Neuvicq-le-Château Charente-Maritime Zone de Protection du

publicité
Neuvicq-le-Château
Charente-Maritime
Zone de Protection du Patrimoine
Architectural, Urbain et Paysager
Rapport de Présentation
Février 2007
Anne Thévenin – architecte - 45 rue des remparts 33000 Bordeaux - 05 56 79 71 32 - [email protected]
Sophie Balança - 42 rue capdeville 33000 Bordeaux -
Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager
RAPPORT DE PRESENTATION
SOMMAIRE
INTRODUCTION :
3
♦ Enjeux et objectifs
4
♦ Objectifs recherchés
6
7
7
10
♦ Les Données
- Les protections existantes
- Protections et servitudes
LE TERRITOIRE
- Situation
- L’espace bâti
- Réseaux
- Relief
- Paysages et Végétation
- Faisceaux de visibilité
11
12
13
14
15
16
18
HISTOIRE ET PATRIMOINE
♦ Eléments d’histoire
♦ Cartes
19
20
23
MORPHOLOGIE DU TISSU URBAIN
♦ Le bourg
♦ Les hameaux
♦ Les domaines
26
27
40
49
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
PATRIMOINE ARCHITECTURAL
52
♦ Caractères architecturaux
♦ Typologie
54
56
- la maison de journalier
- la maison de centre-bourg
-la maison de ville en bande
- la maison urbaine
- la maison saintongeaise
- la maison de maître
- la longère
- la propriété à cour fermée
- la ferme inachevée
57
58
59
60
61
62
63
64
65
♦ Portails et porches
♦ Clôtures
♦ Détails architecturaux
66
68
69
PATRIMOINE D’USAGE
70
- Puits et fontaines
- Pigeonniers
- Les traces d’usage
72
73
74
ANNEXES
75
♦ Documents d’archives
♦ Bibliographie
♦ Liens Web
76
79
80
2
INTRODUCTION
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
3
Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager
Les Z.P.P.A.U.P. : enjeux et objectifs
Les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager ont été instituées par la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 modifiée (articles 70 à
72), relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État, complétée par la loi n° 93-24 du 8 janvier
1993 modifiée (article 6), sur la protection et la mise en valeur des paysages, qui leur a donné la dimension paysagère et ajouté à leur nom le « P »
de paysager. Ces articles de loi sont maintenant repris dans les articles L642-1 à L 642-7 du code du patrimoine.
Dans le cadre de la répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales,la politique de l’urbanisme local a été décentralisée au
profit des communes et le rôle de l’État réaffirmé quant aux politiques ayant valeur d’enjeux nationaux, tel le patrimoine.
Dès l’origine, l’objectif de la création de la procédure des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager a été de répondre au
souci de simplifier et de rationaliser le système des protections existantes relatives au patrimoine naturel et bâti. A cet égard, l’une des principales
finalités de cette procédure est de pallier certaines des insuffisances de la protection des abords de monuments historiques. Ce fut clairement la
volonté du législateur que de faire évoluer le dispositif de protection existant.
La mise en place d’une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager s’effectue selon la procédure fixée par le décret n°84 – 304
du 25 avril 1984, le décret n° 99-78 du 5 février 1999 et le décret N° 2004-142 du 12 février 2004. Il s’agit d’une démarche partenariale entre l’État,
représenté par l’architecte des bâtiments de France en qualité d’expert du patrimoine, de l’architecture et de gestionnaire des espaces protégés, et
une ou plusieurs communes aux territoires contigus, partageant les mêmes caractéristiques architecturales et culturelles et soucieuses de protéger et
de mettre en valeur leur patrimoine.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
4
Cette démarche moderne et originale de coopération s’inscrit également dans le contexte de recherche de développement et d’aménagement durable
du territoire.
La démarche se concrétise par l’élaboration d’un document négocié qui comprend, premièrement, un rapport de présentation exposant les motifs et
les objectifs de la création de la zone de protection ainsi que les particularités historiques, géographiques, urbaines, architecturales et paysagères du
territoire concerné ; deuxièmement, un énoncé des règles applicables aux interventions dans la zone concernée ; troisièmement, un document
graphique faisant apparaître les limites de la zone.
Une fois approuvé après enquête publique, passage en commission régionale du patrimoine et des sites, approbation finale de la ou des communes
concernées puis signature de l’arrêté de création par le préfet de région, publication au recueil départemental des actes administratifs et mention de
cet arrêté dans deux journaux régionaux ou locaux, le document de Z.P.P.A.U.P. est opposable aux tiers immédiatement.
Si la commune dispose d’un plan local d’urbanisme, la ZPPAUP sera annexée à ce document d’urbanisme comme servitude d’utilité publique, selon
les articles L 126-1 et R 126.1 à 3 du code de l’urbanisme.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
5
Objectifs recherchés
La commune de Neuvicq-le-Château a déjà par son label Cité de Caractère, montré son implication dans la sauvegarde et à la valorisation de son
patrimoine architectural et naturel. Le périmètre actuel de protection de ses monuments historiques permet une gestion sensible de cette zone mais
cependant imparfaite. L’ensemble du territoire de Neuvicq mérite en effet une certaine attention et nombre de ses hameaux possèdent une qualité
qu’il est nécessaire de prendre en compte.
Les outils, aujourd’hui à la disposition de la commune - P.O.S. et servitudes des abords des Monuments Historiques - ne permettent ni d’assurer la
protection du patrimoine urbain et d’éviter les risques de sa dégradation ni de définir de façon précise l’évolution des abords des M.H. (restauration,
constructions neuves, espaces publics, …).
C’est pourquoi la commune de Neuvicq-le-Château a désiré l’élaboration d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager
afin de conserver mais également de valoriser son patrimoine dans une démarche globale et dynamique.
.
