PARTIE 2 : SOCIOLOGIE GENERALE et SOCIOLOGIE POLITIQUE

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PARTIE 2 : SOCIOLOGIE GENERALE et SOCIOLOGIE POLITIQUE
Thème 1 : Les processus de socialisation et la construction des identités sociales
Introduction au thème :
1- Qu’est-ce que la sociologie ?
La sociologie est comme l’histoire, la géographie humaine, la
psychologie sociale ou l’économie par exemple, une science sociale,
i.e. qu’elle étudie les hommes vivant en société. Mais, pour le
sociologue, l’action des individus ne peut être comprise que par
référence au contexte social à l’intérieur duquel il se place. Emile
Durkheim cherche ainsi à fonder la sociologie en la distinguant
nettement de la psychologie. Il prend alors comme objet d’analyse le
suicide*, qui est un phénomène purement individuel ; il montre qu’il peut
aussi être un phénomène social dont les explications résident dans la
société elle-même et non dans les seuls individus (explication
psychologique). Durkheim constate, en effet, à travers l’examen des
statistiques du suicide dans les différents pays que, d’une part, le
nombre de suicides reste pratiquement constant dans chaque pays
d’une année à l’autre et que, d’autre part, ce nombre est très différent
d’un pays à l’autre. Cette régularité dans chaque société apparaît donc
étonnante et elle interdit d’analyser le nombre de suicides comme la
simple addition de tous les suicides imprévisibles et individuels. A un
phénomène social**, qui est ici la régularité des suicides dans une
société donnée, doivent correspondre des causes sociales. Durkheim
met alors en évidence d’autres régularités entre le taux de suicide de
chaque société et certaines situations sociales qui leur sont propres
(concernant la religion, la situation économique, la famille par exemple).
En définitive, le suicide est aussi un phénomène social, existant
indépendamment de ses manifestations individuelles. Il peut donc faire
l’objet d’une analyse sociologique. […] Dans sa démarche, le
sociologue doit prendre de la distance vis-à-vis de ses propres intérêts,
de ses engagements***. Le sociologue utilise des méthodes qualitatives
(monographie i.e. enquête sur un terrain par exemple) et quantitative
(sondage, enquête donnant des statistiques, etc.).
Dictionnaire d’Economie et de Sciences Sociales, Editions Hatier, avril 2011
* Le suicide (1897)
** Durkheim parle plutôt de fait
social
*** le sociologue doit s'abstenir de
porter des jugements de valeur sur
les croyances des individus
constituant la société qu’il étudie. Il
doit prendre de la distance avec
l’objet qu’il étudie pour ne pas être
influencé ni même influencer les
résultats obtenus.
Emile Durkheim (1858 1917), père
fondateur de la sociologie française
Q1 Quel est l’objet de la sociologie ?
Q2 Quelle distinction y a-t-il dans le texte entre l’explication psychologique et l’explication sociologique?
Q3 Quelles méthodes peut utiliser le sociologue dans sa démarche ?
Q4 Le mariage, le choix du métier, l’habillement, le suicide, le tatouage, etc. peuvent faire l’objet d’étude
sociologique. Pourquoi ?
2- Une méthode scientifique
Pour comprendre un fait social, le sociologue devra adopter une démarche scientifique (analyser les faits
sociaux comme des choses). Pour cela, il devra écarter les prénotions (les préjugés) et définir rigoureusement
les phénomènes étudiés. La démarche scientifique exige qu’on ne confonde pas corrélation et causalité*. Pour
le sociologue, la démarche scientifique reposera sur l’observation (comme l’homme de science), sur les
interprétations, mais à la différence de l’homme de science, il ne pourra pas faire des expériences pour valider
ses hypothèses. Par exemple, Durkheim utilisera la statistique parce qu’il considère que la société influence
l’individu qui suit des règles à son insu. Et la statistique permet de mettre en évidence cette influence.
http://www.ecossimo.com/sociologie/14142-la-definition-du-fait-social.html
Q1 Pourquoi la méthode du sociologue peut-elle être qualifiée de « démarche scientifique » ?
Q2 Quelle différence entre causalité et corrélation ?
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Section 1 : Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?
NOTIONS
INDICATIONS
Normes,
valeurs, rôles,
socialisation
différentielle.
