Laïcs et Vatican II 1 Daniel GUERY Metz 9 février 2013
Daniel GUERY Metz le samedi 9 février 2013
Délégué Episcopal pour les Mouvements
et Associations de Fidèles du
Diocèse de Verdun
Quelle place et rôle des laïcs dans les textes du Concile Vatican II
Introduction :
Un esprit, une expérience :
Dans la Foi catholique confessée : « j’aime mon Eglise sous ses formes multiples ».
En communion avec toute l’Eglise à travers des engagements différents:
o Responsabilités locales : accompagnement d’une équipe d’Action Catholique
o DEMAF (Délégué Episcopal pour les Mouvements et Associations de Fidèles)
o Représentant du MIAMSI (Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux
Indépendants) auprès du Conseil de l’Europe
o Membre d’une équipe de préparation d’une rencontre mondiale des OING d’inspiration
catholique avec la Secrétairerie d’Etat du Vatican et plusieurs dicastères.
Trois convictions :
o Chacun est appelé à une vocation, à vivre cette vocation propre.
o Même dignité pour tous les membres de notre Eglise… il s’agit d’être ajusté à sa vie
dans sa plénitude : nous sommes appelés à une mission bien précise qu’il s’agit de
discerner en Eglise. Il n’y a pas de petites ou grandes missions aux yeux de Dieu et de
l’Eglise.
o Les deux messages fondamentaux de l’Evangile : aimer Dieu de tout son cœur et de
toute son âme et aimer son prochain comme soi-même.
Vatican II et ce qui est dit de la place des laïcs : une étape dans la tradition
En préalable :
Se situer dans « La tradition » (d’après Théo : processus par lequel le passé, la vie du Christ, la Révélation,
continue à se rendre présent et agissant. La Révélation se développe dans sa compréhension comme un
arbre peut se développer à partir de la graine qui était à son origine).
Rappel d’expériences personnelles :
Comme enfant de chœur puis adolescent au moment du Concile.
Laïcs et Vatican II 2 Daniel GUERY Metz 9 février 2013
Quelques flashs sur des conceptions ante conciliaires : L’Eglise et la place de fidèles.
* Le catéchisme de 1947, celui de mon enfance :
A propos de l’Eglise :
Qu’est-ce que l’Eglise ?
L’Eglise est la société de tous les chrétiens fondée par Jésus Christ, gouvernée par le Pape et les évêques
unis au Pape.
Quels sont les devoirs des fidèles envers les évêques et les prêtres ?
Les devoirs des fidèles envers les évêques et les prêtres sont de les respecter, de leur obéir et de les aider
dans leur apostolat.
Comment les fidèles doivent-ils aider leurs pasteurs dans leur apostolat ?
L es fidèles doivent aider leurs pasteurs dans leur apostolat en étant apôtres, sous leur direction, et en
versant le denier du clergé.
Comment s’appelle l’apostolat des fidèles ?
L’apostolat des fidèles sous la direction des évêques s’appelle l’Action Catholique.
A propos des fidèles :
Qu’appelle-ton fidèles de l’Eglise ?
On appelle fidèles de l’Eglise les chrétiens soumis au Pape et aux évêques.
Quels sont ceux qui sont hors de l’Eglise ?
Ceux qui sont hors de l’Eglise sont : les infidèles, les apostats, les hérétiques, les schismatiques et les
excommuniés.
* La situation du début du XXième siècle (Pie X 1906) :
« L’Église est par essence une société inégale, c’est à dire comprenant deux catégories de personnes, les
pasteurs et le troupeau (…) et ces catégories sont tellement distinctes entre elles que dans le corps pastoral
seul réside le droit et l’autorité nécessaire pour promouvoir et diriger tous les membres vers la fin de la
société ; quant à la multitude, elle n’a d’autre droit que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de
suivre les pasteurs » (Pie X, Encyclique « Vehementer » à l’Église de France, 1906).
Nous sommes sur une dualité identitaire : Pasteur Brebis. Cette image peut aussi en appeler une autre :
celle de l’armée avec les fidèles qui seraient les fantassins, le clergé représentant les Etats Majors.
Par rapport à la Contre réforme : ministère universel mis sous silence.
Ce texte n’est pas très ancien et significatif d’une pratique de 8 ou 9 siècles en arrière. La réunion
d’aujourd’hui n’aurait jamais pu exister en ce temps là.
* Avec le Concile, un retournement copernicien s’est opéré.
Mais ce n’est pas seulement lié à Vatican II … c’est aussi une conséquence, d’événements et de situations
diverses vécues au XXième siècle :
La vie des mouvements de laïcs dont l’Action Catholique (Pie XI), de mouvements de spiritualité, du
scoutisme, …de mouvements type mouvements ecclésiaux comme les focolari, …
La réforme de la liturgie comme la revalorisation du triduum pascal… donc la redécouverte du
baptême.
L’accès aux textes de la Parole de Dieu en français..
La prise de conscience que les acteurs de lEglise sont tous les baptisés.