L’établissement d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager sur la commune de Neuvicq-le-Château n’a pas pour
prétention de geler sa structure dans son état actuel, les préoccupations sont celles de son devenir. La Z.P.P.A.U.P. permet, avant tout, de mettre ou
remettre en valeur le patrimoine en donnant des outils de gestion pour, d’une part améliorer la qualité de son architecture, de ses espaces urbains et
naturels et d’autre part de permettre une évolution harmonieuse du bourg et des hameaux de la commune.
Ainsi, la Z.P.P.A.U.P. fixera une « règle du jeu « claire qui comprend à la fois la délimitation d’un périmètre adapté aux enjeux architecturaux, urbain
et paysagers et la définition de règles et de recommandations qui serviront de guide à la commune et à l’Architecte des Bâtiments de France.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
6
Les Données
. Les protections existantes
. Protection au titre des Monuments Historiques (art L.611-1 et suivants du Code du Patrimoine)
Dès qu’un édifice est protégé (classé ou inscrit) au titre des Monuments Historiques, intervient une servitude de protection de ses abords qui
s’applique à tous les immeubles et les espaces situés à la fois dans un rayon de 500 m autour du monument et dans son champ de visibilité. Aucune
modification de l’aspect extérieur des immeubles et des espaces : transformation, construction nouvelle, démolition, déboisement, etc. ne peut être
effectuée sans autorisation de l’Architecte des Bâtiments de France. Cette servitude est suspendue par l’institution d’une Z.P.P.A.U.P.
Château – Classé Monument Historique le 14/09/1912
Eglise Saint Martin – inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des
Monuments Historiques le 06/12/1948
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
7
C’est par le livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d’Angoulême
que l’on a connaissance d’un « fortalicum de Novo Vico » vers 1266. Ce
fort-manoir fut détruit, partiellement ou totalement pendant la guerre de
Cent Ans, en 1373.
Le château, de style gothique flamboyant est reconstruit vers 1500 par
Antoine de La Rocheandry faisant bâtir un grand corps de logis à trois
étages au dessus d'une cave voûtée servant de cuisine. Ce bâtiment
flanqué de deux tours au toit en poivrière est percé de fenêtres à
meneaux. Les lucarnes du dernier étage sont ornées de galbes, de
fleurons et de pinacles.
Au XVIIe siècle, un pavillon renaissance et une tour d'escalier hexagonale
ont été ajoutés par Bertrand de Goth de Basternay.
Une partie des fortifications ainsi que le pont-levis ont été détruits à la fin
du XVIIe siècle.
Malgré une destruction partielle de la partie la plus ancienne du château
vers 1860, le corps du logis du XVe siècle est resté intact.
L'intérieur du château renferme des cheminées et boiseries des XVe et
XVIIe siècles.
L'ensemble a été racheté par la commune en 1904 pour abriter la mairie
et la poste.
Château de Neuvicq vers l’an 1500
Dessin de Daniel Duverger d’après la description de l’abbé Hermantier
ZPPAUP de Neu
8
De style roman, l’église Saint-Martin est datée du XIIe siècle. Seuls subsistent de
cette période le portail voûté et la nef dont on voit encore le départ de la voûte en
pierre. Comme le château qui fut détruit au cours de la guerre de Cent ans, elle fut
sans doute touchée en 1373 lors de la reconquête de la Saintonge par le Roi de
France.
Au XVe siècle elle subit d’importants travaux de rénovation entrepris certainement
par les Larocheandry comme en témoigne leur blason sur un pilastre gothique du
chœur de l’église.
Lors de la troisième guerre de religion, en 1569, elle fut de nouveau fortement
endommagée. Le chœur et le clocher furent détruits.
Cette église, en forme de croix latine, est dotée d'une chapelle seigneuriale qui
communique avec la nef par un arc gothique. Cette chapelle est décorée d'une frise
représentant des anges peinte au 19ème siècle. Le clocher s'appuie sur quatre
grands arcs gothiques dont les croisées d'ogives reposent sur des culots ornés de
petits animaux. Les trois voussures du portail d'entrée sont entourées d'une
archivolte à pointe de diamants et reposent sur des colonnes aux chapiteaux ornés
de feuillages.
.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
9
1
3
4
5
6
2
Sites archéologiques recensés – S.R.A. Poitou-Charentes
1 - Les Fouets : motte féodale – Haut moyen-âge
2 - Bourg – Château : sépulture – Gallo-romain
3 - Cote 83 (extrême nord) / cote 96 Bois Boisneau – Les Moulins
(au sud) : voie – Gallo-romain
4 - Bourg- Château II : habitat – Paléolithique – Période récente
5 - Bourg – Eglise Saint-Martin : église – Moyen-âge classique
6 - Bois de Bordeaux : occupation – Age de fer – Gallo-romain
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
Servitudes et protections
10
LE TERRITOIRE
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
11
Le Territoire de Neuvicq-le-Château
Situation :
Neuvicq-le-Château est située à l’extrême est du département de
la Charente-Maritime et jouxte La Charente, au sud et à l’est.
Sa position entre Saintonge et Angoumois lui confère une double
influence culturelle.
Commune du canton de Matha, elle fait partie de la Communauté
de Communes de Matha et du syndicat mixte du Pays des Vals
de Saintonge qui occupe tout le nord-est de la CharenteMaritime.
Par ailleurs, au cœur des Fins Bois, le cru le plus important de la
région délimitée Cognac, les terres de Neuvicq produisent pineau
et cognac.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
Neuvicq le Château
12
Beauvais sous Matha
L’espace bâti
St Jean d’Angely
Dans la Saintonge viticole, à l’extrémité de laquelle se
trouve
Neuvicq-le-Château,
l’espace
bâti
est
traditionnellement éclaté en de nombreux hameaux.
Sur l’ensemble du territoire communal, huit hameaux sont
recensés, le plus éloigné – La Revétizon- se trouve à 4
kms du bourg.
Bien que certains hameaux soient importants – Les
Brousses, La Revétizon - le bourg de Neuvicq reste la
concentration bâtie principale et regroupe la moitié de la
population communale.
