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’occuper de quelqu’un sans arrêter
de s’occuper de soi-même. Cela
semble facile mais ça ne l’est pas. Ac-
compagner un de ses parents dans la
salle de chimiothérapie sans lui laisser
la main ou le suivre pendant que son
cerveau glisse dans le brouillard de la
maladie d’Alzheimer, ou encore l’aider
“seulement” à vieillir avec dignité, sans
se perdre de vue soi-même. Une course
à obstacles où les obstacles sont le sur-
menage, la dépression, le sens d’im-
puissance. Essayez d’y faire face avec
courage et permettez à la personne que
vous assistez de faire à son tour
quelque chose pour vous, un petit geste
qu’elle est capable d’offrir. Celui qui
reçoit quelque chose ressent le besoin
de rendre pour ne pas se sentir un
poids.
Préparez-vous. Quand se présentent
les premiers problèmes de santé liés au
vieillissement, consultez un spécialiste.
Les bons gériatres ont une vision d’en-
semble des pathologies des personnes
âgées et ils peuvent vous aider à dresser
un bilan de santé adéquat et à vous
prescrire d’éventuels médicaments.
Renseignez-vous. Il est utile de sa-
voir quels sont les changements nor-
maux pour une personne âgée et quels
sont au contraire les symptômes d’un
problème. Donc, demandez aux méde-
cins soignants toutes les informations
utiles pour la pathologie dont souffre la
personne dont vous vous occupez.
Programmez le futur. Renseignez-
vous sur les services qui pourraient
vous être utiles dans le futur: ceux qui
sont offerts par la Sécurité sociale (hô-
pitaux et assistance à domicile), les ser-
vices privés (auxiliaires de vie, centre
pour les personnes âgées et pour les
soins palliatifs). Organisez l’aspect
économique (les coûts pour l’assistance
à long terme peuvent augmenter).
Encouragez l’autonomie. Respec-
tez la volonté et la nécessité de la per-
sonne assistée de prendre des décisions
et de garder le contrôle de sa vie le plus
longtemps possible.
Demandez de l’aide et apprenez à
dire non. Vous ne pouvez pas tout faire
tout seul. Partager cet engagement avec
d’autres membres de la famille, des
amis, des spécialistes et avec les auxi-
liaires de vie. Demandez de l’aide n’est
pas un signe de faiblesse mais de force
car vous donnez à la personne aimée
l’aide qu’elle mérite. Si les requêtes
sont excessives, vous avez le droit et le
devoir de dire non.
Enfin, offrez-vous un sourire. Le
bien-être d’une personne malade ou
non autosuffisante dépend aussi du
bien-être psychophysique de ceux qui
sont à ses côtés Mangez bien, dormez,
détendez-vous de manière adéquate. Et
puis amusez-vous: rire aide aussi ceux
qui sont en train de nous quitter. l
Offrez-vous un sourire
mes de leurs familles et l’éducation
fut confiée aux mères. Peu à peu, du-
rant les siècles, le père est devenu de
moins en moins présent et quand les
masses entrèrent dans la vie politique,
on la considéra comme «une affaire
des hommes», jusqu’à aujourd’hui.
Les pères se sont occupés du futur des
enfants en dehors de la famille en
s’engageant dans la vie sociale et poli-
tique. Encore aujourd’hui, dans les
crises familiales, les pères sont les
premiers acteurs (mais les femmes
aussi démontrent la même habilité) et
ils sont les premières victimes. Un
grand nombre d’hommes séparés se
retrouvent sans maison, dans des
conditions de pauvreté et avec des vi-
sites limités aux enfants. Ainsi nais-
sent les associations de solidarité
entre pères séparés.
Il faut cependant relancer le rôle pa-
ternel. Même si la séparation des pa-
rents est toujours traumatique, désor-
mais se diffuse de plus en plus la garde
partagée. Ce sont les hommes qui doi-
vent s’engager à retrouver un rôle, non
en compétition avec les mères mais en
collaborant avec elles. Si les engage-
ments du travail absorbent tant de
temps, il faut que le temps passé avec
les enfants soit riche en qualité et
contenus.
Sur la base de mon expérience et de
mes erreurs, j’ai rédigé une sorte de dé-
calogue du rôle paternel. Il n’est pas
exhaustif mais j’espère qu’il vous sera
utile pour réfléchir.
1) Ne pas être toujours présent mais
l’être quand c’est nécessaire.
2) Savoir dire de nombreux “oui”
mais aussi des “non” utiles.
3) Parler aux enfants de la vie mais
savoir écouter aussi leurs expériences
sans les juger futiles et sans importan-
ce.4) Savoir être sincère et pouvoir dire
«je me suis trompé».
5) Enseigner à reconnaître la réalité
et… à exercer la fantaisie aussi.
6) Savoir rire ensemble, et aussi de
soi-même.
7) Donner l’exemple de respect et
d’estime pour l’autre sexe.
8) Les règles restent des règles mais
on peut en parler avec sérénité.
9) Savoir être patient et savoir at-
tendre : ce que nous avons semé donne-
ra des fruits mais nous ne savons pas
quand.
10) Avoir et donner confiance dans
la vie sans prétendre protéger les en-
fants de tous les risques. l
S
TROISIÈME ÂGE