coordonnées de l’unité de liaison
de tabacologie, la date du rendez-
vous de suivi ou les coordonnées
d’une consultation d’aide à l’ar-
rêt du tabac. Après chaque en-
tretien, l’infirmière de liaison fait
un compte rendu oral à l’interne
et à l’infirmière en charge du pa-
tient. Ce compte rendu oral est
transcrit dans le dossier infor-
matique du patient. Il peut être
consulté à tout moment par
l’équipe.
Étude dans le service
de médecine vasculaire
Les résultats de l’étude qui sont
présentés concernent 26 patients
hospitalisés et pris en charge pen-
dant leur hospitalisation durant
la période d’avril 2001 à juillet
2001 (4 mois). Parmi l’ensemble
des patients (19 patients sur 26
sont de sexe masculin) : un pa-
tient a moins de 20 ans, 7 ont
entre 20 et 40 ans, 16 entre 40 et
60 ans et 4 patients entre 60 et
80 ans. La pathologie la plus ren-
contrée est l’artérite des membres
inférieurs (15), puis la maladie
de Buerger (6) et d’autres ma-
ladies vasculaires (5). Sept fu-
maient moins de 20 cigarettes
par jour, 17 fumaient entre 20 et
40 cigarettes et deux fumaient
plus de 40 cigarettes.
Cinq patients sur 26 ne présen-
taient aucune dépendance phy-
sique, 13 avaient une dépendance
physique moyenne et 8 une dé-
pendance physique forte. Douze
patients n’avaient jamais tenté
d’arrêter de fumer, 6 avaient ef-
fectué une tentative, 5 deux ten-
tatives, et 3 trois tentatives.
Les scores du test HAD (Hamilton
Anxiety and Depressive Score) ont
montré que 6 patients sur 26
présentaient des signes d’anxiété.
Le même test a montré que 23 pa-
tients n’avaient pas de signes de
l’humeur dépressive et que 3
en présentaient. Vingt patients
n’avaient pas de traitement de
l’anxiété ou de la dépression,
alors que 4 patients avaient un
traitement de l’anxiété et 2 de la
dépression.
Au cours de l’hospitalisation,
18 patients ont bénéficié de la
substitution nicotinique par
timbre transdermique et 8 n’en
ont pas reçu soit par refus,
soit que cela ne se justifiait pas.
Aidés ou non par la substitution
nicotinique, 20 patients ont ar-
rêté de fumer pendant leur hos-
pitalisation et 6 ont diminué
leur consommation de cigarettes,
cette diminution pouvant être
due au contexte particulier de
l’hospitalisation.
A la sortie, différentes orien-
tations ont été proposées : en
consultation médicale externe
de tabacologie avec le médecin
responsable de l’unité (11 pa-
tients), en consultation médicale
de tabacologie dans un autre
hôpital – AP-HP (5 patients), hors
AP-HP (3 patients) – ou vers
un médecin libéral (2 patients),
le plus souvent le médecin trai-
tant. Cinq patients n’ont pas
eu d’orientation. Les coordon-
nées de l’infirmière de liaison
ont été communiquées à tous les
patients.
Évaluation à au moins 6 mois
Tous les patients ont été contac-
tés par téléphone 6 à 9 mois
après le début de leur prise en
charge durant leur hospitalisa-
tion. Sept patients ont maintenu
un sevrage tabagique pendant
plus de 6 mois, un patient a ar-
rêté pendant un mois, un pen-
dant deux mois et un pendant
trois mois. Six patients ont di-
minué leur consommation qui
n’est plus que de 5 ou 6 cigarettes
par jour alors qu’ils en fumaient
au moins 20 par jour. Cinq pa-
tients ont été perdus de vue.
L’ hospitalisation a été une bonne
opportunité pour avoir une pre-
mière expérience d’arrêt et de
prise en charge du sevrage taba-
gique à l’aide de la substitution
nicotinique mise à la disposition
des patients par l’hôpital. Dans ce
cadre, le taux de maintien de l’ar-
rêt de 6 mois au moins est de
23 %. L’intervention systématique,
à la demande du service de mé-
decine vasculaire, de l’infirmière
tabacologue, pendant l’hospitali-
sation, permet aux patients soit
d’arrêter de fumer pour la pre-
mière fois et d’avoir une expé-
rience positive, soit de renouveler
un arrêt, sachant que l’accumula-
tion des expériences d’arrêts
conduit à un arrêt définitif.
Les patients n’ayant pas arrêté de
fumer pendant leur hospitalisa-
tion ont bénéficié durant l’entre-
tien de conseils, d’informations,
et ils ont pris connaissance des
aides auxquelles ils pourront
avoir recours (tabacologue, psy-
chologue, diététicienne) lors-
qu’ils prendront la décision de
l’arrêt.
Chantal Muszynski
Infirmière tabacologue,
unité de liaison de tabacologie HEGP
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Infirmière en tabacologie à l’HEGP
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No40 - octobre 2002