Rouillac
Jarnac
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
13
Réseaux
La commune de Neuvicq-le-Château est traversée par
deux voies principales, l’une du nord au sud d'Aulnay à
Jarnac, l’autre d’est en ouest d'Angoulême à Saint-Jean
d'Angely. Cette dernière - la D939 - était déjà indiquée sur
la carte de Cassini comme une voie importante pour la
région.
Si ce n’est La Revétizon, aucun des hameaux n’est placé
sur ces voies principales.
De même, si le bourg de Neuvicq se trouve sur la D23, il
n’a pas profité de cet axe pour se développer.
L’ancienne voie ferrée créée en 1896 et en activité jusqu’en
1950 est aujourd’hui transformée en chemin communal.
Seuls les bâtiments de la gare montrent encore qu’il y a eu
une activité ferroviaire sur la commune.
La voie romaine longeant la limite de la commune à l’ouest
est encore visible sur la plus grande partie de son parcours
mais le mode de cultures actuel peut faire craindre sa
disparition ponctuelle comme cela est déjà le cas au sud
des Brousses.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
14
Relief :
La commune présente un double relief qui crée des paysages
différenciés au nord et au sud du territoire.
Au nord une ligne de crête nord est – sud ouest est constituée d’une
succession de buttes dont le point le plus haut se situe à 158 m au
moulin de Béguet. Les versants descendent en pente douce jusqu’à une
côte de 80.
Au sud, le relief est marqué par les vallées des cours d’eaux du
Gouffre, de la petite Garonne et du Tourtrat, réunion de ces 2 derniers.
Le terrain est plus accidenté et la perception du paysage en est plus
fractionnée.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
15
Paysage et Végétation
Au nord, des vues lointaines s’ouvrent vers la plaine du sud. Le
relief principal de versant en pente douce et le type de cultures
s’allient pour constituer un paysage très ouvert où la perception
saute de butte en butte.
Au sud de la commune, les perceptions sont fractionnées de par
un paysage semi-cloisonné constitué de vallées et de
boisements.
Les massifs boisés n’ont que peu évolué en 150 ans si ce n’est
la disparition de 2 grands massifs : Le Bois de la Justice et le
Bois de Gravets à l’est de la commune ainsi qu’un boisement
longeant les rives du Gouffre au sud-ouest. Et même s’il n’y pas
aujourd’hui un réel recul du massif boisé on peut cependant
constater une certain effritement.
Les haies sont également présentes sur le territoire de la
commune et elles structurent le paysage ouvert. Si les grandes
voies ne sont que faiblement plantées, on peut remarquer de
nombreux chemins ruraux qui ont conservé leur aspect
champêtre de par la présence en continu de haies rustiques.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
16
Plaine saintongeaise
Vallées de la Petite Garonne et du Gouffre
Plaine de l’Angoumois
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
17
Faisceaux de visibilité
Les paysages ouverts de la plaine saintongeaise
permettent une perception lointaine du château et du
bourg de Neuvicq notamment au nord-est et à l’est
depuis la D 939. Ces vues sont majeures et doivent
être préservées.
Au sud, des vues plus séquentielles sont créées à
travers les massifs boisés des hameaux de Puygard
bas et haut.
L’église dont le clocher est peu élevé est beaucoup
moins perceptible si ce n’est au nord du bourg depuis
la D 939.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
18
HISTOIRE ET PATRIMOINE
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
19
Eléments d’histoire de Neuvicq-le-Château
La documentation bibliographique n’est pas abondante sur Neuvicq-le-Château mais l’ouvrage de M. Daniel DUVERGER : Le château de Neuvicq Histoire et patrimoine a été la source principale pour appréhender de façon globale l’histoire de cette commune.
Des documents graphiques concernant Neuvicq, le plus ancien est celui établi vers 1600 par Claude de Chastillon ; vers 1680 la carte de Pierre du
Val permet également de noter la présence de Neuvicq comme celle de 1753; la carte de Cassini levée par M. Langelay en 1776 n’est pas d’une
grande précision mais permet cependant de connaître l’existence de tous hameaux sur la commune au XVIIIe siècle. Le premier plan qui va permettre
une lecture plus précise de la structure urbaine de Neuvicq est le cadastre de 1840. Un plan du bourg de 1868 pour l’implantation de l’école montre
déjà quelques transformations ; il est malheureusement tronqué.
La cartographie du Service Régional de l’Archéologie localise l’ensemble des zones archéologiques connues à ce jour. Enfin, concernant les édifices
et aménagements publics de la commune, quelques dossiers sont conservés aux Archives Départementales.
Quelques points de repère
. Epoque protohistorique et gallo-romaine :
- voie pré-romaine dite de Jarnac longeant aujourd'hui la limite communale avec Siecq et Macqueville
. Epoque médiévale :
- IXe siècle : Neuvicq alors appelé Novus Vicus est le siège d'une viguerie.
- début XIIe siècle : existence d'une motte féodale sur le site du "bois du Fouet" implantée sur le passage du "chemin de Jarnac". Premier
témoignage d'un petit seigneur féodal
- XIIIe siècle : Novo Vico est le siège d'un arrière-fief détenu par Guillaume de Neuvicq qui possède outre le fort-manoir à Neuvicq, des
hébergements et dépendances à Puygard, aux Brousses ainsi que la motte féodale au bois du Fouet.
- 1346 : début de la guerre de Cent ans - aucune trace de 1335 à 1398 du devenir de Neuvicq
-1373 : le château de Neuvicq, doté à l'époque d'une tour imposante - est l'enjeu d'une violente escarmouche entre les Léopards (Anglogascons) et les Lis (Français). Il est occupé par une garnison anglaise puis détruit -partiellement ou totalement. Les Anglais quittent Neuvicq avant
1375, date à laquelle la ville de Cognac est reprise.
- En 1398 le fief de Neuvicq change de suzerain alors que la Guerre de Cent ans n'est pas terminée et devient propriété de la famille de
Larochefoucauld.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
20
. XVe siècle :
En 1452 Jean de Larocheandry est seigneur de Neuvicq, fief acquis par achat ou héritage antérieur ainsi que par échange. Apparemment
Jean de Larocheandry n'a pas reconstruit le château mais y a peut-être effectué des travaux conservatoires.
