!
cas dʼinfarctus du myocarde chez les hommes et 94% chez les femmes (Yusuf et al
2004).
Cette étude marque un tournant historique. Elle a profondément modifié la conception
des déterminants de lʼathérosclérose.
Dʼune part, partout dans le monde, à tout âge de la vie adulte, quel que soit le sexe, et
quelle que soit lʼethnicité, les mêmes facteurs contribuent à la quasi-totalité des infarctus
du myocarde : sept facteurs de risque - tabagisme, hypertension artérielle,
hypercholestérolémie, diabète, obésité, faible consommation de fruits et légumes et
stress psycho-social - ainsi que deux facteurs protecteurs - activité physique régulière et
consommation modérée dʼalcool.
Dʼautre part, lʼobésité abdominale devient un facteur de risque athérogène à part entière,
indépendant des quatre facteurs traditionnels. Et elle prédit un premier accident
coronarien avec une puissance plus forte que lʼobésité totale (Yusuf et al 2005).
Les cinq facteurs, tabagisme, hypercholestérolémie, diabète, hypertension artérielle et
obésité abdominale expliquent à eux seuls 80% des cas de premier infarctus.
Enfin, les facteurs du mode de vie sont reconnus comme contribuant dʼune façon
indépendante au risque de cardiopathie ischémique. Les auteurs de lʼétude estiment
quʼun non fumeur, pratiquant une activité physique régulière et consommant des fruits et
légumes pourrait réduire de plus de trois-quarts son risque dʼinfarctus du myocarde
comparé à un fumeur, sédentaire et ayant une médiocre alimentation.
Considérant les facteurs de risque dʼaccidents vasculaires cérébraux, on ne dispose
actuellement dʼaucune étude dʼune ampleur équivalente à celle de lʼInterheart Study. À
lʼéchelle plus restreinte des seuls pays développés, les études identifient les mêmes
neuf facteurs modifiables, comportementaux et biologiques.
LʼEpic Norfolk Study (European Prospective Investigation of Cancer-Norfolk Study) va
dans le même sens que lʼInterheart Study avec une méthodologie différente. Cette étude
anglaise prospective menée sur dix ans, montre quʼun mode de vie santé, intégrant
lʼabstinence tabagique totale, lʼactivité physique régulière ainsi que la consommation de
fruits et légumes et modérée dʼalcool réduit de moitié lʼincidence dʼaccident vasculaire
cérébral (Myint et al 2009).
Ces études montrent clairement que les maladies cardiovasculaires sont des
pathologies multifactorielles complexes sous influence environnementale. Ce qui
nʼexclut pas quʼune prédisposition génétique puisse exister et exercer son influence.
Mais en lʼétat actuel il est clair que lʼenvironnement est un déterminant crucial.