Richelieu et Mazarin, premiers ministres
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B. Mazarin premier ministre (1643-1661)
Son ascension politique : Issu d’une modeste famille sicilienne, officier puis diplomate au service du
pape, Mazarin passe au service de la France en 1638 et est naturalisé français en 1639. En 1641, il
devient le principal collaborateur de Richelieu qui le fait nommer Cardinal (alors qu’il n’est pas
prêtre, ce qui est très rare) et le recommande à Louis XIII qui, en décembre 1642, le nomme ministre
d’Etat et chef du Conseil. Après la mort de Louis XIII, la régente Anne d’Autriche puis le roi Louis XIV
le maintiennent dans ses fonctions jusqu’à sa mort.
Ses objectifs : Les objectifs de Mazarin sont de gagner la guerre et de laisser à son roi et filleul qui n’a
que 5 ans à la mort de Louis XIII un trône puissant. Les historiens s’accordent pour dire qu’il aime
passionnément la France et l’a servie avec une abnégation sans limite. Il a la même politique que
Richelieu, la même énergie pour aboutir, autant de finesse, mais pour faire face aux difficultés il
préfère l’intrigue et la ruse à la brusquerie de son prédécesseur. Son extrême souplesse, son mauvais
français et son incroyable avidité indisposent beaucoup de ceux qui l’approchent. Il fut humilié,
trahi, diffamé, et régulièrement ridiculisé par ce qu’on appelait les mazarinades.
Sa politique intérieure : A son arrivée au pouvoir, alors qu’il fallait continuer la guerre, Mazarin trouve
le Trésor vide et des soulèvements dans tout le royaume comme à chaque période de régence. La
situation politique et financière est presque désespérée. Pour trouver de l’argent, il recourt aux
ventes d’offices, emprunts forcés et taxes diverses et s’attire ainsi la haine des Parisiens, d’autant
plus qu’une grave crise économique ruine beaucoup de marchands, met leurs ouvriers au chômage
et que les paysans souvent pressurisés et pillés par les soldats doivent faire face à de très mauvaises
récoltes comme celles de 1649 et de 1652. La population n’aurait cependant sans doute pas bougé, si
la noblesse de robe ne l’avait appelée à la révolte.
Pendant quatre ans, entre 1648 et 1652, Mazarin doit faire face à une période de troubles et
de guerre civile appelée « La Fronde », qui connut deux phases. La première (1648-1649), dite
« Fronde parlementaire » refuse sa décision d’imposer aux parlementaires une contribution
financière accrue. Le parlement de Paris qui n’est qu’un tribunal mais qui depuis 1643 multiplie les
remontrances, vote une déclaration qui veut limiter le pouvoir royal en supprimant les intendants et
en exigeant l’assentiment du Parlement pour toute création d’impôt ou d’office ainsi qu’avant toute
arrestation arbitraire. Le 26 août 1648, la régente indignée ayant fait arrêter l’un des parlementaires
les plus intransigeants mais très populaire, Paris se soulève et se couvre de barricades. Anne
d’Autriche et Mazarin doivent céder, remettre Broussel en liberté et supprimer les intendants.
Cependant, quelques mois plus tard, en même temps qu’elle ordonne à Condé de bloquer Paris avec
son armée, Anne d’Autriche s’enfuit discrètement à Saint-Germain avec Louis XIV et Mazarin (janvier
1649). La guerre civile commence. Mais les Parisiens se lassent vite du blocus qui rend le
ravitaillement difficile, et quand le prince de Conti propose d’appeler à l’aide les Espagnols alors en
guerre avec la France, le parlement inquiet de l’agitation populaire préfère traiter avec la régente et
Mazarin et signer la paix en mars 1649. La seconde, dite « Fronde des princes » est déclenchée par
l’arrestation en janvier 1950 de Condé et de Conti, qui convoitent la place de Mazarin. La haute
noblesse soulève la province « condéenne », et soutenue par l’Espagne, engage une véritable
campagne contre les troupes royales. Appuyés par les parlementaires, les princes libérés obtiennent
l’exil temporaire de Mazarin en 1651 et 1652. Pendant deux ans, Mazarin envoie le roi et la Régente
visiter les provinces fidèles où susceptibles de le redevenir afin de récolter des subsides et des