La reconstruction du château due à Antoine de Larocheandry est plus tardive ; elle date des années 1500. On dispose d'une description de son état
en 1840 dite de l'abbé Hermantier et laissée par Célestin Denéchère. Le château qui n'est pas de style Renaissance allie au style flamboyant aux
ornements typiques du début de la Renaissance.
En 1593 le château est racheté par Louis d'Espiémont. Lors de la troisième guerre de religion en Saintonge-Angoumois, le château est attaqué, le
village et l'église vraisemblablement partiellement détruits.
. XVIIe siècle
La seigneurie de Neuvicq passe par héritage dans la famille de Goth puis celle de Pardaillan représentée par le marquis de Montespan. C'est
à Jean-Jacques de Goth, originaire du bordelais que l'on doit l'appellation de certains lieux-dits : le petit Bordeaux, la petite Garonne, le pré de
Lormont.
Si la marquise de Montespan n'a jamais séjourné au château, le marquis n'y a fait que de rares apparitions mais d'après J. Landrault c'est à lui
que l'on doit son agrandissement par la construction, ce qui parait improbable d'un propriétaire fort absent de Neuvicq.. Cette construction est
certainement antérieure ou postérieure de peu aux Montespan. Son fils fait démolir les ponts-levis de la cour intérieure et de la basse-cour et fait
combler les fossés. A sa mort toutes les propriétés des Montespan seront vendues.
- XVIIIe siècle
En 1705 le château est racheté par la famille La Laurencie qui s'installe à demeure au château. En 1792, le château est vendu à Jean Martell sans
les terres. Ses descendants vendent le château mal entretenu, vidé de ses meubles.
. XIXe - XXe siècle
Après 1840, sans doute pour améliorer les liaisons commerciales vers la Charente et donner un essor aux importantes foires de Neuvicq, la
rue principale du bourg est ouverte au sud pour rejoindre Herpes.
Vers 1860 l'aile ouest et la grosse tour du château sont à moitié démolies et les pierres vendues pour servir à des bâtiments qui bordent la
place de la halle.
En 1873, juste après son acquisition par la commune, la halle - semblable à celle de Cozes – s’effondre, faute d’entretien.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
21
En 1880, l’école publique est créée sur le champ de foire
En 1896, la ligne ferroviaire Rouillac-Matha est inaugurée, une gare est construite à Neuvicq. Elle restera en activité jusqu’en 1950.Son tracé
est encore apparent, utilisé en chemin rural.
En 1901, situé aux abords l’église Saint-Martin, le cimetière, pour des raisons d’hygiène est transféré à son emplacement actuel. Il possède de
belles stèles néo-classiques.
En 1904, le dernier propriétaire du château s'apprêtant à livrer ce qui reste de l’édifice à la démolition, la commune en devient alors
propriétaire et y installe la mairie et le bureau de poste.
vers1600 - carte de l'étang de Soulenson - cartographe : Claude de Chastillon (1559-1616)
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
22
Vers 1680 - carte de l'Angoumois –
cartographe : Pierre du Val, géographe du roy (1619-1683)
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
1753 – Carte des gouvernemens généraux du Poitou, du pays d'Aunis et de Saintonge-Angoumois –
cartographe : Robert de Vaugondy
23
1776 - Carte de Cassini
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
24
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
Cadastre 1840
25
MORPHOLOGIE DU TISSU URBAIN
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
26
Le Bourg
♦ Evolution du tissu urbain
Le bourg de Neuvicq est situé sur un promontoire, site défensif
dominé par le château du XVe siècle.
Le village est de type castral, se développant autour du
château, le ceinturant ainsi comme une protection naturelle au
nord. Le bâti est dense, structurant les rues étroites du bourg.
Depuis le XIXe siècle, le bourg s’est peu développé si ce n’est
et encore parcimonieusement le long de la voie créée après
1840, le désenclavant ainsi au sud vers la Charente
Topographie du bourg
1840
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
2005
27
1840
1868
2005
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
Bourg de Neuvicq
28
Evolution du bâti 1840-2005
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
29
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
30
♦ Morphologie du tissu urbain
Voirie et espaces publics
La structure de la cité s’organise autour d’un îlot central, les rues rayonnant autour. La rue principale marque la séparation entre le bourg et le
château.
Une voie secondaire qui a pour l'instant limité l'extension
du bourg au nord
Un réseau de ruelles étroites rappelle la structure
moyenâgeuse du bourg
La rue principale traversante où le bâti
est mis en valeur comme un décor
Le château et sa basse-cour
en marge du village sont
implantés à flanc de coteau et
surplombent la vallée du
Gouffre.
La dénivellation empêche
toute extension au sud
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
31
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
32
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
33
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
34
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
35
Des jardins potagers rejetés à l’extérieur
de la structure bâti du bourg
Des espaces verts, « hors les murs » au
pourtour du village
Des espaces de distribution de cœur d’îlots
Des chemins piétonniers descendant vers le
vallon
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
36
Les espaces publics
Aucune place au centre du bourg n’apporte de
respiration à la structure dense du village. Les
espaces publics, anciens champs de foire et
ancien cimetière sont implantés au pourtour de
l’ensemble bâti.
Peu bordés d’habitations, ils marquent la
transition avec l’espace rural.
Le jardin du château est privé ; il fait cependant
parti intégrante du patrimoine naturel de la
commune.
Les querreux et
zones non aedificandi
Un
certain
nombre
d’espaces
ont
une
utilisation publique alors qu’ils sont privatifs.
Leur gestion en est d’autant plus sensible.
Soit ruelles privées comme les querreux
servant à la distribution de parcelles bâties en
fond d’îlots soit placettes aux usages non
définis
ils
représentent
des
ensembles
communautaires où se développe la vie d’un
îlot construit.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
37
Les chemins piétonniers
Ces passages contournent l’ancienne enceinte
du château et desservent le bas du vallon. Ils
mènent à l’ancien champ de foire et à la
source du Gouffre. Ce sont des atouts de
valorisation touristique.