On étudiera les processus par lesquels l'enfant construit sa personnalité par l'intériorisation / incorporation
de manières de penser et d'agir socialement situées. On s'interrogera sur les effets possiblement
contradictoires de l'action des différentes instances de socialisation (famille, école, groupe des pairs,
média). On mettra aussi en évidence les variations des processus de socialisation en fonction des milieux
sociaux et du genre, en insistant plus particulièrement sur la construction sociale des rôles associés au
sexe
Introduction
Document « Pour commencer » p.192. Répondre aux questions proposées.
Formulation d’hypothèses :
……………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
A. La socialisation ou comment devenir un être social
1) Qu’est-ce que la socialisation ?
Documents 1 et 2 p.192-193 Répondre aux questions proposées.
1- L’individu apprend et intériorise tout au long de sa vie les éléments socioculturels de son milieu (les normes
et les valeurs de la société), les intègre à la structure de sa personnalité sous l’influence d’expériences et
d’agents sociaux significatifs (les instances de socialisation) et par s’adapte à son environnement social (Guy
Rocher). Il se déroule pour l’essentiel pendant l’enfance. Ainsi se constitue la personnalité sociale de
l’individu, personnalité, parce que chacun conserve sa spécificité, mais sociale, parce qu’il y a intériorisation
des règles du groupe. On distingue donc trois temps dans le processus de socialisation :
- l’acquisition de la culture : tout d’abord, la socialisation est le processus d’acquisition des connaissances,
des modèles, des valeurs, des normes, bref des « manières de faire, de penser et de sentir » propres à la
société au sein de laquelle nous vivons. Ce processus débute à la naissance et se poursuit toute la vie. La
petite enfance est la période la plus intense en socialisation : c’est durant cette période qu’il a le plus de choses
à apprendre (propreté, langage, rôle, goûts culinaires, etc.) et qu’il est le plus malléable (il apprend facilement et
rapidement). Les différentes étapes de la vie (école, études secondaires, emploi, mariage, etc.) sont également
fécondes en socialisation.
- l’intégration de la culture à la personnalité : la socialisation inclut également le fait que les éléments de la
société et de la culture deviennent partie intégrante de la structure de la personnalité (intériorisation). Il n’est
pas possible de mesurer quelle proportion du système social est ainsi intégrée à la personnalité (tout comme il
est difficile de discerner l’inné de l’acquis). Les éléments appris nous apparaissent ainsi comme naturels.
- l’adaptation à l’environnement social : la socialisation inclut pour finir l’adaptation de l’individu à son
environnement.
Appartenir à une collectivité, c’est partager avec les autres membres assez d’idées ou de traits communs pour
se reconnaître dans le Nous qu’elle forme (« nous les jeunes », « nous les beurs etc.). L’adaptation à
l’environnement social a lieu sur le plan : biologique et psychomoteur (la personne qui a été socialisée dans un
groupe spécifique a développé des goûts - épicé pour le mexicain, petit déjeuner copieux pour l’anglais, salé,
etc. - et des attitudes corporelles - démarche cool ou intonation de la voix chez les groupes de jeunes en
banlieue - ), affectif (des études ethnologiques ont montré que certaines sociétés ou groupes sociaux favorisent
plus que d’autres le développement de l’agressivité, de la tendresse ou de l’amour), ou de la pensée (les
connaissances, les préjugés, bref les « manières de penser » varient d’une société / d’un groupe social à une
autre).
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Q1 Qu’est-ce que la socialisation ?
Q2 A quel moment s’effectue-t-elle ?
Q3 Quelles sont ses fonctions ?
Q4 Expliquez l’expression « personnalité sociale ».
Q5 Trouvez un synonyme « d’ intériorisation ».
Q6 Peut-on dire que nos comportements sont d’ordre naturel (innés) ou / et culturel (acquis) ?
Définition : les normes sont des règles de conduite propres à un groupe, apprises et partagées, légitimées par
des valeurs, et dont la non-observance entraîne des sanctions (manger avec une fourchette, se faire la bise
pour dire bonjour, etc.). Henri Mendras, dans Eléments de sociologie, souligne que « les règles que se fixent un
groupe s’intériorisent dans l’esprit des individus membres de ce groupe et disposent de sanctions pour les
garantir ». Les normes ont deux fonctions dans un groupe social : les normes sécurisent l’individu (il sait que les
autres appliquent les mêmes que lui) et elles traduisent et renforcent la cohésion du groupe.