Laïcs et Vatican II 3 Daniel GUERY Metz 9 février 2013
Les événements qui ont ébranlé et construit la société comme les conflits mondiaux (traumatisme
dans la conscience mondiale) et qui ont été déterminants pour le rapport prêtres et laïcs (tranchée,
résistance, camps, …). Reconnaissance de la même humanité.
La naissance d’une conscience mondiale de la vie de l’Eglise.
Le catéchisme de l’Eglise Catholique actuel :
* A propos de l’Eglise :
I. L’Église – Peuple de Dieu
781 " … Il a plu à Dieu que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de
tout lien mutuel ; il a voulu au contraire en faire un Peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait
dans la sainteté. C’est pourquoi il s’est choisi le Peuple d’Israël pour être son Peuple avec qui il a fait
alliance et qu’il a progressivement instruit (...). Tout cela cependant n’était que pour préparer et figurer
l’Alliance Nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ (...). C’est la Nouvelle Alliance dans son
sang, appelant un Peuple, venu des Juifs et des païens, à se rassembler dans l’unité, non pas selon la
chair, mais dans l’Esprit " (LG 9).
Les caractéristiques du Peuple de Dieu
782 Le Peuple de Dieu a des caractéristiques qui le distinguent nettement de tous les groupements
religieux, ethniques, politiques ou culturels de l’histoire :
Il est le Peuple de Dieu : Dieu n’appartient en propre à aucun peuple. Mais Il s’est acquis un peuple de
ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple : " une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte " (1 P
2, 9).
On devient membre de ce Peuple non par la naissance physique, mais par la " naissance d’en haut ",
" de l’eau et de l’Esprit " (Jn 3, 3-5), c’est-à-dire par la foi au Christ et le Baptême.
Ce Peuple a pour Chef [Tête] Jésus le Christ [Oint, Messie] : parce que la même Onction, l’Esprit Saint,
découle de la Tête dans le Corps, il est " le Peuple messianique ".
" La condition de ce Peuple, c’est la dignité de la liberté des fils de Dieu : dans leurs cœurs, comme
dans un temple, réside l’Esprit Saint ".
" Sa loi, c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jn 13,
34) ". C’est la loi " nouvelle " de l’Esprit Saint (Rm 8, 2 ; Ga 5, 25).
Sa mission, c’est d’être le sel de la terre et la lumière du monde (cf. Mt 5, 13-16). " Il constitue pour
tout le genre humain le germe le plus fort d’unité, d’espérance et de salut ".
Sa destinée, enfin, c’est le Royaume de Dieu, commencé sur la terre par Dieu lui-même, Royaume qui
doit se dilater de plus en plus, jusqu’à ce que, à la fin des temps, il soit achevé par Dieu lui-même " (LG
9).
* Et pour les fidèles du Christ :
LES FIDELES DU CHRIST HIERARCHIE, LAÏCS, VIE CONSACREE
871 " Les fidèles du Christ sont ceux qui, en tant qu’incorporés au Christ par le Baptême, sont constitués
en peuple de Dieu et qui, pour cette raison, participant à leur manière à la fonction sacerdotale,
prophétique et royale du Christ, sont appelés à exercer, chacun selon sa condition propre, la mission
que Dieu a confiée à l’Église pour qu’elle l’accomplisse dans le monde " ( CIC, can. 204, §1; cf. LG 31).
872 " Entre tous les fidèles du Christ, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe, quant à la
dignité et à l’activité, une véritable égalité en vertu de laquelle tous coopèrent à l’édification du Corps
du Christ, selon la condition et la fonction propre de chacun " ( CIC, can. 208; cf. LG 32).
873 Les différences mêmes que le Seigneur a voulu mettre entre les membres de son Corps servent son
unité et sa mission. Car " il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a
confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son
nom et par son pouvoir. Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et
royale du Christ assument, dans l’Église et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple
de Dieu tout entier " (AA 2).
Laïcs et Vatican II 4 Daniel GUERY Metz 9 février 2013
Des termes intéressants à comparer en fonction des extraits proposés ci-dessus :
Assister à la messe / participer à l’eucharistie
Fidèles de l’Eglise / Fidèles du Christ (fidèle = qui atteste sa foi)
Denier du clergé / Denier de l’Eglise
Les fidèles sont soumis / « ils » assurent leur part de ce qui est la mission du Peuple de Dieu
tout entier.
Le Décret sur l’Apostolat des laïcs (Apostolicum Actuaositatem)
Un point d’histoire du texte :
Texte promulgué en novembre 1965, à la fin du Concile.
Départ sans présence des laïcs mais seulement d’aumôniers.
Travaillé à la troisième session seulement.
Le vote aura été unanime ! 2201 OK, 2 non et 5 nuls
En perspective avec les 2 constitutions :
Une Eglise Peuple de Dieu (Lumen Gentium : la lumière des nations LG)
Une Eglise, étant dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c'est-à-dire à la fois le signe et le
moyen de l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain (LG 1).