Les jardins potagers
Le tissu dense du centre-bourg ne laisse que
peu d’espaces pour les jardins potagers. En
conséquence ils sont rejetés au pourtour du
village, s’étendant même sur des friches
créées par l’abandon de parcelles autrefois
bâties. Ils forment une barrière naturelle en
jonction avec le proche espace agricole. et
sont des espaces sensibles à « surveiller «
dans le cadre d’opérations immobilières à
venir.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
38
Le caractère parcellaire
Le parcellaire est organique. Il décompose les
îlots en un tissu très dense. Les pleins dominent
les vides.
Les accès aux propriétés sont directs sur le
domaine public et sont marqués par des porches
ou des portails.
Pour les parcelles profondes, des passages
couverts permettent une desserte des cours
intérieures souvent étroites et peu éclairées.
Le caractère du bâti
Les constructions sont majoritairement implantées
en
limite
du
domaine
public,
formant
des
alignements continus et massifs. Le caractère
moyenâgeux du bourg reste
bien dans cette
implantation des constructions.
La typologie du bâti est variée avec cependant des
prédominances sur les rues structurantes
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
39
LES HAMEAUX
Les
différents
principalement
des
hameaux
de
agglomérations
la
commune
organisées
sont
autour
d’exploitations agricoles.
Leur
évolution
est
essentiellement
due
aux
transformations des pratiques agricoles mais aussi aux
conjonctures telles que le phylloxéra en 1876.
Leur développement est donc pour une grande partie le
résultat soit d’agrandissement
soit de transformations de
structures agricoles. C’est surtout le cas des villages des
Brousses, de la Revétizon et de Puygard bas.
Le tissu bâti est donc en grande partie formé de grands corps
de ferme organisés autour d’une cour qui s’ouvre sur
l’espace public par un porche souvent monumental. Les
bâtiments et hauts murs de clôture offrent des fronts
aveugles sur les ruelles et l’ensemble crée des espaces
entièrement clos « impénétrables » comme aux Brousses et
à la Revétizon.
Ces ensembles côtoient des maisons simples généralement
à un seul niveau ou présentant un comble à surcroît.
Les hameaux de La Foye et de Puygard haut sont de
structure linéaire, le bâti est ouvert sur la rue, les porches
sont moins nombreux.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
40
La Revétizon
Le village de La Revétizon présente la particularité d'être scindé entre les communes de Neuvicq-le-Château et de Bresdon.
C’est un ancien site d’occupation gallo-romaine assez important. Des vestiges d’une construction religieuse datant peut-être du XIVe
siècle apparaissent également sans qu’on en connaisse la vocation.
La trame urbaine met en évidence l'implantation du village à proximité du carrefour de plusieurs axes, constitués par les actuelles
routes départementale 222 et 231.
Comme pour le bourg de NEUVICQ, la modification majeure consiste en la création au XIXe siècle d'un nouvel axe majeur dont
seule l'amorce au nord existait. Sa création n'a cependant pas eu d'influence sur la structure bâtie.
L'organisation du bâti est très dense, autour de grands ensembles et expose des alignements nets.
1840
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
2005
41
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
42
Les Brousses
Le village des Brousses est l’un des fiefs fondateurs de la première seigneurie de Neuvicq, sans doute sous forme d’un fief
rattaché à la motte féodale du « Bois du Fouet ».
La structure du village des Brousses est très homogène et marquée par la présence de grandes propriétés viticoles. Il s'est
développé selon un modèle bi-polaire. Il est particulièrement remarquable par la « rue de porches ».
1840
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
2005
43
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
44
La Foye
Le village de la Foye est un village-rue de moindre importance dont le bâti se structure autour d’une voie principale en
forme de fer à cheval.
Contrairement aux autres hameaux il ne possède pas de grandes exploitations. L'habitat n'a pas subi de transformations
importantes, par contre les bâtiments annexes ont été repris ou surélevés en parpaings non enduits.
Des bois cernent le village au sud et à l'est. Au nord, un chemin bordé de haies mène à une fontaine semblable à celle du
Gouffre existant au bas du château.
1840
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
2005
45
Fontaine
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
46
Puygard
Dans le bas de Puygard bas des sites néolithiques témoignent d’une occupation ancienne du terroir. La motte de Puygard figure comme
les Brousses, parmi les premiers fiefs de la seigneurie de Neuvicq au XIIe siècle autour duquel s’est constitué le hameau. Il s’est développé
selon un modèle bi-polaire : Puygard haut et Puygard bas.
Il est situé au sud du bourg de Neuvicq-le-Château, séparé par les vallées des ruisseaux du Gouffre et de la Petite Garonne et offre des
perspectives partielles du château. Son implantation sur les hauteurs lui permet également d’appréhender les plaines de l’Angoumois.
Puygard haut
Puygard bas
1840
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
2005
47
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
48
LES DOMAINES ISOLES
La Gâtine
Proche du village de La Revétizon, La
Gâtine est une exploitation agricole à
cour fermée. Son porche et son
pigeonnier intégré à la ferme sont
visibles de la D133
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
49
Puycerteau
Presque en vis-à-vis de La Gâtine, le
domaine de Puycerteau est une
ancienne seigneurie appartenant à la
famille Saint-Martin.
Il est composé de 2 structures
agricoles du XVIIIe et XIXe siècles. Le
pigeonnier, en fort mauvais état, visible
de la D 133 date vraisemblablement
de la fin XVIIIe siècle.
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
50
Maison Neuve
Dernière propriété du territoire de
Neuvicq-le-Château, Maison Neuve
est en limite du département de la
Charente.
Exploitation
agricole,
les
dépendances jouxtent l’habitation
néo-classique.
Ensemble entièrement clos par de
hauts murs et de haies arbustives.
