La lettre électronique de l’U.F.C.V. n°44
POUR VOTRE PRATIQUE : Jean-Louis GAYET
Orthostatic syndromes differ in syncope frequency.
Le syndrome de tachycardie posturale est défini par l’apparition en orthostatisme d’une tachycardie
(augmentation ≥ 30 bmp) avec des symptômes (malaises, palpitation, troubles visuels, voire secondairement
nausées, vomissements, diarrhée ou constipation …). De véritables syncopes sont possibles mais leur réalité
est souvent contestée. Pour l’apprécier, les investigateurs d’un centre spécialisé dans l’exploration des
dysautosomies a comparé 185 patients avec tachycardie posturale à 328 autres avec hypotension orthostatique
(les uns et les autres sélectionnés sur des critères drastiques parmi 3792 patients d’une base de données). Les
deux populations différent nettement par le sexe (près de 5 fois plus de femmes que d’hommes parmi les
tachycardies posturales, contre la parité pour l’hypotension orthostatique) et par l’âge (moyenne de 26 ± 13 ans
pour les patients avec tachycardies posturales contre 67 ± 17 pour ceux avec hypotensions orthostatiques). Lors
du tilt test, des syncopes ont été observées chez 70 des 185 patients avec tachycardie posturale (38%) contre
71/328 (22%) de ceux avec hypotension orthostatique, soit une différence très significative (p = 0,001). La durée
des syncopes était également plus longue pour les premiers que pour les seconds (19 ± 8 minutes vs
14 ± 8 minutes ; p < 0,0004). De façon remarquable 90% des patients qui avaient des tachycardies posturales
avec syncope au tilt test rapportaient des épisodes de syncopes clinique, contre seulement 30% de ceux du
groupe hypotension orthostatique avec syncope au tilt test (p < 0,0001). Par contre les malaises sur tables
n’avaient pas de lien particulier avec des antécédents cliniques équivalents pour l’une ou l’autre des deux
pathologies. Ce travail montre donc que si les tachycardies posturales sont moins fréquentes que les
hypotensions orthostatiques elles sont plus souvent responsables d’authentiques syncopes et que ces syncopes
sont plus facilement identifiables lors d’un tilt test.
Ojha A, McNeeley K, Heller E, Alshekhlee A, Chelimsky G, Chelimsky TC.Orthostatic syndromes differ in
syncope frequency. Am J Med. 2010 Mar;123(3):245-9.
Pour votre pratique : Ne pas oublier les tachycardies posturales parmi les causes de syncopes : Elles sont
définies par l’apparition en orthostatisme d’une tachycardie (augmentation ≥ 30 bmp) avec des symptômes
(malaises, palpitation, troubles visuels, voire secondairement nausées, vomissements, diarrhée ou
constipation...)
Resumption of sinus rhythm in patients with heart failure and permanent atrial fibrillation undergoing
cardiac resynchronization therapy: a longitudinal observational study.
Les insuffisants cardiaque en fibrillation auriculaire ont un pronostic plus péjoratif que ceux qui sont restés en
rythme sinusal, notamment lorsqu'ils réunissent les critères habituels de resynchronisation (FE <35% et QRS ≥
120 ms). Le bénéfice de la resynchronisation a été reconnu chez ces patients au même titre que chez ceux qui
sont encore en rythme sinusal. Il existe des données (éparses) suggérant que la resynchronisation pourrait
favoriser le retour au rythme sinusal. Pour le vérifier, une étude internationale (Pavie, New-York et Rennes) a
évalué l'effet de cette technique chez 330 insuffisants cardiaques consécutifs en FA permanente et ayant les
critères d'indication de resynchronisation. Ces patients avaient une moyenne d'âge de 70 ± 9 ans, avec 44% de
cardiopathies ischémiques et 18% de diabétiques. Ils recevaient dans de bonnes conditions les traitements
préconisés pour l'insuffisance cardiaque. Avec un suivi médian de 42 mois (19 - 65 pour les 25
ème
et 75
ème
percentiles) la restauration du rythme sinusal (confirmé à un mois d'intervalle) a été observé chez 34 d'entre eux
(10,3%, soit 4,5 pour 100 patients par an) avec un recul médian de 4,4 mois. Ces 34 patients se sont vu ajouter
une électrode atriale dans les deux mois suivant la restauration du rythme sinusal (sans complications
infectieuses mais avec 5 hématomes au site d'implantation et 2 thromboses sous-clavières). Parmi
14 envisagés, les facteurs prédictifs de retour en rythme sinusal identifiés ont été un plus petit diamètre
télédiastolique VG, un plus petit diamètre auriculaire (< 50 mm), un QRS raccourci après implantation
(< 150 ms), ainsi qu'une ablation du nœud AV (réalisée chez 76% des patients). Par rapport aux patients qui
avaient 0, 1 ou 2 des facteurs la probabilité de restauration du rythme sinusal était multipliée par 3,5 en
présence de 3 facteurs et par 5,7 en présence des 4 facteurs. Au terme du suivi, 153 des 330 patients sont
décédés, le plus souvent de cause cardiaque. Le taux de décès a été de 5% parmi les patients revenus en
rythme sinusal contre 44% de ceux qui sont restés en fibrillation auriculaire. Analysé en échographie, le
remodelage a été plus important en cas de retour au rythme sinusal mais sans que la différence soit
statistiquement significative par manque d'effectif. Les auteurs de ce travail souligne que l'identification des