Numéro spécial érosion
Érosion et usure dentaire
Prévalence de l’usure dentaire
Bilan, diagnostic et facteurs de risque
Prévention et traitement
PROPHYLAXIE
Infos
Informations pratiques sur la prévention en hygiène bucco-dentaire
Nouveau numéro 2012
02 Nouveau numéro 2012 PROPHYLAXIEInfos
Mentions légales/Sommaire/Éditorial
Sommaire
Nouvelle approche de l’érosion dentaire 3
Érosion et usure dentaire – Une perspective
anthropologique 4
Dr John A. Kaidonis, Adélaïde, Australie
En quoi l’érosion des tissus dentaires durs se
différencie-t-elle des caries? 7
Pr Dr Thomas Attin, Zurich, Suisse
Prévalence de l’usure dentaire 9
Pr David Bartlett, Londres, Grande-Bretagne
Érosions dentaires: bilan, diagnostic et facteurs
de risque 13
Pr Dr Adrian Lussi, Berne, Suisse
Facteurs de risque et directives pour l’évaluation
du risque 17
Dr Annette Wiegand, Zurich, Suisse
Méthodologie pour l’examen de l’érosion dentaire 19
Pr Dr Marie-Charlotte Huysmans, Nimègue, Pays-Bas
Coup de projecteur sur une alimentation saine
(pour les dents): les aliments acides! 23
Dr Gerta van Oost, Dormagen, Allemagne
Les troubles de l’alimentation et l’appareil manducateur 25
Dr Ulrich Cuntz, Dr Wolfgang Niepmann, Prien,
Allemagne
Prévention et traitement des pertes de tissus dentaires
durs dues aux attaques acides (érosions) 30
Pr Dr Carolina Ganss, Dr Nadine Schlüter, Gießen,
Allemagne
Utilisation des produits elmex®PROTECTION ÉROSION
en prophylaxie secondaire de l’érosion 33
Micrographie par balayage électronique
de la couche riche en étain déposée sur
un échantillon d’émail in situ, résultat
de l’application régulière de la solution
dentaire elmex PROTECTION EROSION.
Éditorial
Chers lecteurs,
Ce nouveau numéro de PRO-
PHYLAXIEInfos est une édition
spéciale érosion mise à jour. Vous
y trouverez les toutes dernières
informations sur l’érosion den-
taire. Au cours de ces dernières
années, on a observé une aug-
mentation spectaculaire de la
prévalence de l’érosion dentaire
due aux acides d’origine non bactérienne. L’érosion
est souvent le résultat d’habitudes nutritionnelles mal-
saines, comme la consommation fréquente d’aliments
et de boissons acides. Elle peut être également d’ori-
gine intrinsèque, par un reflux d’acide gastrique, par
exemple. Quelle que soit la cause de l’attaque acide
sur les dents, les experts sont unanimes: les dommages
de l’érosion sur l’émail dentaire et la dentine dus aux
acides sont irréversibles. Mais il n’y a aucune raison de
désespérer.
GABA est fier de vous présenter son nouveau den-
tifrice, mis au point spécialement pour cette indication.
Le dentifrice elmex®PROTECTION EROSION, tota-
lement innovant, contient la technologie brevetée
ChitoActiveTM et procure une protection efficace et
cliniquement prouvée contre l’érosion dentaire. Il vient
compléter la solution dentaire du même nom déjà bien
implantée sur le marché que nous vous avons déjà
présentée dans le premier numéro de cette revue.
Je vous souhaite une lecture agréable
et instructive!
Cordialement,
Dr Marianne Le Reste
Directeur Affaires Scientifiques
France
Éditeur (responsable selon la loi sur la presse):
GABA Laboratoires
Affaires scientifiques: Dr Marianne Le Reste
Marketing: Marie-Agnès Richard
60 avenue de l’Europe
92270 Bois-Colombes · France
Conception:
eye-con Medienagentur
Lechenicher Str. 29 · 50374 Erftstadt · Allemagne
Internet:
www.gaba.com
Les avis des auteurs ne correspondent pas toujours
à ceux de l’éditeur. La réimpression et la publication
d’extrait doivent indiquer la source.
PROPHYLAXIEInfos Nouveau numéro 2012 30
Étude: la protection contre l’érosion du dentifrice
contenant la technologie ChitoActive™, a fait l’objet
d’un focus lors du 44ème colloque en mer Baltique
Les premiers stades de l’érosion dentaire sont diffi-
ciles à percevoir par les patients et à diagnostiquer; une
anamnèse dentaire et un diagnostic complets sont
donc nécessaires.