Inventaire Vals de Saintonge
Elément remarquable
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
51
LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
52
Préliminaire
En partenariat avec les Communes, les Communautés de Communes, le Conseil Général de la Charente-Maritime, le Conseil Régional, la Direction
Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C) et l’Europe, le Syndicat mixte du Pays des Vals de Saintonge a initié un vaste projet de recensement du
patrimoine rural bâti dans sa zone d’influence.
Cet inventaire a pour objet « de recenser, d’étudier et de faire connaître » les caractéristiques architecturales et les éléments du bâti qui font la
mémoire des villages.
En 1997 a débuté l’inventaire du patrimoine sur les trois premières communautés de communes d’Aulnay, de Loulay et de Matha. C’est ainsi que
l’inventaire de la commune de Neuvicq-le-Château a été effectué et terminé en 2000. Il est consultable sur le site du Ministère de la Culture :
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/bddinv.htm
C’est ainsi que sur la commune de Neuvicq-le-Château ont été inventorié 142 édifices groupant bâti rural, porches et petit patrimoine rural . Sur cette
base a été fait un premier diagnostic complété par une étude plus spécifique sur le terrain. Les édifices recensés dans l’inventaire du pays des Vals
de Saintonge ont été signalés sur chaque planche des hameaux, domaines et bourg.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
53
Caractères architecturaux
. Composition d'ensemble
Le centre-bourg de Neuvicq a une telle densité qu’on lui confère une homogénéité qui n’est peut-être qu’apparente. Sa caractéristique principale
est son aspect minéral, créé par une succession d’habitations et de murs de clôtures en moellons. Les seuls « accidents » peuvent être les porches et
les portails qui permettent de pénétrer dans des ensembles bâtis invisibles depuis la rue.
Le patrimoine architectural ancien n'est majoritairement pas dénaturé, gardant les caractéristiques propres à l'architecture traditionnelle
saintongeaise. Certaines "restaurations" n'ont cependant pas compris ces caractéristiques tant dans son imbrication dans le tissu urbain que dans la
structure même du bâti : enduit au ciment, ouvertures agrandies.
Les bâtisses présentant des éléments de décor, bandeaux moulurés, corniche en pierre, encadrement des baies sont l'expression de maisons
bourgeoises et marquent par leur présence, la richesse passée du bourg.
L'habitat est principalement de type traditionnel, à un ou deux niveaux : les façades sont en majorité ordonnancées, la structure est en moellons
enduits, et la couverture en tuiles canal.
. Matériaux et Mise en Œuvre
. Matériaux
La grande majorité des constructions sont en moellons de calcaire enduits. Toits et petits bâtiments annexes ont leurs murs non enduits, à joints
beurrés. Les maisons construites en pierre de taille font figure d'exception et sont généralement d'un grande qualité architecturale ; dans ce cas, les
murs pignons et le mur postérieur sont parfois en moellons enduits.
. Mise en œuvre
L'appareillage en moellons de calcaire, lorsqu'il est visible, est constitué de moellons très réguliers composant ainsi des lits d'égales épaisseurs
donnant l'impression d'une extraction directe d'une carrière. L'enduit à la chaux qui devait être utilisé comme dans l'ensemble de la région est encore
existant mais il a fait place plus qu'il ne le faudrait à un enduit au ciment qui dénature la structure.
La pierre de taille se retrouve principalement utilisée pour des bâtisses construites dans la rue principale du bourg.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
54
. Structure
Les maisons sont généralement de plan rectangulaire. L'habitat est assez peu élevé. Les combles à surcroît sont plutôt fréquents, leur proportion
plus grande pour les maisons à rez-de-chaussée que pour celles à un étage carré. La notion de comble en surcroît recouvre plusieurs réalités selon
la fonction de cet espace, fonction souvent difficile à appréhender : grenier, débarras ou espace habitable. On le retrouve principalement dans les
constructions de type habitat rural et de maisons de ville.
. Elévations
La majorité des élévations antérieures sont des murs gouttereaux. Les façades en pignon sont extrêmement peu nombreuses, implantées
perpendiculairement à la rue.
Les façades sont généralement ordonnancées, majoritairement à trois ou quatre travées, les plus importantes cinq ou sept travées.
La forme des baies du rez-de-chaussée et des étages carrés est d'une grande uniformité et majoritairement rectangulaire.
Si la structure générale laisse penser que les constructions datent du XIXe siècle on ne peut que déplorer quelques bâtisses dont les
ouvertures ont été transformées cassant ainsi l'ordonnancement des façades.
Les combles en surcroît sont éclairés par des baies rectangulaires de petites dimensions ou des oculi de forme ovale. Dans ce cas leur traitement
est souvent très soigné.
Les élévations sont parfois couronnées par des corniches en pierre même sur des maisons modestes. Les bandeaux sont réservés aux
habitations à l'ordonnancement soigné.
Quant au décor, il est très discret sinon inexistant de la majorité des maisons. Plusieurs habitations se remarquent par leur décor plus recherché :
pilastres doriques, corniche en larmier avec denticules ou modillons : C’est le cas d’un grand nombre de bâtisses de la Grand Rue de Neuvicq ainsi
que certaines propriétés viticoles des hameaux.
. Couvertures
Des toits à longs pans en tuiles canal, à assez faible pente couvrent la majorité des immeubles, la plupart sans croupe ; les habitations qui
possèdent une couverture avec croupe sont les habitations bourgeoises reconnues également pour d'autres caractéristiques. Certains bâtiments sont
couverts en tuiles mécaniques, sans doute suite à une rénovation dans les années 1950.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
55
.
Typologie du bâti
L’analyse typologique du bâti de la commune de Neuvicq-le-Château donne des repères mais ne prétend pas le réduire à des modèles. De
nombreux stades intermédiaires pourraient être étudiés.
Il reste de cela une unité architecturale. Celle-ci se caractérise par une simplicité des volumes, par la sobriété du traitement des façades, par un
ordonnancement simple des ouvertures.
