DOSSIER DE PRESSE
MACBETH
création théâtre | texte William Shakespeare | traduction Yves Bonnefoy |
mise en scène Anne-Laure Liégeois | avec Olivier Dutilloy, Anne Girouard,
Pauline Belle, Sébastien Bravard, Elsa Canovas, Alessandro de Pascale,
Philippe Houriet, Pauline Masse, Noé Mercier, Sarah Pasquier, Jean-Fran-
çois Pellez,
Jérémy Petit, Loïc Renard, Alexandre Ruby, Charles-Antoine Sanchez,
Willie Schwartz
scénographie Alice Duchange et Anne-Laure Liégeois | lumières Dominique Borrini |
costumes Elisa Ingrassia et Anne-Laure Liégeois | réalisation sonore François Leymarie |
assistante à la mise en scène Marie-Charlotte Biais | régie générale Antoine Gianforcaro |
régie lumière Patrice Lechevallier | régie son Guillaume Monard | construction du décor
Ateliers du Grand T- Nantes – chef constructeur François Corbal | remerciements à Martine
Bardol et Jean-Christophe Cavallin | durée env. 2h15
coproduction Le Festin – Compagnie Anne-Laure Liégeois, Le Volcan – Scène Nationale du
Havre, Le Fracas – CDN de Montluçon – région Auvergne, Théâtre de l’Union – CDN de
Limoges, Le manège.mons, Maison de la Culture d’Amiens, Le Cratère – Scène Nationale d’Alès,
Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff | avec le soutien de Le Grand T – Théâtre de Loire-
Atlantique, Le Monfort Théâtre | avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, du
Centre des Arts scéniques, de l’ENSATT et du fonds d’insertion PSPBB-ESAD
VENDREDI 31 JANVIER › VENDREDI 14 FÉVRIER 2014
MARDI, VENDREDI À 20H30,
MERCREDI, JEUDI ET SAMEDI À 19H30, LE DIMANCHE 2 FÉV. À 16H
THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
TOURNÉE 2013.2014 EN PAGE 2
SERVICES PRESSE
Zef Isabelle Muraour 01 43 73 08 88 – 06 18 46 67 37 – isabelle.mur[email protected]om
LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
tarifs27 € tarif normal 18 € +60 ans, billet découverte, groupe à partir de 8 personnes, carte famille nombreuse,
comités d’entreprise, collectivités, abonnés des théâtres partenaires, adhérents cinéma, Fabrica’son, médiathèque
Pablo Neruda, ACLAM et Conservatoire intercommunal de Malakoff, associations des Amis de la Maison des Arts de
Malakoff et des Z’amis du Conservatoire 13€ –30 ans, demandeurs d’emploi, intermittents du spectacle, personnes
handicapées 9 € –12 ans, bénéficiaires du RSA, –30 ans pour l’Association des Z’amis du Conservatoire et les élèves
du Conservatoire intercommunal de Malakoff
MACBETH
l’équipe artistique
texte William Shakespeare
traduction Yves Bonnefoy
mise en scène Anne-Laure Liégeois
avec
Olivier Dutilloy, Macbeth
Anne Girouard, Lady Macbeth
Pauline Belle, les enfants : Donalbain – Fléance – Macduff jr - Siward
Sébastien Bravard, Banquo
Elsa Canovas, Weird Sister, la servante
Alessandro de Pascale, le messager
Philippe Houriet, Duncan
Noé Mercier, Ross
Pauline Masse, Weird Sister
Sarah Pasquier, Weird Sister, Lady Macduff
Jean-François Pellez, Angus
Jérémy Petit, le médecin, un assassin
Loïc Renard, Malcom
Alexandre Ruby, Macduff
Charles-Antoine Sanchez, Seton
Willie Schwartz, Lennox
durée env. 2h15
scénographie Alice Duchange et Anne-Laure Liégeois | lumières Dominique Borrini | costumes Elisa
Ingrassia et Anne-Laure Liégeois | réalisation sonore François Leymarie | assistante à la mise en scène
Marie-Charlotte Biais | régie générale Antoine Gianforcaro | régie lumière Patrice Lechevallier | régie son
Guillaume Monard | construction du décor Ateliers du Grand T- Nantes – chef constructeur François Corbal |
remerciements à Martine Bardol et Jean-Christophe Cavallin
coproduction Le Festin – Compagnie Anne-Laure Liégeois, Le Volcan – Scène Nationale du Havre, Le Fracas –
