9 Caractérisation de la réaction inflammatoire dans les métastases de
mélanomes et de sa relation avec l’immunité anti-tumorale
Nicolas Van Baren, Pierre Coulie.
L’identification moléculaire d’antigènes tumoraux reconnus par les lymphocytes T
cytolytiques a permis la mise au point de nouvelles stratégies d’immunothérapie anti-
cancéreuse.
A ce jour malheureusement, l’efficacité clinique de cette approche semble limitée par la
capacité qu’ont certaines tumeurs de résister au rejet immunitaire.
Il est donc essentiel de comprendre de manière précise les mécanismes de résistance qui
sont en œuvre, afin d’améliorer l’efficacité de l’immunothérapie.
Il semble que dans beaucoup de cas, la résistance des tumeurs ne provient pas
simplement de la perte d’expression des antigènes, mais plutôt de la production par ces
tumeurs de facteurs d’immunosuppression impliqués dans la régulation normale de la
réponse immunitaire.
Ce groupe de recherche a décrit récemment un important mécanisme de résistance
immunitaire tumorale, basé sur l’expression par le tissu tumorale d’une enzyme
intracellulaire « l’indoléamine 2,3 – dioxygenase (IDO) » qui dégrade rapidement le
tryptophane.
La dégradation intracellulaire du tryptophane par l’IDO provoque une diminution
importante de la concentration en tryptophane dans le microenvironnement péri
tumoral. Les lymphocytes T, particulièrement sensibles au manque de tryptophane,
perdent en effet leur capacité de proliférer et de réagir immunologiquement.
Ce mécanisme de résistance important n’est malheureusement pas le seul. Des
recherches visant { mettre en évidence d’autres mécanismes de résistance immunitaire
anti-tumorale sont actuellement en cours.
Ces auteurs souhaitent ainsi préciser le rôle possible de la galectine-3 dans
l’inflammation tumorale et la résistance tumorale au rejet immunitaire.
Les galectines sont des protéines qui interagissent avec les glyco- protéines dont celles
des récepteurs T des lymphocytes T.
La galectine-3 exprimée par de nombreuses tumeurs, est fréquemment citée comme
l’un des mécanismes de résistance tumorale. Ainsi des lymphocytes T, isolés à partir de
tumeurs humaines et présentant un déficit fonctionnel (anergie), développeront après
incubation avec un inhibiteur de galectine la réversibilité de leur déficit fonctionnel.
Certains résultats préliminaires obtenus par cette équipe ont montrés dans beaucoup
de métastases de mélanomes la présence manifeste de galectine-3 associée au stroma
tumorale. Préciser ainsi le rôle possible de cette galectine-3 dans l’inflammation
tumorale et la résistance tumorale, pourrait apporter un éclairage au mécanisme de
résistance au rejet immunitaire.