Cependant on peut distinguer certaines spécificités permettant de signaler quelques types tels :
-
la maison simple de journalier
-
la maison modeste de centre-bourg
-
la maison de ville en bande
-
la maison urbaine
-
la maison saintongeaise
-
la maison de maître
-
la longère
-
l’exploitation à cour fermée
-
la ferme inachevée
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
56
La maison simple de journalier
Cette habitation s’implante en centre-bourg ou
dans un groupement d’habitations lié à une
propriété.
Elle est souvent à l’alignement sur le domaine
public ou plus rarement en continuité d’un
ensemble plus important.
Son volume bâti est très modeste, en rez-dechaussée et combles, souvent limité à une pièce
unique.
Rue Saint Martin - bourg
La façade est pauvre en ouvertures.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
57
La maison modeste de centre-bourg
Elles sont pour les plus anciennes, du XVIIIe s. et
sont composées généralement d’un seul foyer.
Ces maisons sont intégrées au tissu dense du
bourg ou des hameaux.
De
volumétrie
simple
et
de
proportions
relativement modestes, elles sont implantées
directement sur l’espace public.
Les Brousses
La façade se compose de deux ou trois travées,
les détails architecturaux sont rares. Pas plus de
deux niveaux : rez-de-chaussée et comble
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
58
La maison de ville en bande
Les maisons de ville en bande reprennent la multiplicité des
caractéristiques architecturales rencontrées sur les autres
types.
Ce qui les singularise est une certaine homogénéité
ainsi que la longueur de l'alignement en limite du domaine
public.
Le parcellaire est souvent laniéré, offrant ainsi des
façades relativement étroites. Le déroulé est rythmé par le
jeu des ouvertures et des différences de hauteur mais
chaque
unité
foncière
forme
cependant
une
Rue des halles - bourg
façade
composée.
Elles sont systématiquement en rez-de-chaussée et un
étage surmonté d'un comble ou attique habitable. Les
couvertures sont à deux pans avec parfois une croupe ou un
arêtier sur l'extrémité de l'îlot ou de l'alignement.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
59
La maison urbaine
Ces grandes maisons se rencontrent principalement en
centre bourg, leur implantation est stratégique dans la
composition de la Grand’Rue de Neuvicq.
Les façades sont en pierre de taille et portent de
nombreux détails architectoniques, les différenciant ainsi de
l'architecture environnante traditionnelle.
Bourg
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
60
La maison saintongeaise
Dans
la
structure
du
village,
la
maison
s’implante
généralement perpendiculairement à la rue, sa façade
principale étant orientée au sud.
Elle s’ouvre sur une cour fonctionnelle donnant accès aux
dépendances.
La volumétrie est simple mais cossue, en rez-de-chaussée
avec un étage habitable parfois surmonté d’un comble à
surcroît.
La façade principale est ordonnancée, composée souvent de
cinq travées. Bandeaux intermédiaires, corniches et pierres
Rue des ardillières - bourg
harpées en sont, lorsqu’ils existent, les seuls décors.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
61
La maison de maître
Ces maisons de notable peuvent être aussi bien isolées
que faisant partie d’un ensemble à cour fermée.
Une cour intérieure aménagée ou un jardin d’agrément
dégage l’espace devant la maison et permet de mettre en
valeur sa façade principale.
La façade principale ordonnancée est ici
composée de
cinq travées. En pierre de taille elle comporte de nombreux
détails architectoniques.
La couverture à quatre pans est en tuile canal.
Les murs de clos sont très hauts et on accède à la
propriété que par un portail ou un porche qui ne permet
qu’une visibilité limitée de l’ensemble bâti
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
62
La longère
Peu présente sur la commune ce type d’habitat se
retrouve cependant dans les hameaux des Brousses et
de Puygard haut.
Une organisation linéaire détermine une longue cour
devant la maison.
Le rythme et la hauteur des ouvertures ne sont pas
toujours réguliers ; ils répondent à la diversité des
espaces intérieurs.
L’architecture est sans décor – sauf pour les oculi
Puygard
moulurés de la longère de Puygard – faite de matériaux
simples utilisés pour leur durabilité.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
63
La propriété à cour fermée
Les grandes propriétés viticoles et agricoles sont
implantées principalement dans les hameaux, même si
on en trouve dans le bourg de Neuvicq. Elles créent des
îlots entièrement clos, ouverts sur l’espace public par
des porches.
L’habitation est encadrée par les bâtiments d’exploitation
ou en continuité d’un ensemble bâti qui se referme sur
lui-même définissant ainsi une grande cour.
Suivant l’importance de l’exploitation, l’architecture de la
maison s’apparente à une maison saintongeaise ou à
une maison de maître mais l’on peut trouver aussi
d’autres types plus modestes.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
64
La ferme inachevée
La crise du phylloxera a eu des conséquences non
seulement pour l’économie viticole de la région mais elle a
marqué également le bâti.
Des corps de ferme en cours de construction se sont vu
tronqués d’une partie de la structure prévue à son origine :
harpes de pierre et couverture en sont des signes
significatifs.
Ce sont généralement des maisons saintongeaises qui
ne possèdent que 3 des 5 travées habituelles.
La Foye
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
La Foye
Bourg
65
Porches et portails
Les porches et portails font partie intégrante du patrimoine architectural de Neuvicq-le-Château.
Les portails constituaient le plus souvent un symbole de réussite sociale de leurs propriétaires. S’ils se veulent à l’origine essentiellement utilitaires,
ils n’en sont pas moins chargés d’une valeur esthétique. En effet, il n’est pas rare qu’un certain nombre de motifs sculpturaux viennent orner les
éléments architecturaux.
Ils interrompent la continuité des hauts murs qui clôturent les cours des propriétés ou parfois sont plaqués sur l’un des corps de bâtiments qui
entourent celles-ci, précédant le passage couvert qui lui donne accès.
La commune possède de nombreux portails intéressants, à piliers ou, essentiellement à voûte.
Les premiers datent probablement de la seconde moitié du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Les piliers sont carrés, parfois décorés et en
pierre de taille. Les grilles sont en fer forgé. Les chapiteaux peuvent supporter différents ornements.