CDN de Montluçon – Région Auvergne, Théâtre de l’Union – CDN de Limoges, Le manège.mons, Maison de la
Culture d’Amiens, Le Cratère – Scène Nationale d’Alès, Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff | avec le
soutien de Le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, Le Monfort Théâtre | avec la participation artistique du
Jeune Théâtre National, du Centre des Arts scéniques, de l’ENSATT et du fonds d’insertion PSPBB-ESAD
TOURNÉE 2013.2014
Le Volcan, Scène Nationale – Le Havre, 9 › 11 janvier - 02 35 19 10 20 | Le Manège, Centre Culturel Trans-
frontalier – Mons, 16 › 19 janvier - +32 (0) 65 39 59 39 | Théâtre Forum – Meyrin, 28 › 29 janvier - +41 22 989
34 34 | Théâtre 71, Scène Nationale - Malakoff, 31 janvier › 14 février - 01 55 48 91 00 | Espace des Arts,
Scène Nationale – Chalon/Saône, 20 › 21 février - 03 85 42 52 12 | Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique
Nantes, 24 › 28 février - 02 51 88 25 25 | La Piscine – Châtenay-Malabry, 4 mars - 01 41 87 20 84 | La
Passerelle, Scène Nationale des Alpes du Sud – Gap, 18 mars - 04 92 52 52 52 | Le Cratère, Scène Nationale
Alès, 20 › 21 mars - 04 66 52 52 64 | Maison de la Culture d’Amiens - Amiens, 25 › 26 mars - 03 22 97 79 77 |
L’Entracte, Scène conventionnée de Sablé-sur-Sartre - Sablé-sur-Sarthe, 28 mars - 02 43 62 22 22 | Théâtre
de l’Union, Centre Dramatique National du Limousin – Limoges, 1 › 3 avril - 05 55 79 90 00 | Le Fracas,
Centre Dramatique National Montluçon - Région Auvergne - Montluçon, 8 › 9 avril - 04 70 03 86 18
UNE ŒUVRE
DES RECOINS DU CERVEAU
La main droite agrippée au niveau de la tempe à une poignée de cheveux, la main gauche aux
ongles plantés dans le haut du crâne ; les yeux écarquillés sur un présent terrifiant et le regard
tendu vers un avenir non moins effrayant. Le tableau de Courbet, un autoportrait en Désespéré.
Macbeth est ce désespéré qui rêve les yeux ouverts dans ses nuits sans sommeil. Tout se crée, se
forme dans cette tête. L’imagination y est maîtresse, le désir compulsif y est maître.
On a souvent dit que
Macbeth
était un cauchemar. Partir de ce mot. Le cauchemar appartient au
plus intime. À soi perdu dans la nuit, avec l’esprit pour seul guide.
Macbeth
se joue dans le crâne
de Macbeth. Tout dans la tête. C’est seulement dans la tête que siègent les cauchemars. Pas dans
la vie. Si
Macbeth
est un cauchemar c’est parce qu’il est une œuvre de l’esprit, appartient au
monde du rêve. Une œuvre des recoins, des couloirs du cerveau. Le cauchemar intime, privé,
d’un homme qui croit que le pouvoir est là, à portée de sa main. D’un homme dévoré par le
désir, épuisé par ses passions. Macbeth se bat dans le vide contre ses démons. Désir qui tue le
sommeil et plonge dans une insomnie faite de sombres fantasmes. Macbeth a tué son sommeil
et erre dans l’entre deux, celui du chien et du loup, du songe éveillé. Un entre deux peuplé de
cauchemars à l’apparence d’animaux; porc, rat, corbeaux, salamandre... de fantômes, d’objets
volants, d’arbres qui marchent, de milliers d’enfants, d’esprits et de phantasmes de jeunes filles
ou de jeunes gens... Tous des êtres immatériels, petits processus mentaux, qui volètent dans la
te dérangée. Macbeth confond les apparences avec la réalité, voilà l’illusion. Voilà le théâtre. Ce
qu’il perçoit n’est que la projection de ses désirs exacerbés. De cet aveuglement, de ces
déformations, Shakespeare joue. Voilà la tragédie. Tragédie de Macbeth. Macbeth personnage
tragique qui avec le théâtre touche à l’immortalité que lui refusait son histoire d’homme.
