Vendredi 29 février 2008 Conférence de Carême à la Cathédrale de Valence
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LA PROPOSITION DE LA FOI DANS L’APOSTOLAT DES LAÏCS
Introduction
Commencées le 8 février dernier, les conférences de ce Carême 2008 abordent différents aspects de
La proposition de la foi. Ce soir je vais vous partager mes convictions et mon expérience de cette
proposition dans l’apostolat des laïcs. Tout d’abord je vais définir ce qu’est l’apostolat des laïcs
avant de présenter de quelle manière ces laïcs font une proposition de foi et de quelles manières ils
la réalisent. Je terminerai en témoignant de ce que je découvre depuis 18 mois. Mon regard sera
celui de l’espérance dans cette réalité bien présente dans notre diocèse.
A – Apostolat des laïcs
1. Dans le préambule du Décret sur l’Apostolat des Laïcs, les Pères du concile rappellent que
«l’Apostolat des laïcs, en effet, ne peut jamais manquer à l’Eglise, car il est une
conséquence de la vocation chrétienne. » Par notre baptême nous sommes incorporés au
Christ, intégrés au peuple de Dieu et ainsi qu’il est écrit dans Lumen Gentium n°31 « faits
participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, [ils]
exercent pour leur part, dans l’Eglise et dans le monde, la mission qui est celle de tout le
peuple chrétien »
Les Laïcs sont donc appelés à exercer personnellement l’apostolat dans leurs diverses
conditions de vie. Ce que nous retrouvons dans le Décret sur l’Apostolat des Laïcs n°2 :
« Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde […] ils sont
appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment. »
Sachant que l’apostolat des laïcs n’est pas une option mais une nécessité pour l’Eglise et pour
notre vie de baptisés, je souhaite maintenant définir l’Apostolat des Laïcs reconnu par l’Eglise
comme étant une des modalités de Faire Eglise.
2. Quand nous parlons d’Apostolat des laïcs, il faut préciser qu’est défini sous ce vocable,
« l’apostolat organisé » ou « apostolat associé » : ce est- à dire composé de communautés de type
associatif. Ce sont les mouvements ou les groupements qui contrairement aux communautés
hiérarchiques, ne dépendent pas directement de l’évêque du diocèse, mais relèvent de la seule
initiative des fidèles laïcs.
La liberté d’association des laïcs, est un droit véritable reconnut dans l’Eglise. Le concile dit
clairement : «Le lien nécessaire avec l’autorité ecclésiastique étant assuré, les laïcs ont le droit de
fonder des associations, de les diriger et d’adhérer à celles qu existent. » AL n°19. Si l’évêque n’a
pas l’initiative de ces communautés, les laïcs appartenant à ces mouvements ou groupements
doivent avoir le souci de participer à la vie de l’Eglise. Ils ont à être partie prenante des projets et de
la pastorale mise en œuvre dans leur diocèse.
Pour le diocèse de Valence 42 mouvements ou groupements constituent l’Apostolat des laïcs.
Ces mouvements ou groupements qui participent à la mission de l’Eglise, à la vie de l’Eglise
représentent une grande diversité de réalités sociales, économiques, humaines ou spirituelles.
Chacun se définit par plusieurs caractères quelquefois associés :
L’Action catholique
Les mouvements éducatifs pour les enfants t les jeunes
La famille
Les mouvements et les familles spirituels
La santé
La solidarité
La vie économique et professionnelle
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B – La proposition de la foi
Les femmes et les hommes qui se retrouvent dans les mouvements ou les groupements de
l’Apostolat des laïcs participent à la vie de l’Eglise dont la première mission est de faire résonner
au cœur de l’humanité la puissance de l’Evangile et permettre, à tout être humain, une rencontre
avec le Christ. Permettre la rencontre mais aussi proposer un chemin de vie avec le Ressuscité,
sachant que celui à qui nous proposons est libre de sa réponse. Nous ne devons jamais oublier ces
mots de l’apôtre Paul dans la 1ère Lettre aux Corinthiens 9, 16 : « annoncer l’Evangile n’est pas un
motif d’orgueil pour moi, c’est une nécessité qui s’impose à moi : Malheur à moi si je n’annonce
pas l’Evangile »
Pour remplir cette mission, quelque soit leur propre charisme, les mouvements et les
groupements sont organisés :
En premier lieu : Les membres se retrouvent en équipe locale ou équipe de base. Tous insistent
sur le bénéfice de cette vie d’équipe : à taille humaine, nous pouvons nous confier et être compris et
même soutenu. Nous pouvons partager et ajuster nos points de vue. Dans cette vie d’équipe il y a
bel et bien quelque chose de la vie ecclésiale.