Un pourcentage croissant de la population est
exposé aux risques de l’érosion dentaire. Cette aug-
mentation est due en partie à des facteurs extrinsèques
et à des facteurs intrinsèques. Parmi les facteurs
extrinsèques, on peut citer la consommation d’ali-
ments, de boissons et de confiseries acides. Certains
médicaments et auxiliaires diététiques peuvent égale-
ment contenir des acides érosifs. Les effets mécani-
ques, comme le brossage dentaire, peuvent intensifier
la perte d’émail dentaire. Parmi les facteurs intrinsè-
ques, on peut citer l’acide gastrique, qui atteint la
cavité buccale en cas de reflux et de vomissements
chroniques. De plus, une diminution de la salivation
peut favoriser le développement de l’érosion dentaire.
Attaques acides récurrentes
Les attaques acides récurrentes peuvent ramollir,
voire dissoudre, l’émail dentaire. En résulte une perte
d’émail dentaire et, à un stade avancé, de dentine.
Cette lésion est irréversible. Des produits spéciaux
peuvent permettre d’atténuer le risque de perte
d’émail dentaire. GABA a mis au point un dentifrice qui
forme une couche protectrice à base d’étain sur les
surfaces dentaires. Le nouveau dentifrice elmex®PRO-
TECTION EROSION repose sur la technologie exclu-
sive ChitoActive™. Outre le chlorure d’étain et le
fluorure d’amines, le dentifrice contient également le
bio-polymère Chitosan. Lors des attaques acides récur-
rentes il se produit en bouche des composés d’étain
presque insolubles qui se déposent sur l’émail dentaire
ramolli. L’émail devient alors plus résistant aux attaques
acides érosives ultérieures. En outre, le dentifrice offre
également une protection renforcée contre la perte
d’émail dentaire ramolli lors du brossage. Le nouveau
dentifrice peut être utilisé tous les jours avec la solution
dentaire elmex®PROTECTION EROSION.
Numéro spécial érosion
Une étude in situ confirme l’effet
protecteur
Une étude clinique in situ (randomisée, contrôlée,
en double aveugle) a confirmé l’effet du dentifrice. 27
sujets ont participé à cette étude en groupes croisés.
Les sujets ont porté des échantillons d’émail dentaire
dans la cavité buccale pendant une période de sept
jours; les volontaires ont été soumis à six attaques aci-
des par jour (hors cavité buccale) et traités (dans la
cavité buccale) avec l’un des trois dentifrices testés
deux fois par jour. Résultat: l’utilisation du nouveau
produit donne lieu à une baisse de 47% de la perte
d’émail dentaire par rapport à l’utilisation d’un dentifri-
ce contenant du fluorure de sodium.
Sujet principal du colloque de la
mer Baltique
La nutrition et l’érosion dentaire ont été les princi-
paux sujets abordés lors du 44ème colloque de la mer
Baltique organisé à Lübeck par l’association libre des
chirurgiens-den-
tistes allemands.
Les interventions
ont été de grande
qualité et suivies
par 200 partici-
pants. GABA sou
tenait deux pré-
sentations lors de
ce colloque.
Dans son inter-
vention «Le travail
ininterrompu de sape des acides sur les dents», le Dr
Annette Wiegand (Zurich), docteur en médecine den-
taire, a présenté les causes, la prévention et le traite-
ment de l’érosion dentaire non carieuse induite par les
acides. Le Dr Gerta van Oost (Dormagen), diplômée
en écotrophologie, a donné des conseils pratiques lors
du programme réservé au personnel féminin qui s’est
déroulé simultanément. Elle a fait des remarques utiles
sur le conseil diététique en prophylaxie bucco-dentaire
en indiquant, avec cœur et esprit, un but et un plan
d’action aux participants pendant 2 heures et demi; les
présentations sur la récession et les abrasions ont com-
plété le contenu du colloque. Pour plus d’informations,
consultez la page www.gaba-dent.de/ostsee sur Inter-
net (textes en allemand).
Nouvelle approche de l’érosion dentaire
Outil de formation en ligne
Pour en savoir plus sur l’indication d’érosion den-
taire, GABA a mis au point un outil de formation en
ligne. Il permet aux dentistes et à leurs collaborateurs
d’améliorer leurs connaissances techniques grâce à
un auto-apprentissage. Pour accéder à l’outil, rendez-
vous sur le site www.elearningerosion.com/fr.
