Chapitre I, cours de vibrations, ondes et optique_Phys3 Pr. Badis Bennecer Chapitre I Rappel Les équations différentielles du mouvement des systèmes peuvent être obtenues par deux méthodes, l’une vectorielle (méthode de Newton) qui résulte de l’application des théorèmes généraux de la mécanique classique (théorème de la quantité de mouvement et théorème du moment cinétique) et l’autre est une méthode analytique (méthode de Lagrange) qui utilise des grandeurs scalaires ( l’énergie cinétique, l’énergie potentielle, etc…) I.1. Quantité de mouvement et théorème de la quantité de mouvement r r Par définition, la quantité de mouvement p d’une particule de masse m et de vitesse v est r r donnée par p = mv . La dérivée de la quantité de mouvement par rapport au temps nous donne le r r r théorème de la quantité de mouvement et qui est donnée par : dp / dt = F , où F est la résultante des forces qui agissent sur la particule. I.2 Moment cinétique et théorème du moment cinétique r r Par définition le moment cinétique L d’une particule de quantité de mouvement p par rapport à un point o est donné par : r r r L/ o = r ∧ p (I.1) r où r est le vecteur position de la particule. Supposons que le point o est fixe et dérivons la relation (1.1) par rapport au temps, on obtient : r r r dL/ o r. dr r r dp (I.2) =L= ∧ p+r ∧ dt dt dt r r Comme le point o est fixe est dr / dt est la vitesse v du point matériel liée à sa quantité de r r mouvement par p = mv le premier terme de la relation (I.2) est nul. En utilisant la loi de Newton r r dp / dt = F , la relation (I.2) s’écrit r r r r dL/ o r dp r r (I.3) =r∧ = r ∧ F = M / o (F ) dt dt Cette relation représente le théorème du moment cinétique par rapport au point o. Remarque : moment cinétique par rapport à un axe fixe L’équation (I.3) est une équation différentielle vectorielle, si on la projette sur les axes d’un repère cartésien (oxyz) on obtient : dL y dL x dL = Mx, = M y, z = Mz dt dt dt Chacune de ces équations est une équation différentielle scalaire, par exemple, la première représente l’équation des moments par rapport à ox. LMD 2007-2008 1 Chapitre I, cours de vibrations, ondes et optique_Phys3 Pr. Badis Bennecer I.3. Travail et énergie a. travail r Le travail élémentaire dw d’une force f , agissant sur un point matériel M dans un r déplacement élémentaire dr le long de la trajectoire C est donné par le produit scalaire de r r f par dr . C r r dw = f ⋅ dr = fdr cos θ si cosθ > 0 le travail est dit moteur (dw > 0) si cosθ < 0 le travail est dit résistant (dw < 0) r dr t θ M r f En général si le point matériel parcourt un arc AB sur la trajectoire, le travail le long de cette courbe sera l’intégrale du travail élémentaire : B w AB = ∫ f x dx + f y dy + f z dz A La puissance instantanée est définie comme le travail par unité de temps (c'est-à-dire la vitesse à laquelle le travail est fait) dw r r P= = f .v dt Dans le système SI, le travail est exprimé en joule (J). Un joule est donc le travail effectué par une force d’un newton quand elle déplace un point matériel d’un mètre dans la direction de la force ; J= Nm = m2kgs-2. b. Energie cinétique r Le travail élémentaire d’une force f agissant sur un point matériel peut être écrit sous la forme : r r r r r dv r mv 2 dw = f ⋅ dr = m ⋅ v dt = mv ⋅ dv = d ( ) = d ( Ec ) dt 2 où Ec=mv2/2 : est l’énergie cinétique du point matériel. Remarque : r r r r r r v ⋅ v = v 2 ⇒ d (v ⋅ v ) = 2dv ⋅ v = 2vdv . Le travail total accompli en déplaçant la particule de A à B est obtenu en intégrant de A à B: B B A A w AB = ∫ dw = ∫ d ( E c ) = E c , B − E c , A = LMD 2007-2008 mv B2 mv A2 − 2 2 2 Chapitre I, cours de vibrations, ondes et optique_Phys3 Pr. Badis Bennecer Cette dernière expression représente le théorème de l’énergie cinétique et qui s’énonce comme suit : ‘’Le travail effectué sur un point matériel est égal à la variation de son énergie cinétique.’’ On définira alors l’énergie cinétique comme étant la capacité d’un point matériel pour faire un travail grâce à son mouvement. c. notion de potentiel et énergie potentielle c.1 : notion de potentiel : r Il arrive fréquemment que le travail élémentaire d’une force F qui s’exerce sur un point matériel M s’écrit sous la forme d’une différentielle totale (exacte) d’une certaine fonction scalaire v(x,y,z) : r r dw = f ⋅ dr = f x dx + f y dy + f z dz = dv Définition: la forme différentielle dw= Pdu+Qdv+Rdn où P, Q, et R sont trois fonctions des trois variables (u, v, n) n’est une différentielle exacte (totale) que si P, Q,R sont les dérivées d’une fonction f respectivement par rapport aux variables u, v, n ; ∂f ∂f ∂f P= ; ; r r ∂u ∂v ∂n r r r dw = f ⋅ dr = f x dx + f y dy + f z dz ⇒ f = ∇v = gradv et dans ce cas on dit que le champ de force derive d’un potential (ou il est conservative). r r r Sachant que ∇ ∧ ∇v = 0 , la condition pour qu’un champ de force dérive d’un potentiel est ∂f z ∂f y ∂f x ∂f z ∂f y ∂f x =0 − = − = − ∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z c.2 : énergie potentielle On appelle énergie potentielle Ep, l’énergie du système qui dépend de la configuration des particules du système et de leurs positions. L’énergie potentielle est liée au potentiel ‘’fonction de force’’ par : r r dE p = − dV = − f ⋅ dr d’où E p = − ∫ dV + cons tan te on peut écrire : r r − dE p = − f ⋅ dr ΔE p = E p , 2 − E p ,1 = − w12 D’après cette relation l’énergie potentielle n’est définie qu’à une constante additive près. En général, on définit une position de référence ‘origine’ pour laquelle Ep=0, et on mesure la variation de l’énergie potentielle et non pas sa valeur absolue. Exemple : 1. Energie potentielle d’un corps dans un champ de pesanteur r mg − dE p = mgdy ⇒ E p = −mgy + cste . uniforme y 3 LMD 2007-2008 y Chapitre I, cours de vibrations, ondes et optique_Phys3 Pr. Badis Bennecer Pour déterminer la constante on choisit une position de Référence pour laquelle Ep est nulle, le niveau de la mer Par exemple. 2. Energie potentielle de l’attraction gravitationnelle de deux points matériels r r − dE p = f .dr Gm1 m2 dr r2 mm E p = −G 1 2 + cste r Ep = ∫ r dr r r f m2 m1 Généralement, on prend r = ∞ comme position de référence et cste=0 ; alors E p = −G 3. Energie potentielle d’un pendule simple r r r r − dE p = mg.dr = −mg sin αuα .ldαuα = −mgl sin α E p = ∫ mgl sin α = −mgl cos α = cste Ep= 0 pour α = 0 ⇒ Ep(0)=-mgl+cste=0 ⇒ cste=+mgl Alors, Ep= mgl(1-cosα) m1 m 2 . r O l r uθ α m -mgsinα r mg mgcosαs IV-6 Energie totale L’énergie totale d’un système est donnée par la somme de l’énergie cinétique (dû au mouvement du système) et de l’énergie potentielle (qui dépend de la configuration des particules du système), Etot=Ec + Ep On a vu que pour les forces conservatives Ec,2 - Ec,1= w12 Ep,2 – Ep,1 = -w12 d’où Ec,2 - Ec,1=Ep,1 – Ep,2 ⇒ Ec,1 + Ep,1=Ec,2 + Ep,2 Cette relation indique que l’énergie totale pour un système soumis à des forces conservatives reste constante ‘’ loi de conservation de l’énergie totale’’. LMD 2007-2008 4 Chapitre I, cours de vibrations, ondes et optique_Phys3 Pr. Badis Bennecer Dans le cas général, les forces qui agissent sur un système peuvent être divisées en forces conservatives (qui dérivent d’un potentiel) et forces qui ne dérivent pas d’un potentiel (forces de frottement par exemple) et on peut écrire : r r r f = f c + f nc r r où f c est la résultante des forces qui dérivent d’un potentiel et f nc est la résultante des forces qui ne dérivent pas d’un potentiel. Dans ce cas le théorème de l’énergie cinétique s’écrit : r r r r r r dw = f .dr = f c .dr + f nc .dr = dw c + dw nc r 1 dp r ⇒ dw = .dr = d ( mv 2 ) = dV + dw nc 2 dt ⇒ dE c − dV = dw nc ou d ( E c + E p ) = dw nc r si f nc est force de résistance dwnc est négatif. Exemple : Prenons le cas d’un système simple : masse attachée à un ressort de constante de raideur k et un amortisseur de constante α. L’équation différentielle s’écrit : .. f=-αv m . m x + α x + kx = 0 x et . 2 Etot . .. mx 1 = + kx 2 ⇒ dEtot = m x.( x + kx) 2 2 .. . . .. . L’équation différentielle donne : ( x + kx) = −α x , alors dE tot = m x.( x + kx) = −α ( x) 2 < 0 , car . ( x) 2 est toujours positive. LMD 2007-2008 5