Dans leur vie d’équipe trois temps sont pris en compte, quelque soit le mouvement ou le
groupement : le temps de l’accueil de chacun. Le temps de la rencontre avec la Parole de Dieu et le
temps de la confrontation de leur vie avec cette Parole. Pour les mouvements d’Action catholique,
mais aussi pour d’autres ces trois étapes se définissent comme : [ comprendre – reconnaître –
changer], [ Voir – juger – agir ], [ regarder–discerner transformer]
J’aime toujours relire l’Evangile de Luc au chapitre 24, versets 13 à 35 : Jésus rejoint
deux disciples sur la route qui conduit à Emmaüs : Il marche avec eux et leur demande de quoi ils
parlent, après les avoir écoutés, Il leur rappelle ce qui est dit dans les Ecritures, Il leur partage le
pain, et disparaît au moment ou les deux disciples le reconnaissent. Ils sont transformés, et
retournent à Jérusalem pour annoncer : « Il est vivant. »
A ces trois temps il convient d’en ajouter un quatrième qui est celui de la prière.
Ces quatre temps qui rythment la vie des équipes, il est nécessaire de préciser que chaque
mouvement et chaque équipe les ordonnent suivant son charisme propre. Mais ces différentes étapes
existent bien même si parfois elles se déploient sur plusieurs rencontres tant la richesse des partages
est grande.
En deuxième lieu : Le souci des responsables afin que chaque équipe puisse avoir un
accompagnateur, un conseiller spirituel, un aumônier. L’appellation varie suivant le mouvement ou
le groupement, mais sa présence signifie que ce groupe n’est pas seul, mais relié à un mouvement
au plan diocésain, national ou international pour certains. Pour certains mouvements ou
groupements l’accompagnateur, l’aumônier ou le conseiller sera toujours un ministre ordonné. Par
contre d’autres envisagent de confier cette mission à des laïcs. Pour se faire ils ont mis en place des
formations pour confier à des femmes et des hommes issus des mouvements une mission qui reste
nécessaire. On ne peut que se réjouir de cette démarche de la part des responsables qui comprenant
que l’Apostolat de laïcs ne « peut pas manquer à l’Eglise» donnent à certains de leur membre la
possibilité de se mettre, d’une autre manière, au service de leurs frères.
C – Différentes manières
Différentes propositions
Dans le point précédent, j’ai souligné de quelle façon les mouvements et les
groupements de l’apostolat des laïcs sont organisés pour permettre à leurs membres de nourrir leur
foi, de la faire grandir au sein d’une communauté attentive à chacun, ici je vais regarder du côté de
l’engagement, de la réalisation de leur apostolat.
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¾ Pour certains mouvements ou groupements, s’est le mouvement, composé de croyants,
qui s’engage dans un apostolat au service de leurs frères, et cela quel que soit le lieu de leur
engagement. Ce sont des communautés apostoliques qui en agissant témoignent de leur
foi en Jésus – Christ et annoncent la Bonne nouvelle par leur présence, par le témoignage
de la vie de baptisés de l’ensemble des membres.
¾ Pour d’autres mouvements ou groupements, ce sont des individus, femmes ou hommes,
qui participent à la mission de l’Eglise par leur engagement dans la Société civile, la
politique, le syndicalisme ou tout autre lieu. Ils s’y engagent au nom de leur foi, au nom
de la responsabilité reçue au jour du baptême et par leur présence, sont des témoins de la
foi de l’Eglise. Pour ceux là, leur équipe est pour eux un lieu de confrontation, de
relecture de leur vie, de leur engagement en fidélité avec l’évangile et la foi de l’Eglise.
Comme je l’ai rappelé au début de ce temps, «l’Apostolat des laïcs, est une
conséquence de la vocation chrétienne. » Nous sommes engagés, par le baptême, à la manière du
Christ : Prêtre, prophète et roi. Dans l’évangile de Marc au chapitre 1er, versets 29à39, Marc nous
présente la première journée du ministère de Jésus. Dans ce passage Marc utilise trois fois le verbe
« sortir », comme pour désigner trois aspects essentiels de la mission du Christ :
- il sort de la synagogue pour guérir la belle-mère de Pierre, puis la foule ;
- il sort tôt le matin pour prier
- puis il s’en va dans les villes et les villages pour annoncer la Bonne Nouvelle,
disant que s’était pour cela qu’il était sorti.