Une Eglise en dialogue avec le monde Eglise dans le monde de ce temps (Gaudium et Spes : les
joies et les espoirs - GS)
La communauté des chrétiens se reconnaît réellement et intimement solidaire du genre humain et
de son histoire (GS 1).
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Quelques points forts :
1. Participation à la mission de l’Eglise reçue du Christ, centrée sur le baptême.
Qui est visé ici par le terme « laïc »?(LG 31)
Sous le nom de laïcs, on entend ici tous les fidèles, en dehors des membres de l’ordre sacré et de l’état
religieux reconnu dans l’Église qui, étant incorporés au Christ par le baptême, intégrés au Peuple de
Dieu, et participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ,
exercent pour leur part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple
chrétien.
La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance
des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés
dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et
sociale dont leur existence est comme tissée. À cette place, ils sont appelés par Dieu pour travailler
comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres
charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par
le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. C’est à eux qu’il revient, d’une
manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont
étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient
à la louange du Créateur et Rédempteur.
Laïcs et Vatican II 5 Daniel GUERY Metz 9 février 2013
La dignité des laïcs comme membres du Peuple de Dieu(LG 32)
Il n’y a donc qu’un Peuple de Dieu choisi par Lui : « Il n’y a qu’un Seigneur, une foi, un baptême » (Ep
4,5). Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ ; commune la
grâce d’adoption filiale ; commune la vocation à la perfection ; il n’y a qu’un salut, une espérance,
une charité indivisible.
Même si certains, par la volonté du Christ, sont institués docteurs, dispensateurs des mystères et
pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l’activité commune à tous les
fidèles dans l’édification du Corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. Car la différence
même que le Seigneur a mise entre les ministres sacrés et le reste du Peuple de Dieu comporte en soi
union, étant donné que les pasteurs et les autres fidèles se trouvent liés les uns aux autres par une
communauté de rapports…
La vie salutaire et apostolique des laïcs(LG 33)
Les laïcs, réunis dans le Peuple de Dieu et constituant un seul Corps du Christ sous un seul Chef, sont
appelés, quels qu’ils soient, à coopérer comme des membres vivants au progrès de l’Église et à sa
sanctification permanente, en y appliquant toutes les forces qu’ils ont reçues du bienfait du Créateur
et de la grâce du Rédempteur.
L’apostolat des laïcs est une participation à la mission salutaire elle-même de l’Église : à cet
apostolat, tous sont destinés par le Seigneur lui-même en vertu du baptême et de la confirmation.
Les sacrements, surtout la sainte Eucharistie, communiquent et entretiennent cette charité envers
Dieu et les hommes, qui est l’âme de tout l’apostolat. Les laïcs sont appelés tout spécialement à
assurer la présence et l’action de l’Église dans les lieux et les circonstances elle ne peut devenir
autrement que par eux le sel de la terre [113]. Ainsi, tout laïc, en vertu des dons qui lui ont été faits,
constitue un témoin et en même temps un instrument vivant de la mission de l’Église elle-même, « à
la mesure du don du Christ » (Ep 4, 7).
En plus de cet apostolat, qui concerne tous les fidèles, les laïcs peuvent en outre, de diverses
manières, être appelés à coopérer plus immédiatement avec l’apostolat de la hiérarchie [114], à la
façon de ces hommes et de ces femmes qui étaient des auxiliaires de l’apôtre Paul dans l’Évangile, et,
dans le Seigneur, dépensaient un grand labeur (cf. Ph 4, 3 ; Rm 16, 3 s.). En outre, ils ont en eux une
aptitude à être assumés par la hiérarchie en vue de certaines fonctions ecclésiastiques à but spirituel.
À tous les laïcs, par conséquent, incombe la noble charge de travailler à ce que le dessein divin de
salut parvienne de plus en plus à tous les hommes de tous les temps et de toute la terre. La voie doit
donc leur être ouverte de toutes parts pour que, selon leurs forces et selon les nécessités des temps,
ils puissent activement participer, eux aussi, à l’œuvre de salut qui est celle de l’Église.
Participation des laïcs à la mission de l’Église (AA 2)
L’Église est faite pour étendre le règne du Christ à toute la terre, pour la gloire de Dieu le Père ; elle
fait ainsi participer tous les hommes à la rédemption et au salut [4]; par eux elle ordonne en vérité le
monde entier au Christ. On appelle apostolat toute activité du Corps mystique qui tend vers ce but :
l’Église l’exerce par tous ses membres, toutefois de diverses manières. En effet, la vocation
chrétienne est aussi par nature vocation à l’apostolat. Dans l’organisme d’un corps vivant aucun
membre ne se comporte de manière purement passive, mais participe à la vie et à l’activité générale
du corps.
…/…
Il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unide mission. Le Christ a confié aux apôtres et à
leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir.
Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument,
dans l’Église et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier [5].
Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des
hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique
et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement
témoignage au Christ et serve au salut des hommes. Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur
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