réfutations de la
part des Tidjani eux-mêmes. The bibliographical dictionary of the works of the Tijani Path en
dénombre une douzaine de ces répliques. Parmi eux, celle de notre maitre, le Souffre Rouge,
la Couronne des Savants, l’Avocat de la Tarikha Tidjani : Mouamad al-Khalīfa NIASS al
Kawlakhiyu (qu’Allah soit satisfait de lui) qui a dégainé son « Sabre Tranchant » pour
couper la main de l’incrédule non sans lui avoir ouvert les yeux avant.
Louange à Allah swt qui nous a permis après avoir mis en ligne la version numérique en arabe
du Juyush at Tulla, de vous présenter ici l’ouvrage en français écrit par le Dr. Ousmane
KANE de l’Université de Columbia de New York. Cet ouvrage offre une excellente vue sur
le contenu du Juyush at Tulla et invite à plus approfondir sur la version en arabe du livre.
Nous joignons par la même occasion à la fin de cette édition les poèmes d’Oulémas de la
Oummah Islamique qui ont été adressé à notre maitre (qu’Allah soit satisfait de lui) en guise
de remerciements pour ce chef d’œuvre.
Le CEVOK remercie abondamment le Dr. KANE qui nous a fait parvenir personnellement
une copie originale de son ouvrage dont nous avons pris soin de le saisir afin de plus aider à
sa conservation et à sa diffusion. Nous espérons que cette version numérique sera utile et bien
apprécié.
Idrissa DIOUM
Cercle d’Etudes autour de la Vie et l’Œuvre de
Khalifa Mouhamad Niass
« Le pauvre serviteur kaolackois du nom de Mohammad,
Fils de Abdallah exhortant la gnose divine acquise
En défi de toute civilisation blanche et de la diaspora noire
Ne proclamant que les bienfaits de son Seigneur au détriment de tout révolté
Que paix et salut soient sur le prophète et sa famille, gens de haute autorité permise
Les honorer est un fondement en l’islam et les désavouer est signe de mécréance précise
Un perdant avait commencé à insulter l’imam des élus, le préféré par excellence
J’ai tiré de ma propre sensibilité l’épée indienne ancrée et empoisonnée de substance
En position de me sanctifier à tout combat de science
À l’encontre de tout révolté affamé de pitance
Louange à Allah qui a illuminé la lumière de l’essence au cœur de tout guidé disposant d’audience... »

Pour effective que soit la propagation de la tariqa d’Ahmad al Tijani dans le Sahara
occidental et en Afrique subsaharienne à partir du XIXe siècle, elle ne s’est pas faite sans que
cette Tariqa ne prête flanc aux accusations d’hétérodoxie de toutes sortes. Ces critiques furent
le fait d’Ulemas Salafi dans le Maghreb, en Egypte, en Mauritanie, mais aussi en Afrique
subsaharienne. Sur la masse des traités écrits par les détracteurs de la Tijaniyya, le Mustaha al
harif al jani fi zadd zalaqat al Tijani al Jani publié par Muhammad khidr Ibn Mayaba en
1925 constitue à ne pas douter, le plus long et le plus polémique. Le long pamphlet de Ibn
Mayaba à fait l’objet de nombreuses réfutations aussi bien auprès des disciples de la Tijanniya
parmi les arabes, les maures, mais aussi les subsahariens. Muhammad Niass a été l’auteur
d’un des plus brillantes de ses réfutations.
Pendant tout le temps qu’il écrivait la réfutation, il laissait l’ouvrage dans le débarras de sa
maison par mépris pour l’auteur et ne le sortait que pour le lire et formuler une critique en
règle. Tout d’abord c’est sous la forme d’un poème constitué de 449 vers dont 407 de son crû,
construit sur le mètre arabe de rajaz et 42 vers empruntés à différents auteurs qu’il conçu la
réplique. Il intitula le poème : al murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-tanattu les
sabres tranchants dirigés contre Ibn Mayaba l’arrogant »)
Différents indices nous poussent à croire qu’il a l’écrire en 1929. Le style elliptique de la
réfutation en rendait la compréhension difficile. Pour cette raison, l’auteur entreprit de
procéder à une glose intertextuelle du poème qu’il acheva décrire la même année et qui
présentait de manière plus détaillé, un certain nombre d’arguments d’Ibn Mayaba ainsi que sa
propre réfutation. Il ajouta au titre définitif de sa réfutation, poème et commentaire inclus,
l’expression Al-juyush at tulla. Ainsi l’ouvrage est publié d’abord, en 1930, avec le titre
définitif : Al-juyush at tulla murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-tanattu (« les armées
d’avant-garde aux sabres tranchants à l’assaut de Ibn Mayaba l’arrogant »). L’auteur cite,
tout au long de sa démonstration 36 auteurs différents dont des Sufis mais aussi des Sunnites,
afin d’enraciner sa réplique dans la tradition la plus orthodoxe.
Le Juyush al Tulla
L’intérêt principale du juyush al tulla est qu’il permet de s’informer sur le débat doctrinale
entre les critiques dirigées contre la tijaniyya et les réfutations de ces critiques par les Tijanis
eux-mêmes, étant entendu que critiques comme réfutations s’efforcent de s’enraciner dans la
Sunna. La première édition a été postfacée par un certains nombres de poèmes que les leaders
des zawiyas de la tijaniyya marocaines ont écrits pour rendre hommage à Muhammad Niass.
Parmi ceux-ci, on peut noter le qadi Sukayridj’ iyashi dont les hommages attestent des liens
beaucoup plus étroits qu’on ne le pense. Une grande partie de la polémique, pas seulement de
Ibn mayaba, mais des détracteurs de la tijaniyya est axée autour de la critique de la Salat al
Fatihi (prière de l’ouvrante). Cette prière, qui vient du Cheikh al Bakri (1492 1545) est
incluse dans tout les rituels de la Tijanniya : Le lazim récité individuellement après de l’aube
(fadjr) et celle de la fin d’après midi (asr), la wazifa récitée collectivement après la prière du
Maghrib, en enfin la hadra également citée collectivement au crépuscule tous les vendredis.
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