L’organisation du pouvoir royal se traduit par une meilleure répartition de la fiscalité et des
réformes administratives. Ses conseillers sont choisis dans la bourgeoisie : Colbert, ministre
d’Etat, Vauban, Louvois, ministre de la guerre, Fouquet, surintendant des finances… Des conseils
spécialisés (finances, dépêches, administration et justice) sont animés par le roi. Des intendants
issus de la bourgeoisie, nommés par le roi, gèrent la perception des impôts et les dettes des
communes.
La mise en place d’un service de police moderne par Colbert va ramener un ordre jusqu’alors
inconnu dans les villes.
La politique économique est orientée vers un protectionnisme fort, qui favorise les exportations
et limite les importations. Colbert développe la marine marchande et les ports (Rochefort, …) et la
marine royale, l’économie à travers le développement des infrastructures (routes). La création des
compagnies commerciales favorise le commerce avec les colonies (sucre, cacao…). A travers le
développement d’un réseau de manufactures royales, l’industrie est étendue.
La politique étrangère de Louis XIV est marquée pas sa passion pour la guerre et les victoires
synonymes de sa grandeur royale. Elle se traduit dans un premier temps par le développement et
le perfectionnement de l’armée, l’aménagement de places fortes, et le développement d’une flotte
militaire. Mais la position prééminente de la France au début du règne de Louis XIV se heurte aux
ambitions territoriales de ses voisins.
La lutte commence contre l’Espagne (guerre de Dévolution). La succession du roi d’Espagne, qui
n’a pas d’héritier) penche en faveur de l’Empereur. Le roi estime avoir droit par héritage à la
Flandre. Charles II s’y oppose. Condé et Turenne envahissent la Flandre et la Franche-Comté.
Suit le traité d’Aix-la-Chapelle (1668) qui accorde la Flandre à la France.
La guerre de Hollande (1672- 1678) dont les origines sont principalement économiques, oppose
dans un premier temps la France et la Hollande. Mais l’Espagne, les Provinces-Unies, l’Empire et
la Lorraine, unie par un traité avec la Hollande entre dans la guerre. Elle se termine par le traité de
Nimègue qui laisse à la France la Franche-Comté et de nouvelles places fortes au nord.
La guerre de la ligue d’Augsbourg (1688–1697) débute par l’annexion de Strasbourg et de
Montbéliard par la France. En réaction, l’Empereur, l’Espagne et les pays protestants s’engage à
nouveau dans un conflit territorial. Elle va se solder par l’annexion définitive de Strasbourg au
royaume de France.
La succession d’Espagne sera le dernier conflit de Louis XIV. Charles II désigne un petit-fils de
Louis XIV, Philippe V, comme successeur. Une coalition réunissant l’Angleterre, Léopold Ier du
Saint-Empire, le Portugal et l’Autriche domine la France dans un premier temps. Puis la tendance
s’inverse et la France, désormais alliée à l’Espagne, obtient le maintien de Philippe V sur le trône
d’Espagne (ce sont les Bourbons d’Espagne, qui « règnent » toujours aujourd’hui). la France
conserve toutes les conquêtes de Louis XIV (Flandre française, Roussillon, Lille, Artois, Franche-
Comté, Alsace) mais donne Terre-Neuve et une partie de Canada à l’Angleterre. Quant aux Pays-
Bas, ils entrent dans le Saint-Empire.
Deux notions nouvelles ressortent du règne de Louis XIV : la notion d’absolutisme, mais les
contemporains du Roi-Soleil et de ses successeurs ignoraient le mot, bien qu’ils qualifiassent déjà
le pouvoir royal d’ « absolu ». Cet adjectif qualificatif désigne le gouvernement d'un seul (le
souverain) mais il ne signifie pas pour autant que le pouvoir dudit souverain est sans limite. Au
contraire, ce pouvoir est sévèrement encadré par les lois fondamentales du royaume et les
pouvoirs coutumiers (parlements, droit coutumier, droit civil,...). Et la notion de Grand Siècle
engendré par un rayonnement artistique et culturelle, qui est d’abord construit par Voltaire puis
entretenu par les historiographes des siècles suivants.
Quoi qu’il en soit La France de 1715 sort territorialement agrandie des guerres de Louis XIV, et
son règne est identifié au rayonnement de la civilisation française. Les Académies (des sciences,
de peinture, d’architecture…) constituent des foyers d'élaboration des règles classiques et de
rayonnement d'un art officiel tout entier tourné vers la gloire monarchique. Par calcul mais aussi
par goût, il se montre grand mécène dans la droite ligne de Richelieu et Mazarin, multipliant les
fêtes et entretenant les artistes et les écrivains qui participent au rayonnement intellectuel de la
Cour : Boileau, Corneille, Molière, Racine, Lully, les peintres Le Brun et Mignard, Mansart. Il fonde
la Comédie-Française (1680). La cour, au Louvre puis, à partir de 1682, à Versailles, fait la fierté
des élites françaises et l'admiration des diplomates.
Mais ses finances sont exsangues. Les guerres, les dépenses somptuaires du roi et les