Dans la boîte crânienne de Macbeth, imprimée sur chaque paroi : l’image de la femme comme
double de soi. Lady Macbeth qui même morte restera là, accrochée à la chair, aux entrailles de
l’homme. Quand aux derniers moments de cette existence pitoyable, son esprit malade inventera
des forêts qui marchent et des hommes nés de ventre ouvert et non de sexe de femme, il la
portera encore en lui, sur lui. Lady Macbeth se croit homme quand elle le dit femme. Femme
quand elle le croit homme. Elle interprète la féminité virile, croit que l’essence de l’homme
consiste dans le désir brutal, la force déchaînée. Elle l’excite à la virilité et bannit son propre sexe.
Pour tromper son ennui de femme parquée dans la sphère domestique, elle le conduit par la
main, comme la mère conduit l’enfant, vers les plus hautes fonctions, réalisant à travers lui son
rêve contrarié de surmâle. Quand Macbeth l’exclut du pouvoir, de la prise en charge du cours de
l’histoire - pour la protéger, pour lui faire des cadeaux, comme doivent en recevoir les «sages
épouses», pour être enfin ce qu’elle lui impose d’être : un homme - elle sombre doucement vers
l’abandon de soi, de son sexe, sombre dans la folie. Mais auparavant Macbeth aura capitulé
devant son hystérie violente. Lady Macbeth déplace tous les repères sexuels. Les siens, les nôtres.
Veut renoncer à toutes les vertus de sa féminité : elle appelle à être absolument sans son sexe.
Elle joue avec toutes les vertus de sa féminité et n’est plus qu’un sexe qui appelle l’autre sexe.
« Nightmare », le cauchemar anglais, se traduit par « jument de la nuit ».
Lady Macbeth est le Nightmare de Macbeth, cette cavale emportée qui le pousse à tous les
crimes, cette monture fonçant à travers la nuit comme le cheval de Mazeppa. Elle est rêve,
cauchemar de Macbeth, son désir et son dégoût.
Olivier Dutilloy et Anne Girouard sont un couple de combattants ! C’est pour eux aussi que se
crée
Macbeth
. Ils se sont battus dans
l’Augmentation
de Pérec pour obtenir une augmentation,
ils se battront maintenant pour obtenir le pouvoir ! Ne pas résister au plaisir de rire par empathie
de nos travers. Ce couple aura aussi le risible d’un couple où l’un des deux manipule l’autre en
vue d’assouvir des désirs propres, où l’un est piégé, puis piège l’autre. Dans ce nœud, comme on
peut parler de nœud de vipères pour ce couple enchevêtré, résidera la bouée qui saura dire que
l’enfer, le cauchemar, c’est aussi le couple.
Un couple. Un couple sans enfant. La haine que Macbeth voue bientôt à Banquo trouve sa
source dans l’envie que provoque la présence de l’enfant à côté du père. C’est lui qui sera roi. Lui,
Macbeth n’aura pas de descendance, personne à qui céder un trône ainsi devenu vain. Mais
l’univers de
Macbeth
est saturé d’enfants. Fléance, Malcom, Donalbain, le fils trop intelligent de
Macduff, Siward, les enfants à tête casquée, ensanglantée, tenant dans la main un arbre, les
enfants morts dont on met les doigts dans le bouillon des sorcières. Chez ce couple sans enfant,
vieillissant, naît la peur, la répulsion de cette jeunesse qui pousse pour prendre la place.
Entourant le couple de comédiens de quarante ans, une infinité de jeunes comédiens, peut-être
même encore des enfants, bouillonnants, trépignants, prêts à tous les combats. Dans le
cauchemar de l’homme épris de puissance, du couple sec : la jeunesse qui attaque.
