Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Youssef Rami Université Moulay Ismail Faculté des Sciences 11 juillet 2016 Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen 1 Introduction 2 Les algèbres de Lie différentielles graduées 3 Algèbres de Hopf différentielles graduées 4 Modèle de Quillen Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Les algèbres de Lie (différentielles, graduées) jouent un rôle primordiale dans plusieurs théories mathématiques et physiques (la théorie de déformation). On introduira aussi les algèbres de Hopf puisqu’ils forment une catégorie isomorphe (sous certaines conditions) à celle des algèbres de Lie. En topologie algébrique, l’algèbre de Steenrod est une algèbre de Hopf particulièrement intéressante puisqu’elle agit sur la cohomologie à coefficients entiers d’un espace topologique. L’interaction entre l’homotopie rationnelle (avec ses deux approches introduites séparément par D. Quillen et D. Sullivan), la géométrie différentielle et récemment, la topologie des cordes a intéressé plusieurs chercheurs (cf. [OWR-2011]). Plus récemment encore, la topologie robotique, initiée par M. Farber qui a introduit un invariant similaire à la LS-catégorie cat(X ) d’un espace topologique. L’étude de la version rationnelle de celle-ci a contribué au grand développement des techniques de l’homotopie rationnelle. La référence de base dans ce cours est le livre de Y. Félix, S. Halperin et J. C. Thoma [RHT]. La plus part des notations suivent celles utilisées dans ce livre. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Dans ce mini-cours, K désignera un corps de caractéristique zéro. Tous les espaces vectoriels sont au dessus de K. Algèbre de Lie différentielle graduée Une algèbre de Lie différentielle graduée (aldg, en abrégé) est la donnée d’un espace vectoriel gradué, L = ⊕k∈Z Lk , muni d’une application bilinèaire [ , ] : L ⊗ L → L de degré zéro (appelée crochet) et d’une application linéaire ∂ : L → L de degré −1 (appelée différentielle), satisfaisants les conditions suivantes : ∀x, y , z ∈ L, homogènes, 1 2 3 4 [x, y ] = −(−1)|x||y | [y , x] ; i.e. [ , ] est antisymétrique. [x, [y , z]] = [[x, y ], z] + (−1)|x||y | [y , [x, z]] ; i.e. [ , ] vérifie l’identité de Jacobi. ∂[x, y ] = [∂x, y ] + (−1)|x| [x, ∂y ] ; i.e. [ , ] vérifie l’identité de Leibnez (∂ est une dérivation). ∂ ◦ ∂ = 0. Rami Modèles On dira que (L, [ , ], ∂)Youssef est abélienne ssi [de, Quillen, ] ≡ 0.CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Notons que si | x | est pair, alors [x, x] = 0 et si | x | est impair, alors [x, [x, x]] = 0. L’identité de Jacobi s’exprime aussi sous la forme : (−1)|x||z| [x, [y , z]] + (−1)|y ||x| [y , [z, x]] + (−1)|z||y | [z, [x, y ]] = 0. Exemples Si L =: (L, [ , ], ∂) est une aldg, alors (L0 , [ , ]) est une algèbre de Lie et inversement, toute algèbre de Lie (L, [ , ]) peut être considérée comme aldg de différentielle nulle. Soit (A, d) est une algèbre (associative) différentielle graduée (adg). On définit sur A le crochet, [a, b] = ab − (−1)|a||b| ba, ∀a, b ∈ A, homogènes. (A, [ , ], d) est alors une aldg. Elle est abélienne ssi (A, d) est commutative (adgc). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Exemples Si (V , d) est un espace vectoriel gradué (evdg) (HomK (V , V ), ◦, D) est une adg pour D définie par D(f ) = d ◦ f − (−1)|f | f ◦ d. Noter alors que dans (HomK (V , V ), [ , ], D), on a D(f ) = [d, f ]. Soir (A, d) une adgc et (L, [ , ], ∂) une aldg, l’evg A ⊗ L est alors une aldg pour le crochet définit par : ∀a, a0 ∈ A, ∀l, l 0 ∈ L, homogènes, 0 [a ⊗ l, a0 ⊗ l 0 ] = (−1)|x||a | aa0 ⊗ [l, l 0 ] et la différentielle δ =: ∂A⊗L (du produit tensoriel), 0 0 δ[a⊗l, a0 ⊗l 0 ] = (−1)|l||a | (d(aa0 )⊗[l, l 0 ]+(−1)|aa | aa0 ⊗∂[l, l 0 ]). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Définition Soient (L, [ , ], ∂) et (L0 , [ , ]0 , ∂ 0 ) deux aldg. Un morphisme entre aldg L et L0 est un morphisme d’evg f : L → L0 vérifiant, ∀x, y ∈ L, homogènes, f ([x, y ]) = [f (x), f (y )]0 et ∂ 0 ◦ f = f ◦ ∂. Une sous algèbre de Lie (resp. un idéal (à gauche)) de L est tout sous-evdg L1 de L tel que [L1 , L1 ] ⊆ L1 (resp. [L, L1 ] ⊆ L1 ). Un L-module (à gauche) est tout evdg (V , d), muni d’un produit • : L ⊗ V → V vérifiant : ∀v ∈ V , ∀x, y ∈ L, homogènes, 1 2 [x, y ] • v = x • (y • v ) − (−1)|x||y | (y • (x • v ), d(x • v ) = ∂x • v + (−1)|x| x • dv . Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Si V est un L-module, le produit • induit un morphisme d’aldg ˜• : L → HomK (V , V ) définit par ˜ •(x)(v ) = x • v . On appelle ˜•, une représentation de L par V . Si (L, [ , ], ∂) est une aldg, alors Ker (∂) est in idéal de L et Im(∂) en est un de Ker (∂). Il en résulte une alg quotient sur son homologie : H(L, ∂) = Ker (∂)/Im(∂). Définition Deux aldg (L, [ , ], ∂) et (L0 , [ , ]0 , ∂ 0 ) sont quasi-isomorphes s’ils sont liées par un morphisme f : L → L0 d’aldg induisant un isomorphisme en homologie. On note (L, [ , ], ∂) ' (L0 , [ , ]0 , ∂ 0 ) Lemme Si (V , d) un evdg, alors (HomK (V , V ), D) est quasi-isomorphe à son homologie, on dit alors que (HomK (V , V ), D) est une aldg formel. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Preuve Pour tout entier k, fixons Hk ⊆ Zk (V , d) := Ker (dk ) tel que la projection Hk → Hk (V , d) soit bijective. Le complexe (H = ⊕k∈Z Hk , 0) est quasi-isomorphe à (V , d). K = {f ∈ HomK (V , V ) | f (H) ⊆ H} est une sous-algèbre de Lie et le diagramme de complexes (à lignes, des suites exactes ) suivant est commutatif : 0→ K β α → HomK (V , V ) → HomK (H, V /H) → 0 ↓δ ↓γ α0 ↓ Id β0 0 → HomK (H, H) → HomK (H, V ) → HomK (H, V /H) → 0 α et δ sont des morphismes d’aldg, le complexe HomK (H, V /H) est acyclique et γ est un quasi-isomorphisme. Il en résulte que α et δ sont des quasi-isomorphismes. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Dérivation et représentation adjointe Une dérivation d’alg de degré p de (L, [ , ], ∂) est toute application linéaire θ : L → L telle que : θ(Lk ) ⊆ Lk+p et θ([x, y ]) = [θ(x), y ] + (−1)p|x| [x, θ(y )], ∀k ∈ Z, ∀x, y ∈ L, homogènes. On notera par la suite Derp (L) l’evg des dérivations de degrés p de L et Der (L) = ⊕p∈Z Derp (L). C’est une sous-algèbre de Lie de (HomK (L, L), D). Si x ∈ L est homogène, adx : L → L définie par adx (y ) = [x, y ], ∀y ∈ L est une dérivation d’aldg de degré | x |. Les adx définissent ad : L → Der (L) qui est en fait un morphisme d’aldg. On l’appelle représentation adjointe de L. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Algèbre Tensorielle : Rappel Soit V un K-evg et T (V ) = ⊕n≥0 T n (V ) (T 0 (V ) = K et T n (V ) = V ⊗n , ∀n ≥ 1). L’isomorphisme V ⊗n ⊗ V ⊗m ∼ = V ⊗(n+m) et l’identification T 0 (V ) = K induisent les morphismes d’evg ϕ : T (V ) ⊗ T (V ) → T (V ), η : K → T (V ) et ε : T (V ) → K. Proposition (T (V ), ϕ, η, ε) une algèbre graduée, associative de multiplication ϕ, d’unité 1T (V ) = η(1K ) et d’augmentation ε. Si (V , d) est un evdg, la différentielle d se prolonge en une différentielle notée aussi d : T (V ) → T (V ) et (T (V ), d) est alors une algèbre différentielle graduée. Elle est appelée algèbre tensorielle libre sur V et c’est un cas particulier des adg libres dû à la propriété suivante : Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Propriété universelle Si (A, d) est une algèbre différentielle graduée (adg) et f : V → A est un morphisme de K-evdg, Il existe un unique morphisme d’adg f˜ : T (V ) → A rendant le diagramme suivant commutatif V ι → &f T (V ) ↓ f˜ A (T (V ), d) est alors unique à isomorphisme près. Preuve : Si V0 désigne les éléments de degrés zéro de V ,f˜0 est donnée par ϕ0 f˜0n = f0 ⊗ f˜0n−1 : V0 ⊗ V0n−1 → A0 ⊗ A0 → A0 avec f˜00 = (η)0 : K → A0 et f˜01 = f0 : V0 → A0 . Pour les degrés supérieurs, il faut tenir compte du signe de Koszul. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Algèbre enveloppante Soit (L, [ , ], ∂) une aldg. Notons I l’idéal bilatère de T (L) engendré par {x ⊗ y − (−1)|x||y | y ⊗ x − [x, y ], x, y ∈ L} et ι : L → T (L) l’inclusion canonique, elle induit un morphisme d’alg ι̃ : L → U(L), (U(L) étant muni du commutateur). En plus, si d : T (L) → T (L) désigne l’extension de ∂, on vérifie aisément que, ∀x, y ∈ L : d(x ⊗ y − (−1)|x||y | y ⊗ x − [x, y ]) = ∂x ⊗ y − (−1)|∂x||y | y ⊗ ∂x − [∂x, y ] +(−1)|x| (x ⊗ ∂y − (−1)|x||∂y | ∂y ⊗ x − [x, ∂y ]). Par suite d induit une différentielle notée aussi d : U(L) → U(L). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Définition (U(L), d) =: U(L, ∂) est appelée, algèbre enveloppante de (L, ∂). Elle est associative, d’élément unité η : K ,→ U(L) et augmentée par ε : U(L) → K, la projection de U(L) sur U 0 (L) = K. (U(L), d) est unique à isomorphisme près car donnée par les p. u. de T (L) et de quotient. D’autre part ι : (L, ∂) → U(L, ∂) est un morphisme d’aldg. Son homologie H(ι) : H(L, ∂) → H(U(L, ∂)) est aussi un morphisme d’alg qui se prolonge en un morphisme d’ag : UH(ι) : UH(L, ∂) → H(U(L, ∂)). Théorème 1 UH(ι) : UH(L, ∂) → H(U(L, ∂)) est un isomorphisme d’ag. 2 Tout morphisme d’aldg ϕ : (L, ∂) → (L0 , ∂ 0 ) est un quasi-isomorphisme ssi U(ϕ) : U(L, ∂) → U(L0 , ∂ 0 ) est un quasi-isomorphisme d’adg. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen La preuve du Théorème repose sur la version utile suivante du résultat intéressant dans ce contexte à savoir, le de Théorème Poincaré-Birkoff-Witt. Proposition Un isomorphisme naturel d’evg, γ : Λ(L) → U(L) est donné par : γ(x1 ∧ x2 ∧ . . . ∧ xk ) = 1 X εσ ι(xσ(1) )ι(xσ(2) ) . . . ι(xσ(k) ). k! σ∈Sk εσ étant le signe de Koszul de la permutation σ ∈ Sk . avec Λ(L) = T (L)/ < x ⊗ y − (−1)|x||y | y ⊗ x, x, y ∈ L > désignant l’algèbre graduée commutative libre sur L (obtenu en utilisant la p. u. de T (V ) et celle de quotient) et x1 ∧ x2 ∧ . . . ∧ xk ∈ Λk (L) un élément de longueur k dans Λ(L) = ⊕k≥0 Λk (L). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Preuve du théorème La différentielle d : T (L) → T (L) induit celle de Λ(L) de sorte que γ devient un morphisme d’evdg. Prenons une décomposition ∼ = L = H ⊕ V ⊕ W telle que d|H = 0 et d : V → W et par suite H(Λ(V ⊕ W )) = K ce qui identifie H et H(L). (ΛH, 0) est ainsi quasi-isomorphe à (ΛL, d) et les morphismes ∼ = γ(H(L)) H(γ) ΛH(L) → UH(L) → H(UL) et Λ(H(L)) → H(ΛL) → H(UL) sont alors identiques. Mais γ et H(γ) sont des isomorphismes, par suite UH(L) ∼ = H(UL). La seconde assertion est dû à la possible identification de H(U(ϕ)) et ΛH(ϕ) par les isomorphismes UH(ι) et γ. Remarque U(L, ∂) permet d’interpréter les (L, ∂)-modules comme des U(L, ∂)-modules. U est un foncteur entre les catégories aldg et adg. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Coalgèbres différentielles graduées Un evg C = ⊕k∈Z Ck est une coalgèbre graduée (cg) s’il est muni de deux morphismes d’evg ∆ : C → C ⊗ C et ε : C → K tels que (∆ ⊗ id) ◦ ∆ = (id ⊗ ∆) ◦ ∆ et (ε ⊗ id) ◦ ∆ = (id ⊗ ε) ◦ ∆. C est dite cocommutative si en plus τ ◦ ∆ = ∆ avec 0 τ (c ⊗ c 0 ) = (−1)|c||c | c 0 ⊗ c, ∀c, c 0 ∈ C . Une codérivation de degré p de la coalgèbre (C , ∆, ε) est toute application linéaire θ : C → C telle que | θ |= p et ∆ ◦ θ = (θ ⊗ id + id ⊗ θ) ◦ ∆ et ε ◦ θ = 0. (C , ∆, ε) est dite différentielle si elle est munie d’une codérivation δ de degré −1 telle que δ ◦ δ = 0. (C , ∆, ε) est dite coaugmentée si il existe un morphisme d’evg η : K → C tel que η(1) = 1C ∈ C0 vérifie ε(1C ) = 1 et ∆(1C ) = 1C ⊗ 1C . Un morphisme entre deux coalgèbres (coaugmentées) est tout morphisme ϕ : C → C 0 tel que (ϕ ⊗ ϕ) ◦ ∆ = ∆0 ◦ ϕ et ε = ε0 ◦ ϕ. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Algèbres de Hopf différentielles graduées On appelle algèbre de Hopf différentielle graduée (ahdg), tout evg (G , µ, η, ∆, ε, d) tel que 1 (G , µ, η) est une ag de multiplication µ : G ⊗ G → G et d’unité η : K → G , i.e. η(1) = 1G ∈ G0 et 1G a = a1G , ∀a ∈ G . 2 (G , ∆, ε) est une cg coaugmentée par η, de comultiplication ∆ : G → G ⊗ G et de counité ε : G → K, 3 ∆ et ε sont des morphismes d’ag. 4 d est une différentielle compatible avec les autres structures. Comme conséquence de la définition, µ et η sont des morphismes de cg et η est une coaugmentation. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Si L une alg, L × L := L ⊕ L muni du crochet [(x, y ), (x 0 , y 0 )] = ([x, x 0 ], [y , y 0 ]), ∀(x, y ) ∈ Lp ×Lp , (x 0 , y 0 ) ∈ Lq ×Lq est une alg. ı : L × L → U(L) ⊗ U(L); ı(x, y ) = x ⊗ 1 + 1 ⊗ y , ∀x, y ∈ Lp . est un morphisme d’evg. La p. u. de U(L), entraine alors que l’on a un isomorphisme d’ag : U(L × L) ∼ = U(L) ⊗ U(L). Soit ∆ : L → L × L la diagonale de L. ı ◦ ∆ : L → U(L) ⊗ U(L) se prolonge aussi d’une façon unique à un morphisme d’ag U(∆) : U(L) → U(L) ⊗ U(L), et on a :. Proposition (U(L, ∂), µ, U(∆), η, ε) est une ahdg cocommuative. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen De la même manière on montre que : Λ(L × L) ∼ = Λ(L) ⊗ Λ(L) est un isomorphisme d’agc. et que Λ(∆) : Λ(L) → Λ(L) ⊗ Λ(L) est l’unique morphisme d’agc. prolongeant ı ◦ ∆ : L → Λ(L) ⊗ Λ(L). Si η : K → Λ(L) et ε : Λ(L) → K sont les morphismes d’evdg provenant de ceux de T (L), (Λ(L), Λ(∆), η, ε) est alors une cg. coaugmentée. ¯ est définie par Sa diagonale réduite ∆ ¯ ∆(x) = Λ(∆)(x) − (x ⊗ 1 + 1 ⊗ x). ¯ : Λ(L) → Λ(L) ⊗ Λ(L) est un morphisme Notons Λ(L) = Ker (ε), ∆ d’evg. Posons par récurrence : ¯ (0) = id , ∆ ¯ (1) = ∆ ¯ ∆ C̄ ¯ ⊗ id . . . ⊗ id ◦ ∆ ¯ (n−1) ) : C̄ → C̄ ⊗(n+1) . = (∆ C̄ C̄ ¯ (n) = Λ≤n L et donc Λ(L) = ∪Ker (∆) ¯ (n) . Ceci exprime que Ker (∆) Λ(L) est une cg. conilpotente. ¯ (n) ∆ Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen La différentielle ∂ se prolonge alors d’une façon unique en une différentielle δ : Λ(L) → Λ(L). Proposition (Λ(L, ∂), µ, Λ(∆), η, ε) est une ahdg commutative. Théorème L’isomorphisme d’evg γ : Λ(L)P→ U(L) donné par : 1 γ(x1 ∧ x2 ∧ . . . ∧ xk ) = k! σ∈Sk εσ ι(xσ(1) )ι(xσ(2) ) . . . ι(xσ(k) ) est en fait un isomorphisme de cdg. Soit G une ahdg. Le sevg ¯ vérifie P(G ) = {x ∈ G | ∆(x) = 1G ⊗ x + x ⊗ 1G } = Ker (∆) d(P(G )) ⊆ P(G ) et ∀x, y ∈ P(G ), ∆([x, y ]) = 1G ⊗ [x, y ] + [x, y ] ⊗ 1G . (P(G ), ∂) ,→ (G , d) se prolonge alors en un morphisme d’ahg. σ : (UP(G ), d) → (G , d). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Définition (P(G ), ∂) est appelée algèbre de Lie différentielle graduée des éléments primitifs de G . Corollaire 1 L’inclusion ι : L → U(L) est un isomorphisme de L sur P(UL) : PU(L) = L. 2 L’application canonique UH(ι) : UH(L, ∂) → H(U(L, ∂)) est un isomorphisme d’ahg. En effet P(Λ(L)) = L et γ préserve les éléments primitifs. Pour la seconde, on utilise l’isomorphisme d’ahg ' Λ(H(L, ∂)) → H(Λ(L, ∂)). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Considérons une algèbre tensorielle (T (V ), d) avec V un evg. Algèbre de Lie libre On appelle algèbre de Lie libre sur V , la sous algèbre de Lie de T (V ) (muni du son commutateur) engendrée par V . On la note LV . Proposition T (V ) = U(LV ) et par suite LV = P(TV ). En effet LV → T (V ) se prolonge en un morphisme d’ag. U(LV ) → T (V ) et d’autre part l’inclusion V ,→ LV ,→ U(LV ) se prolonge en un morphisme d’ag. T (V ) → U(LV ). Ensuite V engendre LV en tant qu’alg. et donc il engendre U(LV ) en tant qu’ag. Les deux morphismes sont identiques sur V , ce qui entraine que T (V ) = U(LV ). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Pour la seconde égalité, notons que la structure d’algèbre de Hopf cocomutative sur U(LV ) coïncide avec celle définie sur l’algèbre tensorielle T (V ) muni de l’unique morphisme d’ag, ∆0 : T (V ) → T (V ) ⊗ T (V ) telle que ∆0 (x) = x ⊗ 1 + 1 ⊗ x. Théorème de Quillen Si (G , d) est une ahdg cocommutative et conilpotente (i.e. ¯ (n) ), alors σ est un isomorphisme : UP(G ) ∼ G = ∪Ker (∆) = G. Le corollaire précédent et le théorème de Quillen montrent que les foncteurs U et P sont inverses l’un de l’autre entre la catégorie des aldg. et celle des ahdg. commutatives et conilpotents. L’égalité LV = P(TV ) est aussi une conséquence du théorème de Quillen puisque l’on a alors UP(TV ) ∼ = TV = U(LV ). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Cobar construction Considérons (C , δ) une cdg. cocommutative et coaugmentée par ε : C → K. Notons C̄ = Ker (ε). La Cobar construction de (C , δ) est l’ahdg. cocommutative Ω(C ) = T (s −1 C̄ ) augmentée par ε : T (s −1 C̄ ) → T 0 (s −1 C̄ ) = K et muni de la différentielle d = d0 + d1 définie par : X d0 (s −1 x) = −s −1 δx et d1 (s −1 x) = (−1)|xi | s −1 xi ⊗s −1 yi , ∀x ∈ C̄ i≥1 ¯ où ∆(x) = P i≥1 xi ⊗ yi et (s −1 v , | s −1 v |) = (v , | v | −1), ∀v ∈ C̄ . Rappelons que celle-ci à été introduite par J. F. Adams pour établir l’équivalence Ω(C∗ (X )) ' C∗ (Ω(X )). Ω est en fait un foncteur de la catégorie des cdg. cocommutatives dans celle des ahdg. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Construction de Quillen ¯ Par cocommutativité de ∆ on a, ∆(x) = par suite : 1 2 P = 1 2 P = 1 2 P P |xi ||yi | y i i≥1 (−1) ⊗ xi , |xi | −1 x ⊗ s −1 y i i i≥1 ((−1) s |x |(1+|y |) −1 −1 i i +(−1) s yi ⊗ s xi ) d1 (s −1 x) = |xi | −1 x ⊗ s −1 y i i i≥1 (−1) (s (|x )|−1)(|y |−1) −1 −1 i −(−1) i s yi ⊗ s xi ) i≥1 (−1) |xi | [s −1 x , s −1 y ]. i i et donc d1 (s −1 x) ∈ Ls −1 C̄ . Mais T (s −1 C̄ ), étant une algèbre de Lie, d1 est une dérivation de Lie qui préserve Ls −1 C̄ . Il en résulte que (Ls −1 C̄ , d = d0 + d1 ) est une aldg. En plus on a Ω(C ) = T (s −1 C̄ ) = U(Ls −1 C̄ ). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Définition L(C , δ) := (Ls −1 C̄ , d) est appelée construction de Quillen de (C , δ). Le foncteur L est lié à un autre foncteur de Quillen noté C∗ généralisant le foncteur de Cartan-Eilenberg-Chevalley au cas différentiel. Soit donc (L, ∂) une aldg. Notons (sL, ∂) la suspension de (L, ∂) caractérisé par (sx, | sx |) = (x, | x | +1) ⇔ (sL)k = Lk−1 et ∂(sx) = −s∂(x). On a alors C∗ (L, ∂) = (Λ(sL), d = d0 + d1 ), avec d0 (sx1 ∧ . . . ∧ sxk ) = k X ±sx1 ∧ . . . ∧ s∂(xi ) ∧ . . . ∧ sxk et i=1 d1 (sx1 ∧. . .∧sxk ) = X ±s[xi , xj ]∧sx1 ∧. . .∧sx ˆi ∧. . . sx ˆj ∧. . .∧sxk . 1≤i<j≤k Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Théorème Soient (L = ⊕i≥1 Li , ∂) une aldg connexe et (C = K ⊕ C≥2 , d) une cdg. cocommutative. Il existe deux quasi-isomorphismes naturels ' ' ϕ : (C , d) → C∗ L(C , d) et ψ : LC∗ (L, ∂) → (L, ∂) de cdg et d’aldg respectivement. Modèle libre Le modèle libre d’une aldg. connexe (L = ⊕i≥1 Li , ∂) est la donnée ' d’un quasi-isomorphisme m : (LV , d) → (L, ∂) où V = ⊕i≥1 Vi . L’existence du modèle minimal est assuré par le quasi-isomorphisme ψ du théorème précédant et par la construction de Quillen. Notons dV la partie linéaire de la différentielle d de LV définie par (k) la relation d(x) − dV (x) ∈ ⊕k≥2 LV , ∀x ∈ V avec (k) LV = LV ∩ T k (V ). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Modèle libre minimal Le modèle libre (LV , d) est dit minimal, si dV est nulle. Remarque On montre que le modèle minimal est unique à isomorphisme près. En effet par an raisonnement utilisant les suites spectrales, on montre que si ϕ : (L, ∂) → (L0 , ∂ 0 ) est un morphisme d’aldg connexes, alors ϕ est un quasi-isomorphisme ssi C∗ (ϕ) en est un. Ensuite si L = LV et L0 = LV 0 et si ϕV est donné par la relation : (≥2) ϕ − ϕV : V → LV 0 , alors ρ : (C∗ (LV ), d) → (sV ⊕ K, dV ) avec (sLV ⊕K) V) ρ : C∗ (LV ) = Λ(sLV ) → ΛΛ(sL ≥2 (sL ) = sLV ⊕ K → s(L(≥2) ) → sV ⊕ K V et dV (sv ) = −sdV (v ), alors C∗ (ϕ) est un quasi-isomorphisme ssi ϕV en est un. Enfin deux modèles minimaux LV et LV 0 sont quasi-isomorphes et tels que dV = dV 0 = 0. D’où H(ϕV ) = ϕV est un isomorphisme. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Considérons une aldg (L, ∂) de type fini. Le dual (C ∗ (L, ∂) = Hom(C∗ (L, ∂), K) est une adg commutative munie du produit et de la différentielle définis par : ∀f , g ∈ Hom(C∗ (L), K), ∀x ∈ C∗ (L) µ(f , g )(x) = (f ⊗ g )(∆(x)) et d(f (x)) = −(−1)|f | f (dx). On suppose par la suite que (L, ∂) est 1-réduite et de type fini c.à.d. L = ⊕i≥1 Li et dim(Li ) < ∞, ∀i, de sorte que C ∗ (L) = (ΛV , d = d0 + d1 ) avec : ∀v ∈ V , x, y ∈ L, (i) V = ⊕≥2 V i ∼ = (sL)] , le dual de sL, (ii) < d0 (v ), sx >= (−1)|v | < v , s∂(x) >, (iii) < d1 (v ), sx ∧ sy >= (−1)|y |+1 < v , s[x, y ] >, En conséquence C ∗ (L, ∂) = (ΛV , d) est une algèbre de Sullivan. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Réciproquement, si (ΛV , d) une algèbre de Sullivan avec V = ⊕p≥2 V p de type fini et d = d0 + d1 . (L = s −1 V ] , [ , ], ∂) vérifiant les propriétés (i), (ii) et (iii), est l’unique aldg. 1-réduite telle que (ΛV , d) = C ∗ (L, ∂). Exemple Considérons l’aldg (de différentielle ∂ nulle) Kv , si | v |= 2n, L(v ) = Kv ⊕ K[v , v ], si | v |= 2n + 1, Notons V = (sL(v ))] de base duale {e = (sv )] } ou {e = (sv )] , e 0 = (s[v , v ])] }. Les relations (ii), (iii) entrainent que : a d0 = 0 puisque ∂ = 0, b < d1 (e), sv ∧ sv >= (−1)|e| < (sv )] , s[v , v ] >= 0, c < d1 (e 0 ), sv ∧ sv >= (−1)|v |+1 < (s[v , v ])] , s[v , v ] >= +1. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Exemple (suite) Il en résulte que : (Λ(e), 0), | e |= 2n + 1, C ∗ (L(v )) = (Λ(e, e 0 ), de 0 = e 2 ), | e |= 2n + 2, qui est en fait le modèle minimal de la sphère Sk avec k ≥ 2, k = 2n ou 2n + 1. Partant maintenant d’une adg commutative de type fini 1-connexe (A = K ⊕ A≥2 ). Son dual (C , dC ) = (A] , d) est une cdg cocommutative de coproduit et de différentielle définis par : ∆(f ) = f ◦ µ ∈ (A ⊗ A)] ∼ = A] ⊗ A] , et dC (f ) = −f ◦ d. ' Posons L(A,d) = L(C , d), on a alors C ∗ (L(A,d) ) → (A, d) est un modèle de Sullivan de (A, d). En plus il est fonctoriel. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Modèle minimal d’une algèbre de Sullivan On appelle modèle de Lie minimal de (A, d) toute aldg libre minimale (LV , d) munie d’un quasi-isomorphisme ' (LV , d) → L(A,d) . Si (ΛW , d) est une algèbre de Sullivan minimale, ' C ∗ (L(ΛW ,d) ) → (ΛW , d) construit ci-dessus a un inverse homotopique (Prop. 12.9. dans [RHT]) ' θ : (ΛW , d) → C ∗ (L(ΛW ,d) ). ' Notons (LV , ∂) → L(ΛW ,d) un modèle de Lie minimal de (ΛW , d), en appliquons le foncteur C∗ et en passant au dual, on obtient le quasi-isomorphisme ' θ0 : C ∗ (L(ΛW ,d) ) → C ∗ (LV , ∂). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen La composée ' θ0 ◦ θ : (ΛW , d) → C ∗ (LV , ∂) est un modèle minimal de C ∗ (LV , ∂). Proposition Avec les mêmes notations, on a : W ∼ = [sH(LV , ∂)]] et H + (ΛW , d) ∼ = (sV )] . Modèle Minimal d’un espace topologique Soit X un espace topologique simplement connexe et d’homologie rationnelle de type fini. On appelle modèle de Lie de X toute aldg (L, ∂) munie d’un ' quasi-isomorphisme (C ∗ (L, ∂) → APL (X ). Si L = LV est libre (resp. minimal) on dira que le modèle est libre (resp. minimal). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen En particulier, soit (LV , ∂) un modèle de Lie minimal de X et (ΛW , d) un modèle minimal de Sullivan de celui-ci, on a alors un quasi-isomorphisme (composé) ' ' (ΛW , d) → C ∗ (LV , ∂) → APL (X ). Le second induit (après passage au dual) l’isomorphisme ∼ = H∗ (X , K) → H∗ (C∗ (LV , ∂)). Utilisant ensuite le ' quasi-isomorphisme ρ : C ∗ (LV , ∂) → (sV ⊕ K, d¯V ) (cf. Remarque précédente), on obtient l’isomorphisme sH(V , dV ) ⊕ K ∼ = H∗ (X , K). En particulier, si (LV , ∂) est minimal, alors H∗ (X , K) ∼ = sV ⊕ K −1 H̃ (K , K). ou d’une façon équivalente V ∼ s = ∗ Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Produits de Whitehead et de Samelson Ces produits (classiques) sont définis de plusieurs façons. On définit le produit de Whitehead partant des deux lemmes suivants : Soient n, m ≥ 1 fixés. Lemme 1. Le groupe d’homotopie relatif πq (S n × S m , S n ∨ S m ) est nul pour q < n + m et isomorphe à Z pour q = n + m. Preuve Comme S n ∨ S m est le (n + m − 1)-squelette de S n × S m , la paire (S n × S m , S n ∨ S m ) est (n + m − 1)-connexe. D’où le résultat pour q < n + m. Pour q = n + m on applique le théorème d’Hurewicz relatif : πn+m (S n × S m , S n ∨ S m ) = Hn+m (S n × S m , S n ∨ S m ). Mais S n × S m a une unique (n + m)-cellule, donc ce dernier groupe est Z. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Lemme 2. On a un isomorphisme naturel πq (S n ∨ S m ) ∼ = πq (S n ) ⊕ πq (S m ) ⊕ πq+1 (S n × S m , S n ∨ S m ). Preuve On utilise la suite longue de la paire (S n × S m , S n ∨ S m ) : . . . → πq+1 (S n × S m , S n ∨ S m ) → πq (S n ∨ S m ) → → πq (S n × S m ) → πq (S n × S m , S n ∨ S m ) → . . . . Maintenant πq (S n × S m ) ∼ = πq (S n ) ⊕ πp (S m ) et les injections n n m in : S ,→ S ∨ S et im : S n ,→ S n ∨ S m définissent une section de πq (S n ∨ S m ) → πq (S n × S m ). Par suite la suite ∂ 0 → πq+1 (S n × S m , S n ∨ S m ) → πq (S n ∨ S m ) → πq (S n × S m ) → 0 est exacte scindée. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Soient [an ] ∈ πn (S n , s0 ), [am ] ∈ πm (S m , s0 ). On identifie an : S n → S n à an : (I n , ∂I n ) → (S n , s0 ) et de même pour am . Mais In × Im ∼ = I n+m et ∂(I n × I m ) = I n × ∂I m ∪ ∂I n × I m par suite an × am : (I n × I m , ∂(I n × I m ), ∗) → (S n × S m , S n ∨ S m , s0 ) définie une classe [an × am ] ∈ πn+m ((S n × S m , S n ∨ S m , s0 ) ∼ = πn+m (S n+m , s0 ). On prend les homéomorphismes naturels an et am et on note ∂[an × am ] =: [an,m ] avec an,m : (S n+m−1 , s0 ) → (S n ∨ S m , ∗). Enfin si [g ] ∈ πn (X , x0 ) et [h] ∈ πm (X , x0 ), alors g et h définissent g ∨ h : (S n ∨ S m , ∗) → (X , x0 ). Définition Le produit de Whitehead [ , ]W : πn (X , x0 ) × πm (X , x0 ) → πn+m−1 (X , x0 ) est définit par la relation : [g , h]W = [g ∨ h ◦ an,m ]. Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Maintenant la fibration Ω(X ) → P(X ) → X induit l’isomorphisme ∂∗ : π∗ (Ω(X ), ∗) ∼ = π∗+1 (X , x0 ), ce qui détermine le produit de Samelson [ , ] : πn (Ω(X ), ∗) × πm (Ω(X ), ∗) → πn+m (Ω(X ), ∗) par la relation [α, β] = (−1)|α|+1 ∂∗ ([∂∗−1 α, ∂∗−1 β]W ). Théorème Soit X est espace topologique simplement connexe. Alors 1 (πn (Ω(X ), ∗) ⊗ K, [ , ]) est une alg. 2 L’homomorphisme d’Hurewicz se prolonge à un isomorphisme d’ahg : U(π∗ (Ω(X ), ∗) ⊗ K) ∼ = H∗ (Ω(X ), K). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Théorème Soit X un espace topologique simplement connexe et d’homologie rationnelle de type fini et (LV , ∂) un modèle de Lie minimal de X . Alors on a un isomorphisme ∼ = τLV : sH(LV , ∂) → π∗ (X , x0 ) ⊗ K. et s[α, β] est identifié à (−1)|α| [τLV (sα), τLV (sβ)]W . On utilise ce théorème ` pour définir un modèle de Lie libre de tout espace Y = X ∪f ( α D nα +1 ) (nα ≥ 2, les cellules attachées sont au nombre fini pour chaque dimension) à partir de celui de X . En effet si (LV , ∂) un modèle de Lie (minimal) de X , pour toute application d’attache fα : (S nα , s0 ) → (X , x0 ), sa classe d’homotopie [fα ] détermine un antécédent s[zα ] ∈ sH(LV , ∂). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Notons W un evg engendré par une base {wα , | wα |= nα } et prolongeons (LV , ∂) à (LV ⊕W , ∂) avec ∂(wα ) = zα . On a alors : Théorème (LV ⊕W , ∂) est un modèle de Lie libre de Y . Remarque Comme applications à ce théorème, étant donné un CW-complexe connexe de type fini et sans 1-cellules. Si (LV<n , ∂) désigne un modèle du squelette X (n) , X (n+1) a pour modèle (LV<n+1 , ∂) = (LV<n ⊕Vn , ∂) avec Vn un evg de base {vα , | vα |= n} correspondante aux cellules de dimensions n + 1 de X et les s[∂(vα )] ∈ sH(LV<n , ∂) antécédents des classes d’homotopie de leurs applications d’attache. Un tel modèle est appelé modèle cellulaire de Lie de X . Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Remarque (suite) Réciproquement, étant donné une aldg (LV , ∂), 1-réduite de type fini sur Q. Supposons que (LV<n , ∂), un modèle de Lie libre de X (n) est construit et soit [fα ], l’unique image de s[∂(vα )] ∈ sH(LV<n ) par l’isomorphisme sH(LV<n , ∂) ∼ = π∗ (X (n) , x0 ) ⊗ Q. On pose alors a X (n+1) = X (n) ∪{fα } ( D n+1 ). α Par le théorème précédent, si Vn est l’espace vectoriel de base {vα }, alors (LV<n+1 , ∂) = (LV<n ⊕Vn , ∂) est un modèle de Lie libre de X (n+1) . On termine alors par récurrence sur n et on construit en ' fait un quasi-isomorphisme C ∗ (LV , ∂) → (APL (X ) de sorte que (C ∗ (LV , ∂) définisse un modèle de Lie cellulaire de X . Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Exemples W ` (a) X = α Snα +1 = {pt} ∪{fα } ( α D n+1 ) et par suite (LV , 0) avec V = ⊕Vα de type fini, Vα de base correspondante aux [fα ] est un modèle cellulaire de X . (b) Notons X = S3a ∨ S3b ∪[α,[α,β]W ]W D 3 avec α, β ∈ π3 (S3a ∨ S3b ) les classes des injections S3a ,→ S3a ∨ S3b et S3b ,→ S3a ∨ S3b respectivement (voir preuve du Lemme 2). Si (L(v , w ), 0) désigne le modèle cellulaire de S3a ∨ S3b , v et w correspondants à α et β, avec | v |=| w |= 2, l’isomorphisme du théorème identifie alors s[v , [v , w ]] à [α, [α, β]W ]W . Ainsi on obtient un modèle cellulaire de X de la forme (L(v , w , u), ∂(u) = [v , [v , w ]]). Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016. Introduction Les algèbres de Lie différentielles graduées Algèbres de Hopf différentielles graduées Modèle de Quillen Références : [ABCW] Differential Graded Algebras and Applications. «www.maths.ed.ac.uk/mbooth/files//hodgeproject.pdf» [RHT] Y. Félix, S. Halperin and J. C. Thomas, Rational Homotopy theory, Springer, GTM 205 (2001). [OWR-2011] Rational Homotopy Theory in Mathematics and Physics, Mathematisches Forschungsinstitut Oberwolfach, April 2nd - April 8th, 2011, Organized by John Oprea and Daniel Tanré. [S] J. P. Serre, Groupes d’homotopie des bouquets des sphères, Séminaire Hanri Cartan, tome 7, no 2 «www.numdam.org». Youssef Rami Modèles de Quillen, CIMPA/UIR, Rabat, Juillet 2016.