Définition : les valeurs sont les principes qui orientent et légitiment les normes d’une société, se rapprochant
ainsi de la notion d’idéal. Pour Henri Mendras, « une valeur s’impose à l’individu comme une évidence et un
absolu, qu’on peut affiner mais qu’on ne peut, normalement, remettre en question ». Le respect, l’égalité, la
fraternité, etc. sont autant de valeurs qui inspirent les normes et légitime leur contenu. Elles sont un élément
important de la socialisation : l’individu accepte et intègre plus facilement les normes s’il comprend et partage
les valeurs qui les fondent.
Définition : à côté de sa personnalité individuelle, chaque personne acquiert une identité sociale, i.e. qu’il
occupe une certaine place dans la société. Le rôle social est le comportement attendu par la société vis-à-vis
des individus qui occupent un certain statut.
Récapitulatif
Comment devient-on un être social ?
2) Les instances de socialisation primaire : une transmission variée quelquefois
contradictoire
Documents 3 et 4 p.193. Répondre aux questions proposées.
Documents 2 p.196. Répondre aux questions proposées.
2- Les médias
Q1 Comment les médias peuvent-ils transmettre des normes ?
Q2 Pourquoi le rapport aux médias est-il problématique ?
Documents 3 (et 4) p.197 Répondre aux questions proposées.
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3- Famille et groupe de pairs
Q1 Le système normatif transmis dans la famille est-il nécessairement en adéquation avec celui du
groupe de pairs ?
3) Une socialisation différenciée en fonction du genre et des milieux sociaux
Définition : la socialisation différentielle est un processus d’acquisition et d’intériorisation des normes qui
varie en fonction de variables telles que le milieu social, le sexe, l’âge, etc
4- Billy Elliot
http://www.youtube.com/watch?v=phCEwSmHpOE
Q1 Faites une présentation du film Billy Elliot à l’aide de la bande
d’annonce et éventuellement de recherches sur internet.
Q2 A l’aide du vocabulaire sociologique adéquat, analysez la
situation dans laquelle se trouve Billy
5- Extrait d’un catalogue de jouet
http://www.avenuedesjeux.com, vu le 22/01/2014
Q1 Expliquez la formation des stéréotypes de genre.
Q2 L’évolution de la socialisation par genres modifie-t-elle la répartition des rôles hommes femmes
dans notre société ?
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6- Les rallyes
Document video :
http://www.youtube.c
om/watch?v=_vTv0w
uFHVM
Q1 Qu’est-ce qu’un «
rallye » ? Quelles sont
ses fonctions ?
Q2 Qu’est-ce qui
distingue la socialisation
dans « les milieux
bourgeois » de celle
dans « les familles
populaires » ?
Documents 3 p.195
Répondre aux questions
proposées.
7- .. et dans les milieux populaires des banlieues
8- Qu'est-ce qu'un homme pluriel ? En quoi l'homme est-il pluriel ?
Un homme pluriel, c'est un homme qui n'a pas toujours vécu à l'intérieur d'un seul et unique univers
socialisateur, qui a donc traversé et fréquenté plus ou moins durablement des espaces (des matrices) de
socialisation différents (et même parfois socialement vécus comme hautement contradictoires). L'homme pluriel
est donc porteur de dispositions, d'abrégés d'expériences multiples et pas forcément toujours compatibles... Il
doit pourtant "faire avec". Cette situation peut lui poser un grave problème si des dispositions viennent se
contredire dans l'action. Elle peut aussi être inaperçue par l'acteur lui-même si, comme c'est très fréquemment
le cas, les dispositions ne s'activent que dans des contextes ou des domaines de pratiques limités et séparés
les uns des autres. L'homme pluriel, c'est l'homme dont l'ensemble des pratiques est irréductible à "une formule
génératrice" ou à "un principe générateur".
Interview de Bernard Lahire sur le site Nathan Université à propos de L'Homme pluriel, Ed. Nathan
Q1 En quoi le concept « d’homme pluriel » permet-il de nuancer la vision déterministe de la
socialisation.
Récapitulatifs :
Montrez que les individus se voient imposer de l’extérieur les normes et les valeurs qui
caractérisent leur société mais qu’ils ont aussi une marge de liberté face à cette socialisation.
Montrez que la socialisation varie en fonction du genre puis selon le milieu social
d’appartenance.
Les tensions entre les instances de socialisation fragilisent-elles ou non les individus ?
Tous les enfants quel que soit leur milieu social d’appartenance, sont-ils préparés à réussir à
l’école ?
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