Anne-Laure Liégeois
octobre 2013
MACBETH
RÉSUMÉ
Macbeth est un noble écossais. Il vient de combattre glorieusement contre les Norvégiens, au
service de son roi : Duncan, roi d’Ecosse. Sur le chemin, il rencontre des sorcières qui lui font
d’étranges prédictions. Il apprend ainsi qu’il portera le titre de « sire de Cawdor » et même celui
de « roi ». C’est alors que le roi Duncan le remercie en lui attribuant effectivement le titre de
« sire de Cawdor », après avoir fait exécuter le noble qui portait auparavant ce nom et qui l’a
trahi. Plutôt que de se satisfaire de cet honneur, Macbeth rêve son avenir et partage son
ambition avec sa femme. Lady Macbeth l’encourage à tuer le roi Duncan et à s’emparer du
pouvoir. Mais le sang appelle le sang et ce meurtre ne sera en vérité que le premier d’une longue
série...
UN COUPLE DÉMONIAQUE
Le meurtre, dans les cas ordinaires où la sympathie va tout entière à la victime, est un incident
d’une horreur banale et vulgaire – parce que l’intérêt se confond avec l’instinct, naturel mais bas,
qui nous rattache à la vie – instinct de conservation, nécessaire pour survivre, et donc également
partagé (bien qu’à des degrés divers) par toutes les créatures vivantes – instinct qui, en
supprimant toute différence, et en ravalant les plus grands hommes au niveau du « pauvre
insecte qu’on écrase », montre la nature humaine dans son attitude la plus abjecte et la plus
humiliante. Comme le propos du poète s’accommoderait mal d’une pareille attitude, quel parti
doit-il prendre ? Il doit reporter son intérêt sur le meurtrier, c’est à lui que doit aller notre
sympathie (bien entendu je veux dire par sympathie une compréhension intime, non la pitié ou
l’approbation). La lutte intérieure de la victime, le flux et le reflux de sa passion et de sa volonté
sont submergés par une seule envahissante panique : la peur de mourir sur l’instant la frappe
« de sa masse pétrifiante ». Tandis que chez le meurtrier, le meurtrier digne d’un poète, doit
forcément se déchaîner l’orage de la passion – jalousie, ambition, vengeance, haine – qui fait
naître un enfer en lui – et c’est sur cet enfer qu’il faut nous pencher.
Dans
Macbeth
, afin de satisfaire son énorme, sa débordante faculté de création, Shakespeare a
introduit deux meurtriers ; et, comme d’habitude sous sa plume, ils sont remarquablement
différenciés ; mais bien que chez Macbeth le conflit spirituel soit plus marqué que chez sa
femme, la férocité moins en éveil, et que ses sentiments lui viennent surtout d’elle, par
contagion – étant donné qu’ils sont également coupables du meurtre, on doit en fin de compte
leur imputer à tous deux un même esprit criminel. Cela devait être dit en clair, tant pour la chose
en elle-même que pour l’opposer, dans de plus justes proportions, à la nature désarmée dans leur
victime, « le gracieux Duncan » ; et pour exposer de manière adéquate « la profonde damnation
de son rapt », cela devait être dit avec la dernière énergie. Nous devions être amenés à sentir
que la nature humaine, autrement dit la nature divine, d’amour et de merci, répandue dans le
cœur de toutes les créatures, et dont il est bien rare qu’elle fasse complètement défaut à
l’homme – nous devions sentir que cette nature s’était retirée, évanouie, éteinte, et que la nature
démoniaque avait pris sa place. […]
Là (dans
Macbeth
), le reflux du cœur humain et l’entrée en scène de l’esprit infernal devaient
être exprimés de fons tangible. Un autre monde a fait irruption ; les meurtriers sont soustraits
à l’atmosphère des choses humaines, des intentions humaines. Ils sont transfigurés : lady
Macbeth n’appartient plus à son sexe, elle est « désexuée » ; Macbeth a oublié qu’il est né d’une
femme ; ils sont tous deux conformes à l’idée qu’on se fait des démons ; et c’est le monde des
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