Dr. Gerta van Oost
04 Nouveau numéro 2012 PROPHYLAXIEInfos
Numéro spécial érosion
Introduction
D’après leurs études sur de nombreuses popula-
tions de chasseurs-cueilleurs (aborigènes australiens,
par exemple), les anthropologues attribuent l’usure
dentaire à des processus physiologiques normaux,
inhérents à la fonction des dents. La mastication des ali-
ments était l’activité fonctionnelle la plus fréquente au
cours de laquelle l’action abrasive des aliments était
largement responsable de l’étendue et de l’apparence
de l’usure observée (Kaifu et al. 2003). Par ailleurs, ces
populations se servaient couramment des dents
comme d’outils, ce qui contribuait également à l’usure
dentaire (Molnar 1972). Les anthropologues ont avancé
un autre argument: même si les dents s’usent, non
seulement celles-ci restent fonctionnelles durant toute
la vie, mais c’est aussi tout l’appareil stomatognathique
qui change et s’adapte à l’usure, ce qui renvoie à un
complexe crânio-facial dynamique (Kaifu et al. 2003;
Richards 1985). Cette approche anthropologique va
à l’encontre de la prémisse selon laquelle seules les
dents percées droites présenteraient la forme fonction-
nelle idéale.
Dans ce processus dynamique au cours duquel la
hauteur des protubérances de la dent diminue, le sché-
ma de mastication «en goutte» s’élargit (Barrett 1977),
avec un remodelage («remodelling») de la cavité glé-
noïde (Richards 1984). On observe aussi une éruption
continue, physiologique des dents, pour compenser
l’usure. L’interaction entre le taux d’usure et l’éruption
continue détermine la dimension verticale d’occlusion.
Cette modification de la forme de la dent est décrite
dans la dentisterie moderne comme un continuum,
comprenant le guidage canin, un plan occlusal plat
avec occlusion par les bords antérieurs et la fonction
de groupe.
Par ailleurs, il existe également un lien direct entre
les contraintes occlusales (mastication énergique),
l’usure interproximale et la diminution de la longueur
de l’arcade dentaire, qui s’explique par la migration
mésiale des dents (Fig. 1). Les anthropologues ont
avancé l’argument selon lequel cette diminution de la
hauteur de l’arcade est en partie responsable de l’érup-
tion des dents de sagesse sans inclusion, comme on
peut l’observer sur les squelettes d’aborigènes (Begg
1954). Il est intéressant de constater que l’inclusion des
dents de sagesse chez les aborigènes modernes est
similaire à celle observée dans la population de des-
cendance européenne, ce qui s’explique par les taux
d’usure relativement faibles associés à la consomma-
tion d’aliments cuisinés mous.
Bien qu’au siècle dernier, les anthropologues utili-
saient les termes «attrition», «abrasion» et même «éro-
sion» comme des synonymes pour décrire l’action abra-
sive des aliments, ces termes renvoient à différents
mécanismes très spécifiques que les chercheurs en
médecine dentaire viennent à peine de définir.
L’attrition et l’abrasion sont dues à des processus méca-
niques exercés sur la surface dentaire, tandis que l’éro-
sion est causée par une interaction chimique. Se pose
alors une question déconcertante: comment classer
l’érosion dans le paradigme d’ensemble?
Aperçu des mécanismes d’usure
L’attrition est causée par un contact dent à dent: les
dents sont limées. Ce processus qui n’implique pas
l’alimentation se caractérise par la formation d’une
facette d’abrasion (Fig. 2), généralement une surface
plane dont les bords sont bien délimités (Every 1972).
Chaque facette a son homologue dans l’arcade antago-
niste. En cas d’exposition de la dentine, la facette s’use
progressivement sans former de creux ou de cavités
(«scooping») (Kaidonis 2007). La prévalence de l’attri-
tion est très variable dans les articles scientifiques. Les
études qui rapportent de faibles niveaux d’abrasion se
fondent généralement sur des recherches subjectives.
Les études qui se fondent sur la fréquence de l’appari-
tion de facettes, en revanche, rapportent un schéma
comportemental en grande partie identique. Les étu-
Érosion et usure dentaire –
Une perspective anthropologique
Dr John A. Kaidonis, École de dentisterie, Université d’Adélaïde, Australie
Fig. 1:
Abrasion importante
et usure interproxi-
male sur la première
et la deuxième
molaires temporaires
d’un enfant
aborigène australien
(peuple préhistori-
que)
Fig. 2:
Facettes avec des
bords prononcés sur
la deuxième molaire
du côté droit de la
mandibule d’un
indigène australien
(peuple préhistori-
que)
PROPHYLAXIEInfos Nouveau numéro 2012 50
Numéro spécial érosion
des sur la fréquence de la formation de facettes
menées sur des squelettes de peuples d’Aborigènes
préhistoriques (Kaidonis et al. 1993), aussi bien que les
études auprès de patients n’appartenant pas au groupe
ethnique des Aborigènes et sélectionnés au hasard
dans un cabinet dentaire général en Australie du sud
(Kaidonis 2007), rapportent une prévalence supérieure
à 90%. Il est intéressant de constater que des études
comparatives sur des espèces disparues et encore
existantes indiquent la formation de facettes.