Les portails à voûte présentent généralement un arc en anse de panier dont la clé peut porter une inscription. La porte charretière est presque
toujours accostée par une ou, plus rarement, par deux portes piétonnes. Les plus anciens datent du XVIIIe siècle mais la majorité a été édifiée durant
les trois premiers quarts du XIXe siècle, avant la crise du phylloxéra. Les plus récents présentent un décor parfois très recherché : pilastres encadrant
les baies, corniches moulurée, …
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
66
Les Brousses
Bourg
La Revétizon
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
Puygard
La Foye
Puycerteau
La Baraterie
67
Clôtures
Les clôtures affirment la continuité bâtie par le maintien de l'alignement. Elles guident le regard, elles séparent physiquement les
espaces, protègent l’intimité. Certains hameaux comme La Revétizon apparaît entièrement clos, présentant des murs aveugles tout le
long des voies, seulement ouverts par des portails qui lorsqu’ils sont clos ne laissent rien apparaître de la structure des îlots.
Elles sont constituées de hauts murs de moellons rejointoyés, rarement enduits. Un chaperon, généralement en tuiles, couronne les
murs. Lorsqu’ils clôturent des jardins, notamment potagers, de petites portes en cassent le rythme par un surhaussement du linteau.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
68
Détails architecturaux
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
69
LE PATRIMOINE D’USAGE
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
70
Le Patrimoine d'usage
Il n’est pas de Patrimoine Architectural sans Patrimoine d’Usage que l’on nomme depuis sa re-connaissance « petit patrimoine rural ».
Des signes d’usage, d’appropriation, de vie quotidienne qui restent encore apparents dans les communes rurales.
Puits, fontaines, moulins, pierres d’évier ne sont plus que des vestiges d’utilisation passée mais donnent encore à voir une présence
humaine à tout espace bâti.
Si l'eau est rare sur la commune il n'en demeure pas moins que les puits ont été très nombreux comme indiqués sur le cadastre de
1840. Pour la plupart ils se trouvaient au sein des hameaux, cependant certaines fontaines, encore présentes pouvaient se trouver isolées.
Par contre, à part le moulin à vent de Beguey, aujourd'hui disparu, il semble qu'il n'y ait eu aucune autre implantation sur la commune.
Le moulin à eau au bord du Gouffre est aujourd'hui en ruine.
Quelques pigeonniers apparaissent encore tant au bourg - jouxtant le château qu'à Puycerteau, que dans les hameaux accolé à
l’habitation comme à la Gâtine ou isolé comme aux Brousses et à Puycerteau. Les trous à moineaux sont nombreux et leur traitement est
divers.
Les pierres d’évier apparaissent sur les façades les plus anciennes ; si la majorité a la forme traditionnelle triangulaire, certaines
notamment dans le bourg, présente une forme conique comme un fut de canon. Elles sont généralement surmontées d’un oculus qui bien
que souvent de forme ovale peut être plus travaillé.
On trouve également des « pierres à chevaux » comme à la Revétizon et aux Brousses, encastrées dans le mur des dépendances.
Enfin, pans de mur coupés ou arrondis, pierres d’angle témoignent des préoccupations de protection des accidents causés au bâti
par des véhicules aujourd’hui disparus.
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
71
Puits et fontaines
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
72
Pigeonniers
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
73
Les traces d'usage
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
74
ANNEXES
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
75
Documents d’archives
Archives Départementales de Charente-Maritime
Série 2O
1897 – implantation du nouveau cimetière
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
76
Création de l’école communale – plans 1868
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
77
Aménagement des espaces verts - 1937
Création nouvelle rue
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
78
Bibliographie
Le château de Neuvicq -Histoire et patrimoine - Daniel DUVERGER – Edition spéciale de l’AMACS - Matha -2004
Inventaire du Patrimoine – Neuvicq-le-Château - Pays de Vals de Saintonge - Service du Patrimoine - 2000
Atlas architectural – pays des vals de Saintonge – Pays des Vals de Saintonge – CAUE 17 - novembre 1999
A la rencontre du pays de Matha : Neuvicq-le-Château - Groupe de Toponymie de l’Association culturelle du canton de Matha - 2000
Dictionnaire des communes de Charente-Maritime – M.A GAUTIER – réédition de 1839 éd. Les chemins de la mémoire -Saintes.
Patrimoine des communes de la Charente-Maritime – t1 – éd. Flohic - 2002
Origine des noms de Villes et Villages « Charente-Maritime » par Jean-Marie CASSAGNE et Mariola KORSAK, éd. Bordessoulles
Paroisses et communes de France – Charente-Maritime – Ed du CNRS
Châteaux, manoirs et forteresses d’Aunis et Saintonge, tome 1- Robert COLLE – 1984 – éd. Rupella
Châteaux, Manoirs, logis – La Charente-Maritime - Association Promotion Patrimoine - Niort, 1993
Les églises de Saintonge et d’Aunis - tIII- Charles CONNOUE – éd. Delavaud - Saintes 1955
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
79
Liens Web
Pays de Saintonge
http://www.paysdematha.com
http://www.valsdesaintonge.org
Patrimoine
http://www.sdap-17.culture.gouv.fr : Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine
http://www.poitou-charentes.culture.gouv.fr : Direction Régionale des Affaires Culturelles
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/bddinv.htm : Bases de données Mémoire : Inventaire du patrimoine de Neuvicq
Environnement
http://www.observatoire-environnement.org
http://www.diren-poitou-charentes.fr : Direction Régionale de l’Environnement
http://www.promhaies.net
Coloration
http://pourpre.com/nuanciers/ral.php
Glossaire
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/bddinv.htm : base de données Thésaurus
http://www.sdap-17.culture.gouv.fr/conseils/lexique/index.php?NumSr=409
http://musee-batiment.planet-allier.com/glossaire.htm
ZPPAUP de Neuvicq-le-Château
80
Téléchargement