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PATRONAGE LAÏQUE JULES VALLES 2015_PR_018
Thématique : Pluralité religieuse 18/06/2015
Catégorie : Dialogue inter religieux
Belgique : Des juifs et musulmans belges
veulent « recréer des liens »
Refusant l’importation en Belgique du conflit israélo-palestinien, qu’ils jugent
“inacceptable”, des juifs et des musulmans s’engagent à “recréer des liens” entre les deux
communautés pour mieux se connaître et combattre ensemble l’antisémitisme et
l’islamophobie.
Cette initiative inhabituelle a été annoncée lundi à Bruxelles par le Comité de Coordination
des Organisations Juives de Belgique (CCOJB) et par le réseau Initiatives citoyennes pour un
islam de Belgique (ICIB), qui regroupe des musulmans laïcs, attentifs à la séparation de l’Etat
et de l’Eglise.
“Il n’y a pas de meilleure façon pour faire tomber les préjugés que de rencontrer les gens”,
explique Willy Wolsztajn, dessinateur et membre du comité directeur du CCOJB. “Le religieux
est une affaire personnelle et privée. Nous sommes tous des citoyens”.
“Nous avons décidé de nous jeter à l’eau…Nous voulons insérer l’islam belge dans la société,
en respectant la primauté des lois et des valeurs du pays”, ajoute Hamid Benichou, l’un des
fondateurs de l’ICIB qui s’oppose à toute ingérence extérieure dans la communauté
musulmane belge.
Les contacts ont été pris dans la foulée des attentats contre Charlie-Hebdo, véritable
électrochoc pour les deux communautés, et ont abouti à cette décision de travailler
ensemble et d’ “exorciser les peurs et les méfiances qui empêchent les échanges et le
dialogue”.
Le 26 juin, des membres de la communauté juive seront invités en soirée dans une famille
musulmane à la rupture du jeûne, l’Iftar, le repas pris lors du Ramadan. Mais d’autres actions
vont être entreprises à partir de septembre, indiquent les organisateurs.
Ce n’est pas la première fois que des juifs et des musulmans de Belgique tentent de nouer
un dialogue, mais, à chaque fois, celui-ci a été empoisonné par le conflit israélo-palestinien.
Voilà pourquoi, explique Serge Rozen, président du CCOJB, il a été décidé de ne pas discuter
de cette guerre “sur laquelle nous avons peu de prise, à des milliers de kilomètres d’ici” et
de se concentrer sur la Belgique. “Les jeunes de la troisième ou de la quatrième génération
ont d’autres préoccupations”, ajoute Khalil Zeguendi, arrivé du Maroc à l’âge de 20 ans et