Guérir, Prier, Annoncer, trois manières de désigner le ministère de Jésus dans lequel s’enracine la
mission de l’Eglise et de chaque baptisé.
Dans les différentes façons de mettre en oeuvre l’apostolat nécessaire à l’Eglise, des
croyants nourrissent leur foi et la font grandir dans des communautés, pour avec d’autres s’engager
ou participer à la construction d’une société qui soit toujours plus au service de l’humanité. Ils
réalisent, en sortant de leur mouvement, de leur groupement, pour aller dans le monde accomplir
leur apostolat, à leur manière, les trois aspects essentiels de la mission du Christ :
Etre attentif à son prochain, Aider, soutenir, rendre libre, ceux vers qui ils sont
envoyés
Annoncer l’Evangile, la Bonne nouvelle en la proclamant mais aussi en témoignant
par leur vie de cette espérance qui est au cœur de notre foi. Ne pas seulement
proclamer ou témoigner mais les deux sont nécessaires.
Et enfin, Prier, célébrer en Eglise.
Je voudrais ici vous partager les convictions d’un de ces mouvements, qui illustrent bien tout ce qui
a déjà été dit : « Communauté d’Eglise avec une mission originale, nous sommes un mouvement de
laïcs responsables de la définition et de la conduite de ses orientations. Notre mouvement inscrit sa
mission dans la mission de l’Eglise définie par Vatican II. » (ACO – décembre 2007)
D – Conclusion
Avant de terminer, il me tient à cœur de vous préciser que les croyants qui se
retrouvent dans ces mouvements ou ces groupements s’ils sortent dans le monde pour leur mission
n’en oublient pas moins qu’ils sont aussi membres de l’Eglise. Un grand nombre d’entre eux sont
engagés dans leur communauté paroissiale et contribuent au dynamisme de ces communautés
hiérarchiques.
D’autre part, les mouvements ou les groupements sont tous héritiers d’une histoire
plus ou moins longue, qui les a précédés. Mais il nous faut constater, que toujours fidèles à
l’intuition de leur fondateur, ces communautés ont le souci de s’adapter à leur environnement
sociétal et ecclésial. Pour ce qui est de l’environnement ecclésial il me tient à cœur de vous
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partager ce que je constate depuis le début de ma mission : l’attention de chacune de ces
communautés, mouvement ou groupement, à entrer dans la dynamique souhaitée par l’Eglise qui
est en France : la proposition de la foi... Une responsabilité de tous.
Depuis plusieurs années, dans notre diocèse, des mouvements ou groupements se retrouvent sur des
points qu’ils ont en commun : l’intuition, le charisme, le lieu de mission ou d’autres.. Ils partagent
leurs expériences, leurs difficultés mais aussi leur joie et leur espérance. Sans renier rien de leur
spécificité ils collaborent à un niveau local ou diocésain, pour agir, mettre en place des formations
pour les accompagnateurs, débattent sur des thèmes de société : la solidarité et la fraternité. Ils se
posent ensemble la question de comment mieux communiquer sur qui nous sommes, quels sont nos
objectifs, nos moyens pour une réelle collaboration entre services, mouvements, paroisses.. Pour
que nous n’entendions plus des remarques telle que : « les mouvements ça existent encore ? » Il
nous faut constater que le nombre des membres des mouvements ou des groupements est en
diminution… mais il ne faut pas oublier non plus que nos communautés chrétiennes sont aussi en
diminution, or les mouvements ou les groupements sont composés par des croyants.
Malgré ce constat c’est ensemble, en complémentarité des uns et des autres que les baptisés de
notre diocèse portent cette charge. Tous au service de l’Evangile et du monde.
Cette réflexion qui nous entraîne vers une conversion de nos cœurs mais aussi de nos regards, de
nos habitudes, de nos certitudes, n’est pas nouvelle puisqu’en 1996 les Evêques de France
adressaient une lettre intitulée « Lettre aux Catholiques de France », et dans la préface de cette
lettre, le Cardinal Billé, archevêque de Lyon écrivait :
«..C’est pour que nous puissions aller au cœur du mystère de la foi et former une Eglise qui
propose la foi. »
Découvrant chaque jour un peu plus tous les mouvements ou groupements qui constituent
l’Apostolat des laïcs de notre diocèse, je témoigne que tous, avec leur propre charisme, s’inscrivent
dans la dynamique de l’Eglise de France et participent de cette responsabilité première de l’Eglise :
Proposer la foi à l’humanité de ce 21ème siècle
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