L’abrasion survient lorsqu’un matériel extrinsèque
(qui vient de l’extérieur de l’organisme) exerce une
force importante sur la surface dentaire (Every 1972).
Parmi les matériaux extrinsèques, on compte non
seulement les aliments, mais aussi des corps étrangers
(par ex. cure-dents, brosses à dents, pipes à tabac,
etc.); toutes sont responsables d’un même schéma
d’usure caractéristique de la denture. La mastication
des aliments n’entraîne pas l’apparition d’une facette
bien marquée, mais la formation d’une zone d’abrasion
qui n’est pas «anatomiquement spécifique» et dans
laquelle les aliments peuvent exercer leur action en
divers endroits occlusaux et incisifs, en fonction de leur
consistance, jusqu’à l’apparition, après exposition, de
creux ou de cavités dans la dentine ramollie (Fig. 3). La
dentine ainsi pourvue de cavités n’est pas sensible, car
l’action mécanique entraîne la production d’une boue
dentinaire qui obture les tubules. Il est intéressant de
constater que le rapport entre la profondeur des creux
et l’émail dentaire périphérique est relativement peu
significatif et qu’il peut même, en fonction des ali-
ments, rester constant (Bell et al. 1998).
On peut argumenter que l’usure mécanique a com-
mencé au moment où l’évolution a donné naissance à
la première dent, et qu’elle est, depuis, un critère de
sélection qui a influé sur le développement des dents
dans quasiment toutes les espèces. Les dents ont déve-
loppé des moyens de compenser l’usure (par ex. par
l’éruption continue), tandis que les propriétés physio-
logiques et la relation anatomique entre l’émail et la
dentine assurent également le traitement efficace des
aliments même lorsque les dents s’usent. Même si cet
article n’a pas pour objet d’aborder en détail ce phé-
nomène, il convient néanmoins de signaler que les
bords d’émail exposés résultant de la formation de
creux dans la dentine, remplissent un rôle fonctionnel
(Smith & Savage 1959; Every 1972; Kaidonis et al. 1992)
et ont été observés dans de nombreuses espèces,
notamment chez les herbivores. Cela veut dire que
la fonctionnalité est préservée même lorsque l’usure
augmente.
L’érosion est due à la décomposition des tissus den-
taires (par ex. sous l’effet des acides) sans présence de
plaque (Yip et al. 2006). Bien que les acides soient res-
ponsables de schémas d’érosion variables en fonction
de leur origine (par ex. intrinsèque ou extrinsèque), la
surface atteinte présente généralement un aspect bril-
lant et a perdu ses détails micro-anatomiques. Comme
dans le cas de l’abrasion, l’exposition entraîne l’appari-
tion de creux dans la dentine. La dentine pourvue de
creux causés par les attaques acides est souvent sen-
sible car les tubules sont ouverts et les creux dans la
dentine deviennent toujours plus profonds sous l’action
des acides. Contrairement à l’usure mécanique, l’éro-
sion semble être une maladie moderne (Fig. 4).
À ce jour, il n’existe aucun indice suggérant la
présence de lésions érosives sur les ossements de
peuples de chasseurs-cueilleurs (par ex. Aborigènes en
Australie, crânes retrouvés en Amérique, peuples
européens historiques et préhistoriques) (Aubry et al.
2003; Aaron 2004). On peut supposer que l’eau était la
boisson la plus couramment consommée chez les chas-
seurs-cueilleurs. Ces populations étaient très certaine-
ment aussi exposées à des acides contenus dans les ali-
ments, mais cette exposition était saisonnière et par
conséquent transitoire. Par ailleurs, l’action reminérali-
sante naturelle de la salive, ainsi que les biofilms pré-
sents sur la surface dentaire, contribuent à atténuer les
effets des acides. Dans les populations humaines, l’ex-
position aux acides a progressivement augmenté avec
l’apparition de l’agriculture, notamment au Moyen-
Fig. 3:
Mise en évidence
de l’abrasion et de
la formation de
cavités dans la den-
tine de la mâchoire
d’un indigène
australien (peuple
préhistorique)
Fig. 4: Représentation schématique générale des trois
mécanismes d’usure d’un point de vue historique. L’attrition
semble présenter la même prévalence aujourd’hui que chez
nos ancêtres, alors que l’abrasion a considérablement régressé
dans les sociétés de consommation, où les aliments sont
beaucoup plus cuisinés. L’érosion, qui n’était pas significative
par le passé, est devenue un problème majeur dans la popu-
lation actuelle.
Aujourd’hui
ATTRITION
ABRASION
EROSION
Perspective historique
~2 mµ Chasse-cueillette Agriculture Industrie
1 / 33 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !